31 juillet 2015. Quoi de mieux qu’une petite balade en moto pour fêter le dernier jour du mois? C’est ce que j’ai décidé de faire. Petit problème pour moi qui aime les départs matinaux, il m’a fallu passer par la case concessionnaire avant de vraiment prendre la route. En effet, le régulateur de ma Transalp présentait des petits signes de faiblesse et je n’avais pas envie de me retrouver en panne. Il y en avait un de disponible et je l’ai changé avant de prendre la route.
Ce n’est donc qu’à onze heures que je lève l’ancre, juste au moment où les gros nuages menaçants qui s’installaient sur Tarbes décident de vider leur trop plein d’eau.
Je rejoins dare-dare l’autoroute pour tenter de les gagner de vitesse. Opération réussie jusqu’à Toulouse. Malheureusement, un deuxième groupe de nuages partis en éclaireurs m’attend et, pour se venger de l’affront porté à leurs copains, ils augmentent très sensiblement le débit d’eau jusqu’à Cahors.
Là, je réussis enfin à m’échapper sans qu’ils parviennent à me prendre l’aspiration. Ouf ! Pas trop tôt.
Compte tenu de mon départ tardif, je n’ai pas le choix pour effectuer les 720 kilomètres jusqu’à Magny Cours. Autoroute insipide et quatre voies guère plus réjouissante sont au programme de la journée. Heureusement, après Montluçon, j’emprunte les petites routes pour une heure de plaisir à pencher la moto, relancer le moteur, affiner mes trajectoires, bref l’essence même de la moto.
18H15, j’arrive sur le circuit, impressionnant avec ses infrastructures imposantes. D’ailleurs, l’équipe est bien installée. Il y a de l’espace ici. Sous l’auvent, outre Alex et Cyril Guignard, il y a aussi Baptiste et Benjamin, les deux sympathiques Bretons qui participent à l’épreuve au guidon de leur nouvelle machine. Chacun des deux a acheté une CBF 500 pour remplacer leur vieille (et un peu fatiguée !) CB 500. C’est tout récent et les machines sont encore à l’état brut.
Tout à l’heure, sur la route, j’étais plein d’espoir pour Alex. J’avais cette impression d’une montée en puissance de sa part depuis Pau-Arnos et Le Mans et je me disais que, peut-être, cette belle dynamique allait se poursuivre sur ce circuit qu’il apprécie beaucoup et où il avait réalisé son meilleur résultat l’an dernier. En même temps, je connais les aléas de la course qui réserve bien des surprises, dans un sens comme dans l’autre.
En face, il y a Thibaut Duchène et son père. Le week-end du Mans a été très mauvais après une mauvaise chute dans le tour de décélération. Un concurrent n’a pas coupé les gaz et a violemment tapé Thibaud à pleine vitesse. Enorme frayeur, beaucoup de réparations à la clef. La période noire semble se poursuivre puisque Thibaut a chuté en essais libres. En plus, la seconde saute régulièrement, ce qui est très handicapant. La moto aurait besoin d’une bonne révision ; mais, il faudrait le budget en rapport. Dur de lutter avec des écuries autrement mieux structurées et financées. Vu les moyens de Thibaut, je trouve qu’il réalise des miracles, mais j’ai le sentiment qu’il est sur le fil du rasoir.
A côté, il y a aussi Pierre Sambardier qui, cette année, fait ses premiers pas en 600. Après sa première course à Lédenon, il vient poursuivre son apprentissage ici.
Je fais un petit tour de paddock et rencontre Ludovic Rizza. Il a la tête des mauvais jours car il a chuté lors des essais libres. Il souffre de son pied et attend l’ostéopathe pour soulager la douleur. En plus, son recours contre la décision de déclassement prise à Carole a été rejeté ; il ne récupère donc pas ses 25 points.
Je passe une nuit paisible dans ma petite tente. Légère inquiétude avec une pluie fine qui s’invite à 6 heures du matin. Les deux frères bretons ont leurs essais qualificatifs très tôt ce matin et n’ont pas de pneus pluie ! Heureusement, cela se calme vite et la piste est sèche lorsque les essais débutent.
Les résultats sont très mitigés. 23ième et 26ième sur la grille ; ils n’ont manifestement pas encore en main leur nouvelle monture tout juste préparée pour cette course.
C’est au tour des 1000. Thibaut a toujours ce style coulé que j’apprécie. C’est d’autant plus visible à la chicane avant la ligne droite des stands. Pour d’autres, c’est brutal, avec une accélération violente derrière ce droite-gauche délicat à passer. Résultat: 5ième temps. De retour sous l’auvent, il m’indique que la deuxième saute et qu’il lui est impossible de réaccélérer à fond sur ce rapport. Il a néanmoins réussi à limiter les dégâts et envisage de changer la fourchette du second rapport. Problème à priori connu sur les Kawa.
Séance mécanique. La boîte est démontée ! Cela m’affolerait, mais Thibaut ne semble pas plus inquiet que ça.
Je me place ensuite à l’entrée de la pré-grille pour voir passer, une à une, les vieilles de la catégorie Vintage Classic. Un régal pour les yeux, les oreilles …. et les narines avec les effluves des deux temps fumants; c’est autrement plus vivant qu’un musée de motos anciennes.
Sur la piste, les niveaux sont hétéroclites. Certains envoient du gros gaz, d’autres semblent être là essentiellement pour se faire plaisir. Il y a une Ossa riquiqui, si vive à la chicane, une Moto Guzzi placide dont le gros V-twin prend ses tours tranquillement, le feulement incomparable de la Triumph trident, et celui non moins agréable de l’unique Laverda trois cylindres, orange comme il se doit pour une moto de la marque.
Dans le paddock, j’aperçois une magnifique Ducati 750 GT dans le paddock et son propriétaire tout content de parler de sa moto. 24 000 kilomètres d’origine ; vitesses à droite et inversées, ce qui lui occasionne quelques frayeurs quand il quitte sa ST2 pour sa Ducati noire.
Un peu plus loin, c’est une magnifique Norton qui me fait de l’œil.
Les essais de la nouvelle catégorie, les 400, débutent. Le plateau est maigre pour l’instant avec 11 motos en lice, 10 Yamaha et une KTM. Le pilote de cette dernière est installé juste à côté de nous. Un gars sympa, cet Adrian, venu avec un copain qui fait la mécanique.
Alex m’en avait parlé à Pau-Arnos. Je le regarde en action sur la piste ; je n’ai pas de chrono sur moi mais c’est visuellement le plus rapide dans la dernière partie du circuit au virage du Lycée suivi de la chicane. Il reste en pôle durant toute la séance et se la fait souffler dans les toutes dernières minutes. De retour sous l’auvent, il nous montre le demi-guidon droit qui bouge à cause d’une vis foirée. Pas très confortable pour attaquer l’esprit serein !
Les 600 se placent en pré-grille pour leurs essais qualificatifs.
C’est parti. Très vite, le speaker annonce Alex en 6ième position dans la même seconde que le 1er.
Il s’arrête aux stands un moment, puis repart. Je le vois achever son tour de lancement avec un freinage déterminé. Je me dis qu’il est en train d’essayer de claquer une pendule et prends une photo de lui …. en train de perdre l’avant ! La moto glisse jusqu’au bac à graviers. Alex la récupère rapidement, se penche vers elle et repart. A priori, pas de mal dans ce virage lent. Ouf !
Résultat final : il est 6ième en 1.47.441, Stoll, l’auteur de la pôle est en 1.46.489. De retour, Alex explique qu’il était dans un groupe et était gêné. Il avait malgré tout réalisé son 6ième temps en faisant deux dépassements ; il savait qu’il pouvait améliorer en ayant un tour clair. Pas de chance, ce n’est pas passé. Malgré tout, il n’a pas l’air trop déçu car il a une marge de progression. Le tout sera de ne pas se louper au départ car ça roule vite devant. Cyril est beaucoup moins satisfait. 13ième temps des essais, à deux secondes du 1er, voilà qui ne lui ressemble pas.
Pierre Sambardier rentre avec le sourire ; son objectif était de descendre sous les 1.50 et il y est parvenu.
La demi-finale de Thibaut débute.
Premier passage, il est 4ième ! Il a fait un bon départ, tout arrive !
Il passe en 3ième position au troisième tour avec Luc Bibollet aux fesses. Au cinquième tour, il est toujours 3ième et a pris un peu de champ sur son suivant. Il est à deux secondes du 2ième.
Au septième tour, le speaker annonce qu’il a tourné plus vite que le second ; j’espère une remontée. Mais la BMW le repasse.
Au tour suivant, il est menacé par Anthony Aliern. Heureusement, il parvient à reprendre du terrain et termine 4ième de sa manche.
Au retour, il raconte que le second rapport saute toujours et c’est pour cela qu’il n’a pu revenir sur la tête de course. La boîte est de nouveau démontée….
Les 400 vont se lancer pour 9 tours de course sur ce grand circuit de 4,400 kilomètres. Premier tour, Adrian est 3ième, collé aux deux Yamaha de tête. Tour suivant, ils arrivent à trois de front à pleine vitesse au freinage du lycée. Adrian s’impose, c’est chaud!
Troisième tour, il est au coude à coude avec le 2ième.
Quant au speaker, après avoir commenté avec beaucoup de détails la course des 1000, il devient subitement aphone avec des commentaires ponctuels. Pas assez prestigieuse, cette catégorie ? Pourtant, la bagarre en tête est intense.
Au quatrième tour, Adrian se fait passer au freinage et repasse à l’intérieur à l’entrée de la chicane.
Cinquième tour, les deux Yamaha prennent une légère avance mais Adrian est très fort au freinage et au passage de la chicane ce qui lui permet de les recoller.
Les trois tours suivants ne voient pas de changement, les trois pilotes sont très proches et le trou est largement fait avec le reste des concurrents.
Dernier tour, la KTM arrive un peu détachée au freinage. Une troisième place au final et un beau wheeling pour fêter ça !
Les 600 s’installent en pré-grille. Comme toujours quand c’est Alex qui est en course, j’ai le cœur qui prend quelques tours de plus.
Tour de formation. En les voyant passer, je me demande ce qui peut bien se passer dans la tête des pilotes à ce moment-là.
C’est le départ. De mon siège, je ne vois rien, j’entends juste les hurlements des moteurs qui s’emballent, j’imagine le passage de la première chicane où chacun veut faire sa place.
Premier passage, Alex est 7ième. Dommage, j’espérais un bon départ comme il a su nous en gratifier régulièrement cette saison.
Deuxième tour. Mageot perd l’avant au virage du Lycée devant nous.
Le leader du championnat risque de perdre gros. Alex est toujours 7ième et Cyril 13ième. Devant, ça commence à s’échapper. Contrairement au Mans, Alex n’est pas dans le bon paquet.
Les deux tours suivants, cela bagarre sec en tête avec Stoll, Quellet et Mansat. Alex est à la lutte avec Ganfornina.
Au sixième tour, ce dernier élargit un peu au virage du Lycée et Alex lui fait l’intérieur avant la chicane.
Huitième tour, Ganfornina est repassé devant.
Au neuvième tour, Alex est 5ième ! Il garde sa position au tour suivant.
Onzième tour. Billy Cornut est devant lui. Il n’est plus que 6ième .
Les tours suivants, je le vois revenir sur son adversaire dans cette dernière partie du circuit, mais ce n’est pas suffisant. Il termine 6ième . Cyril finit 15ième .
Je retrouve Alex qui récupère des efforts de la course sous l’auvent. Il a fait un bon départ mais a eu le tort de rester à l’intérieur et s’est laissé enfermer à la première chicane. Ensuite, il a été gêné par Billy Cornut impossible à passer au freinage, car toujours en travers. Au sixième tour, il y a eu une belle passe d’armes avec Ganfornina qui lui a fait un extérieur osé au Nurburgring, Alex lui rendit la pareille avec un intérieur à la dernière chicane.
Quant à Cyril, il ne semble pas dans une bonne dynamique. Lui si déterminé d’habitude semble douter, ce qui n’est pas son genre.
Pour la course des 500, je vais m’installer au bout de la ligne droite.
L’arrivée du paquet de pilotes à l’épingle d’Adélaïde vaut son pesant d’or. On se demande comment ça passe, mais ça passe ! Benjamin passe d’ailleurs de la 23ième position de départ à la 15ième ! Son frère gagne lui aussi 6 places dans ce premier tour, puis 4 places de mieux lors de la course qui sera écourtée par le drapeau rouge. Les deux frangins reviennent les yeux rieurs, racontant leurs faits de course. Heureux d’avoir pu tout donner dans la bagarre, heureux de courir pour le plaisir.
La soirée s’écoule joyeusement. Il y a du monde à la table. Pierre, le papa des Bretons, raconte comment, après avoir vu la Yamaha RDLC 350 dans la devanture d’un concessionnaire, il avait craqué pour cette moto et s’était inscrit illico presto à la coupe de la marque, Momo a plein d’anecdotes succulentes sur la coupe Ducati à laquelle il a participé.
Je discute avec Adrian Parassol qui est stagiaire à la revue Motos et Motards. Il parle un peu de ce métier d’essayeur, de l’équipe du journal soudée, des difficultés à sortir des essais formatés lors des présentations presse. Très calme et posé, on a du mal à imaginer que c’est la même personne qui multiplie les travers et autres roues arrière sur les photos du magazine.
Dimanche matin, le soleil brille de mille feux, la journée va être chaude.
Alex, qui s’était plaint hier d’un gros trou à l’accélération aux alentours des 6000 tours/minute, pose son ordinateur portable qu’il branche sur la moto afin d’ajuster les paramètres de l’injection.
Cela m’épate, cette possibilité d’intervenir en quelques clics sur le comportement du moteur.
J’ai encore le souvenir, dans les années 80 des pilotes qui, en fin de séance d’essai au Castellet coupaient le moteur en pleine charge dans la ligne droite. Les mécanos qui les attendaient sur le bord de la piste démontaient alors une bougie et, en fonction de son apparence, déterminaient le réglage de la carburation le plus approprié. Une autre époque !
Pour Thibaut, la course s’annonce compliquée. La boîte nécessite une solide intervention et il se contentera d’une démultiplication raccourcie de trois dents pour ne pas avoir à passer la première en course. Malgré cela, il reste zen, un modèle de calme face à toutes les contrariétés du week-end. Je n’en dirais pas autant du papa, au bord de l’apoplexie !
Midi. C’est l’heure de la catégorie 400 pour la deuxième course. Adrian va-t-il réussir à « manger » les Yamaha de tête ? Il effectue un bon départ et arrive en 3ième position au virage du Lycée. Mais, le drapeau rouge est sorti après la chute de Valentin Grimoux.
Nouveau départ. Adrian fait toute la course en 3ième position. De temps en temps, il arrive décroché mais remonte sur les deux premiers avec de beaux freinages au virage du Lycée.
Je m’attends à ce qu’il essaye quelque chose dans le dernier tour et je ne me trompe pas. Adrian tente de faire le freinage à Thuau. C’est limite, il se retrouve embarqué au-delà du vibreur à la sortie du virage ; Thuau tente de reprendre sa trajectoire en se tassant sur Tabaries qui s’est infiltré sur la droite, arrive sur la chicane qu’il coupe allégrement pendant que son adversaire la contourne ce qui permet à Adrian de se glisser sur sa droite car il a une meilleure trajectoire et de le passer sur la ligne d’arrivée avec 1 centième d’avance ! Quel final !
Peu après, je rejoins Adrian au banc de puissance car il a été décidé par la direction de course de faire un contrôle de sa moto. Il nous est conseillé de ne pas rester derrière la moto en pleine puissance sur le banc. Le contrôleur nous raconte alors que, dernièrement, une chaîne a sauté et a été violemment projetée en laissant une belle trace de son passage sur le toit d’une Ferrari imprudemment garée derrière !
J’ai l’insigne honneur de ramener la KTM au parc de vérification et j’en profite pour prendre une photo d’elle et de ses quatre concurrentes.
Malheureusement, c’est interdit, et je me fais gentiment remonter les bretelles. Je réussis heureusement à éviter la prison ( !) et peut poursuivre mon reportage.
Un beau week-end pour Adrian, avec ses deux podiums. Il faut dire qu’il ne laisse rien au hasard dans sa préparation, un vrai professionnel!
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Tout d'abord, pour protéger sa moto, il a troqué son antivol pour un modèle autrement plus performant (mais pas encore agréé par la Mutuelle des Motards).
Ensuite, il a trouvé un umbrella boy tout aussi efficace qu’une umbrella girl et qui le déconcentre moins avant le départ....
Enfin, il a compris comment économiser sa roue avant pendant toute la course afin de pouvoir tenter un freinage d’outre-tombe dans le dernier virage avant l’arrivée.
Et en plus il est très sympa!
C’est l’heure du repas de midi. Cyril semble un peu plus détendu. Hier, il se plaignait de vitesses qui sautaient. En soirée, il a vu qu’il lui manquait l’écrou du pignon de sortie de boîte ! Il espère que cela ira mieux aujourd’hui.
Clément Stoll vient nous rendre visite. Un gars tout simple, réservé, mais qui envoie du gros gaz depuis quelques courses. On le félicite pour la belle bagarre à trois dans la course d’hier, mais il semble l’avoir moins appréciée et aurait préféré se faire la belle comme au Mans. Je ressens chez lui une très forte détermination ; cela promet pour la course !
Les 500 sont maintenant en piste. On n’a pas le temps de s’ennuyer aujourd’hui.
Ludovic Rizza est 4ième dans le premier tour. Ce matin, je suis allé demander des nouvelles, notamment de ses blessures, mais je ne l’ai pas vu. Je ne sais donc pas si son classement moyen de la veille (6ième ) est le résultat de capacités physiques réduites.
Comme à leur habitude, les deux frangins Benjamin et Baptiste vont se débrouiller pour faire la course ensemble, de vrais jumeaux ces deux-là ! Benjamin est parti sur un bon rythme et Baptiste est monté progressivement en puissance et il finit par passer Benjamin à trois tours de la fin. Mais il perd deux places dans le dernier tour. Il nous explique que la moto a déjaugé dans la courbe d’Imola, l’essence commençant à manquer !
C’est au tour des 1000. Je suis inquiet pour Thibaut. Deux démontages de la boîte de vitesses dans le week-end, une moto pas au mieux de sa forme, une démultiplication changée qui risque d’être inadaptée au profil du circuit, cela fait beaucoup.
Premier tour, il passe en 7ième position et prend le meilleur sur Dos Santos au troisième tour. Au tour suivant, il recolle aux trois pilotes devant lui. Je me prends à espérer.
Au septième tour, Jonathan Goetschy double Thibaut dans la grande courbe après le virage du château d’eau mais Thibaut réplique aussitôt par un magnifique freinage au virage du Lycée. Et Goetschy a failli tenter l’intérieur avant la chicane qui suit !
Plus tard, il est 7ième derrière Nicolas Souchon. Il reste trois tours et il finit par le passer au 13ième tour, mais reperd une place dans le quatorzième !
A l’arrivée, Thibaut est étonnamment serein. Il me dit que la boîte n’en pouvait plus, que la seconde sautait toujours, et qu’il a essayé de compenser en s’aidant de l’embrayage. Cela ne fut pas suffisant et la fin de course fut délicate.
Compte tenu des circonstances, il s’estime heureux d’avoir réussi à adapter son pilotage et repart avec la satisfaction d’avoir tout donné.
17 heures. Je rejoins les pilotes 600 en pré-grille. La plupart sont allés se mettre à l’ombre tant la chaleur est intense. Je vois Alex discuter avec Adrien Ganfornina, puis avec Patrick Mageot.
Arrive Clément Stoll ; il va voir ses concurrents et donne une tape dans la main à chacun d'eux, comme pour dire : « bon courage pour la course, que le meilleur gagne ». J’aime ce comportement respectueux.
Tour de chauffe. Clément Stoll arrive comme une fusée au virage du Lycée. J’y vois comme une volonté de s’échapper dès le début de course, pour ne pas revivre la bagarre à trois de la première manche.
Effectivement, il est devant au premier tour, Mageot est 5ième, Alex 7ième .
Au deuxième tour, Stoll est déjà détaché. Alex est 7ième derrière Anthony Paul. Cyril est 10ième .
Au quatrième tour, Romain Mansat fait un tout droit devant nous, Alex passe en 6ième position. Stoll est impressionnant dans le rythme qu’il impose à la course. Il a déjà 4 secondes d’avance sur Quellet au 5ième tour !
Drapeau rouge au septième tour.
La course reprend pour 6 petits tours. J’espère une meilleure envolée d’Alex. 6ième au premier tour, 5ième au deuxième, cela semble bien parti.
Au troisième tour, Billy Cornut se loupe au freinage du virage du Lycée et Alex arrive à s’infiltrer devant lui de justesse.
Au tour suivant, il est 3ième !
Il maintient sa position au tour suivant.
Déception ! Il passe en 5ième position au dernier tour.
Je discute avec lui à son retour. En fait, il a perdu l’avant à Estoril et s’est fait reprendre par ses deux poursuivants.
Je me prépare à reprendre la route. Je suis légèrement déçu ; j’avais espoir qu’il remonte un peu sur le trio de tête lors de cette épreuve avant les deux dernières manches. Il a repris des points à Patrick Mageot, le leader, qui a perdu gros ce week-end, mais il lui en manque 32 pour être à son niveau, ce qui n’est pas rien. Mais comme le dit si justement Alex : « Tout peut arriver jusqu’à la dernière course ». C’est vrai.
Et quand je vois arriver Florian Pellegrin boitillant, avec des pansements, résultat de sa chute (bousculé par un pilote en bout de ligne droite), je relativise ma déception. Alex est resté sur ses roues, il pointe à la 4ième position au championnat (en consolidant sa place par rapport à Cyril Guignard) avec 160 points (à comparer aux 37 à la même époque l’an dernier !).
Avant le début de la saison, jamais je n’aurais imaginé une telle régularité et trois podiums.
18 H30. Il est temps de rentrer. Une météo idéale, une moto docile et confortable, un Christian motivé, cela donne une arrivée à 2H40 dans la nuit et un réveil un peu douloureux pour aller bosser.
Mais que le week-end fut bon !