En 2012, quelques écuries ont fait le choix d’augmenter leur participation en championnat du monde avec l’engagement d’une CRT. C’est par exemple le cas de BQR ou de Forward.
Chez Speed Master, le défi est encore plus grand puisqu’en plus d’aligner une Aprilia/FTR en catégorie reine, la structure italienne a aussi choisi de doubler ses effectifs en Moto2, avec l’engagement de Mike di Meglio. Engagement rendu possible grâce à la fusion entre Speed Master et SpeedUp. Le Français, officiera donc aux côtés d’Andrea Iannone.
Mais qui dit fusion et création d’un team dit aussi réorganisation. Nous avons rencontré Silvio Vercilli, CEO de ‘Speed Master Team’ pour prendre la température du côté de milan avant le grand départ de la saison, le 8 avril, au Qatar.
GPI : Vous vivez de grands changements cette saison et on suppose que vous avez dû revoir l’organisation de l’entreprise…comment se présentera-t-elle en 2012?
SV : Nous avons fait un grand pas en avant. Nous étions une petite équipe en Moto2 et nous voulons montrer que nous pouvons fonctionner tout aussi bien, même dans la catégorie supérieure. Maintenant, nous devons structurer l'équipe comme une entreprise. Augmenter le personnel, augmenter les moyens, plus de ressources seront nécessaires. Pour construire un projet durable, nous devons également nous attacher aux plus petits détails. La direction n’a pas changé, je reste directeur général et responsable commercial et communication, Regalino Iannone (le père d’Andrea) demeure le point de référence sportif en tant que manager général aussi bien en Moto2, qu’en MotoGP, même s’il suivra le Moto2 en tant que team manager. Uccio demeure quant à lui, notre consultant privilégié. Mais au-delà de ces titres, je dois avant tout signaler que nous travaillons tous ensemble, sans rigidité au niveau des rôles de chacun. Nous entretenons une réelle relation d’entente et de compréhension entre nous, elle est forte, et ce, même en dehors du championnat du monde.
GPI : Vous avez maintenant fait le saut en direction du MotoGP avec une CRT. Nous savons tous que cette année, la moto ne sera pas compétitive par rapport à celles des constructeurs. Mais comment voyez-vous l'évolution de ce championnat? Lors d’une conversation avec Colin Edwards, il nous disait que ce serait mieux si les constructeurs se retiraient du MotoGP. Quel est votre point de vue sur le sujet?
Nous sommes convaincus que le CRT peut être l'avenir du MotoGP. Nous nous sommes décidés à monter en MotoGP parce que nous pensons que la DORNA mettra tout en œuvre pour limiter le pouvoir des constructeurs en faveur d’un plus grand nivellement des prestations. Ça ne fait aucun doute que le MotoGP perdait de l’intérêt parce que de nombreuses courses étaient ennuyeuses. Il est donc nécessaire de trouver des outils pour avoir des courses plus intéressantes. Et par ces temps de crise, le CRT peut-être la solution pour réduire le coût des motos. Carmelo Ezpeleta a répété récemment qu’il est en train de négocier, avec les constructeurs, une réforme qui ira dans le sens de l’abaissement des coûts et une augmentation du spectacle. On parle d’une centrale électronique unique, mais peut-être, qu’ils trouveront d’autres solutions. En tout cas, nous sommes sûrs que le CRT sera l’avenir du MotoGP.
Certes, cette année, pour tous les teams CRT, ce sera une année d'apprentissage. Nous chercherons à acquérir de l’expérience et ainsi à monter un projet portant sur plusieurs années. Le choix d’Aprilia va d’ailleurs dans ce sens. Nous sommes très motivés, nous croyons en nos choix techniques et en notre pilote.
GPI : Vous avez d’abord engagé West et maintenant Mattia Pasini pour votre CRT, alors qu’on s’attendait à voir Andrea Iannone dessus. Comment s’est déroulée la fin de saison pour Andrea ? Quelles options avaient-ils et pourquoi a-t-il choisi de rester en Moto 2?
Déjà depuis le mois d’août, Andrea avait décidé de rester en Moto2 et d’essayer de gagner le championnat. En fait, il avait déjà répondu aux demandes de Pramac et d’autres équipes qui le voulaient. En fin de saison, en raison de la mort tragique de Marco Simoncelli, une opportunité s’est ouverte, pour Andrea, de rejoindre le team San Carlo Gresini. Tout a été très vite et en fait on était plus devant une idée que face à une possibilité concrète. Au final, Andrea est content comme ça, il est très motivé, calme et il a hâte que la saison commence. Il croit fermement aux choix techniques que nous avons pris. (Retour sur la SpeedUp, FTR et abandon de la Suter)
Quant à savoir si c’est avec nous qu’Andrea fera le saut vers le MotoGP, je peux, à l’heure actuelle, simplement dire que ce jour-là, il devra le faire avec les meilleurs moyens techniques disponibles.
GPI : Vous avez décidé d'engager Mike di Meglio. Quelles étaient les motivations?
C'est un bon choix. C'est un champion du monde! Nous sommes convaincus qu’en moto2, il n’a pas encore montré toute l’étendue de son talent. Mike représente un choix pour le futur, lorsqu’Andrea Iannone fera le grand saut vers le MotoGP.
GPI : Que peut-on vous souhaiter pour 2012
Faire mieux que la saison dernière. Non pas seulement en termes de résultats, mais aussi en terme de professionnalisme». 2011 était notre première année. Nous avons travaillé dur et nous avons obtenu la reconnaissance pour nos efforts, nous sommes considérés comme une bonne équipe, professionnelle et très engagée à donner le meilleur d’elle-même. Nous voulons continuer sur cette route.
Nous retrouverons Andrea Iannone, Mike di Meglio et tout le Speed Master Team, dès demain, à Jerez, pour la seconde session de tests IRTA de la pré-saison…stay tuned !