[SORTIES] Coupes Moto Légende 2013 1er et 2 juin Dijon

Ils n'osent pas demander "la ferraille est elle digne de l'émotion que certains lui portent ?"

Torturées au chalumeau, elles restent pourtant muettes, répliques et authentiques...
Je ne suis pas sur que le sujet puisse être traité avec la distanciation nécessaire.
On l'a déjà abordé ici, il n'y a pas qu'une réponse à la question en fonction des intérêts de chacun.
C'est risqué d'y revenir mais pas interdit

herve a écrit:

Ils n'osent pas demander "la ferraille est elle digne de l'émotion que certains lui portent ?"

A titre personnel, oui! Et après plus de 40 ans de médecine, j'oserais plagier l'artiste en te disant plus je connais les hommes et plus j'aime mes motos.

Fügner a écrit:

Torturées au chalumeau, elles restent pourtant muettes, répliques et authentiques...

C'est risqué d'y revenir mais pas interdit

moije tente une approche mais pasplus.

« Quel est l'objet de l'art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l'art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l'unisson de la nature. Nos yeux, aidés de notre mémoire, découperaient dans l'espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables. Notre regard saisirait au passage, sculptés dans le marbre vivant du corps humain, des fragments de statue aussi beaux que ceux de la statuaire antique. Nous entendrions chanter au fond de nos âmes, comme une musique quelquefois gaie, plus souvent plaintive, toujours originale, la mélodie ininterrompue de notre vie intérieure. Tout cela est autour de nous, tout cela est en nous, et pourtant rien de tout cela n'est perçu par nous distinctement. Entre la nature et nous, que dis-je ? Entre nous et notre propre conscience, un voile s'interpose, voile épais pour le commun des hommes, voile léger, presque transparent, pour l'artiste et le poète. Quelle fée a tissé ce voile ? Fut-ce par malice ou par amitié ? Il fallait vivre, et la vie exige que nous appréhendions les choses dans le rapport qu'elles ont à nos besoins. Vivre consiste à agir. Vivre, c'est n'accepter des objets que l'impression utile pour y répondre par des réactions appropriées : les autres impressions doivent s'obscurcir ou ne nous arriver que confusément. Je regarde et je crois voir, j'écoute et je crois entendre, je m'étudie et je crois lire dans le fond de mon cœur. Mais ce que je vois et ce que j'entends du monde extérieur, c'est simplement ce que mes sens en extraient pour éclairer ma conduite ; ce que je connais de moi-même, c'est ce qui affleure à la surface, ce qui prend part à l'action. Mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu'une simplification pratique. Dans la vision qu'ils me donnent des choses et de moi-même, les différences inutiles à l'homme sont effacées, les ressemblances utiles à l'homme sont accentuées, des routes me sont tracées à l'avance où mon action s'engagera. Ces routes sont celles où l'humanité entière a passé avant moi. Les choses ont été classées en vue du parti que j'en pourrai tirer. Et c'est cette classification que j'aperçois, beaucoup plus que la couleur et la forme des choses. Sans doute l'homme est déjà très supérieur à l'animal sur ce point. Il est peu probable que l'œil du loup fasse une différence entre le chevreau et l'agneau ; ce sont là, pour le loup, deux proies identiques, étant également faciles à saisir, également bonnes à dévorer. Nous faisons, nous, une différence entre la chèvre et le mouton ; mais distinguons-nous une chèvre d'une chèvre, un mouton d'un mouton ? L'individualité des choses et des êtres nous échappe toutes les fois qu'il ne nous est pas matériellement utile de l'apercevoir. Et là même où nous la remarquons (comme lorsque nous distinguons un homme d'un autre homme), ce n'est pas l'individualité même que notre œil saisit, c'est-à-dire une certaine harmonie tout à fait originale de formes et de couleurs, mais seulement un ou deux traits qui faciliteront la reconnaissance pratique. »
H. Bergson, Le Rire, Paris, PUF, 1999, p. 116. 

Fügner a écrit:

On l'a déjà abordé ici, il n'y a pas qu'une réponse à la question en fonction des intérêts de chacun.

Voilà, pour l'intérêt de commerce, la rareté est essentielle : il faut donc abolir la reproduction (d'un toile ou d'une moto ou des billets de 50€).

Mais pour le plaisir de regarder (un toile ou une moto) ou de rouler avec (peut-être pas sur un toile), je serais tout aussi content d'une reproduction.

Et puis, il ne faut jamais me confier une moto de valeur historique, car je ne résisterai pas à la tentation de la modifier pour qu'elle roule mieux que la version authentique...

Sans compter que l'objet  suscite une émotion née à un instant t, et que cet objet ressuscite cette émotion à chaque apparition, réflexe Pavlovien ou nostalgie? Il nous ramène à un moment de notre vie souvent plus heureux, plus insouciant.




Salut Buell , on ouvre un ban bourguignon?

de motos les bourguignons , après les CML, 300 Norton au milieu de la Bourgogne en plein Morvan.


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Personnellement, je trouve très bien que certains passionnés passent beaucoup de temps, investissent beaucoup d'énergie et d'argent dans la construction de répliques. D'une part cela donne l'occasion à des regardeurs comme moi d'admirer des machines exceptionnelles (comme la Yamaha 250/4 cylindres ex-Ferry Brouwer par exemple). Après, si cette reproduction est éditée à 20 exemplaires, cela perd de son charme. Il est bien entendu qu'une reconstruction de ce type doit être présentée comme telle et pas comme une authentique. Que ce soit lors d'une transaction financière (cela va de soi !) ou lors d'une exposition au public.
A la limite, je dirais que c'est presque désolant de voir, lors de certains rendez-vous, des motos restaurées d'une telle façon que même lors de leur sortie de l'usine, elles n'étaient pas aussi brillantes ! Mais aussi la "compétition client" devenue, par la magie d'une nouvelle peinture, la moto officielle de tel pilote célèbre.
Disons que je préfère savoir regarder une vraie fausse qu'une fausse vraie. C'est plus honnête.

100% d'accord avec Loupio !
Car ne voir que quelques "vraies-vraies" uniquement dans des musées, et ne permettre aux anciens champions de ne rouler que sur des "fausses-fausses" sans identité historique serait bien triste et nous priverait de tout les plaisirs de ce genre de manifestations .
Pour le reste, tout est ensuite affaire d'honneteté, tant intellectuelle, technique,  que financière.

Pour la peinture, c'est un beau compliment. Pour les machines plus belles que sorties d'usine, avec des alus plus brillants que des chromes, personnellement, je trouve que c'est dommage...

Pourquoi ne pas peindre en noir satiné les comodos des premiers triples kawa, c'est plus moderne, d'ailleurs ils l'ont bien fait sur les suivantes, pourquoi garder ces vieux gardeboues AR et ces feux mastocs et ne pas mettre des lèches roues et des feux à LEDs parce que c'est plus joli et ca consomme moins ?
Non, quand on restaure une machine, je trouve qu'on doit la remettre le plus proche de son état d'origine, sans tomber dans la sur-restauration qui est semble il très prisé outre atlantique...

Intéressant comme remarque...
tout le temps où nous avons utilisé la 500 Chevallier en course, nous n'avons jamais eu les moyens de faire une vraie peinture des carénages. 2 tons, c'est le maxi que le garage du coin voulait nous faire gratos, le reste en peau de vénilia domestique. il faut dire aussi que Rachel en usait pas mal, et que ça nous aurait bouffé le budget. Après la période GP, quand la meule a été refaite, l'idée de la jolie peinture s'est imposée d'elle même.
Il n'était pas question de la laisser pourrir 30 ans puis de la restaurer, mais juste de la garder dans un bel état. Alors devient elle une réplique pour autant?
J'ai bien un bas de carénage en déco d'époque, mais pas le jeu complet. si je retrouve le nez et la selle, je suis encore capable de refaire la déco comme pour de vrai.

Je suis particulièrement mal placé pour parler de restauration. Mes Peugeots d'avant-guerre, j'essaye de les restaurer à la rondelle et à l'écrou près (forme, hauteur, pas de vis, etc etc). Mon Robnorth de 70 est une réplique fabriquée avec ce qui existait en 1970. Je ne m'autorise donc pas les courroies de transmission par exemple ou les embrayages multidisques,  bien que j'en crève d'envie. J'ai pourtant une Cériani grand prix qui n'a peut-être jamais été montée sur ces motos à l'époque, et que dire de mon allumage électronique avec limitateur de régime? Bah, je me trouve des excuses de faux-cul en disant que cette moto fait de la piste et qu'il faut la protéger. Idem pour les jantes larges pour accepter des pneus modernes, là aussi pour éviter la chute et justifier les centaines d'heures de travail et les milliers d'euros en amont. Mais je ne sais si c'est la bonne démarche, en tout cas, comme dit plus haut, j'essaye de rester honnête intellectuellement en ne mentant pas sur le fait que c'est une réplique.

Et si tu savais que tu n'avais besoin que d'un carénage pour toute la saison, tu aurais fait quoi ?

Un truc pailleté comme une coque Roca ? un dégradé de couleurs à faire passer l'OW31 de Coluche pour une pub d'un film en noir et blanc ? un décors de salle à manger avec des grosses fleurs orange ?

Alors, une peinture mieux finie que l'originale, sur une machine de course, c'est pas la fin du monde... surtout si c'est la même personne qui reprend le manche 30 ans plus tard !!! tu peux même rajouter un coup de "c'est comme çà que je l'avais révée, j'ai enfin parachevé mon oeuvre"

le vieux docteur a écrit:

Je ne m'autorise donc pas .....  bien que j'en crève d'envie.

Voilà la condition humaine

Et mon éducation judéo-protestante et là...vaste programme comme dirait qui vous savez.

Dites moi, chez Vieux Docteur, le fouet,... je l'fais livrer à quelle adresse?

Pour l'auto flagellation bien sur!
Et puis si tu dois consulter, tu sais où aller.

L'adresse tu la connais, mais chez les protestants l'autoflagellation n'existe pas, au même titre que les sévices corporels qui ne sont pas d'usage, sans oublier les femmes qui ont toujours eu une âme. Étrange religion n'est-il pas? 

"Étrange religion n'est-il pas? "

Ha oui c'est vrai j'avais oublié, chez les protestants c'est le sévice minimum!

Grand couillon 

Athée mais ex-epoux de la fille d'un Pasteur défroqué, ce qui ne donne droit à rien, ,j'ajoute mon grain de sel...
Une bécane de compète, qu'elle soit née comme ça ou transformée ''piste'' par son 4ème proprio après 15 ans de balades à la pêche, est en constante évolution! Donc, vouloir la remettre à tout prix (et on sait ce que ça veut dire, trente ou cinquante ans après!) ''comme à la sortie de l'usine'' est assez illusoire... On peut à la limite figer un moment de sa vie (la TZ à Coluche, perfectible d'après tous ceux qui ont roulé avec) ou y revenir (si j'avais la Yam 500 de Saarinen, je ne mourrai pas tant qu'une seule rondelle ne serait pas Factory), mais faut-il dresser un bûcher pour tous ceux qui ont viré de leur 250 yam le magnifique 230 4 cames pour y planter un disque de merde qui marche pas? A ce stade-là, a-t-on le droit de changer les gicleurs?  Les jantes pour monter des pneus actuels? (Je me souviens d'un jour où, pour rendre service à un copain collectionneur, j'ai aidé a descendre de son camion des bécanes qui partaient en expo: On en prenait chacun une, et on les amenait sur le stand... à un moment, alors que je demandais combien il y en avait encore, il me dit: Tu sais ce que tu pousses? -Non, c'est quoi? -La MV Agusta 3 pattes 500 avec laquelle Ago a été champion du monde... Je me suis fait la réflexion que mon vieux 600 BM avait des pneus plus larges... Fin de l'aparté!) Tout ça pour dire qu'ue bécane de compète, c'est vivant, et que le musée, c'est la mort... Vive celles qui continuent de tourner! Et de changer...

N'est-ce n'est pas Tonton Hubert qui nous avouait remplacer les freins d'origine par des modernes afin de faire rouler en sécurité ses motos (et pilotes!) de G.P du siecle dernier.

Que faut-il en penser? Vaut-il mieux faire rouler les anciennes gloires, au prix de quelques arrangements mineurs ou alors se contenter d'exposer des motos au moteur vide ou enfin faire rouler des motos "Maquette à l'échelle 1"?

P.s: Je me demande si on ne devrait pas scinder le sujet et creer un nouveau topic?