00 CHAPITRE TOUR DE France SIDE CAR 1986
Cette année-là ce fût l’année de toutes les innovations.
-Le lieu du départ.
-Le lieu de l’arrivée.
-Tournage d’un film pour promouvoir le TDF SC dans les années à venir.
-Et surtout l’arrivée dans notre équipe, d’un attaché de presse (Woahhhhhhh !! Attaché de presse ! Ronflant comme nom !)
Pour être ronflant ! Ça n’a fait qu’être ronflant, mais ça j’en reparlerai dans un chapitre appelé :
(Menteur – Abuseur - Profiteur - Usurpateur – imposteur et mytho de tous bords)
Pendant toutes les années où nous avons organisé ce rallye ! Tout n’a pas été négatif et heureusement ! Car sinon, nous n’en aurions pas organisé huit années d’affilée.
Bien au contraire, nous avons rencontré partout des gens passionnés et pleins d’endroits merveilleux.
Je ne le rappellerai jamais assez, nous avons toujours été accueillis ‘’GRATUITEMENT’’ ce qui nous a permis de baisser les coûts d’engagements.
Pour une semaine de courses ! Pour deux personnes pilote passager, gîte et nourriture comprise ! Le coût était en 1986 de 300€! (Pour être au goût du jour il faudrait rajouter 30 ans d’inflation)
Je sais que plusieurs années après, des concurrents sont retournés sur les lieux où nous avions été accueillis.
C’était parfois assez drôle ! Car dans la journée les concurrents n’amusaient pas le terrain et une fois arrivé aux étapes, détendues, je les entendais discuter entre eux !
Je les cite, l’un disait à l’autre:
‘’Tu te rappelles la petite vallée entre tel village et telle ville? Il va falloir que l’on y retourne c’est super beau’’
Et l’autre de répondre :
Mais nonnnnnnnn c’étais entre machin et machin !
Et là souvent l’échange partait en live comme dans le sketch ‘’Les Patelins’’ de CHEVALLIER ET LASPALES
https://www.youtube.com/watch?v=00Pk-INvS0g
Dans ces conditions de course ? Les concurrents, comme nous-mêmes, avions du mal à repositionner un lieu sur une carte.
Je m’égare, mais tout cela sont des souvenirs vécus.
En 1986 lors de cette 6 ème édition, l’endroit où fût donné le départ et où a été effectué l’arrivée, restera pour nous, deux des plus beaux décorums que le TDF SC n’a jamais eu.
Le départ :
Rendez-vous compte, qu’il fut donné sur l’esplanade de VINCENNES devant le château du même nom ! Déjà là ça commençait fort.
Le seul bémol !!
J’avais la chance de connaître Yves COURLIS qui m’avait dit :
Michel COLUCHI (COLUCHE) ! Comme tu le sais ! La moto c’est sa passion, donc s’il peut se libérer à ce moment-là, il viendra donner le départ du tour de France.
Comme vous le savez tous, COLUCHE est décédé pendant les vacances 86 et ça nous a laissé un grand vide.
Quant à l’arrivée !!!
La remise des prix c’est faite dans le théâtre antique d’ORANGE ! Rien que ça !!
Mais ce qui fût le plus grandiose, c’est que nous avons pu rentrer tous les side-cars des concurrents sur la scène du théâtre.
Je me revois encore avoir emprunté des madriers sur un chantier voisin et installer avec les copains un plan incliné, ce afin de faire monter tous les side-cars jusque sur la scène du théâtre antique (un grand moment).
Le reste du parcours n’en était pas moins inintéressant.
Je ne vous en ai pas parlé avant, car je trouvais déjà que mes chapitres étaient fort chargés, mais là je me dois de parler des circuits, sur lequel tous les ans nous organisions des spéciales, bien sur ce n’était pas toujours les mêmes.
En fonction de leurs types de tracer et de leurs largeurs, nous faisions soit une spéciale chrono, soit une course.
En 1985 ces circuits ont été :
-le MANS (circuit ACO de Maison Blanche) le petit circuit qui est à côté du virage du raccordement
-Magny Cours
-Nogaro
-Albi le séquestre
-et bien sur Le CASTELET circuit Paul RICARD
Ce n’était pas facile d’harmoniser tout cela, car il fallait que les circuits soient disponibles et qu’ils se trouvent entre deux étapes ; comme souvent tout était gratuit, c’était vraiment au bon vouloir de chacun. À nous d’organiser !!
Pour nous organisateurs, faire les tracés étaient assez simples ! Tout d’abord il fallait s’enquérir des étapes qui pouvaient nous recevoir.
Ensuite sur une carte de France, on traçait une ligne droite entre chacune des étapes.
Et après, sur ce parcours, on regardait ce que l’on avait d’attrayant de chaque côté de cette ligne ! La France est tellement diversifiée en paysage et en déniveler, qu’il n’y avait que le choix de l’embarras, ou le contraire
.
Quand on voulait dévier cette droite, il suffisait d’y installer un CH (contrôle horaire) voir un CP (contrôle de passage)
Chaque étape du jour faisait entre 400 et 600 Km, et des CH ils y en avaient environ 15 à 18.
De tout cela, nous organisateurs, on en a souvent rigolé, en stabilotant le parcours on se disait : là ils vont en chier, là ils vont pouvoir récupérer, d’autant qu’ayant pas mal bourlingué en France dans des coins sauvages on connaissait déjà pas mal d’endroit où le TDF allait passer.
La manière dont on procédait marchait super bien et il était très difficile au concurrent de tricher, car le plus court chemin était souvent à 99% la route que nous avions choisie.
Par contre on a toujours fait attention de moduler les difficultés en fonction, des jours de la semaine ou des horaires de départs/arrivés.
On a aussi fait attention de toujours éviter les grandes villes, voire même les petites.
Ayant participé en tant que concurrent à plusieurs rallyes routiers, j’avais la pratique de ce type de compétition et je me souviens des longues heures de reconnaissance à repérer les parcours !
Et cela au TDF SC nous n’en voulions pas, car ceux qui auraient eu les moyens de reconnaître auraient été favorisés par rapport aux équipages moins fortunés ! Ça aurait été l’escalade à l’argent et il n’en était pas question.
Nous avons toujours eu la volonté que cette compétition ne devait pas se jouer uniquement que grâce à la dextérité d’un pilote, car avec lui il y avait aussi un passager ! Donc nous étions convaincus qu’il devait y avoir un esprit d'équipage !!
De cela nous avions l’expérience, car quand nous avons fait notre toute première boucle folle, à deux side-cars, nous nous sommes relayés au guidon ainsi qu’à la carte et ainsi nous formions deux équipiers homogènes.
Nous étions donc partis sur la même idée pour notre organisation du premier TDF SC !
Pensant que les équipages se partageraient le guidon ! Dès la première année nous nous sommes aperçu que bien au contraire, une hiérarchie c’était instaurer et qu’il y avait, un pilote (le boss) et un passager.
Ceci n’étant pas dans notre état d’esprit du départ, nous estimions que les deux devaient être responsables et représentatifs de leurs résultats.
Donc c’est pour cette raison que le parcours était divulgué au dernier moment, comme cela le classement de l’équipage serait bien le fruit de leur collaboration et ce, chacun grâce à leurs compétences.
Le parcours était divulgué soit quelques heures avant le départ, soit la veille au soir.
Sur un mur nous étalions les cartes de l’organisation et tous les équipages recopiaient le tracé.
Comme cela, il était impossible de repérer le parcours d’avance ainsi tout le monde avait sa chance.
Un pilote qui n’avait pas un passager virtuose en cartographie et ayant un bon sens de l’orientation, n’avait aucune chance de figurer dans les premiers du classement.
Comme l’a très bien rapporté ce journaliste dans l’article ci-dessous !! (Source MOTO REVUE)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Parfois beaucoup d’équipages étaient dans la même minute et afin de pouvoir départager les concurrents nous avons dû parfois établir des CH très rapprochés.
En fait je ne faisais que tenter de faire une course juste – noble ! Certes dur, mais valorisante et ceci afin que toutes et tous à leurs niveaux, puissent conquérir une place en rapport avec leurs habiletés.
Pour moi, il fallait que ça se joue sur : le physique - la machine – l’entente entre pilote passager – c’était une course d’endurance ou il fallait être patient, constant et tenace.
Une vraie course d’hommes devrai-je dire ! Mais comme il y avait aussi des femmes, pas facile de trouver la bonne phrase.
À ce sujet il y avait des attelages mixtes mais aussi des attelages complètement féminins et à cette édition ? De mémoire ? Il devait y avoir deux équipages.
J’ai toujours eu dans la tête de faire de cette course un petit DAKAR en France. Afin que le vainqueur ne soit pas un vainqueur de pacotille.
Et comme l’a si bien dit le journaliste à ce concurrent qui me disait : mais c’est trop dur, vous nous demander un temps imparti qui est infaisable !!!
J’ai répondu à celui-ci !! : Et oui c’est pour cela qu’il y a un premier et un dernier ! Je n’ai jamais demandé aux gens de se suicider pour faire le TDF SC, pour moi chacun faisait à son niveau.
Et comme le dit la phrase bateau, ‘’que le meilleur gagne !!!!!!!’’
Ceci était en gros la partie sportive du 6 ème TDF SC et des autres aussi.
Maintenant on va parler de la partie marketing (si je peux dire).
Afin de se donner les moyens de convaincre de nouveaux partenaires et annonceurs à nous rejoindre ! J’avais donc proposé au président du MCV de faire un film sur notre événement, afin d’avoir plus de facilité à trouver des candidats pour les années à venir.
Dès que j’ai eu le feu vert, je me suis tout de suite rapproché de mon copain Pierre BAUMARD, Pierre était entre autres cadreur à feu la 5.
Avec lui j’avait déjà fait deux films ! Un en 1973 à la côte LAPIZE et un deuxième en 1979 sur mes frasques spéléologiques ; avec Pierre on se connaissait bien et comme il faisait (entre autres) des images sur le DAKAR, il était donc tout terrain. C’était incontestablement lui l’homme de la situation.
Il avait vite compris ce que j’attendais et il nous a fait de superbes images, ces images 30 ans après son peut être de qualité critiquable, car elles ont vieillis ! Mais en tous cas à l’époque le film terminé avait bien plu.
(La copie est disponible à ce jour, malheureusement maintes fois transformée et dupliquée elle ne représente plus vraiment le travail accompli par Pierre (merci pour votre indulgence envers lui).
Ce film une fois en boîte il fallait le monter ! Mais avant tout, il ne fallait pas trop laisser traîner l’actualité, car avec les médias les événements sont vite passés de date.
Sitôt le tour finit et grâce à Yves GENIES, j’ai eu l’occasion d’être reçu à TF1 pour voir si le sujet les intéressait ???
J’arrive dans les bureaux de COGNACQ JAY à Paris avec un sac de sport, dans lequel il y avait 18 cassettes 20 minutes chacune et dans un format de 1 pouce (format professionnel de l’époque).
J’étais motivé comme jamais et en confiance, car je connaissais déjà Yves GENIES, et Pierre BAUMARD était bien connu dans milieu, pour la qualité de ses images.
Sitôt arrivé, Yves GENIES part visionner quelques rushs et en revenant peu de temps après il avait l’air satisfait des images ! Il a même rajouté : il y a matière pour faire un beau sujet.
Dans la foulée je suis présenté à son boss et me retrouve dans son bureau en tête à tête avec lui !!!
Et là tout s’écroule !!!!!
On discute brièvement et à un moment, il me dit : Mr ENNDEWELL combien ????
Je lui réponds que nous ne vendons rien, mais que nous leurs offrons ce sujet atypique, qui je pensais devrait plaire aux téléspectateurs.
Direct il me smash, en me disant : vous n’avez pas compris, je voulais dire combien est le budget de votre moto-club ? Car nous ! Nous vous vendons la possibilité de vous diffuser sur notre antenne par tranche de une minute et ça vous coûtera tant de la minute ‘’SIC’’
Et là pour me finir, il me rajoute : je vois que vous ne connaissez pas les us et coutumes de notre métier !!! C’est à vous de vous organiser pour vendre à vos annonceurs votre projet sous forme de pub. Et ensuite de voir par rapport à notre prestation, si vous pourrez faire une plus-value pour votre organisation,
Et il rajoute : au minima déjà vous pourrez promouvoir votre évènement.
Je venais de prendre une leçon d’un business qu’à l’époque je ne soupçonnais même pas.
Sans rancune à Yves et son chef, ainsi va la vie, grâce à eux aujourd’hui j’ai maintenant le mode d’emploi.
Après cet échec il fallait passer au montage du film.
Cette opération, si elle est mal réalisée, peut ruiner la qualité des images faite par le cadreur, mais pire, son résultat final risque aussi de ne pas être celui désiré.
Pour réaliser ce montage nous avions fait appel à un copain. Je lui avais fait part de mon idée sur ce que j’attendais de ce film et lui avais bien expliqué qu’il servirait à promouvoir notre épreuve.
Quand je suis allé voir les premières minutes de montage qu’il avait effectué, j’ai malheureusement découvert qu’il s’était laissé aveugler par les clichés ridicules et habituels que l’on donne souvent à notre discipline : le side-car.
Le générique qu’il avait monté, démarrait avec un concurrent faisant le con sur un parking, avec bien sûr le panier en l’air.
Avec ce type d’image !! Ça démarrait bien mal, car ce n’était pas porteur pour aller à la pêche aux annonceurs !!!
Brut de pomme, comme je suis (Bof, si peu) J’ai peut-être été trop direct et donc maladroit pour le lui faire remarquer. Fâché il m’a rendu mes cassettes et m’a prié de partir voir ailleurs si c’était mieux.
Grâce à François GUIDON nous avons pu bénéficier d’une salle de montage gratuite, qui se situait à BELFORT. Seul bémol il nous fallait trouver un monteur.
J’en parle à Pierre BEAUMARD qui me dit connaître une personne super compétente !! Tu parles : ce n’était que Noun SERRA.
Noun a été entre autres, la monteuse d’un prestigieux film moto ! Je ne sais plus si c’est le cheval de fer ou l’autre.
Si vous tapez sur le lien ci-dessous ? Vous verrez qu’elle était d’un sacré niveau ;
https://www.google.fr/search?q=Noun+SERRA+monteuse+de+film++&ie=utf-8&oe=utf-8&gws_rd=cr&ei=0Z7yVvKNDcuzafHhtpgJ
Noun a été d’un professionnalisme et d’une patience extraordinaire et elle a de suite compris ce que l’on attendait d’elle. Nous avons passé ensemble trois jours à « dérusher » et monter ce film, et je garde un très grand et beau souvenir de cette expérience.
Comme je l’ai déjà expliqué plus haut sur une autre page de ce post, la chance que nous avions eu ce jour-là c’est que nous étions dans une MJC où différents studios artistiques étaient installés et sous l’étage que nous occupions, il y avait un studio de musique.
Un gars est venu voir ce que nous montions comme film ! Après être reparti, il a réapparu quelque temps après et en nous tendant une cassette nous disant : tenez comme vous n’aviez pas de son pour votre film, je vous ai fait un petit truc, si vous le voulez c’est cadeau !!!!!
Mois toujours sur mon nuage, je n’avais pas bien capté la situation ! En fait il ne s’agissait que du Clavier du groupe Anges !! Qui n’était que Mr Christian DESCAMPS (une broutille).
Avant que tout ça s’arrête trop vite !! Il va falloir que j’aille le voir en concert.
Concert ANGES 2011
https://www.youtube.com/watch?v=FvFt7fYgVLk
Le must, son fils Tristan qui chante Polnareff ! A regarder jusqu’à la fin, voix et interprétation hors norme.
https://www.youtube.com/watch?v=CzmHpKjmjn8
Quand je m’aperçois ce que la course et l’organisation m’ont permis de rencontrer comme monde ! Des personnes importantes - intéressantes – géniales- hors normes ou atypiques, etc...
Vous ne pouvez pas imaginer comment j’aimerais revenir en arrière pour revivre tout ça différemment intensément et surtout plus consciemment !!
A suivre.