45 CHAPITRE. PREMIÈRE COURSE AU MANS.
On est début 1993 ! Cette fois-çi nous sommes prêts et nous partons pour notre première course au MANS.
Comme transporteur ! Pas de car ou de camion avec auvent, mais une vielle Express RENAULT et un vieux C15 CITROEN ! Le premier véhicule tire la remorque de RN7 MOTO sur laquelle est posé le side, et derrière l’autre véhicule une autre remorque genre chariot de chercheur d’or, où était entreposé les caisses de matos et où j’avais bricolé à la va-vite un coin cuisine, avec frigo et un gaz deux feux pour cuisiner.
On dormait sous la tente, que nous installions sous un chapiteau qui faisait 5 m par 8 m! Un auvent de scout super efficace, prêté par un copain et qui relevait un peu le niveau de vas nus pieds que nous étions.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Philippe au réveil
le nez dans les chaussettes
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Monter et installer notre atelier ambulant nous prenaient environ 3 à 4 h et pour le remballer idem.
18 ans après ? En arrivant sur le circuit je redécouvre celui-ci ! Que de changement dans les infrastructures !
Dès notre arrivée dans le PARC concurrent on est accueillis par Jacques DELPEROUX qui nous invite à nous installer prés de son emplacement.
Je ne le connaissais pas, mais lui me connaissais un peu, Jacques avait un an de plus que moi et m’avait vu courir avec passion dans les années 1970.
Là on commence à monter notre barnum, Jacques l'appellera notre atelier de forgeron.
Sitôt installé il nous présenta à d’autres équipages.
Philippe (mon pass) étant copain avec une personne de FR3 Bretagne, il avait réussi à les convaincre de venir faire un reportage rien que pour nous.
Malgré notre fieffée présentation ils ont fait un reportage complet sur la catégorie, et nous n’avons pas été oublié pour autant.
Ce jour-là je me suis dit que l’on n’avait pas à rougir du résultat.
Il est vrai que mis à part la volonté de se faire plaisir, on n’avait rien pour nous.
Vu la puissance de notre attelage, le manque de coordination avec mon passager débutant et mon absence de 18 années sur les circuits ! C’est bien là tout ce que l’on avait en stock, mais je trouve cependant que l’on a largement rempli le contrat.
A ce sujet, ma femme me connaissant bien, elle angoissait un peu sur la possibilité d’un résultat non satisfaisant, elle pensait que si je n’étais pas devant, je serais exécrable (moi exécrable IMPOSSIBLE)
Jamais dans les années qui suivront je n’ai eu de frustration d’être parfois dans les derniers.
Le plaisir de rouler, le plaisir d’avoir fabriqué cet engin et le plaisir de le faire progresser l’ont emporté sur mon éventuel égo.
A cette époque j’avais presque 50 ans on ne peut pas être et avoir été ! Oui je sais la phrase est facile, mais tellement vrai.
De plus je travaillais 12 h par jour pour mon entreprise et sportivement j’étais loin d’être au TOP.
Cependant la télévision a été contente, car j’ai eu ma petite larme d’émotion du mec sevré de n’avoir pas piloté pendant tant d’années.
Le fait d’avoir fait tout cela, grâce à tous nos copains, comptait plus que tout.
Je dirais toujours : on a fait tout, avec rien !!!!!
Et oui : ce side car a été fabriqué avec 8000 francs de l’époque, à cela dire 1221€ en Euros ! Qui dit
En y réfléchissant? De toute façons on n’avait pas plus à mettre dans l’opération.
En ce qui concerne les résultats purs et durs j’en tire la conclusion suivante :
Aux essais nous avions faits le 17ème temps.
En course ! Sur vingt side-cars au départ, on finit 11ème sur 17 concurrents à l’arrivée et 3 abandons,
En plus j’étais super content de ne pas avoir pris un tour par le premier
En y repensant !!! Je crois que nous n’avions pas à rougir.
A suivre