Qui est en ligne ? | Il y a en tout 111 utilisateurs en ligne :: 12 Enregistrés, 0 Invisible et 99 Invités :: 3 Moteurs de recherche Ala Zorro, Alain Gwada, EDOUARD Jean, EG, G18856TO, INILEGNA, jeumsouvien, math916, METIVIER, Morisse, PSM, Robert03Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 588 le Jeu 26 Sep 2024 - 4:33 |
|
| [Fiction] Ecrans brouillés... | |
|
+16Dialmax gromono72 Fügner EDOUARD Jean mickie janpol84 Pomme Pierre"PhilRead" Bike87 Mykeul fpayart Jarno yves kerlo Emmanuel Laurentz Marc jmdonnat 20 participants | |
Auteur | Message |
---|
jmdonnat
Nombre de messages : 1185 Age : 70 Localisation : france (gard) Date d'inscription : 07/07/2010
| Sujet: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 20:09 | |
| Un nouveau texte, une nouvelle fiction. L'idée m'en est venue sur le chemin de retour d'un certain cassoulet consommé en très bonne compagnie. C'est un peu plus long que d'habitude, et c'est surtout très mélo... Mais bon c'est bientôt Noël et c'est une saison où le sirop colle un peu moins à la semelle. Et puis avec l'estomac dans l'état où je l'avais, que vouliez-vous que je fisse ? |
| | | jmdonnat
Nombre de messages : 1185 Age : 70 Localisation : france (gard) Date d'inscription : 07/07/2010
| Sujet: Ecrans Brouillés Mar 10 Déc 2013 - 20:10 | |
| Finalement, il n'avait pas si froid que ça... Il avait récupéré sur un chantier des gants de travail abandonnés, « Thinsulate » était inscrit dessus et c'est vrai que cela tenait chaud. Ils étaient un peu usé aux bouts des doigts, mais comme de toutes façons il lui avait fallu couper toutes les extrémités pour pouvoir taper sur le clavier de son ordinateur... La vie qu'il avait choisi était difficile mais il la supportait mieux que celle d'avant. Avant le jour ou il avait décidé de disparaître des écrans, trois ans plus tôt. Il ne sait toujours pas pourquoi ce jour la ce fut trop lourd, beaucoup trop lourd de supporter le regard des autres, leurs attitudes à son égard. A cinquante deux ans, il avait été licencié et pendant un temps il ne s 'était aperçu de rien, il vivait de ses allocations qui finirent par tarir, mais ce n'était pas vraiment grave car la maison était payée, les enfants envolés et son temps libre lui permettait de maintenir l'antique bagnole dans un état décent. Une par une il vendit ses motos qu'il ne pouvait plus assurer. Le temps passa de petit boulots en coups fumants qui en fait ne fumaient jamais beaucoup, il ramenait toujours quatre sous à la maison. Il cessa vite de chercher un vrai boulot : à son âge il n'était plus utile à rien, tout au moins c'est ce qu'il comprit des quelques réponses que l'on daigna lui fournir. Tildy sa femme, était gentille et elle ne lui fit jamais aucune remarque, elle ne fit rien peser sur lui, mais imperceptiblement et sans qu'elle en fut consciente son attitude changea. Comme par force c'était elle qui gérait un budget qu'elle était quasi seule à assumer (elle était employée par la plus grosse boite qui soit : l’État), elle se mit progressivement à prendre toutes les décisions concernant leur vie, sans concertation, et finalement sans contestation possible. Sans lui en vouloir il s'éloigna d'elle et ce fut la plus terrible indifférence qui s'installa. Il se cantonnait à son rôle d'entrepreneur multi-services au service d'un seul donneur d'ordre, statut qu'il n'avait pas les moyens de contester. Les enfants aussi étaient gentils, mais ils démarraient dans la vie, qu'ils croquaient à belles dents. Cela ne leur laissait pas beaucoup le loisir de s'occuper des états d'âme de leurs vieux. Aussi ne les voyaient-ils qu'irrégulièrement, pas plus d'une fois ou deux par an. Au temps des avions, des TGV et des Audi A6, les voyages restaient une aventure et comme ils vivaient dans la capitale... Tout cela était préoccupant, mais ce qui finit par peser très lourd ce fut la façon dont il se croyait perçu par tous ceux qui le côtoyaient. Il était l'homme d'une seule passion : la mécanique et le mouvement qu'elle créée et accompagne. Au fil du temps, il s'était intéressé à un multitude de moyens de locomotion, des bateaux à voile aux avions en passant par les automobiles ou le vélo. Mais en fin de compte il était revenu à sa passion de jeunesse, la moto. Ce n'était plus l'immense poussée vers la liberté qu'incarnaient ces improbables assemblages de boulons et de caoutchouc au temps de ses dix huit ans qui le motivait. Juste l'absolue conviction que la meilleure façon de relier deux roues et un moteur représentait la quintessence de la mécanique et transcendait une technique pour en faire un art. Pour échapper à la tristesse et à l'angoisse, il se réfugiait dans l'étude, la conception et parfois la réalisation de ces machines. Il avait même fini par remarquer que ses meilleures idées, ses meilleures intuitions apparaissaient au temps des plus grand pics de stress. Les choses de sa vie ne s'arrangeant pas, il eut besoin bientôt de ne penser et n'exister que pour un Graal virtuel : Sa moto. Celle qu'il aurait imaginé, conçu et construite, celle qui lui permettrait enfin de ré-exister pour autant que son existence précédente puisse encore être prise en compte : elle était si lointaine. Il avait une conscience aiguë de ce que cette obsession conditionnait la perception que les autres avaient de lui. Il était devenu lourd. Lourd de ces deux cent kilos de ferraille qu'il modelait sans relâche dans les méandres de son cortex cérébral. En société soit il restait silencieux et donc isolé soit il essayait de partager sa vision et c'était encore pire, parce que cette passion obsession faisait peur par son exclusivité et devenait un repoussoir. Peu de gens sont sensibles à l'élégance du montage d'une vis M8 à tête CHC semi noyée dans une platine en aluminium dotée d'un lamage de 14mm de diamètre et de seulement 5mm de profondeur ... Et ce peu de gens est tellement dispersé qu'il se rencontre très rarement et que chaque élément finit par se croire unique et perdu. Les incontournables contraintes économiques auxquelles il se heurtait sans cesse finirent par le convaincre de se cantonner uniquement à la partie conception. Il avait un ordinateur, un logiciel de DAO bas de gamme, c'était suffisant et ne coûtait que le temps passé. Il ne s 'ennuyait jamais et d'itérations en itérations il affinait ses dessins. Bientôt ses journées ne suffirent plus et il y consacra aussi ses nuits. Même le corps de Tildy devint étranger, neutre. Lourd, si lourd qu'un jour il crut bien de libérer les autres de ce poids et de disparaître, convaincu de soulager ainsi tout le monde. Il ne serait plus le boulet qui enfermait Tildy dans la médiocrité d'une petite vie, il ne serait plus la « tare » que ses enfants venaient voir par charité, il ne serait plus le borné que les autres supportaient de plus en plus mal. Du fond de sa déprime il ouvrit l'une des deux portes qui se présentaient à lui et se retrouva vivant mais dans la rue. Sur son dos le gros sac à dos de 65 litres du temps des grandes randonnées et à la main le sac Eastpack que sa fille avait abandonné à la maison. C'était idiot mais il emportait dans ce bagage son ordinateur portable. Dans la rue il n'y a pas de prise de courant. Encore propre et présentable, il gagna Lyon en auto-stop. Pour lui comme pour ses proches ce n'était pas un lieu de référence. Endroit inconnu ou il serait vraiment un inconnu. Ayant longtemps travaillé dans l'industrie, il avait une grande connaissance des usines et de leurs annexes. Il avait gardé de son temps d'activité professionnelle un passe oublié un jour par un agent EDF. Ce passe permettait d'ouvrir les cellules de transformation. Ces cellules sont des boites plus ou moins grandes préfabriquées en béton. À l'intérieur un transformateur surmonté de ses connexions et coupe-circuits. Le tout protégé et rendu inaccessible par une grille à maille fines. Devant, un petit couloir ou traîne en général un escabeau isolant et une perche elle aussi isolante. C'est dans l'un de ces réduits qu'il décida de résider toutes les nuits. Ce sont des lieux calmes ou l'on ne vient que rarement, le panneau « danger de mort » étant assez dissuasif. Bien sur il y a toujours en bruit de fond le ronronnement du transfo mais en contrepartie il y fait toujours bon car un transformateur de grande puissance c'est aussi un radiateur à bain d'huile qui diffuse une chaleur très douce. Il occulta comme il put les grandes grilles d'aération et put s'installer durablement. Il vécut un bon hiver. Il passait ses journée dans les salles d'attente des deux gares de la ville, il y avait des prises pour son cher ordi et du wifi gratuit. Cette posture studieuse inspirait confiance et il n'était que rarement dérangé. Il consultait des documentations techniques sur internet et dessinait sa moto. Sa petite vie régulière et relativement confortable, lui permettait d'avancer. L'été précédent il avait pas mal travaillé à l'entretien de jardins chez des dames seules ou des personnes âgées. Il avait quelques centaines d'euros d'avance. Pour ne pas se faire piquer son trésor, il l'enfouit sous les câbles alimentant le transfo, car il pouvait glisser son bras dans la grosse gaine annelée. Un jour, il frisa la catastrophe. Passant dans la rue avant de rentrer, Il lui sembla que quelque chose clochait. Au début il ne savait pas trop quoi, ce n'est qu'a la réflexion qu'il comprit. Les grilles d'aération. Elles présentaient un aspect noir, vide, on avait enlevé les morceaux de carton brun qu'il avait utilisé pour les occulter de l'intérieur. Dans la journée avait eu lieu le contrôle annuel de l'installation et le responsable de l'entretien avait du se faire remonter copieusement les bretelles. Les cartons avaient été arrachés. Comprenant que sa présence était éventée, il s'éloigna et dormit dehors, heureusement le temps avaient tendance à s'adoucir. Trois nuits plus tard il revint et récupéra les restes de son trésor. Ce fut un signal et il n'insista pas. Il reprit la route et descendit vers le sud. A pieds. Guidé par le seul plaisir de ses yeux, il arriva dans une vallée des Cévennes au pied d'une haute montagne. Les flancs abrupts étaient recouverts de repousses de châtaigniers sauvages. Au bout de quelques jours d'exploration, il sélectionna une « clède » bien placée, loin des sentiers battus, bien exposée et relativement en bon état. Il décida de s'y installer. Ces clèdes sont de petites baraques en pierre, avec deux niveaux séparés par un plancher à claire voie. On y séchait les châtaignes. On faisait du feu en bas, on étalait les marrons sur le plancher, la fumée les séchait et on pouvait ainsi les conserver longtemps. Il y a bien longtemps que tout ça ne se pratique plus mais il reste des centaines de ces petites maison sur des pentes escarpées qui ne semblent même plus avoir de propriétaires. Il descendait tous les jours au village. Personne ne lui parlait mais tous le voyaient, sa silhouette finit même par être familière, personne n'était dupe mais il ne gênait pas et savait rester discret. Rien ne bougeât. Il mangeait peu et achetait peu, mais la boulangère-épicière avait une forte poitrine qui servait surtout à loger un grand cœur, sans rien dire discrètement tous les jours elle glissait en plus dans le petit sac un croissant de la veille. Il ferait beau voir que quelqu'un ici meure de faim, ce serait une honte, un déshonneur. Un jour en arrivant par le sentier aux abords du village, il vit le paysan du dessous qui creusait une tranchée dans son pré avec une mini pelle de location. Il n'avait pas trop l'habitude de la machine et à un moment l'une des chenilles s'engagea dans le tranchée et l'engin bascula, renversé. Il s'approcha et ne ménagea pas ses efforts. Une heure après il n'y paraissait presque plus, la machine était redressée, juste le capot avait souffert d'une rencontre malencontreuse avec une pierre. Il resta sur place jusqu'à ce que la tranchée soit finie. Le paysan était effondré car il savait qu'il allait perdre sa caution. Ils allèrent ensemble chez le garagiste qui prêta leviers marteaux et tas, trop occupé pour faire lui même la réparation. La pelle fut rendue à temps et le loueur pour préserver un futur chiffre d'affaire, fit semblant de ne se rendre compte de rien. De ce jour naquirent des relations fort utiles pour la suite. De la coopération avec le paysan, il put retirer des avantages en nature plutôt savoureux qui lui assurèrent un ordinaire extra. Ne nous attardons pas sur ce que produisent les relations humaines quand elles sont simples et franches. Dans leur technicité, les relations avec le garagiste vous intéresseront plus. Il passa tous les jours au garage et fit fonction d'arpette. Un nettoyage au Karcher par ci , un démontage par la... Pas de salaire, juste des récupérations diverses et plus tard de la fourniture énergétique. Tout d'abord deux bonnes batteries prélevées sur des épaves récentes partant à la casse et plus tard un onduleur abondamment ailetté qui sortait un 220 v très correct. L'ordi put reprendre du service installé confortablement dans la clède. Il descendait le matin au village avec sa batterie sur le dos, la branchait au chargeur bricolait un peu, faisait son tour chez la boulangère et travaillait selon les besoins à la ferme il remontait ensuite avec la batterie chargée et passait le reste de la journée à concevoir sa moto 2. De conseil en conseil, il finit par rencontrer l'assistante sociale qui venait chaque mois assurer une permanence à la mairie. Ce fut une rencontre décisive, pas tellement pour le RSA qu'il n'obtint jamais, refusant de fournir les éléments qui auraient pu permettre à sa famille de le retrouver. Par contre profitant d'un moment ou il était seul dans le bureau, il put relever le code de la box pro de la mairie. Assez souvent par la suite il descendit avec son ordinateur et s'installant sous le porche voisin, il put faire des recherches sur internet. Comme tout le monde le voyait travailler avec cet outil complexe sur ses genoux, il gagna énormément en respectabilité. Il se murmurait que cet homme étrange et solitaire était en fait un romancier célèbre en rupture de ban cherchant à la fois l'inspiration et une certaine tranquillité fiscale. Il travaillait et la conception avançait. N'ayant pas de contact matériel avec quelque moto que ce soit, il fut amené à tout concevoir en se basant sur des considérations théoriques. Tout fut dimensionné en utilisant les ressources de la géométrie, de la statique, de la dynamique et de la résistance des matériaux. Non seulement il dessinait mais il calculait en concevant des feuilles de calculs exhaustives et interdépendantes ce qui facilitait les itérations conseillées par Nicolas Boileau « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage... ». Il outrepassa largement ce chiffre. L'hiver était rude mais vivable. Il ramassait le bois pour se chauffer dans la forêt, et faisait du feu dans sa petite cheminée. Les ouvrants jointaient mal mais le bois était gratuit ceci compensant cela. Les gants en Thinsulate étaient bien un peu raide mais il pouvait continuer à travailler à la lumière de leds récupérées dans les phares d'une BMW plus qu'a moitié écrabouillée. Tout allait finalement plutôt bien et cette vie rude mais bien réglée lui convenait. Cela aurait pu durer et d'ailleurs cela dura deux ans. Mais les fantômes du passé ne meurent jamais. Le commencement de la fin ce fut quand son expertise informatique fut sollicitée. Il vainquit deux ou trois virus et réussit une prestigieuse récupération de disque dur. Mais la, plus question d'échange de service c'est en bonne monnaie sonnante et trébuchante que ses exploits furent rémunérés. Les ectoplasmes que j'évoquais plus haut le tourmentèrent de plus en plus et de plus en plus souvent. La boulangère devint dealer et lui vendit du Gin et de la Téquila. Il but. Il but la nuit. Seul dans son repère assommé par l'alcool, il finissait par trouver un mauvais sommeil. À la fin du second hiver il fit un jour un feu plus grand que d'habitude. Complètement pété il s'endormit et ne vit pas le linteau de la cheminée prendre feu et communiquer l'incendie à la charpente. Il se réveilla finalement et ne put sauver que l'essentiel. Toute sa réserve de bois brûla, les batteries explosèrent. Heureusement, il tenait les abords de sa baraque bien propres et le feu ne se communiqua pas à la forêt. À l'aube d'un triste nouveau jour, il avait refait son sac maintenant bien usé et délabré, l'Eastpack tenait le coup et l'ordinateur aussi. Il rejoignit a travers bois le chemin qui lui était si familier mais au lieu de descendre vers le village il monta vers le col car les gendarmes ne pourraient plus faire semblant de ne pas l'avoir vu. Sans adieux il quitta la région par la vallée d’à coté. …......................................................................................................
Vaguement protégé par des cartons, il se réveilla ce matin la sur la place de Cannes ou il avait élu domicile. Il ne dessoûlait plus guère et si il se réveillait si tôt ce matin c'est qu'une douleur certaine lui transperçait la poitrine. Il repoussa le carton de dessus sa tête en maugréant et contempla alors les crampons de la semelle du ranger qui venait de le secouer sans ménagement. Allez ! Réveille toi y-a quelqu'un qui te demande... Il vit alors le policier qui l'apostrophait. C'était sérieux : il lui parlait et pour la première fois depuis qu'il était ici, celui ci s'adressait à lui en faisant une phrase complète qui ne comprenait ni le mot « connard » ni le mot « enculé ». A oui, tout s'explique : il y a une dame. Un petite silhouette sobrement habillée de noir. Un petit visage, avec des yeux noir et... rouges d'avoir pleuré. Louise. Louise sa fille, elle l'avait beaucoup cherché au début mais n'avait rien trouvé et avait abandonné. L'autre jour aux informations, il y avait eu un reportage sur les SDF que la mairie de Cannes, voulait expulser manu militari. Et là dans un gros plan elle l'avait reconnu. Elle avait sauté dans le premier TGV laissant en plan travail et mari. Et voilà le terrible face à face. Il se releva doucement comme au ralenti. Il s'assit sur le banc et se prit la tête dans les mains, confus, honteux il ne pouvait la regarder. Il pleurait. Elle s'assit à coté de lui et lui prit la main. Il n'osa pas résister. Elle se mit à lui parler doucement, elle lui disait qu'elle l'aimait et qu'il fallait qu'il vienne, qu'elle s’occuperait de lui, qu'elle l'aiderait. Sa voix était si claire, si familière... Mais il avait tellement honte, il était sale hirsute et puant, il n'avait plus rien on lui avait même piqué son cher ordinateur. La honte fut la plus forte il resta avec elle deux heures, mais il refusa d'aller plus loin. Il refusa qu'elle l'embrasse. Il lui pressa une dernière fois la main, et s'éloigna en lui faisant toutefois une promesse : Je reviendrai. Dès que je pourrai je reviendrai... Louise avait été très forte, mais elle pleurait maintenant. Elle regarda sa main, il y avait déposé un petit objet : une clé USB. Louise remonta dans le train, elle rangea pieusement la clé dans la petite boite ou elle mettait normalement ses pauvres bijoux. En arrivant à la maison elle ne me parla de rien mais quand elle essaya de lire la clé, elle ne comprit rien, de monstrueux classeurs Excel, et puis un dossier contenant des fichiers qu'aucun de ses logiciels ne savaient ouvrir. Elle m’appela au secours. Je ne suis pas un grand spécialiste alors je fis une copie de la clé et la montrait à mes collègues au bureau. C'était donc des fichiers DAO mais je crois que vous, vous vous en doutiez, une moto pour les grands prix. Il y avait aussi des brouillons de courrier, un seul interlocuteur en fait, un dénommé Marc. Il nous fallut un certain temps pour comprendre qu'il était l'administrateur d'un forum appelé « Pit-Lane.Biz ». Nous nous adressâmes à lui, il ne savait pas grand chose mais quand il vit les plans, il fut prodigieusement intéressé. Heureusement qu'a cet instant nous n'avions rien compris car nous fîmes une chose complètement insensé : nous lui avons donné une copie de ces plans. Bien sur, lui il les publia. Un énorme engrenage venait de se mettre en route. Les plans firent sensation et enflammèrent d'énormes débats. Un membre du forum qui construisait déjà des motos de la catégorie inférieure, je crois qu'on dit « moto 3 » fut tellement convaincu qu'il proposa de construire cette machine pour pouvoir monter en grade. Le buzz fonctionnait à fond et un administrateur de Peugeot en eut vent. PSA avait absolument besoin d'une couche de peinture neuve sur son image, et cette mystérieuse histoire leur parut suffisamment « porteuse » pour qu'ils cherchent un partenariat. Peugeot voulait participer mais seulement participer car les risques étaient énormes : la technique de cette machine était séduisante mais elle sortait des sentiers battus, le risque de plantage était gros. Peugeot ne voulant pas endosser la responsabilité technique il serait sponsor seulement sponsor, comme Fiat avec Ducati à un certain moment. Mais il fallait une marque pour la machine une marque qui pourrait assumer l'originalité technique. On ressortit de la naphtaline « Jonghi ». Avec les sous de Peugeot la machine fut construite, ce ne fut pas très difficile car les plans étaient très complets et très justes, il n'y eut presque pas besoin de retouches. Effectivement après bien des atermoiements administratifs la machine put participer au championnat et Lucas finit par l'emporter. La marque est maintenant devenue célèbre mais le nom est difficile à prononcer pour des anglo saxons, alors tant pis cela est devenu pour eux « John-Guy » (prononcer jonegaille). Pour vous l'histoire pourrait s’arrêter là, pour nous il vaudrait mieux qu'elle continue car ma femme, Louise est triste, très triste. Elle attend et espère et désespère et encore devient plus triste. Bon je vous laisse car d'une part j'ai fini et d'autre part on a sonné et je l'entends crier si ça se trouve elle m’appelle. Ah non, c'est « Papa » !...
|
| | | Marc Admin
Nombre de messages : 28161 Age : 66 Localisation : Villiers sur Marne (94) Date d'inscription : 27/05/2008
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 21:05 | |
| Bon, vu la longueur, je garde ça pour plus tard. Par contre, il faut vraiment trouver un illustrateur... Yyyyyyyyyyyyyyyves!!!!!!!!!!!!!!!!!!
|
| | | Emmanuel Laurentz
Nombre de messages : 5090 Age : 65 Localisation : PACA Date d'inscription : 07/12/2009
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 21:06 | |
| |
| | | yves kerlo
Nombre de messages : 11349 Age : 72 Localisation : Vallabrègues 30 Date d'inscription : 22/09/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 21:10 | |
| |
| | | Jarno
Nombre de messages : 8661 Localisation : Imatra sur Seine Date d'inscription : 10/11/2009
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 22:49 | |
| Merci Un vrai petit morceau de bonheur... |
| | | fpayart
Nombre de messages : 1251 Age : 75 Localisation : LYON Date d'inscription : 11/01/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mar 10 Déc 2013 - 23:34 | |
| Les libations de lundi t'on finalement bien réussi. Je suppose que tu es rentré au volant de ton véhicule ! - jmdonnat a écrit:
Un nouveau texte, une nouvelle fiction. L'idée m'en est venue sur le chemin de retour d'un certain cassoulet consommé en très bonne compagnie. C'est un peu plus long que d'habitude, et c'est surtout très mélo... Mais bon c'est bientôt Noël et c'est une saison où le sirop colle un peu moins à la semelle. Et puis avec l'estomac dans l'état où je l'avais, que vouliez-vous que je fisse ? " Te mettre deux doigts dans la gorge, c'eût été mieux pour ton cholestérol !!! Merci de nous régaler de tes "délires" "cauchemards" "rèves" "visions". |
| | | Mykeul
Nombre de messages : 7092 Localisation : 41 et 95 Date d'inscription : 06/11/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 0:15 | |
| Encore une belle réussite. Merci JMD. |
| | | Marc Admin
Nombre de messages : 28161 Age : 66 Localisation : Villiers sur Marne (94) Date d'inscription : 27/05/2008
| | | | Bike87
Nombre de messages : 418 Age : 37 Localisation : Occitanie Date d'inscription : 11/05/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 3:09 | |
| |
| | | Pierre"PhilRead"
Nombre de messages : 12760 Localisation : Avignon Date d'inscription : 17/10/2012
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 8:07 | |
| |
| | | Pomme
Nombre de messages : 622 Age : 70 Localisation : Marseille, enfin à côté... Date d'inscription : 28/09/2011
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 8:07 | |
| |
| | | yves kerlo
Nombre de messages : 11349 Age : 72 Localisation : Vallabrègues 30 Date d'inscription : 22/09/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 8:20 | |
| Le quel qu'a saoulé? Notre hôte? |
| | | janpol84
Nombre de messages : 6605 Age : 72 Localisation : 84 Date d'inscription : 09/08/2009
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 8:34 | |
| Saoûlé? que nenni, Yves... tu vois bien qu'il est question d'eau : Entraigues, c'est le village "entre les eaux". Mais en plus, ça n'est pas moi qui ai fourni le vin d'Estézargue. Et sinon, je vous jure qu'il n'y avait rien de suspect dans ce qu'il a mangé avant d'écrire ça. Et que je sache, les 90 km du trajet de retour n'ont rien qui soit de nature à provoquer quelque forme de délire que ce soit. Le moment venu (mais rien ne presse), il faudra conserver le crâne de jmdonnat à l'intention de la science : ils pourront peut-être nous trouver une explication, mais en a-t-on vraiment besoin??? En attendant, une nouvelle fois jmdonnat |
| | | Emmanuel Laurentz
Nombre de messages : 5090 Age : 65 Localisation : PACA Date d'inscription : 07/12/2009
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 9:01 | |
| |
| | | mickie
Nombre de messages : 1932 Age : 72 Localisation : Frontignan 34, les pieds dans l'eau! Date d'inscription : 13/06/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 9:53 | |
| WOW!!!!! _________________ Volem rien foutre al païs! Gardarem lou hamac!
|
| | | EDOUARD Jean
Nombre de messages : 20386 Age : 78 Localisation : ARGELIERS dans L'Aude Date d'inscription : 14/08/2011
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 9:58 | |
| Janpol , il te reste plus qu' à refaire un cassoulet , pour que notre poète écrive encore . Cet Antraigues là , c' est le village des frères Chambont et la fameuse spéciale du Rallye de Monte Carlo . |
| | | janpol84
Nombre de messages : 6605 Age : 72 Localisation : 84 Date d'inscription : 09/08/2009
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 10:43 | |
| Jeannot, c'est Entraigues, pas Antraigues. Et c'est bien celui des frères Chambon, que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer jusqu'ici. |
| | | Fügner
Nombre de messages : 9266 Localisation : Neuf-trois Date d'inscription : 27/11/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 13:56 | |
| |
| | | gromono72
Nombre de messages : 737 Age : 74 Localisation : Quatre-vingt-cinq Date d'inscription : 22/11/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 20:22 | |
| Bon, Jean-Marc, maintenant que tu nous as montré que la veine "cassoulet" fonctionnait bien il faudra essayer la choucroute; avec de vrais bons potes ça doit fonctionner aussi. Tu l'as pas volé ton prix littéraire. (heureusement que tu as choisi "Ecrans brouillés" comme titre; on aurait tiqué si tu avais mis "L'écoute brouillée") |
| | | yves kerlo
Nombre de messages : 11349 Age : 72 Localisation : Vallabrègues 30 Date d'inscription : 22/09/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Mer 11 Déc 2013 - 20:44 | |
| Mais en fait sa vraie passion ce n'est pas l'écriture, il veut faire une saison en ICGP avec une Cheval! |
| | | jmdonnat
Nombre de messages : 1185 Age : 70 Localisation : france (gard) Date d'inscription : 07/07/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Jeu 12 Déc 2013 - 8:05 | |
| Oh, oui ! Ça c'est de l'art, pas du cochon... |
| | | Fügner
Nombre de messages : 9266 Localisation : Neuf-trois Date d'inscription : 27/11/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Jeu 12 Déc 2013 - 8:56 | |
| Il faut commencer tout de suite pour trouver un prix littéraire Pit-lane où notre brillant vainqueur 2013 prend une grosse option pour 2014. Après "L'éloge du carburateur", des numéros de "Culbuteur" pour commencer à constituer la moto entière ? Il faudra bien le siècle pour compléter. |
| | | Dialmax
Nombre de messages : 9108 Age : 79 Localisation : Bourbonnais Date d'inscription : 15/01/2013
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Jeu 12 Déc 2013 - 9:05 | |
| Merci, Merci, très très belle histoire sans doute pas une fiction totale combien peuvent reconnaître quelques séquences . |
| | | jmdonnat
Nombre de messages : 1185 Age : 70 Localisation : france (gard) Date d'inscription : 07/07/2010
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... Jeu 12 Déc 2013 - 9:10 | |
| Effectivement Dialmax, je suis très loin d'avoir tout inventé et en particulier la partie du récit se déroulant à Cannes est véritablement advenue à un ami à moi. Histoire vraie dans tous ses détails de la semelle du ranger du flic à la fille qui reconnait son père à la télé... |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Fiction] Ecrans brouillés... | |
| |
| | | | [Fiction] Ecrans brouillés... | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |