Si Lucas Mahias n'est pas pilote de Grand Prix à part entière, son nom ne vous est pas inconnu pour autant, puisque le palois y a déjà effectué deux Wild Cards en 2014 (Brno et Valence).
Après, qu'hier, au guidon de sa Yamaha R6 préparée par MG Compétition, il ait écrasé la concurrence lors des deux manches de l'ouverture du championnat de France au Mans, et comme de plus il s'agit sans doute du seul pilote qui ait déjà piloté quatre Moto2 différentes, nous avons souhaité en savoir plus sur le sujet.
GPi : Lucas, peux-tu nous dire quelle est la grande différence entre ta R6 de Supersport français et une Moto2?
Lucas Mahias: "La plus grosse différente, c'est la rigidité de la partie cycle; le cadre et la fourche. En Moto2, cela permet de rentrer beaucoup plus vite et de mettre beaucoup plus de charge dans le virages. C'est la grosse différence.
Concernant le moteur, il n'y en a pas énormément. Sans doute que mon moteur de championnat de France est tout petit peu plus puissant qu'un moteur de Moto2, mais celle-ci, étant plus rigide, passe plus facilement sa puissance au sol, donc l'un dans l'autre, c'est pareil."
GPi : Tu as piloté quatre Moto2 (Inmotec, Transfiormers, Mistral et Suter). Vois-tu un point fort et un point faible pour chaque machine?
Lucas Mahias: "Je vais être honnête et je ne pense pas avoir roulé assez vite pour pouvoir dire si l'une est meilleure que l'autre.
Quand j'ai roulé sur l'Inmotec, je n'avais pas beaucoup d'expérience et j'ai trouvé que c'était une bonne moto. Ensuite, Suter et Mistral, pour moi c'est pareil, ce sont de très très bonnes motos. La seule moto vraiment différente, c'est la Transfiormers de Christian Boudinot, avec son train avant très différent, mais même là, au final, on retrouve toutes les caractéristiques d'une moto de Grand Prix, avec sa rigidité, son poids et sa puissance.
Toutes les autres motos sont arrivées dans des côtes identiques et la différence se fait plus sur les pilotes et la façon de les régler que sur les motos elles-mêmes; mettez un Redding sur la Mistral et elle gagne demain!
Quand au duel Kalex/Suter, c'est plus un effet de mode qu'autre chose; il suffit que la Kalex gagne et l'année d'après tout le monde en veut, ce qui conforte mathématiquement sa bonne prestation."
GPi : Mais l'Inmotec , avec son cadre carbone, elle se différenciait bien des autres?
Lucas Mahias: "Au début, après tout ce qu'on avait lu sur Ducati et son cadre carbone, j'avais une petite appréhension et pensais que j'allais me faire secouer dans tous les sens. En pratique, au contraire, j'ai trouvé qu'elle absorbait bien les trous, qu'elle guidonnait moins que les autres motos et que, pour quelqu'un qui débutait dans la catégorie, elle était très sécurisante, beaucoup plus que le modèle en aluminium, ce qui m'a permis de me concentrer sur mon pilotage sans crainte. Je trouve d'ailleurs que c'est dommage que l'expérience se soit arrêtée là, faute de moyens."
GPi : Lors de ton Grand Prix à Brno, tu t'étais plaint de dribbling sur la Transfiormers; sais-tu si la moto s'est améliorée dans ce domaine?
Lucas Mahias: "On n'a pas beaucoup roulé et la dernière séance que j'ai faite avec Christian s'est déroulée sous la pluie, donc je n'ai pas pu pousser la moto dans ses derniers retranchements.
Dans tous les cas, toutes les Moto2 que j'ai essayées avaient du dribble, donc à priori, il faut faire avec. Quand je regarde un grand prix à la télévision, je suis impressionné de voir les roues avants qui sautent presque, donc je pense qu'il faut un pilotage qui compose avec cela. D'ailleurs, l'année dernière, j'ai fini la saison en enchaînant 3 courses en Moto2, un Grand Prix et deux courses de CEV, et à la dernière course, à jerez, je m'étais habitué au dribble.
Il faut faire avec, d'autant que ce n'est pas un dribble qui est vraiment dangereux et qui va aller jusqu'à vous faire tomber.
Pour moi, ce dribble fait partie des Moto2."
GPi : Peut-on espérer te revoir très prochainement sur une Moto2?
Lucas Mahias: "Il est encore un peu trop top pour en parler."
GPi : Alors on n'en parle pas. Merci Lucas.