[Oldies] Enquête : qu'est devenue la pauvre bête?

Quand nous sommes arrivés à DIJON, Hubert nous a reçu royalement avec Marc dans son mobile home (de location) et nous a raconté sa victoire au tout premier Enduro en France dont le premier Prix était une vache...
Mais pour éviter de déformer ses propos, on va le laisser faire...

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La rumeur dit que monsieur Rigal aurait mangé la vache lors d'un effrayant banquet...

Je m'ettonnais que depuis quelques temps, personne ne m'avait fait de vacherie.
Nous y voilà.
Je ne sais pas ce qu'est devenu cette pauvre bête, mais il y a longtemps qu'elle doit être à l'hospice,
car elle doit avoir près de 40 ans. Si quelqu'un connais l'éspèrance de vie d'une vache ?

Donc, je plante le décors. Nous sommes en 1971 ( j'ai dit dix neuf cent soixante onze , pas dix huit cent..)
Dans une petite bourgade des Pyrénées ( Fronsac ) près du col de Mente.
Le directeur de la revue "Motocyclisme" organise le premier Enduro en France.
Quand je dis " Enduro" rien à voir avec Le Touquet.
C'est une course de motos tout terrain, point.
Départ en ligne dans un prés bien plat façon départ de moto cross, et 30 Gugusse prêts à s'écharper.
Le réglement est simple : Départ en ligne. Il faut grimper tout en haut de la montagne ( Pic du Gar ) ou
un commissaire te plante un coup de tampon sur la main, et tu redescends aussi sec, et le plus vite possible
dans le près du départ. Le premier qui arrive ( avec la moto ) et le tampon sur la main à gagné.
Il n'y a pas de chemin, ni de balisage, ni de fléchage, encore moins de GPS ou de carte.
Il faut grimper, grimper, et encore grimper, sans se prendre la moto sur la tronche, sans tomber dans un ravin insondable,
en évittant les loups et les ours, les bourbiers et le gouffre de la Pierre St Martin.
Comme je suis très intelligent ( c'est de notoriété publique ) je m'étais dit que avec ma Butaco Sherpa de trial,
j'allais tous les tordre. Le chemin le plus court étant le moins long, j'ai tiré droit entre les arbres.
La course durant plusieurs heures, ce n'était pas une partie de plaisir, mais ...bon, la course c'est la course.
Donc, après avoir écrasé douze lapins, quarante champignons , trois écureuils, me voici en haut de la montagne .
J'étais le premier. Redescente à fond la caisse en drapeau. Arrivé dans le près après quarante douze gamelles
et les fesses toutes bleues, je les avais tous tordus.

Bon, jusque là, ça vas . J'étais venu pour faire un bon coup de moto, ....c'est fait.
Mais, comme nous étions en pleine campagne, ( bon d'accord...montagne ) l'organisateur avait prévu une remise des
prix originale . en effet , les prix étaient ....à plumes, poils, ect...
Je remportait donc le premier prix ...une vache. Le second, un cochon. Le troisième, un cocq, etc...
A l'époque je transportait ma Bultaco dans ma 4L Renault en démontant les roues.
Alors, pour ramener la vache, walou. On a du la manger sur place.
Le deuxième de cette course d'abrutis était l'importateur Bultaco Franck Lucas qui lui avait gagné le cochon.
Mais cette brave bête était toute crottée, et Franck qui était venu avec sa Citroën SM toute neuve voulait le ramener.
D'ou une image cocasse de Franck en train de nettoyer le cochon pour le déposer sur la moquette de la SM.

Voilà l'histoire de la vache. On était guére payés, mais on rigolait bien.
Pas sur que les pilotes de MotoGP se marrent autant .

H.R

En matière de prix remis au vainqueur, il s'agissait donc d'un coup vache mais régulier...

Hubert Rigal a écrit:

Je ne sais pas ce qu'est devenu cette pauvre bête, mais il y a longtemps qu'elle doit être à l'hospice,
car elle doit avoir près de 40 ans. Si quelqu'un connais l'éspèrance de vie d'une vache ?

Hubert Rigal a écrit:

Alors, pour ramener la vache, walou. On a du la manger sur place.

Oserai-je relever une légère contradictoire dans ces propose, preuve évidente d'un embarras bien compréhensible, mais quarante ans après?

Il se murmure que tout a été utilisé, de ce pauvre animal, même la peau qui aurait servi à confectionner plusieurs combinaisons ...

Malheureusement, je n'ai pas de preuve.

De l'anecdote comme on aime

Merci, mon bon Hubert. J'ai crains un instant que, vu les (nombreuses) attaques dont tu avais fait l'objet dans d'autres postes, tu avais perdu ton sens de l'humour légendaire. Preuve est faite qu'il n'en est rien. Ouf !!!

Et puis, comme d'habitude, c'est vachement bien raconté.

Hubert Rigal a écrit:

Le deuxième de cette course d'abrutis était l'importateur Bultaco Franck Lucas qui lui avait gagné le cochon.
Mais cette brave bête était toute crottée, et Franck qui était venu avec sa Citroën SM toute neuve voulait le ramener.
D'ou une image cocasse de Franck en train de nettoyer le cochon pour le déposer sur la moquette de la SM.

Voilà l'histoire de la vache. On était guére payés, mais on rigolait bien.

:lol: :lol: :lol:

La vache, c'est le meilleur CR de course que j'ai jamais lu !

J'imagine le cochon malade a l'arriere de la SM....

Enorme !

Marc

Bon, d'accord, la vache, on ne la pas mangée.
Mais il y a encore quelques mauvaises langues ( qui a parlé de Bubu ) qui vont dire que je l'ai vendue.
Donc, la vache ?????? Je ne sais plus ce qu'on en a fait. J'ai du la laisser au paysan pour qu'il l'engraisse.

H.R

L'histoire de la vache, c'était ma période trial. ( 1971 )
J'habitait sur la côte d'Azur, et je faisait des randonnées TT avec mes potes du moto club de Grasse.
Comme je ne me débrouillais pas trop mal, ils m'ont tous poussé pour que je participe à une vrai compétition de trial.
Me voilà donc au départ du trial de Cavalaire avec ma Bultaco.
Au bout de quelques zones, je me loupe dans les rochers, la roue avant dans le trou, le Bébert par dessus le guidon, et la tronche dans le granit.
Je me relève péniblement, l'arcade sourcilière en trois morceaux ( et ça saigne beaucoup une arcade )
J'entends une voix derrière moi qui hurle . ( ...tire toi de la zone, tu fous du sang partout et après ça glisse sur le rocher )
C'était Charles Coutard qui lui à remporté ce trial.

Donc, ma première participation à tournée court.
Mais lors d'un entrainement en pleine montagne, lors d'une ultime gamelle, je me retrouve assis sur la machine .
Le guidon planté dans la terre, et les gaz ouverts à fond. Je prend appuis sur l'amortisseur pour me relever, ma main glisse,
et je me retrouve avec les doigts dans les rayons de la roue arrière qui tourne plein pot.
Le majeur de la main gauche ne s'en ai jamais remis, et doit encore être quelque part dans la montagne.
Mais nous sommes en pleine nature, à mille lieux de toutes terre habitée ( comme dirait Antoine de Saint Ex )
Pas d'hôpital , pas d'ambulance, pas de médecin, ( en 1971, il n'y avait pas de tel portable ).
Bref nous voilà dans la ferme la plus proche avec le paysan qui me dit: " Il faut désinfecter. tiens trempe de restant du doigt la dedans "
Et il m'enfourne la main dans un bol d'eau de vie à 150 °. Je m'en souviens encore.
Alors, le trial ...ça ma passé et je suis moi, passé à autre chose.
A une discipline beaucoup moins dangereuse ( la vitesse sur piste ) Ouais, là aussi je pourrais écrire un livre sur les aventures " médicales"
j'en ai connu des sévères. Mais bon, ça fait partie du jeux. Pour bien vivre, vivons dangereusement.

Marc, qu'en pense tu ? J'en connais des tragiques que l'on oubliera,( même si on n'oublie jamais ) mais j'en connais des rigolotes qu'on pourrait raconter.
Et même des épiques qui vous ferons plier de rire.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

H.R

"Hector, où t'as mis le corps,
tous les jours on lui d'mandait,
c'est d'une certaine importance!

alors là, j'en sais rien les mecs...
tout c'que j'sais,
c'est qu'elle est morte..."


D'après la chanson de Serge Reggiani.

Allez, une petite pour vous mettre l'eau à la bouche.

Notre ami Philippe Coulon , ( il est Suisse, mais il se soigne. Il n'y est pour rien, il est né comme ça, c'est congénital )
A l'époque, on roulait sur des circuits ou la sécurité était ....disons spéciale. mais on ne se posait pas de questions.
Donc, notre ami Philippe participe à une course dans les années 70 ( Quand vous le verrez à Spa ou ailleurs, demandez lui ou,
moi, avec l'age, je ne me souviens plus )
Les rails étant placés près de la piste, les organisateurs avaient donc pris la précaution de couvrir les rails avec des bottes de pailles .
( vachement sécurisant les bottes de pailles, faut pas déconner )
Mais comme chacun sait, la paille est maintenue en botte par du fil de fer. Et ce fil de fer est fermé par une torsade de quelques centimètres.
Donc notre Suisse se bourre avec la Suz et défonce deux rangées de bottes de paille .
Dans la gamelle, il se prends une des torsade de fil de fer bien acérée dans le corps.
Et c'est là que ça devient savoureux ( pour nous, par pour lui ) devinez ou elle s'est plantée la torsade .. hum ..devinez ... oui, oui dans la ....bitte.
Il n'y a qu'un Suisse pour nous faire des trucs pareil. Donc, il se retrouve à l'hosto avec le truc dans le machin avec une superbe infirmière la tenaille à la main.
L'était pas fier le Philippe.
Bon, il lui on quand même sauvé sa dignité.
Si vous le rencontrez parlez lui en . Il en rigole encore et nous aussi.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

H.R

Hubert, je te laisse seul juge pour nous prévenir, au début de tes anecdotes, si elles peuvent choquer les âmes sensibles comme la mienne... :)

J'ai une sainte horreur de tout ce qui est médical, mais comme je suis fasciné par les anecdotes... :)

Je vois qu'Hubert est en forme, et puisqu'on est dans le "médical" il va nous raconter où il a fait la connaissance d'Eric SAUL

PS Pour revenir à la vache, Hubert aurait "DONNÉ" la vache à un agriculteur !!!
Y'a des témoins?
Cet agriculteur là il mérite une médaille.

PS 2
Là Hubert, il ne fallait pas m'appeler...

yves kerlo a écrit:

Hubert aurait "DONNÉ" la vache à un agriculteur !!!

Yves, crois-tu réellement que tu peux écrire des choses comme ça sans faire réagir Bubu?

Yves

Mais non, je lui ai prété la vache pour qu'il l'engraisse.
Ensuite, elle a fait des veau, qui ont fait des vaches, qui ont fait des veau, etc...
Depuis 40 ans, ça fait un cheptel incroyable . J'ai au moins 200 tête de bétail dans ma ferme modèle des Pyrénées.
Qu'est ce que tu t'immagine ? Que je risquait ma vie au guidon d'une Bultaco pour le plaisir ?

H.R

Bon, trèfle de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un champ de luzerne, revenons à nos hostos.
Yves me demande comment j'ai connu Eric Saul.
Ben, c'est simple, dans une ...ambulance. On a taillé la bavette pendant qu'on nous emmenait à l'hosto.
C'était en .....1975 ? 76 ? Grand Prix d'Italie à Imola en 350.
Aux essais, je teste un nouveau carénage sur ma TZ ( Un Don Vesco beaucoup plus envelloppant )
Mais en fin de freinage, le garde boue avant tapait dans le carénage. Comme il faisait beau, exit le garde boue
avant qui ne sert à rien. Mais ...car il y a un mais, les durits de frein venaient en fond de freinage, quand la fourche
est à l'agonie toucher le fameux garde boue, et comme il n'y en avait plus ( de garde boue, faut suivre )
Les durits vennait toucher le pneu avant . Vous devinez la suite , un tour, deux puis trois tours, et au freinage de la Tosa
Fuitttt, le levier au guidon et tu arrive dans la coube avec 150 bornes de trop. Et là, cabanne sur le chien.
Secouristes, brancard, ambulance avec la sirène et tout et tout.
Et dans l'ambulance qui que je vois ? l'ami Eric qui s'en était aussi pris une monstrueuse. L'était pas trés frais.
Salut, ça vas ? Bof ..
Il est des rencontres sympathiques dans la vie.

H.R

jusqu'ici j'ai gardé une certaine réserve, mais je dois tout révéler sachant que ce site est lu par la crème des internautes (même si c'est lait de dénoncer les copains)
il est vrai cependant qu'il a donné la vache, mais ça l'a traumatisé à vie et il s'est juré de ne jamais recommencer, d'autant que la fin de course est allée de mâle en pis, cette pauvre vache a du subir les assauts du vainqueur en rut mais à l'époque la plainte pour harcèlement étant inconnue des services de police l'affaire est restée sans suite sinon la carrière du bel hubert aurait été strauskanisée sur le champ !
cela dit il a quand même été puni de ce forfait car la vache lui a refilé une mst qui lui a bouffé son unique neurone ce qui fait qu'il nous fait passer pour suisse un brave gars né coulon dans un petit bled de la banlieue de tours - d'ailleurs pour rigoler on demandait autrefois à philippe "t'habites à combien de kilomètres de tours" ce qui a influencé son avenir puisque devenu adulte il demandait toujours "le tour fait combien de kilomètres" en arrivant sur un nouveau circuit ...

Bon, ça m'aurait éttoné que Bubu ne s'en mêle pas.

La vache, c'est bon, on n'en parle plus.

On passe à autre chose.
Je vous ai déja raconté ma gamelle de Zolder en 77.
Je pars en tête devant Cecotto et sarron et dans la chicane je freine au panneau "trop tard" et m'en prends une sévère.
Je me retrouve donc à l'hosto sur un brancard a attendre les radios.
On me dépose à côté de moi un autre pilote pas trés frais non plus.
C'est Jack Findlay qui a aussi confondu vitesse et précipitation.
Il me regarde d'un oeil désabusé et lme lance .. On fait vraiment des métiers de con.
Il avait pas tout à fait tord.
Celle là, j'ai du déja vous la raconter, mais comme j'ai retrouvé les photos, je vous en fait profiter.

H.R

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10 en artistique , un magnifique superman

pas trop de bobo

ça c'est une qualité qu'on pourra jamais enlever à hubert - bon d'accord, c'est vrai on pourrait lui reprocher de trop aimer se voir en photo (ça porte d'ailleurs un nom de fleur mais j'ai oublié laquelle) mais il est prêt à montrer des images qui sont pas forcément à son avantage ... quoique il a été comme beaucoup d'autres le david pas du tout douillet prêt à affronter les goliath de service (d'ago à cecotto en passant par baker roro et consorts) et que dans le fond heureusement qu'ils étaient là pour nous faire vibrer car on se disait "ce coup ci il va nous les torcher ces arrogants"

Fabuleuses ces anecdotes !
Merci Hubert

En effet beau départ à Imola, je reconnais derrière toi des clients comme Sarron Baker, Pons, Cecotto, peut-être Luchinelli, Katayama...
Dommage...

Allez encore d'autres, c'est trop génial !