Comme annoncé sur le forum, et avec la ponctualité d'une montre suisse, mon fier destrier flat twin nippon me dépose à 11h30 sonnantes devant le bar-restaurant "Aux 100 kilos", rue Brancion dans le 15ème arrondissement.
Comme personne ne semble présent au rendez-vous, j'en profite pour me réchauffer au soleil de cette splendide mais fraîche première journée du mois de septembre.
En fait, je ne sais pas bien avec qui j'ai rendez-vous mais, au moins, je suis sûr que Jarno devrait être là puisque c'est lui qui a insisté pour avancer l'heure de nos retrouvailles.
Le problème, avec Jarno, c'est qu'il est persuadé d'être un motard alors que, par la force des Triumph arrosant leur pneu arrière d'huile et autres ancestrales Honda en panne de batterie, il ne roule plus depuis des années...
Et bien non, justement, je suis mauvaise langue car vers 11h50, j’aperçois Jarno, la banane sous sa visière, comme un Pedrosa qui vient de voler la victoire à un Lorenzo.
Je le félicite comme il se doit pour cet exploit ("Bravo Jarno, tu n'as perdu que 20 minutes en 20 kilomètres; tu es prêt pour le Mototour!") et nous partons en quête de "Speedloulou".
Comme ce dernier est professionnellement partagé entre la communication du Bibendum, les piges pour les revues de moto et l'écriture de ses livres (La moto de papa), il ne nous faut pas bien longtemps pour le repérer parmi les étals des bouquinistes installés quelques dizaines de mètres plus loin.
Notre trio ainsi constitué aperçoit alors Tonton Hubert tranquillement installé à la terrasse du restaurant avec "Jean-Claude, un ami".
Mouais...
En silence, je me demande s'il ne s'agit pas de "l'Inspecteur Harry", que je n'ai jamais rencontré de visu, mais je suis tiré de mes réflexions par l'arrivée d'un François Gomis particulièrement élégant.
Ensuite, nous soumettons au désormais traditionnel processus avant de pouvoir accéder à la "caverne de Tonton Hubert"; fouille corporelle, confiscation des téléphones portables, passage sous le portique d'aéroport et pose de bandeaux sur les yeux.
Nous sommes alors poussés et entassés dans une camionnette banalisée puis transportés sans ménagement dans les rues de Paris en empruntant un itinéraire particulièrement compliqué.
Emmanuel Laurentz, qui nous avait rejoint in-extremis, parvient à nous libérer de nos bandeaux mais cela ne semble plus perturber notre imperturbable chauffeur taliban puisque nous sommes déjà dans un souterrain...
Cling, Clong, cling; les serrures de massives portes s’enclenchent et nous sommes débarqués au beau milieu de la grotte.
Première constatation, Tonton Hubert était sans doute en retard dans ses préparatifs de visite et n'a même pas pris le temps de fermer la porte de sa voiture...
... ni même de placer les voitures aux bons emplacements!
Après avoir essayé de négocier quelques véhicules, il apparaît évident que ceux-ci ne sont malheureusement pas à la porté de ma bourse...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Notez mon copilote retombé en enfance avec son volant imaginaire...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Déçu, je me tourne donc vers les motos, motif premier de notre visite.
Je laisse mes co-visiteurs ou le maître des lieux vous en dire plus sur le matériel exposé mais j'avoue que j'ai eu un faible pour cette Yamaha qui a bravement tenté sa chance en endurance face aux 4-temps!
Finalement, la transaction n'aura pas lieu, le vendeur se montrant intraitable devant les Roupies proposés.
Bien, bien, bien, dans un tel endroit, le temps passe plus vite que la normale et il est déjà l'heure de retrouver l'autre partie des Pit-laners...
Ils sont justement attablés à une autre terrasse, en train de dédicacer le dernier livre de François-Marie Dumas, présent, l'oeil vif et malicieux, aux côtés d'Yves Kerlo et "Philwood".
Nous nous installons parmi eux mais, au bout de quelques minutes, je les trouve singulièrement cavaliers puisqu'ils referment avec autorité le livre alors que tout le monde a signé sauf moi!
Des visages me sourient quand je demande à signer, et je subis quelques instants de confusion quand je lis les dédicaces où apparaissent mon prénom alors que certains entament gaiement "joyeux anniversaire".
Surprise totale et grosse émotion... Tiens, je l'avais oublié, celui-là!
Je propose d'embrasser tout le monde mais je n'obtiens qu'un tollé général!
Philwood en remet une couche en m'offrant un tirage original d'une de ses photos sur laquelle on découvre Alain Michel et Jean-Luc Borgetto penchés sur une des créations de ce dernier.
Merci à tous pour cette attention très touchante et merci surtout pour être ce que vous êtes: de grands messieurs!
Bon, allez, assez de sentimentalisme de gonzesse; on n'est des "bonhommes" et on a faim...
Direction Etienne Godart et ses poulets!
Laurent Gomis et Bruno Des Gayets nous y attendent, mais là, je ne peux plus raconter car le spectacle est tellement irréel qu'il ne peut pas avoir eu lieu.
Essayez d'imaginer une bonne dizaine de passionnés mangeant au milieu des cageots, des tomates et des poulets, sur un trottoir parisien, le tout abreuvé de soleil, de bon vin et d'une multitude de blagues et d'anecdotes toutes plus incroyables les unes que les autres; impossible, non?
Les motos, c'est bien, certes, mais les hommes, c'est nettement mieux, surtout quand ils sont exceptionnels et partagent simplement de tels moments "vrais" autour d'une passion commune; merci à vous!
PS: Après votre départ, Etienne Godart était tellement "retourné" d'avoir reçu autant de "personnages célèbres", François-Marie en tête, qu'il m'a fallu 15 bonnes minutes pour obtenir de lui un poulet et ma monnaie...