[Oldies] Hommage à Patrick Pons

Oui, ce n'était pas à Charade... Pourtant on les connait, Patrick Pons, Jack Germain, à gauche et Victor Palomo à droite, ce n'est qu'en 750 et à la création de la formule qu'il a été champion du monde qui a déjà oublié ?
Transfuge du ski nautique où, la aussi, il a décroché le titre suprême, c'est vrai tout le monde ne le sait pas forcément. Dommage qu'il ait eu des ennuis de santé. Les Ko mères pourront en dire plus, je n'étais pas là.
Si Jacky lui a donné ce coup de pouce, c'est que c'était un gars BIEN ! Nonobstant son travail, Il a souvent la bonne idée ce Jacky.
Bon, Hypolito, et la raison de cette présence à Caracas.
Johnny Ceccoto malgré son talent, lui doit beaucoup.
Le Boss de la fédé vénézuélienne voulait homologuer le/son circuit de San Carlos, il lui fallait préalablement organiser une épreuve inter. Pas de problème, il a écumé dans les bons pilotes de Daytona un mois plus tôt et il s'est constitué une grille de départ que beaucoup d'organisateurs auraient souhaité. Ceccoto, Pons, Sheene, Palomo, Rougerie... même Roger Ruiz était de la partie.
Les peintures étaient encore fraîches mais l'accueil fût royal. C'est vrai, j'y ai vu peu de journalistes français, il y avait le Million à Magny Cours.

. Le litre d’essence au prix de l’eau minérale ! Incroyable aujourd’hui. Si mes souvenirs sont bons, j’avais fait la conversion, 0,29 francs le litre de super.

On s'écarte encore du sujet !

Ca va comme ça Monsieur Bubu ?

ah ben dit comme ça ,c'est clair,on comprends mieux,merci justin pour les précisions

et 0.17 € encore aujourd'hui la benzine

moi qui aime les serpents, j'ai souvenir d'un trouffion qui avait décapité d'un coup de machette un énorme crotale qui se baladait dans les stands - on a le droit d'être venimeux et d'aimer la moto, quoi ! c'est vrai que cette manche de F750 en 76 à san carlos a été folklo, il n'y avait que deux journalistes français, debarle et moi, on s'est bien amusés - les gp du venezuela qui ont suivi ont pas été tristes non plus ...

t'as de la chance bubu d'avoir pu grâce à ton métier,suivre les GP à travers le monde et cotoyer les pilotes de cette époque,je crois qu'il y a beaucoup de fans de GP comme moi qui t'envient, des souvenirs et des anecdotes je pense que tu dois en avoir un plein sac à déballer
à bientot

jacky germain dont je me moquais il y a peu, vu qu'il est toujours à son atelier du matin au soir, comme moi à ma machine à écrire, m'a répondu que sa vie n'a été qu'une immense chance de pouvoir vivre de et pour sa passion de la moto, comme moi, et on s'est dit tous les deux qu'on a vraiment eu un privilège rare - quant au sac à déballer, ça vient petit à petit, mais je l'ai déjà ecrit sur ce site, les journaux auxquels je collabore font partie d'une chaine humaine qui permet à des gens de travailler et de vivre, voilà pourquoi mes souvenirs ne sont pas libres d'accès sur internet ...

bubu a écrit:

c'est vrai que cette manche de F750 en 76 à san carlos a été folklo, il n'y avait que deux journalistes français, debarle et moi, on s'est bien amusés - les gp du venezuela qui ont suivi ont pas été tristes non plus ...

On a eu ta version, voici la sienne, plus détaillée...




"Le retour du Vénézuela avec Bubu en 76

En allant au circuit le dimanche matin, on vit tout de suite qu'on n'avait aucune chance d'attraper le soir l'avion à Caracas qui devait nous ramener sur Paris. Il fallait en effet traverser la montagne entre San Carlos, dans le désert intérieur et la côte, or sur l'autoroute se baladaient des chevaux, des chiens, et des gosses qui y jouaient au football.
Même à fond ça ne passait pas, et là il n'était pas question de rouler vite.
La course se déroula comme elle put, avec 45° à l'ombre (mais il n'y avait pas d'ombre) et certains pilotes qui tombaient comme des mouches… en roulant.
Johnny Cecotto, le local, abandonna malade de suffocation, et tous les Vénézuéliens partirent du circuit, y compris les organisateurs et les chronométreurs, ce qui fait qu'on n'a jamais su qui avait gagné la course. Et il fallait rentrer fissa à Caracas… Bubu vint me dire qu'il avait trouvé une solution : l'avion du ministre des communications partait en fin de journée vers la capitale et le pilote, un Marseillais, acceptait de nous amener. J'y croyais à moitié…

Nous voici donc le soir sur l'aéroport local, où se trouvait un Dakota (un bimoteur à hélices de la 2e Guerre Mondiale), le sympathique pilote marseillais, puis arriva un petit vieux en costume qui serra la main à tous les gens présents, tous passagers potentiels, essentiellement des paysans avec des cages qui contenaient une assez grande variété d'animaux. Et on se retrouva dans l'avion. Le premier moteur démarra dans un bruit d'enfer et une copieuse fumée, puis le deuxième, et le DC3 décolla. Au bout d'un moment, on passait au-dessus des montagnes, ou plus exactement entre les montagnes car l'avion, poussif et chargé, ne pouvait pas voler très haut. Un peu étonnés d'être toujours vivants, on décida avec Bubu d'aller voir le pilote pour le remercier. Il volait la fenêtre ouverte (faible altitude) et balança sa cigarette. On se regarda tous les deux un peu surpris. Puis il balança sa bouteille de Coca en verre.

Nous atterrîmes sur l'aéroport de Caracas à temps pour grimper dans le 747 d'Air France, dont nous partagions seuls l'arrière avec Barry Sheene et Patrick Pons. Patrick avait la jambe cassée et c'est la raison pour laquelle on nous avait donné l'arrière de l'avion pour nous tous seuls, car il y avait peu de passagers. Peu après le décollage, Bubu, n'écoutant que sa légendaire conscience professionnelle, commença à taper son article sur sa machine à écrire portative. Ça faisait un bruit d'enfer. Pons était dans le gaz en raison des médicaments absorbés, mais Sheene commençait à moyennement apprécier le cliquetis infernal de Bubu. Plein de sollicitude, Barry s'approcha alors de lui. "Jacques, tu as l'air très nerveux. Prends ce petit calmant, tu te sentiras mieux." Bubu, concentré sur l'histoire qu'il écrivait, avala le cachet sans même y penser. Le cliquetis infernal "tac, tac, tac, tac, tac" se transforma progressivement en "tac…tac…tac…tac", puis ensuite en "tac… pouf" et le Bubu s'endormit comme une masse, pendant que Sheene, enfin débarrassé du bruit, éclatait de rire. C'est le moment que choisit un des moteurs du 747 pour tomber en panne et nous obliger à un atterrissage d'urgence à la Martinique.

Bubu Travel, souvenirs garantis."

Excellent!



Par contre, comment Bubu pouvait faire un compte-rendu alors que vous ne connaissiez pasl e résultat del a course?



Merci Philippe!

J'ai retrouvé ce sticker dans un tiroir.

H.R

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bubu a écrit:

c'est vrai que cette manche de F750 en 76 à san carlos a été folklo, il n'y avait que deux journalistes français, debarle et moi, on s'est bien amusés - les gp du venezuela qui ont suivi ont pas été tristes non plus ...

Rien de tel qu'un petit poker entre pilotes pour faire passer les longues soirées de San Carlos.....les ricains s'y mettent à quatre pour plumer un Australien

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Et pour revenir à Patrick Pons, le voici pendant la course en compagnie de deux des joueurs de poker précités.....
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PS : admirez la marche entre le niveau de la piste et les bas-côtés.....

Je ne peux pas laisser Debarle travestir la vérité à ce point ! Donc nous voilà partis au Vénézuela, reçus deux jours à Caracas avec les pilotes dans un Hilton flambant neuf, mais il fallait passer entre des flics pour rentrer parce que juste derrière y’avait un bidonville impressionnant.
Un car nous a tous emmenés dans un hôtel moins chic à Valencia, à mi chemin du circuit de San Sarlos. Le matin des essais, en arrivant au circuit, les goudronneuses posaient la dernière couche. Le goudron fumait encore au départ de la première séance et très vite des plaques se détachaient. Mais bon, la course a eu lieu le dimanche, en deux manches, et très vite ça a pris un tel retard que je me suis dit qu’on n’aurait aucune chance d’attraper notre avion de retour à Caracas. Car à l’époque y’avait ni fax ni rien : on devait impérativement ramener texte et photos au journal avant le lundi soir pour sortir à l’heure. Pons, blessé en première manche avait été évacué en ambulance et Barry, qui voulait se tirer, a prétexté que sa moto était en panne pour ne pas prendre le départ en deuxième manche et partir avec Patrick pour Caracas. Moi j’avais repéré la veille sur un minuscule aérodrome près du circuit un DC3 qui portait encore la peinture de l’Aéropostale (en français dans le texte) et j’avais serré la louche au pilote, un Français sympa. Dimanche à midi, alors que je commençais à flipper vu le retard que ça prenait, je tombe sur lui en train de déambuler dans les « stands » et je lui dis mon problème. Il me dit ok, mon avion est plein, mais ça vous fait rien de voyager debout je suppose. Tu parles Charles ! quelle aubaine, je fonce avertir Philippe, dès l’arrivée de la deuxième manche on cavale à travers champs avec nos sacs et on arrive au moment où ils allaient fermer la porte de l’avion. En fait, mon « pote » était juste co-pilote, le pilote était un vieux vénézuélien qui a intercédé auprès du ministre et on a pu monter. Je me souviens d’un truc incroyable : le pilote a fait tout le voyage avec une petite fille de 5 ou 6 ans sur les genoux, et comme les fenêtres du DC3 étaient ouvertes, elle jouait avec une pile de serviettes en papier qui frétillaient avant d’être aspirées vers l’extérieur – à un moment on a vu arriver une colline, on devait être à 300 mètres du sol, le co-pi a dit ça va être un peu juste, le vieux a rigolé, il a fini son coca, jeté la bouteille, puis a tiré sur le manche et on a entendu les arbres racler sur les roues. Avec Debarle on était debout derrière lui, carrément blêmes, ils nous a regardés en éclatant de rire. Passons …
Bon à Caracas on monte en courant dans le 747, tout le salon arrière était à nous, Sheene et Pons étaient déjà en train de draguer les hôtesses, on décolle, effectivement je commence à taper mon article, Barry me dit tu nous gonfles, les hôtesses amènent un p’tit frichti donc j’arrête de taper et là dessus on entend un grand boum, l’avion se met à zigzaguer, les hôtesses deviennent blanches, s’attachent en vitesse sur leur siège et Pons nous dit « les gars j’annonce sortie de route ». Le pire est que ça nous fait rigoler ! Après un bon moment de montagnes russes ça se calme et une hôtesse verte de trouille vient nous dire qu’on va essayer de se poser en Martinique. On la charrie un peu (surtout Patrick) et elle nous avoue qu’un moteur a explosé, que l’aile est un peu froissée mais que ça va le faire. De fait on se pose à Fort de France où miracle un autre Boeing s’apprêtait à partir pour Paris. Et c’est là que je m’élève contre les affabulations du sieur Debarle, c’est dans le deuxième avion que Barry me dit tu vas pas nous gonfler avec ta machine à écrire, il sort une boîte de valium (oubliez pas qu’il s’était fracassé à Daytona un an plus tôt et avait besoin de calmants) demande des mignonettes de whisky aux hôtesses et fait la distribe à Patrick, dont les calmants faisaient plus effet et qui se tordait de douleur, à Debarle et à moi même (ayant profité de 3 h d’attente en Martinique j’avais tapé comme un dingue et mon papier était caïman fini) et hop tout le monde au dodo. Pour la suite de cette aventure lire Moto Journal n° 260 ou moto Revue n° 2261 du 29 mars 1976.
Et pour répondre aux perfidies de Marc je dirai qu’à l’époque les transpondeurs n’existaient pas, les chronométreurs étaient pas toujours fiables alors un journaleux digne de ce nom faisait son propre tour par tour et allait vérifier ceux des mécanos ou chefs d’écurie avant de sauter dans l’avion – na ! voilà pourquoi debarle et moi sommes toujours en désaccord pour savoir qui a gagné la course, officiellement c’est Baker et je suis d’accord, Debarle lui il tient pour Nixon, normal, il a fumé des pétards avec lui et à l’époque Nixon avait la meilleure sensemilla du monde, quasiment aussi bonne que celle de Cliff Carr, mais cela NE VOUS REGARDE PAS !

Bubu
Des histoires comme celle la…. « On en veut encore », tu ne peux pas les publier sur un autre support….tu risques trop !!!... ……..bien sur il te faudra les faire certifier par Philippe

Trop bon

Excellent!

Entre l'avion dont les roues touche les arbres (sans doute un trait de journaliste) et Philippe dont la rigueur journalistique serait légèrement altérée par des considérations camaradolfactives, on se délecte!



Je m'attends toutefois à une réponse de l'intéressé, dès qu'il aura un moment lors de son voyage à Imola...

En fait je crois en la victoire de Stève Beker car l’arrêt éclair de Gary Nixon n’a pas été comptabilisé. Il avait un tour ! C’est vrai, ce fût un sacré bazar.
Bubu ne nous a pas parlé des transfères entre l’hôtel de Valencia et le circuit où un service de jets convoyait les pilotes. Moi, je n’ai pas pris le bus. ~ 200 km de route dans des pick- up ouverts, ventés et gazés aux échappements d’essence.

En quittant Caracas avec armes et bagages, plus débrouillards, certains se sont arrangés "local".

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Victor Palomo, le pied sur sa moto, surveille le chargement quand sont mécano fait les nœuds. Des amis ont profités de cette aubaine.

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Il est vrai qu’arrivés sur place, la surprise était là.

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Les stands nous changeaient de Daytona.

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Il y avait de l’ombre mais les établis étaient bas !.

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Ca roulait quand même. La moto n° 6 de John Newbold

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Quand j’ai parlé de peintures fraiches, j’exagère, en fait, ils attendaient les murs.
Fallait apporter son papier...

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Quand je vois les "hospitality", j'ai peur de voir les "Pit Babes" !!!!

justin tes photos de san carlos sont fabuleuses !

le récit du retour du vénézuela et les photos ,ça mérite son pesant de cacahuetes

regardez bien la photo de justin prise d'en haut de la tour : la piste qui repasse derrière les stands est surélevée de près d'un mètre par rapport au terrain, à l'extérieur de la courbe à gauche c'était impressionnant - valait mieux pas tomber, car impossible pour un pilote de remonter seul sa moto sur la piste

La saga du retour de Caracas et les chiches de plein air à San Carlos = Champion du Monde !

Merci de ces compliments, venant de si haut.. Il y en a qui, sur place n'ont rien vu. Il suffisait de regarder, je n'ai pas pu tout voir.
Bubu dit:
la piste qui repasse derrière les stands est surélevée de près d'un mètre par rapport au terrain, à l'extérieur..
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Vu la grandeur des personnages sur place, il pouvait y avoir deux mètres à certains endroits. Pas de craintes pour les glissières de sécurité.
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Devant les stands, quelques sacs de sciures faisaient écran.
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Tout faux départ était "réprimé".
Je n'ai plus en mémoire à qui attribuer ces motos.
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A la course de 250 juste avant ?
Pour les amateurs de détails, la moto à Johnny.
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Je ne me souviens plus trop qui était ce garçon devant la moto. Il gravitait autour de Ceccoto, un frère ?

Avec ces images, que de souvenirs. Nous étions du bon côté !

Splendide!

Merci à vous pour ces photos et aussi pour ces succulentes anecdotes!

Superbe! ce circuit même pas achevé, sorti de nulle part, que Justin a immortalisé.
Evidement, les WC en plein air, c'est le top!
On reconnait là l'oeil curieux du photographe qui a perçu le détail qui "tue"...
Merci Justin

Oui les WC en plein air, c pas c.. , plus besoin de déodorant…..photos incroyable, merci Justin … toi aussi Damien pour les tiennes

Il fallait de la motivation à tous les étages pour rouler dans ces conditions. Incroyable !

Que de bons moments vous me faites passé avec vos récits!!!
Merci.