Puisque je n’ai pas été présent durant tout le week-end, ce ne sera pas un CR complet de la manifestation mais plutôt une sorte de carnet d’ambiances…
J’arrive donc à Monza le samedi matin.
Monza, c’est une ville très huppée de la banlieue milanaise et, comme chacun le sait, le circuit y a été construit en 1922 dans un immense parc.
Pour l’anecdote, l’usine Yamaha Italie et le team Yamaha Factory de GP sont installés à moins d’un kilomètre de ce parc et de cette piste dont le banking, moins important qu'à Montlhéry, ne fait malheureusement plus partie du tracé actuel…
Malgré le côté désuet de cette piste, que j’adore, je constate que le système de contrôle d’accès ressemble à s’y méprendre à celui des GP ; tous les pass y sont bippés électroniquement, laissant peu d’espoirs à mes deux acolytes sans billets…
Grâce au team Garnier, je dégotte deux entrées paddocks et on se représente à l’entrée : hélas, ceux-ci ne sont valables qu’accompagnés d’entrées générales et le « revolver » électronique s’allume désespérément rouge !
Commence alors la célèbre technique du « Moowalk – pas chassé » qui permet toujours, avec un peu de patience, de se retrouver du bon côté du barrage…
Bref, on prend un peu de retard et j’arrive juste pour voir la moto de Cyril en train d’être préparée pour la course.
Ce dernier a chuté au tout début de la seconde séance qualificative, tout comme Steven avait chuté lors de la première !
S’ensuivent quelques paroles sages de « Dédé » Lussiana, un peu écoeuré : « je vous l’ai dit cent fois ! A Monza, c’est 3 tours minimum d’échauffement !
Le circuit n’est qu’une succession de grandes lignes droites et de chicanes ne vous permettant pas d’attaquer avant !
A chaque fois, vous me dîtes « oui » et vous faîtes le contraire… »
Les deux jeunes pilotes, pourtant expérimentés, baissent la tête.
En fait, on en vient à se demander si la présence du détecteur national, Alain Bronec, n’est pas la cause de ces empressements à vouloir bien faire trop vite…
Handicapés par ces deux séances perdues, ils partiront respectivement 12ème (Steven) et 16ème (Cyril) tandis que Jérémy s’élancera en tête, devant Mercado, un Argentin Wild Card venant tenter « le tout pour le tout » et Florian, dont le moteur de la Honda est un peu juste sur ce circuit pour rivaliser avec son éternel rival.
L’après-midi se poursuit avec la séance qualificative de Mattieu Lussiana, en STK 1000.
Très motivé par les performances du moteur de sa BMW, il tiendra la quatrième position durant la majeure partie de la séance avant de concéder deux places en toute fin de séance.
En partant de la deuxième ligne, tous les espoirs lui sont néanmoins permis et cela remet du baume au cœur de son père.
Matthieu est ravi de se retrouver en si bonne place et, tout excité, vient donner quelques conseils à Cyril et Steven, qui se préparent déjà pour leur course :
Les Français sur la grille ; comme d’habitude, concentration ou « West Coast attitude »…
J'aime bien celle-ci qui fait ressortir le côté Vintage du circuit...
Pour une fois, je suis la course depuis le muret, donc devant un petit écran à peu près illisible en plein soleil ; durant le tour de chauffe, Romain se fait piéger par un Italien qui ne trouve rien de mieux à faire que de freiner en pleine ligne droite.
Surpris, il ne peut l’éviter et son pneu avant subira un énorme arrachement de gomme, ce que personne ne verra avant le départ.
Durant le premier tour, il y a déjà un accrochage qui élimine le malheureux Nelson.
Cyril, pour l’éviter, fait un tout droit et rétrograde davantage.
Le tour suivant, Romain perd l’avant de sa moto dans un virage.
On pourrait dire « heureusement » car on n’ose imaginer un éclatement en plein ligne droite…
Un autre accident oblige encore Cyril a faire un tout-droit ; désormais, il est dernier, mais vu le nombre de chutes, il peut encore marquer quelques points.
Steven passe de la neuvième à la septième place.
Devant, c’est souvent le même scénario : Florian attaque comme un fou dans les chicanes mais Jérémy semble avoir léger avantage en ligne droite.
Les deux Français doivent, de plus, compter avec un Mercado, qui lui, n’a aucun objectif au championnat.
Lors du dernier tour, Jérémy prend la tête : « je surveillais particulièrement Florian et quand j’ai entendu qu’il revenait, j’ai doublé l’Argentin.
A partir de là, comme les essais avaient montré que j’étais très performant au freinage, je pensais avoir gagné la course.
Je m’applique donc à retarder mon freinage au maximum pour le dernier virage et je vois une fusée me faire l’intérieur.
Je n’en reviens pas puis me dit « non, il ne va pas réussir à garder la corde ». Effectivement, il a élargi et j’ai tout de suite repris la tête. »
En effet, tentant le tout pour le tout lors du dernier virage, Florian, s’appuie un peu sur la Kawasaki de Mercado (qui finira par chuter) et passe Jérémy avant de se retrouver en perdition en bord de piste, puis d’y revenir en troisième position: « j’ai donné tout ce que j’ai pu. Je n’ai rien à me reprocher.
Malgré le fait que j’ai tourné ici la semaine dernière, la Honda était un peu juste.
Cela ira mieux la prochaine fois. »
Cyril chute dans les derniers tours « en essayant de faire une pendule ».
Steven finit sixième, à à peine 14 secondes, ce qui est au moins aussi important.
Quatre succès français en quatre épreuves, cette dernière victoire est la bienvenue pour Jérémy et son team, dont les sponsors principaux suivent le parcours de très près…
Les motos du podium sont contrôlées systématiquement après la course; le bruit (une formalité) et la puissance, avec un passage au banc (vidéo à venir).
Voilà: la suite demain, avec plus de photos...