Philippe7
Effectivement, la TZ 750 était le modèle compétition client, et l'OW 31 la moto d'usine ( Baker, Roberts, Cecotto, Ago )
J'ai participé au championnat du monde 750 en 77, 78 et 79 sur une TZ 750 ( Monaco ) et on ramait derrière les OW 31;
J'ai raconté cette histoire il y a trois ans dans Moto Légende. pour ceux qui auraient zappé, je vous la ressert.
Bonne lecture;
H.R
Pilote d’Usine à 60 piges
Il y a trois ans, à Spa, pour les Biker’s Classics, j’ai eu la chance
d’effectuer quelques tours sur la mythique 500 MV 3 1968 Championne du Monde de Giacomo Agostini.
L’expérience a été exaltante tant cette moto est historiquement exceptionnelle.
Cependant, en rapport avec ma carrière de pilote de vitesse, cette opportunité était un peu décalée.
En effet, en 1968, j’étais loin de m’imaginer courir, et je ne m’intéressais aux motos de course que par le biais des magazines.
En 1977, par contre, je suis dans ma période compétition la plus active, car je participe au Championnat du Monde 750 avec ma
Yamaha TZ 750 Compé Client.
Pour ma première course sur ce championnat, ( 200 miles d’Imola )
Je découvre un monde nouveau avec des pilotes exceptionnels.
( Roberts, Sheene, Ago, Cecotto, Bakers, Pons, Sarron, etc…)
Avec ma Yam “standard” je ne me débrouille pas trop mal, car à la mi saison, je suis 3ème du championnat derrière Baker et Sarron.
Par contre, si Christian utilise une TZ 750 semblable à la mienne,
Baker lui, dispose d’une 750 d’usine la célèbre « OW 31. »
Donc, en ajoutant les performance du pilote à celles de sa machine,
on avait un peu de mal à suivre la cadence.
Steve remportera le titre 1977 au guidon de l’OW 31.
De toute la saison 1977, de la machine d’usine de Baker, je n’ai vu que la selle, et encore, que pour quelques tours.
Mon rêve à ce moment était de disposer un jour de cette exceptionnelle moto.
Cela n’arrivera jamais pendant ma carrière.
Christian qui à l’époque était sûrement un des meilleurs pilote Français, et pilote officiel « Sonauto
Yamaha » n’en disposera pas non plus. Patrick Pons remportera le championnat 750 en 1979 avec une TZ 750 Compé Client.
Seul quelques pilote privilégiés ( et très performants ) comme Roberts,
Baker ou Cecotto, on pilotés les 750 usine.
Donc, dans ma tête cela n’a toujours été qu’un rêve.
32 ans après.
Nous sommes en Août 2009, sur le « Schottenring » en Allemagne.
J’ai été invité par le
Yamaha Classic Racing Team de Ferry Brouwer
pour participer à cet évènement. ( sorte de Tourist Trophy Allemand ).
J’ai emmené ma
Yamaha TZ 750 ( Monaco) de 1977 avec laquelle je roule régulièrement sur les évènements de vitesse classique.
Dans ce type de manifestation, je me remémore toujours les saisons de vitesse 750 ( 77, 78, 79 ) et je revois toujours la selle de l’OW 31 de Baker, mais aujourd’hui, ma bonne fée, ( celle qui ne m’a jamais quitté de ma carrière, et dieu sait si j’en ai eu besoin ) n’avait pas oublié sa baguette magique, car la fameuse selle de la bécane de Baker, ……….je suis assis dessus. Alléluia.
Comme Ago l’avait fait à Spa en me prêtant sa MV, Steve m’a confié pour quelques tours le guidon de l’OW 31 Championne du Monde.
Mon rêve devient réalité 32 ans après.
J’aurais du m’en douter, 32, c’est le numéro de Baker sur son carénage !!!!!!!
Quand je pense qu’il m’a fallu attendre 60 ans pour enfin piloter une Yam d’usine !! ( soupir …)
J’y suis.
Donc, je suis aux commandes de la bête, et la banane sous le casque.
Au niveau puissance, je ne trouve pas une différence flagrante entre les deux machines. Mais la configuration du circuit, ( là, c’est pour être respectueux des organisateurs ) ne permet pas de pousser la machine dans ses derniers retranchements.
Et surtout je reste prudent, car une chute me retrouverait pendu par les ….pieds dans la tente de Ferry Brouwer.
Par contre, je suis tout de suite surpris par la maniabilité, et le travail des suspensions.
L’OW 31 doit rendre une quinzaine de kilos à la TZ 750.
Le cadre de l’OW est plus bas, et la position différente.
En détaillant la machine, la partie cycle est tout à fait différente.
Tout est spécial avec profusion de magnésium et titane.
Avec Steve, nous avons échangé nos bécanes, et passé un week end extra.
En dehors d’être un pilote extrêmement doué, c’est un garçon discret et charmant.
Contrairement à ce que l’on peut croire, Steve n’est pas Canadien, mais Américain. Il courrait en 1976 en 750 avec déjà des
Yamaha d’usine, aux couleurs de
Yamaha Canada.
Puis en 1977 avec la 750 aux couleurs de l’usine
Yamaha.
Il vit aux States à Bellingham dans l’état de Washington ou il gère une concession de moto ( www.mtbakermoto-sports.com )
Merci Messieurs Baker et Brouwer de m’avoir permis de réaliser un rêve.
Bon, qu’est ce qui me reste à essayer l’an prochain, la Honda 6 d’Hailwood, ou la M1 de Rossi ?
Hubert Rigal
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