Nos amis espagnols ont eu l'opportunité unique de mettre
Randy Mamola sur les 11 meilleures Moto2, le lendemain du GP de Valence!
Ce dernier nous livre les caractéristiques de chacune, avec leurs points forts et leurs points faibles.
Motobi: Cette moto a gagné cette année aux mains de De Angelis, à son retour dans la catégorie après avoir remplacé Aoyama en MotoGP.
En réalité, derrière le nom italien adopté par le team de Gianluca Montiron se cache une moto construite par TSR, la firme japonaise qui a obtenu de nombreux bons résultats en 250cc avec ses parties-cycles propulsées par un moteur Honda.
La regarder rappelle inmanquablement la 250cc, tellement le style de la marque est particulier, et malgré le fait qu'elle ne soit plus peinte en bleu électrique.
C'était mon premier essai de ces tests et cela ne pouvait pas mieux tomber car la moto inspire tout de suite confiance, puisque c'est une moto très facile à comprendre.
Les Moto2 doivent être pilotées comme un karting, de façon à exploiter chaque cheval disponible et à passer vite en courbe de façon à bien accélérer ensuite, car la vitesse perdue là serait difficile à rattraper.
Et pour me familiariser avec ce pilotage, la Motobi est un outil parfait, avec une position de conduite qui te met à l'aise dès le premier tour de roues.
Aujourd'hui, malgré une piste froide et l'adaptation nécessaire, j'ai pu pousser le train avant avec de très bonnes sensations et en toute confiance.
La moto n'accuse aucun type de chattering, du moins au rythme de ce premier essai, ni aucun des rebonds que je constaterai par la suite sur d'autres motos.
Montiron me confiera par la suite que, quand Alex a souffert en quelques occasions de vibrations peu rassurantes, cela dépendait du type des pneumatiques et que, d'après ses échanges avec les techniciens de Dunlop, cette moto, d'une façon générale, en a moins souffert que ses concurrentes.
Au cas où, TSR a construit un deuxième type de cadre avec des supports latéraux de moteurs moins rigides pour donner au châssis plus de flexibilité latérale.
Honnêtement, le seul point qui ne m'ait pas pleinement satisfait était les mouvements du train arrière, mais je crois que cela venait du pneu qui aurait nécessité une carcasse plus rigide dans ce châssis.
Ma conclusion finale est que la Motobi est une de mes Moto2 favorites, et ce malgré le fait que je l'ai utilisée pour mon premier essai, encore un peu sur mes gardes.
FTR :Après avoir commencé avec une moto aussi équilibrée que la Motobi, j'ai eu beaucoup de chances de continuer avec le FTR car son fabricant britannique possède une des plus grandes expériences et a dessiné et fait évoluer sa Moto2 plus tôt que ses concurrents.
Toutefois, une moto n'est pas seulement une base, mais aussi une somme de réglages pour mettre le pilote en confiance, et la vérité est que, la moto d'Alex Debon et moi, nous n'avons tout simplement pas pu nous entendre.
Le principal problème est que je l'ai toujours senti très basse de l'arrière, avec des réactions typiques de cette configuration, en particulier une moto qui a tendance à ouvrir ses trajectoires à l'accélération en sortie de courbe.
Quand j'ai dit à Alex, ce dernier accuse la différence de poids entre nous.
J'avoue que je suis un peu plus lourd et, avec tout l'équipement, je dois être proche de 80 kg, 10 kg de plus qu' Alex, mais cette différence existe également avec les autres pilotes de motos et je n'ai pas noté cet effet ailleurs.
Sauf ce paramètre d'arrrière bas et souple, la moto, mais ne présente pas plus de problème.
La position de conduite est bonne, la moto est bien équilibrée, rigide et précise.
J'ai trouvé un peu de "chattering" en entrée de courbe et, bien sûr, je l'ai trouvée un peu lourde à déplacer, en particulier dans la chicane.
La vérité est que l'entrée en courbe est bon malgré le léger "chattering" que j'ai senti au second et au troisième tour, mais une fois dans le virage, en forçant sur le train avant, la fourche avait une tendance notable à vouloir partir à l'extérieur et j'ai dû forcer, notemment sur les épaules, alors que le pneu n'avait pas encore atteint ses limites.
En tout cas je suis sûr que ces effets étaient dus aux caractéristiques de pilotage d'Alex, qui se comporte bien, puisqu'il a terminé la course de la veille à la 13ème place, malgré une clavicule cassée et des problèmes de cou.
MZLa MZ est sans doute la moto la plus particulière.
Le constructeur allemand a conçu une moto avec une structure complètement particulière et un équipement quasi fait- maison.
La MZ en outre, est adaptée assez aux goûts d'Anthony West, son pilote, qui a, comme chacun, ses préférences.
Dans ce cas, le plus étrange est la hauteur de la moto, parce que, dessus, tu as l'impression d'être au second étage. Tu remarques que la roue avant est tout en bas et tu te demandes:"où est-elle ? "
Toutefois ceci n'est qu'une première impression parce qu'ensuite la moto est différente et offre de très bonnes sensations.
En freinant fort, on note quelques vibrations. Ce n'est pas "chattering"; ce sont des vibrations qui, je dirais, proviennent de la partie arrière, avec peut-être également une responsabilité de l'embrayage.
La moto est très facile à comprendre et offre un très bon feeling, mais en partie à cause de la notable plus grande flexibilté du châssis par rapport aux autres. Tu as de bonnes informations, mais moins de précision.
Passer la chicane avec cette moto est plus difficile, mais je ne sais pas si c'est à cause d'une direction moins vive ou d'une question de manque de rigidité du châssis, mais le train arrière fonctionne avec un peu de retard. La conséquence est que, dans les changements de direction, la moto sort un peu plus large que d'autres, plus directes et plus précises.
Martin Wimmer me précise, à la fin de l'essai, que West adopte un réglage de direction un peu particulier, avec un angle assez fermé et un déport assez grand pour que la moto soit vive de direction, mais, en même temps, qu'il puisse tenir la roue avant quand celle-ci oscille.
De façon générale, la moto me plaît, à l'exception de la position de conduite, mais je ne sais pas si la moto fonctionnerait mieux avec une position plus basse.
BimotaAprès être descendu d'une moto aussi haute que la MZ, monter sur la Bimota a été un gros contraste.
Si dans la MZ tu as l'impression d'être monté au second étage, dans la Bimota l'ascenseur semble t'avoir emmené à la cave. Cela s'avére étrange parce que l'idée que j'avais des Bimota était celle de motos assez radicales de position, mais dans le style classique, et cette moto pêche par le contraire.
Tu t'assieds et tu as l'impression d'être à la place du moteur, et ceci que tu es très éloigné de toutes les commandes, avec les mains très en haut et tu ne sais pas bien comment tu vas pouvoir les contrôler.
Dans des courbes comme celle de la fin de droite ou dans la chicane, je ne me suis pas senti confortable avec la moto; tu déhanches et, au lieu de toucher avec le genou, tu touches avec la botte, et ceci après un freinage pourtant très stable, voire réellement bon.
Pour que la moto soit plus contrôlable, il faudrait monter le siège, ce qui est apparemment la première chose qu'a fait West ce même jour en commençant ses essais: monter la selle de 20mm.
Avec la moto tu commences immédiatement à prendre de la confiance, mais au fur et à mesure que passent les tours, tu commences à percevoir que tu ne peux pas pousser davantage et que tu pilotes plus lentement que ce que tu aimerais.
SpeedUp:
La conclusion que j'ai tirée de la moto du team de Luca Boscoscuro, c'est qu'elle est la plus proche d'une moto de GP de toutes celles que j'ai testées.
Le châssis est d'origine FTR, mais les modifications qui ont été apportées ont engendré des réactions très différentes de celles de la moto d'Alex Debon, que j'avais essayée avant.
Quand tu montes dessus, tu trouves la position de conduite un peu surprenante car tu as l'impression d'être sur une 125cc.
La vérité est que je ne sais pas si c'est celle de Ianonne ou d'Espargaro, qui a été essayée ce jour-là.
Cependant, après cette première impression, la moto s'améliore sans cesse, vous ressentez un fort appui sur les pneus, vous continuez à pousser de plus en plus, tour après tour, et vous sentez que l'asphalte est dur et ferme.
Il y a un peu de "chaterring" mais je m'y attendais parce que je l'avais senti sur la FTR et cette moto est tout aussi raide, vraiment une moto de course.
Cette moto est très rapide et précise et elle répond immédiatement.
J'ai rencontré un problème lors des changements de direction en raison de la conception de la jonction entre la selle et le réservoir de carburant, qui est très étroite et gêne pour mettre la jambe en appui afin d'avoir une bonne stabilité.
J'ai trouvé étrange que cette moto ait le même châssis que la FTR, mais cela montre que le développement et les réglages sont un point essentiel, sur ces motos, pour obtenir tel ou tel caractère.
Suter :S'il y a une moto qui a obtenu de bons résultats dans la première saison de Moto2, sans aucun doute, il s'agit de la Suter et elle sera encore la moto sera plus présente dans les grilles de 2011.
Et cela n'est pas surprenant, car la première impression est excellente.
Bien sûr, si vous avez juste un tour à faire sur une moto2, vous choisirez celle-là.
Tout est en place, la position de conduite est très bonne, sans doute la meilleure de toute, la réponse du châssis aux actions du pilote est immédiate.
On commence à travailler avec et tout va bien, et puis on commence à chercher les limites et la moto commence à perdre de sa saveur; elle donne l'impression qu'il ya quelque chose de mou.
Pas grand-chose, juste une sensation, comme si au lieu de rouler sur de l'asphalte dur comme je l'ai ressenti aux guidons de la SpeedUp, on roulait sur une mince moquette.
La moto est toujours un peu en mouvement.
J'ai bien à l'esprit que le pneu n'est pas neuf, mais j'ai senti qu'il se comportait moins précisément que sur les autres motos, comme s'il était d'une construction plus souple.
Dans tous les cas, c'est une moto sur laquelle les pilotes se sentent bien, et sur une moto où tu te sens bien, tu vas bien, car elle ne possède pas un défaut majeur particulier: elle freine, a de l'agilité, vous ne remarquez pas de vibrations dans les courbes, et encore moins de chaterring.
En outre, comme c'est la moto de la plupart des pilotes, elle est celle qui reçoit également le plus de renseignements pour évoluer, et cela est très important dans la compétition.
MoriwakiElias a été le champion, et réellement le seul pilote qui a obtenu des victoires répétées de manière habituelle.
C'est une moto qui, immédiatement, montre qu'elle va être dans ce qu'il y a de meilleur dans la catégorie, et il ne reste plus qu'à l'enfourcher pour vérifier que tout est bien à sa place, et que celuiqui l'a faite a une longue experience de faire des motos de compétition.
En ce sens, elle ressemble un peu à la Suter mais avec un autre style parce que le carénage est très petit, bien que protecteur et, la vérité est que l'on n'est pas embêté par l'air.
En entrée de courbe, la moto rebondit. Ce n'est pas du "chattering" mais un rebond comme si tu passais par deux et trois trous rapprochés; quelque chose qui ne t'empêche pas de bien rentrer dans la courbe. Mais bien qu'ils ne soient pas très agressifs, on les trouve de façon assez constante dans beaucoup de courbes.
Un détail que j'ai remarqué est qu'en courbe, les guidons semblent toujours un peu se déplacer vers l'extérieur de la courbe, bien qu'en vérité la moto sort très bien des courbes, en suivant la trjectoire choisie et en yant tendance à élargir progressivement.
C'est comme si elle avait un empattement un peu plus long que d'autres motos; il faut la forcer plus qu'une Suter, par exemple.
Au freinage, la position te permet de très bien te maintenir et tu ne te fatigues pas.
La Moriwaki offre davantage d'espace disponible que d'autres motos essayées auparavent et était extrêmement précise, comme une SpeedUp et, bien qu'elle soit un peu moins rigide, elle en est néanmoins très proche.
Tech3 Mistral 610Après avoir essayé toutes les motos qui ont gagné des courses cette année, en arrivant à la Tech3 réalisée par l'équipe d'Hervé Poncharal, j'avais déjà une assez bonne idée de la façon dont fonctionnent ces Moto2.
La première chose que vous remarquez sur cette moto, c'est qu'il y a quelque chose qui sort de l' l'ordinaire, c'est la distance entre le siège et le guidon. Je ne sais pas si les pilotes sont très grand, mais c'est le sentiment, comme si le réservoir était trop long.
Je préfèrerais être plus près du guidon pour mieux contrôler la moto.
La moto, de toute façon, est facile à emmener et ne se comporte pas mal au freinage, mais c'est ensuite que ça devient un peu plus critique; juste en entrée de virage et avant de commencer à tourner, on ressent un manque un peu de poids, et lorsque l'on charge le pneumatique avant, il rebondit un peu et donne le sentiment que quelque chose d'anormal se passe.
La contrepartie de cette configuration est le fait que la moto es vraiment agile et précise, en suivant sa trajectoire, et a certainement une très bonne adhérence à l'arrière, mais train avant à tendance à s'écarter et tu dois essayer de le ramener vers toi.
Le meilleur est sans aucun doute les accélérations, ce que l'on peut vérifier, par exemple, dans la courbe numéro 5.
D'une façon générale, la Tech3 m'a beaucoup rappelé la Moriwaki, par son comportement.
BQR C'était la seule moto que j'avais déjà essayée précédemment, bien que la version testée l'année passée possédait le châssis doté d'une paire d'orifices latéraux pour laisser entrer l'air jusqu'au moteur au lieu de le faire sous la colonne de direction comme sur ce modèle.
Ce qui se remarque immédiatement, par rapport à d'autres motos, c'est que c'est une moto très rigide dans sa partie avant, et aussi qu'elle semble avoir beaucoup de poids sur l'avant.
La fourche donne l'impression d'être très peu inclinée et la sensation que tu n'as pas de moto devant toi.
C'est une moto difficile à piloter dans le sens où tu dois toujours être très attentif, tu ne peux jamais perdre des yeux la trajectoire à suivre parce que tu dois vraiment travailler pour qu'elle fasse ce que tu veux.
Sans cesse, tu dois aller chercher la trajectoire et brusquer la moto.
Ce n'est pas qu'elle soit mauvaise partout, mais il ya des motos plus faciles à piloter.
On aurait pu penser que cette concentration de poids à l'avant allait en revanche alléger la partie arrière, mais la vérité est que la motricité est bonne, même si tu dois t'appliquer partout pour ne pas te tromper, et utiliser ton cerveau constamment pour anticiper telle ou telle action que tu veux faire, et ce, malgré un très bon retour d'information des pneus.
Promoharris Bon, dans un comparatif, il doit y avoir un gagnant et un perdant, et la vérité est qu'à ce point de ma journée d'essais avec toutes ces Moto2, je sais déjà que je ne tiens pas là une gagnante absolue.
Mais après être monté sur la Harris, je dois reconnaître également qu'il est évident que s'agit de celle que j'ai le moins aimée.
Le freinage de la moto est bon, très bon, et bien qu'il y ait une forte variation d'assiette, tu as un bon grip et de bonnes sensations, mais tout l'avantage que tu as obtenu dans la première partie de la courbe, tu la perds quand tu commences à accélérer.
Au début, j'ai pensé qu'il y avait un problème, parce que je ne trouvais aucune raison pour qu'en commençant à accélérer, la moto dérape et perde son grip, mais il apparaît que le train arrière était très mauvais, comme si le profil du pneu arrière était coupé à un endroit précis.
Cela te donne la sensation d'être sur une moto qui aurait un pneu avant de mountain bike et un boyau arrière d'une bicyclette de course.
Je ne me suis jamais senti à l'aise avec la Promoharris, et de fait, j'ai pensé qu'il y avait quelque chose qui n'était pas à sa place à chaque fois que j'accélérais.
Kalex La moto du team Pons est sans doute une de celles qui a le meilleur aspect; tout s'ajuste parfaitement, chaque pièce a finition exquise, tout est de la plus grande qualité, et ceci est transféré aux sensations initiales concernant la moto.
La position de conduite est parfaite, les guidons un peu hauts et ouverts, mais il s'agissait de la moto essayée par l'aîné des Espargaro et je savais que c'était son style, et à la vérité, c'est que cela ne me dérangeait pas parce que je me suis senti très bien.
En un sens, cela me rappelait un peu une KTM sur laquelle, avec une position un peu curieuse, tu es très bien.
La Kalex concluait mes essais de Moto2 et la vérité est que la météo se gâtait à chaque tour davantage, avec un vent qui redoublait de force, mais j'ai bien aimé parce que la moto se ressent petite et précise.
Le bilan général est bon, la moto est très équilibrée dans tous ses aspects.
Peut-être qu'elle est la meilleure nulle part, mais elle est bonne partout.
Le seul point réellement améliorable est la sensation que le pneu arrière est très grand et le penu aavnt plus petit. C'est le contraire que la Harris, mais avec une amplitude beaucoup plus petite.
Tu remarques que la moto te pousse de l'arrière, une sensation étrange, mais en accélération elle est réellement bonne.
On remarque le châssis assez rigide, dans le style de la Speedup, bien qu'avec un petit retard dans ses réactions en ce qui la concerne.
Au freinage, elle se comporte bien, mais j'aurais préféré avoir eu un peu plus de frein derrière, bien que cela soit peut-être une question d'embrayage.
En quelques occasions, j'ai noté que cette moto s'enfonçait plus, même si je pèse plus que ses pilotes, et aussi quelques rebonds légers en entrée de certaines courbes.