[Oldies] Charade 1964, Grand Prix de France

Il y avait plusieurs paddocks à Charade ?

Oui, le principal derrière les stands en contrebas et l'autre à droite de la courbe après les stands, quand il y avait pas assez de place à Manson et un peu plus loin au village Charade.

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Merci, Dialmax. (C'est toi qui as fait ce petit montage ? En tout cas, il est bien.)

Non, j'avais arrangé des plans simples mais j'ai trouvé celui-ci plus sympa

T54 a écrit:

Il y a un VAP-Monneret sur la droite... et bien sur, le parc des coureurs en pleine gadoue. Un vrai respect de la part des organisateurs pour les cochons du cirque. "Ils n'ont qu'a porter des bottes" disaient les elites en costar/cravate...

mon cher mister T avec le recul je suis plus d'accord avec cette vision des choses ou du moins elle doit être nuancée
à part les circuits allemands, héritage des investissements d'avant-guerre, et assen (encore que assen on a été dans l'herbe longtemps), ou montjuich, en pleine ville donc ce qui tenait lieu de paddock était goudronné, si dans les années 60 on avait interdit les circuits sans paddock goudronné ben , y'aurait plus eu de circuits nulle part en europe, donc on aurait couru où ?
les pilotes faisaient le rapport spectateurs/pognon/benef et en concluaient que les organisateurs avaient les moyens d'améliorer les choses mais c'est ne pas tenir compte de l'état du foncier et de qui était propriétaire des circuits
car un peu partout, si un organisateur obtenait l'autorisation d'utiliser des portions de route, il n'avait aucun droit sur ce qui était autour - il devait convaincre les propriétaires de ce qui accueillerait public ou paddock d'accepter de le louer ou mieux de le prêter et c'était pas simple - les paysans prêtaient leurs champs mais voulaient y remettre leurs vaches dès la course finie
clermont, reims ou rouen avaient récupéré un peu de foncier pour construire des tribunes et des stands mais en acheter plus n'était pas simple et généralement impossible
voilà pourquoi vilipender les élites en costard cravate n'a guère de sens : tous les témoins de l'époque te diront que marcel cornet le président du mc auvergne et organisateur du gp pataugeait en bottes dans la gadoue comme tout le monde et a porté son lot de piquets, panneaux, grillages comme tout le monde
en 64 à part Daytona, Monza et Suzuka aucun gp ne s'est déroulé sur un circuit 100/100 artificiel - même la Solitude en Allemagne ( et ses 300.000 spectateurs) avait une partie du paddock dans la terre herbeuse ou non, spa idem
j'ajoute que le problème des pilotes c'était d'être mal payés : ils se foutaient de l'état d'un paddock et des dangers d'une piste quand leur prime les satisfaisait......

Marcel Cornet était un ami du paternel donc je le voyais en dehors du cadre direct du MCA, j'entendais les discussions, le meilleur ami de mon père était aussi cheville ouvrière du MCA depuis avant guerre et on était encore plus souvent ensemble, ce que je peux dire c'est que sans Marcel il n'y aurait pas eu de GP car le Moto club n'avait pas les finances et c'était Marcel qui avançait le fric et il ne pouvait pas toujours se rembourser intégralement, l'autre ami a avancé du fric aussi; il n'y a qu'une phrase de Marcel qui m'est resté en travers, c'était quand les pilotes commençait à réclamer, il était très énervé, il a lâcher : les pilotes on les paye avec l'envie de courir; il était quelques fois un peu brut de fonderie .

cornet avait la vision ancienne de pilotes courant juste pour le sport au moment où ils commençaient à se considérer comme des professionnels - c'est surtout ce décalage qui a prévalu au basculement des années 70 - tous les responsables des fédés comme de la fim pensaient de même

Professionnellement, qui était Marcel Cornet ?

Marcel avait un "café brasserie" qui s'appelait de L'Univers, en plus dans les années 60 un lieux ou il y avait des jeux, c'était impressionnant quand il vidait les monnayeurs dans des seaux !
Quand il courait c'était avec un side 1000 Vincent que mon père entretenait et une auto BMW je crois 502; quand il repartait avec la Vincent révisée il devait penser que mon père ne lui comptait pas le prix car il me glissait dans la main des billets bleus ( 10000 fr à l'époque)

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.... faudrait que je regarde la définition de "l'entre soi" .... et son corollaire "les autres sont transparents"

"mon cher mister T avec le recul je suis plus d'accord avec cette vision des choses ou du moins elle doit être nuancée..."

Jacques, bien d'accord, bien sur, mais le manque de respect pour les pilotes etait bien la... et une fois arrivé aux USA et maintenant participant aux courses AFM, la différence etait flagrante. Finalement, n'est ce pas King Kenny qui a commencé a demerder le probleme quand il a atterri en Europe?

Hormis la scandaleuse faute du bubu qui aurait dû écrire "je ne suis plus d'accord avec toi" (quand je vous disais que ces gens-là étaient de notoires jean-foutres), son propos est intéressant, la réponse de Philippe aussi, et nous voilà projetés vers l'éternelle problématique : "moins de liberté pour plus de sécurité ?"

Parce qu'enfin, le moins de liberté, il est patent, et sévèrement, aujourd'hui (je parle pour les pilotes, hein, je n'ai pas envie de parler du reste, j'en ai bien assez), non ? Ces types ne peuvent plus même ouvrir la bouche sans que leur armée d'avocats et conseilleurs ne leur sautent sur le râble pour organiser un contre-feu et anticiper les réactions des armées d'avocats-conseilleurs qui les cernent.

Mais peut-être faut-il croire, et pour de bon, que, malgré les chansons, ce n'est pas le désir de liberté qui guide nos pas.

Et le portrait de Marcel Cornet qui se dessine sous nos yeux est contrasté mais sympathique, au bout du compte. (Je me souviens de sa défense par Michel Rougerie à propos des événements de Charade fin mai 1973, in La Moto 1978-02.) (Oui, je viens de revenir au sujet, abruptement.)

"moins de liberté pour plus de sécurité ?"
Didier, plutot, "plus de respect pour ceux qui risquent leur vie pour engraisser une minorite, quelque soit leur passe et enthousiasme".

C'est la que le bat, blessait. Et bien sur, Bubu a l'argument, "si on n'avait pas cela au moins, on n'aurais rien". Mais ensuite, il y a le'autre cote, comme a Monza 1973, une demonstration d'orgueuil du pouvoir d'amateurs NAZI pour une journee dans leur annee autrement morose.

c'est pas si simple : tous les organisateurs que j'ai connus étaient des vrais fanas de moto et il y avait beaucoup de mecs comme cornet dans le lot - les seuls vrais déplaisants que j'ai croisé c'était en espagne, allemagne et en autriche - ce qui devrait te réjouir
pour la sécurité, on doit la présence de rails tout autour des pistes à un certain jacky stewart qui en a fait son cheval de bataille à partir de 1965 - paul smart ne manquait jamais une occasion de vilipender stewart pour avoir imposé ces structures, terribles pour les motards, qui à la longue se sont aussi révélé dangereuses pour les voitures - "bloody stewart and his bloody armco" m'a souvent dit paul -
une chose est sûre et certaine, en france, les courses de moto à l'époque et même par la suite n'ont jamais engraissé personne - assen, monza, hockenheim, nurburgring, oui, il y a eu de grosses recettes, au TT aussi de façon différente, mais les frais pour organiser des gp aussi colossaux étaient pharamineux (je me demande combien de temps il a fallu pour amortir la construction du motodrom d'hockenheim) -ailleurs, partout ailleurs, je doute que les courses motos aient engraissé quiconque - par contre elles ont donné de la visibilité sociale à des présidents de clubs , des organisateurs , et réciproquement : le ministre des sports de franco était aussi fana de moto et a fait beaucoup pour qu'il y ait des courses en espagne - dès qu'on cherche à prendre un recul historique, c'est compliqué tout ça ...

la Honda 50cc de Bryans après son abandon
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