Dans les paddocks du championnat de France, ou d’Europe, il y a généralement deux sortes de véhicules ; les rutilants semi-remorques aux vives couleurs bardées des logos des annonceurs, et les plus modestes camping cars souvent accompagnés d’une tente sous laquelle on fait la mécanique, voire la cuisine.
Aussi, à Albacete, quand j’ai revu cet étrange véhicule tout au fond du parc concurrent, un autocar orange délavé tirant une remorque, à chemin entre le Continental Circus et Madmax, j’ai demandé à Karim à qui pouvait bien appartenir un si étrange attelage…
« C’est à Daniel Metro ! Ah, tu ne connais pas ? Viens, je vais te présenter ! »
Et, contournant la remorque et la tente attenante, me voilà dans l’autobus, à écouter Daniel.
Daniel est un personnage des circuits français. Il fait courir son fils depuis plus d’une dizaine d’année.
Classique, pour un père passionné, me direz-vous…
Oui, sauf que, simple petit détail, ils habitent sur l’île de la Réunion et effectuent 10 000 kilomètres à chaque fois qu’il y a une course!
Cela n’est pas anecdotique mais plutôt révélateur de la passion qui anime cette famille.
Me voilà donc transporté par les récits de Daniel, à moins que ce ne soit par son délicieux rhum-coco, confortablement installé dans l’autocar-cuisine-hôtel-atelier.
Toujours est-il que le sympathique bonhomme est à la fois affable et prolixe, racontant passionnément les dernières courses de Thomas ou l’éviction de fait des Ducati du FSBK, tout en faisant le repas pour son équipe comme un véritable papa-poule.
On ne s’en lasse pas mais, au bout d’une heure, il faut bien laisser la place aux mécaniciens (Charly, Julien et Johan) qui font une pause dans leur travail sur la belle Suzuki # 32 rouge et blanche.
Bref, Daniel est un passionné, maniant aussi bien le verbe que la plume, ou le panneau d’affichage de son fils qui se bat généralement au plus haut niveau des Superbike.
Ce sont des amateurs, au sens premier et noble du mot, et cela fait vraiment plaisir de les connaître un peu mieux.
Thomas peut sembler plus réservé que son père mais, ce jour là, il était préoccupé par un problème de manque de grip de l'arrière .
Ils sont l’essence même du championnat de France qui réunit principalement des petites structures, même s'ils sont aidés par le magasin Patrick Salles et l'Ecole de la performance.
Petite structure mais grosse expérience et pas née de la dernière pluie !
Leurs résultats sont là pour en témoigner (5ème du championnat cette année), tout comme leur professionnalisme sur la piste et dans les stands.
Bonne route les gars, et au plaisir de vous rencontrer à nouveau dès l’année prochaine.
"La vraie force, c'est d'y croire!"
Le site de Thomas Métro : http://www.tmvr.net/thomas2/