[GP] Pilotes de pluie......... ou pas!

Histoire d'illustrer un peu le sujet....

Kiyonari à Donington, je ne m'en lasse pas

J'en connais un qui doit en savoir long sur le pilotage à adopter sur le mouillé, il n'y a qu'à voir comment ses poulains sont affutés dans ces conditions difficiles.

Il s'agit d'Adrien Morillas, coach de Loris Baz et de Jérémy Guarnoni. La plus belle démonstration de Loris a eu lieu sur une endurance (Bol 2012) où il roulait plus vite que les leaders avec sa Superstock du Louit moto 33 ; celle de Jérémy à Magny-Cours cette année, lors de sa course de Stock 1000 : il s'est détaché du peloton à peine sorti d'Adélaïde au premier tour, il avait un bon matelas à la fin du premier tour qui s'est encore accentué jusqu'à la mi-course, grosso modo, il n'a ensuite plus eu qu'à assurer pour franchir la ligne d'arrivée avec 10 secondes d'avance sur Sylvain Barrier.

De ce que j'en sais, tous deux s'accordent à dire que c'est une question de mental mais aussi de travail : ils remercient Adrien de les avoir fait rouler d'avantage sur pneus usés et d'avoir toujours continué à persévérer quelques tours en pneus rainurés quand tous les autres avaient déjà renoncé...

Marc, toi qui connais Karim Djaouk et donc j'imagine Adrien, tu as peut-être des compléments à apporter ?

Après, il s'agit peut-être d'apprendre à débrancher comme vous le dites, mais dans tous les cas, il y a quand même une part d'expérience, de connaissance du circuit en question dans ces conditions et de bases de réglages solides pour être dans le vrai et être en mesure de sentir ce qu'il se passe.

Pour exemple aussi, Manu, notre pilote du Bol Classic, est un "fin" metteur au point (toutes proportions gardées) et surtout un bon technicien qui comprend ce qui se passe physiquement, et là où il prendrait une valise sur le sec par rapport aux tops (de l'endurance moderne j'entends), à moto égale, il se défendrait sur le mouillé où les limites sont plus difficiles à apprécier.

Certains circuits sont differents sous la pluie, les flaques d'eau, les rigoles, la maniere dont l'eau s'acoule sur la piste rendent les trajectoires parfois tres differentes du sec. La prise des freins est un peu differente; Roberts (pere) recommandait d'utiliser le frein arriere sous la pluie. une visibilité souvent plus mauvaise avec laquelle il faut composer. Je n'ai d'illeurs pas compris les visieres fumées de certains a Sepang !

Rossi, Pedrosa, Mamola aussi ont appris a rouler sous la pluie avant de devenir redoutables donc ça s'apprend. Le peu de temps qu'ont passé S.Redding et B. Smith en UK ( merci Thirob) semble bien confirmer que rouler souvent sous la pluie donne une bonne aisance.
En F1, Senna etait imbattable sous la pluie mais depuis son plus jeune age, il sortait en kart des qu'il pleuvait pour aligner des tours et des tours.
Cf la remarque de Graham B, le dehanchement ( excessif) est tout de même antinomique avec un pilotage coulé; chaque mouvement sur la moto tend a destabiliser la moto. Sur le sec, quand il faut bousculer la moto, c'est pas genant, au contraire mais sur le mouillé c'est different. D'ailleurs, quand on observe les pilotes de course sur route qui meme sur le sec ont moins de grip que sur circuit ( et puis des bosses, voire un bitume pourri), on est étonné par leur pilotage coulé; Iand Lougher en est un des meilleurs exemples mais Willima Dunlop est aussi tres fin dans son pilotage.

Calimoto, honnêtement, je ne connais pas "plus que ça" Adrien Morillas...
Mais je pourrai lui poser la question.

Srx56 a écrit:

Pour remonter un peu plus dans les couloirs du temps, je me rappelle avoir été le spectateur incrédule de la victoire de Saarinen à Clermont-Ferrand en 350 en 72. La course s'était déroulée sous une pluie persistante qui avait fini par devenir battante.
Je n'ai plus le détail du chrono à l'arrivée, mais je me souviens, et je ne dois pas être le seul ici, que le grand Jarno a fait ce jour là un véritable récital.
Il devait y avoir au moins 30 secondes entre lui et son second.
Le second s'appellant Pasolini, le troisième Giacomo, quand même.... Pas des débutants.
A une époque où les pneus pluie était inconnus, je dois dire que le petit jeune que j'étais qui assistait à son premier grand prix en live au bord de la piste a été éblouis et en a conservé des images pour le reste de sa vie.
Autrement, je crois bien avoir entendu Christian Sarron dire qu'il aimait bien la pluie car on se fait moins mal en cas de chute.... Tout étant relatif, bien sur.

J'étais juste derrière toi à Thedes [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image], enfin je suppose.

L'écart était bien plus faible et la bataille eut lieu entre Saarinen, Lansivuori et Pasolini, sur quelques tours.

Le premier à lacher fut Paso qui termine à 2' juste devant Ago, revenu sur lui en fin de course.

Lansi termine seulement à 12", sur une course qui a duré 1H10'

Merci de rappeler ces détails. Dans mon souvenir, ça n'en était pas moins très impressionnant.
Il s'agissait aussi de quelques uns des meilleurs pilotes de leur époque.
Y'en avait du monde au bord de la piste....

Super le topic.

Je reviens sur celui-ci car j'ai fais mes premiers tour de roue sous la pluie pour le Challenge France/Espagne à Pau Arnos.

Depuis je me pose UNE question qui pour moi semble essentiel, la trajectoire est elle la même que sur le sec ou faut il les arrondir/casser?

Dans tous les cas pour mon humble niveau, je peux confirmer que mentalement sa a été très dur, au point que pour la course du samedi après midi, je me demandait quand sa allait finir.

Par contre, le dimanche matin alors que la piste était plus froide et donc plus glissante, gants et bottes encore trempés, j'ai amélioré mes chronos car je n'avais pas la tête à la course, donc plus décontracté (j'ai même gagné 6 places).

calimoto21 a écrit:

J'en connais un qui doit en savoir long sur le pilotage à adopter sur le mouillé, il n'y a qu'à voir comment ses poulains sont affutés dans ces conditions difficiles.

Il s'agit d'Adrien Morillas, coach de Loris Baz et de Jérémy Guarnoni. 

Je découvre par hasard ce post et tu as raison, Adrien est un grand du mouillé et du séchant. En fait il t'explique un certain nombre de fondamentaux pour rouler en sécurité par tous temps. ça pourrait prêter à sourire de parler de sécurité en compétition, mais c'est de cela dont il s'agit. En fait, il veut que tu lises la piste en permanence et que ton œil remplace le traction control que tu n'as pas forcément sur ta brêle et qui ne fait pas tout d'ailleurs. il peut te parler des heures de ce que tu dois faire, et à mon humble niveau, mais Loris et Jérémy ont entendu les mêmes choses quand ils venaient rouler en stage, il veut que tu fasses la différence entre, pour faire simple, un goudron noir et un goudron gris ou plutôt moins noir, c'est son fameux noir-noir et noir-gris. Après tu testes, sur le noir-noir prudence, sur le noir-gris à fond. Et bien chacun à son niveau, ça marche, et tu finis par rouler vite sur le mouillé et encore plus sur le séchant en lisant mètre par mètre la piste. Un pied absolu et somme toute en "sécurité". Je lui parlais encore de cela il y a 15 jours en lui souhaitant son anniversaire.

jean-christophe A. a écrit:

la trajectoire est elle la même que sur le sec ou faut il les arrondir/casser?

Ca dépend de la piste, mais sur une qui glisse*, pour moi, non, ce n'est pas pareil. Je ne suis pas capable de prendre sérieusement de freins sur l'angle sur le mouillé, car on se trouve si rapidement pas terre quand l'avant dérape (mais c'est vrai, ça fait moins mal). Je modifiait donc les trajectoires à freiner plutôt en ligne droite avant de balancé la moto sur l'angle au moment de lâcher le freins.

En revanche, j'ai posé la question à Adam "Krusty" Ferguson qui était à l'époque champion de SSp en Australie... et lui, non, il freinait jusqu'au genou par terre, comme sur le sec mais en plus doux.

(*) Il y en a qui sont tellement abrasive que l’adhérence reste presque aussi progressif sous la pluie que sur le sec, même si en tout ça colle moins

En gros tout est une question d’expérience et de sensation.

Ben j'ai plus qu'a m'entraîner