[Technique] Une leçon d'aéro venue du passé...

En F1, l'aéro est devenue le facteur déterminant.

En moto, on n'en entend jamais parler et les formes restent très conservatrices.

Même pas une petite roue lenticulaire alors qu'elles sont utilisées depuis belle lurette sur les vélos de vitesse...

A propos de vélo et d'aéro, je me souviens d'un article lu dans mon enfance qui montre que même avec une puissance très modeste (2 mollets), on peut dépasser 200 km/h.

Quid de nos frêles 125?

En automne 1961, alors qu’il est déjà âgé de 48 ans et a déjà survécu à de nombreux accidents, José Meiffret atteint derrière une Mercedes 300SL spécialement carénée pour lui 115.934 mph (186.538 km/h). Pour cette performance il utilisa un vélo de 20,4 kilos, avec un plateau de 130 dents touchant presque le sol, avec fourche avant inversée et petite roue. Les jantes étaient en bois pour empêcher la surchauffe, la potence avait reçu un renfort et il utilisait des boyaux.


Cela ne lui suffit pas et dès l’année suivante il remet ça.

Sur l'autoroute près de la ville allemande de Fribourg le 19 juillet, 1962 José, à 49 ans, va mettre la barre encore plus haut en réussissant 204,778 km/h.

Voici relaté par un journaliste anglais Clifford L. Graves ce fabuleux exploit.

Ainsi nous retrouvons Meiffret durant l’été 1962 sur l'autoroute près de Fribourg,, pédalant comme un forcené.


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À 20 mph (32 km/h), Meiffret luttait pour garder l’équilibre . Ses jambes tournaient à peine. À 40 mph (64 km/h), il commençait à trouver son rythme. À 50 mph (80 km/h), il était juste derrière la Mercedes avec son curieux coffre. Avec un signe de la main, Meiffret a écarté sa moto et s'est abrité d'une manière précise derrière le paravent de la Mercedes. Sa synchronisation était parfaite...
L’écran déflecteur était équipé d’un rouleau, mais s'il le touche à 100 mph (160 km/h), il serait coupé en deux. D'autre part, s'il se laisse décramponner derrière de seulement 18 pouces (45 cm), la turbulence le mettrait en pièce. Si la voiture tangue, vacille ou saute sur une bosse, il serait immédiatement en danger de mort. Un ingénieur l'avait averti qu'à cette vitesse, la force centrifuge pourrait faire éclater ses roues fragiles.
Ignorant cette perspective, Meiffret était concentré sur sa tâche.
Il se déplaçait maintenant à 80 mph (129 km/h). Les nouvelles de cette tentative héroïque avaient fait du bruit, et la route était bordée de spectateurs. Tout le monde s'attendait à ce que quelque chose de fabuleux se produise. Monsieur Thiergarten présent dans la voiture donnait à Meiffret des informations sur sa vitesse par des signaux codifiés à l’avance. Meiffret pouvait parler au conducteur grâce à un microphone. "Allez, allez," a-t-il crié, sachant qu'il avait seulement neuf milles pour accélérer puis ralentir.

Le compteur était maintenant à 90 miles. Que se passerait il s’il roulait sur un caillou, une plaque d’huile ou s’il rencontrait une rafale de vent…

La Mercedes traversa les airs. Les gens n’en croyaient pas leurs yeux. Ce qu’ils voyaient c’était la voiture en plein vol avec une silhouette arquée immédiatement derrière, des jambes tourbillonnantes,un maillot flottant, des roues tremblantes. "Allez, allez," a haleté Meiffret dans le micro. Dans la voiture, le compteur a grimpé jusqu’à 100 mph, puis 110 et 120. Angoissé, Zimmer (le conducteur) regarda dans son rétroviseur. Comment Meiffret pouvait-il se maintenir derrière ? C’était fantastique.
Au drapeau, la vitesse avait grimpé jusqu'à 127mph : plus vite qu'un train express, plus rapide qu’un skieur de descente, qu'une chute libre dans l'espace. Les jambes de Meiffret tournaient à 3.1 tours par seconde, et à chaque seconde il parcourrait 190 pieds ! Il n'était plus un homme sur un vélo. Il était le Français volant, le superman de la bicyclette, le magicien des manivelles, l'aigle de la route, le poète du mouvement. Il savait qu'il devait rester dans cette atmosphére raréfiée pendant dix-huit secondes. Quand il a passé le deuxième drapeau, les chronomètreurs ont enregistré 17,580 secondes, équivalent à 127.342 milles à l'heure. Meiffret avait survécu à son rendez-vous avec la mort.

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Moi, je dirai 1% pour les jarrets et 99% pour l'aspi. Au moins.

La preuve?
Un calcul rapide de la variation d'énergie potentielle montre que le cycliste de 80kg (y compris le poids du vélo) qui grimpe le Ventoux (1800m de dénivellée environ) en 1h (Superman ou Armstrong) ne développe guère plus d'un demi-cheval. C'est assez démoralisant, non? En 2h, ça tombe à 190Watts, une machine à coudre...
Tiens je vais en parler à un spécialiste du Ventoux : au hasard, Johann Zarco.

Donc, pour rouler à 200km/h, le cycliste est loin d'avoir la cinquantaine de chevaux nécessaires, puisqu'il ne peut en fournir quà peine 1% environ. Et sa puissance ne peut lui servir qu'à réguler l'écart avec la voiture. Et encore ça doit être limite...

trop bon, j'adore [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

l'air pur n'est pas bon pour la perf [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] il faut de la pollution turbulente
personne n'a pensé à mettre des aspirateurs en plus? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

janpol84 a écrit:

(Superman ou Armstrong) ne développe guère plus d'un demi-cheval. C'est assez démoralisant,

le calcul est exact et je trouve la valeur plutôt impressionnante...

Car, superman il doit être pas mal chargé pour développer avec ses petits mollets la puissance d'un quartier de boeuf de la moitié de celle d'un cheval.....lol

pour la petite histoire c'est Watt ,qui par besoin de quantifier la puissance de ses machines, a inventé la notion de cheval vapeur en calculant la charge de travail du cheval de trais d'un de ses ami brasseur

(le travail correspondait a la quantité d'eau que le cheval pouvait remonter en une journée des caves de la brasserie car les machines a vapeur servaient au départ à entrainer des pompes qui servaient a épuiser l'eau dans les mines de charbon)

la légende dit d'ailleurs que le cheval du brasseur était surentrainé (donc plus puissant qu'un cheval moyen)

En recherchant des vidéos de records de vélo j'ai trouvé ça !!!

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" Le cycliste à ses côtés s'appelait Jean-Claude Rude. Il préparait une tentative de record de vitesse à vélo, record officieusement détenu par Al Abbott, un américain, à 223.466 km/h. Rude visait 240 km/h.

Le vélo possédait un gigantesque plateau lui permettant un développement de 27 m. La voiture, une Porsche 935 Turbo, était conduite par Pescarolo. L'arrière étrange était destiné à abriter le cycliste ainsi qu'à créer un effet d'aspiration. Un pacer de luxe, en somme.

A l'époque, les souffleries n'étant pas disponibles, Rude s'entraînait à supporter les turbulences aériennes en se tenant au plus près des voies de chemins de fer lorsque passaient les trains rapides. C'est par l'un d'eux qu'il a été happé, en gare d'Auxerre, il est mort sur le coup."

Je ne connaîssais pas ce document époustouflant!

Merci!

PS: Et la Porsche, entre le poids du moteur et l'appui procuré par ce système, elle n'avait pas tendance à avoir une direction légère?

Pickup a écrit:

janpol84 a écrit:

(Superman ou Armstrong) ne développe guère plus d'un demi-cheval. C'est assez démoralisant,

le calcul est exact ...

J'espère bien...

Il faudrait pousser un peu plus loin, et calculer la puissance nécessaire aux différentes activités sur piste, sprint, poursuite, record de l'heure, etc...
D'ailleurs, en y réfléchissant, il serait plus intéressant de partir d'une puissance et d'une vitesses données pour en déduire les efforts que le cycliste doit surmonter pour réaliser la performance correspondant à la discipline pratiquée.
Pas ce soir, j'ai la migraine

D'habitude, ce sont les femmes qui disent ça...

Merci à T54 pour sa contribution si personnelle (au sens qu'il nous relate sa propre expérience).
Ça nous donne l'occasion de revoir au passage ce topic sur ces extraordinaires histoires de records de vitesse cycliste, mais cependant, sans vouloir jouer les censeurs, je pense que cette intervention trouverait mieux sa place dans le topic dont je rappelle l'existence, dans la rubrique "Technique/Aérodynamique" avec 16 pages (une paille...) de généralités sur la question, et qui n'a peut-être pas épuisé le sujet. Voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pour allécher ceux qui ne l'ont encore jamais ouvert, ça commence directement par cette image que T54 connait sans doute:
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Egli de records, moteur préparé par Urs Wenger, aéro par l'inénarrable Luigi Colani


Edit : je crois que j'avais complètement loupé ce topic aéro, il a l'air passionnant
J'y retourne

jarno a écrit:

Edit : je crois que j'avais complètement loupé ce topic aéro, il a l'air passionnant
J'y retourne

Bon réflexe, Jarno ! Les autres, prenez-en de la graine...

Sans rire, je pense que c'est un très bon topic, presque une référence pour le sujet traité, et qu'il doit y avoir matière à le faire vivre.
Dans la même rubrique [TECHNIQUE/AERODYNAMIQUE], il y a aussi des trucs très intéressants qui touchent de plus près à l'actualité des machines de course (cf celui sur les Moto2).
Etonnant que tout ça reste un peu à l'arrêt, non?

La Porsche avec Pesca et tout le toutim c'est déjà sur PL non??

@ Philwood : Tu fais exprès, ou quoi ?
Je ne répondrai pas
J'ai donné un peu plus haut des explications sur les topics à consulter.
Courage, tu vas y arriver...

OK, Le présent sujet est verrouillé, et la suite se passe sur le topic [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Allez-y...