Je crois qu'on en a déjà parlé abondamment des RT125 présents en Europe au tournant des années 60-70, mais en résumé, quand Suzuki a emboîté le pas à Honda et annoncé son retrait du championnat du Monde début 1968, deux pilotes étaient déjà sous contrat pour 1968 : Hans-Georg Anscheidt et Stuart Graham.
En dédommagement, Suzuki leur a donné des motos et des pièces.
Sauf erreur, Anscheidt avait un RT66 (refroidissement par thermosyphon) et Graham un RT67 (avec pompe à eau)
Il y avait aussi une différence
de cadre, double berceau interrompu ou non, et en acier ou en alu, là je ne sais plus et je n'ai pas le temps
de chercher.
Autre RT en circulation en Europe à cette époque, celle du sponsor Henk Viscaal aux Pays-Bas.
De nombreux pilotes Hollandais ont roulé dessus,
de van Dongen à Aalt Toersen en passant par Wil Hartog.
HG Anscheidt a vendu fin 68 son RT66 à Dieter Braun, qui l'a considérablement modifié, notamment en installant une pompe à eau et en faisant fabriquer une boîte
de vitesses conforme au nouveau règlement FIM (6 vitesses maxi)
Braun a terminé second du championnat du Monde 69 derrière Dave Simmonds, puis champion du Monde 1970 avec cette moto, qu'il a revendue à Harald Bartol fin 70, pour devenir pilote officiel Maïco. Bartol a couru des années avec cette moto, améliorée au fil des années.
Cees van Dongen a terminé 3ème du championnat 69 sur la RT
de Henk Viscaal aux couleurs RTMN, et en 70 elle était pilotée par Aalt Toersen, van Dongen roulant sur la 125 qu'il avait réalisée lui-même sur base Yamaha, sauf lors
de la dernière course
de la saison où il a
de nouveau roulé sur la Suzuki Hollandaise.
Quant à la RT67
de Stuart Graham, rachetée par Barry Sheene, elle lui a permis d'être titré champion
de Grande Bretagne 1970 (et Sheene a roulé au dernier GP 70 avec cette moto), puis vice-champion du Monde 1971.
A noter que Sheene a piloté à Hengelo pendant l'été 71 la RT
de Henk Viscaal pour courir la prime, et s'est blessé avec en raison d'une fuite d'essence au réservoir qui a causé sa chute. Je ne sais pas ce qu'est devenue la RT
de Henk Viscaal ensuite.
Notre bubu pense que les séquelles
de cette blessure au bras ont joué un rôle dans la perte par Sheene du titre 71 face à Nieto.
Fin 71, Sheene a revendu la RT67 ex-Graham à l'équipe Italienne Scuderia Imperiali, qui l'a engagée en championnat d'Italie principalement mais aussi sur quelques GP pour des pilotes comme Ieva, Massimiani et d'autres, en 72-73. Puis elle a été revendue à Minarelli qui l'a rebaptisée Minarelli-Bimm avec pour pilote Pier-Paolo Bianchi, jusqu'à ce qu'il soit débauché par Morbidelli en fin
de saison 74 pour remplacer Pileri, blessé.
Sheene a pu racheter plus tard cette moto et la remettre dans la configuration
de son championnat 1971, pour sa collection.
Il se plaignait
de ce que les Italiens la lui avaient revendue beaucoup plus cher qu'ils ne la lui avaient achetée...
Enfin, un autre RT Suzuki a réapparu sous la marque Malanca, sans doute un plus ancien RT65, dont la provenance n'est pas élucidée.
L'ingénieur Malanca GianCarlo Librenti a ajouté une pompe à eau, adapté des roues, freins et autres accessoires italiens plus modernes, revu profondément les cylindres, mais gardé la boîte d'origine à 9 ou 10 vitesses, ne gardant que 7 rapports, dont le dernier officiellement condamné mais obligatoirement maintenu en place pour le bon fonctionnement
de l'ensemble. On sait que Buscherini a été déclassé lors d'une
de ses victoires, ses adversaires ayant entendu qu'il passait 7 rapports. Malanca dira que la butée empêchant la sélection du 7ème rapport avait cassé, mais on a peine à croire qu'il fut possible d'utiliser la 7ème si le braquet avait été fait pour 6 rapports aux essais...
On a parfois avancé que le premier Morbidelli 125 réalisé par Franco Ringhini aurait aussi été un RT125 rebadgé, mais finalement il semble qu'il n'en soit rien : il a été très fortement inspiré des Suzuki (twin retourné refroidi par eau) mais sans doute plutôt grâce à un examen très approfondi du RT66
de Dieter Braun. Cette Morbidelli conçue par Ringhini a brillé surtout en 1972 avec Parlotti, déçu en 73 avec Nieto, puis
de nouveau brillé sporadiquement aux mains
de Pileri puis Bianchi en 1974. Elle est conservée au musée Morbidelli.
Voilà ce que je sais sur la question.
Je laisse les archivistes compléter
(ou corriger
)