[Road Racing] TT 2016

Superbe hommage de Hervé Gantner qui avais courru pour son team en 2012.





Hier, le jeune Luis Salom a perdu la vie sur circuit à Barcelone. Ce matin, c'est Cassius Clay dont on apprenait la mort. A un moment de la journée je me souviens avoir pensé "Finalement, peut-être que mes amis du TT seront épargnés". Non...

Ce soir tout allait bien, ma conférence sur le TT s'est bien passée, je suis rentré heureux. Heureux d'appartenir à ce monde de la course, heureux d'être entouré d'une famille extraordinaire.

Une fois à la maison j'ai lu la news, Paul Shoesmith était déclaré mort. Il a perdu la vie pendant les essais Superstock quelques heures seulement après avoir réalisé le meilleur tour de sa vie pendant la course Superbike.

Cela est-il plus triste que Salom, Ali, ou un petit enfant syrien? Non, probablement pas. Mais la mort semble avoir une fâcheuse tendance à appeler "les meilleurs". Déjà que ce monde ne marche pas droit, si en plus on enlève tous les bons, c'est la merde.

Shoey. Ce soir j'ai parlé de toi, car on ne parle pas de TT sans parler de Shoey, surtout quand on a roulé pour toi. Par où commencer Paul?

Notre contact avait été très simple. Un message sur Facebook avait suffi. Je cherchais un bon team et tu m'as accueilli sans réfléchir. Tout a été très simple entre nous. Pas de contrat, pas de chichi, juste une parole, par Facebook, entre gentlemen m'avais-tu dit. Deal. Aussi simple que ça. J'amenais un budget sans discuter, tu fournissais le team, As simple as that.

Tu étais aimé de tous, tu étais un grand frère, un ami, un père pour bien des gens dans le paddock. Tu as donné leurs chances a bien des pilotes dans le besoin, dont moi. Quand Simon Andrews a signé pour le TT Legends, il passait ses journées chez nous, sous ton auvent, car il y était arrivé grâce à toi et il le savait. Shoey c'était ça, tu connaissais tout le monde et tout le monde te connaissait. Qui d'autres aurait pu se vanter d'avoir eu James Witham et Carl Fogarty pour faire son ravitaillement au TT? Personne.

Ton humour anglais était tout le temps avec toi. Un jour je suis arrivé habillé en cycliste au camion en pensant que mon team manager serait content de voir que son pilote n'est pas un glandu et toi tu m'as simplement dit: Hervey, you look so gay like this!

Shoey, tu étais un des premiers à venir me voir à l'hôpital quand j'ai cassé ta moto et le premier truc que tu m'as dit a été:

"La moto n'a pas grand chose, je pense que tu devrais essayer de rouler encore."

Puis quand Simon s'est blessé à son tour, tu nous emmenais tôt le matin à la physio, comme un père emmène ses gosses au foot.

Quand tu nous sortais le soir à Douglas, la voiture était trop petite pour tout le monde, qui peut se vanter d'avoir amené Simon Andrews boire des bières en le transportant dans le coffre d'une voiture car il n'y avait plus de place? Juste toi.

Tu avais aimé notre fondue dans le paddock, et non Shoey, l'abricotine ne fait pas vraiment digérer comme je te l'avais dit, mais on avait bien rigolé ce soir-là aussi.

L'année où je roulais pour toi, un seul team manager s'était rendu avec son team entier au grand diner des 800 commissaires de piste, c'était encore toi. Tu nous avais bien dit que sans eux, nous n'étions rien. Nous étions, Dean Harrison, toi et moi sur la scène et toi tu faisais rire une salle entière en disant que tu avais engagé des jeunes mais qu'ils t'avaient botté le cul dès le premier tour alors que tu pensais leur apprendre plein de trucs. Ahah.

Shoey, quand nous étions à la physio avec Guy Martin, c'est bien toi qui faisait le show et même Guy était étonné de se faire voler la vedette. Shoey, tu étais un grand. Je me souviendrai toujours de ce moment, Guy à ma gauche, toi à droite, et tous nos physios qui peinaient à bosser tellement ils riaient.

Je t'ai toujours admiré, car tu courais au TT sans avoir jamais le temps de faire du physique pourtant, tu étais toujours là.

Shoey, je freine tard mais le seul pilote de la planète qui peut se targuer de m'avoir fait un freinage en slicks sous la pluie au North West 200, c'est encore toi.

Merde Shoey, pour moi tu étais immortel. Je ne sais pas ce que tes deux jeunes fils et tes deux autres enfants feront sans toi, mais j'espère un jour pouvoir leur dire à quel point tu étais un bon.

Janet était si anxieuse et à la fois si fière de toi, au moins maintenant il ne restera plus que la fierté de t'avoir connu.

Shoey, ce sont ce genre de nouvelles qui me font détester la course sur route autant qu'on peut l'aimer.

Shoey, à Macau tu as vu que tout n'allais pas bien, et tu es venu me parler, tu m'as donné des conseils. Cet hiver tu m'as dit que si je voulais revenir, j'étais toujours le bienvenu dans ton team.

Shoey moi je suis fier de mes quelques statues de bronzes du TT, toi tu en as 40.

Shoey une chose est sûre, ce soir je bois à ta santé et je sais que nous sommes beaucoup à te pleurer.

Je finirai par une chose que je ne t'ai pas dite assez souvent:

Merci Shoey, merci pour moi, pour Simon, pour Franck, pour Dean et pour tous ceux que tu as aidé. Merci pour ces moments, pour cette saison 2012, pour tout ce que tu m'as appris.

Le monde du roadracing a perdu un de ses emblèmes.

Vive Paul Shoesmith.

Bel hommage !!

byebye paul shoesmith, enjoy franck's company... rip

3 Juin 2015,4 Juin 2016....Tous deux sur BMW 1000SSR ,sous les memes couleurs,au meme endroit Sulby ou il n'y avait jamais eu d'accident mortel de pilote solo depuis la création du TT...
Les paddocks de road-races ne seront plus les memes sans la truculence de Paul....Triste TT.

Extrait du journal de Morgan GOVIGNON ( Optimark). Une pilote doté d'une plume exceptionnelle
Loin du cliché du pilote Road-Race tel que certains médias le relatent.
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Samedi, dernier jour d’essais, premier jour de course du Tourist Trophy. En 14 heures les yeux ouverts, j’ai l’impression d’en avoir plus vu que depuis un an.

Levé un peu plus tard que d’habitude, la journée commençait tranquillement, un peu somnambule au milieu de la pression montant autour de la course Superbike, première des huit de la semaine. J’ai laissé tout le monde tranquille, tentant de me faire oublier pour que Julien et Xavier, prêt à monter sur leurs 1000, ne voient pas le stress me gagner. Parce que je flippe pour eux. Alors on est parti, Céline, Lucie, et moi, les voir passer, du coté de Governor’s Bridge. C’est juste invivable. Les attendre, seconde après seconde, piqué dans l’herbe sans rien pouvoir faire d’autre que regarder l’heure tourner est un vrai supplice. Jusque là, nous avions pris part aux même séances d’essais, je n’avais donc que ma petite personne et mes trajectoires auxquelles penser… Là, je n’ai pas pu regarder jusqu’à la fin. On est rentré à pas pressant au paddock pour mieux s’approcher de la ligne d’arrivée, et être soulagé plus vite. Ju est rentré déçu, et fracassé physiquement. Le cou ruiné, il a forcé pour franchir la ligne d’arrivée, bouclant les 360 kilomètres de la course la plus difficile de sa vie. Xavier est tombé en panne du coté d’Union Mills, problème électrique. Mais à part leur déception immense, ils vont bien. De mon coté, j’ai commencé à chausser ma tête de con, et celle là, je sais très bien l’identifier. Je ne tiens plus en place, comme un lion en cage, marchant sans savoir pourquoi. Je suis agacé, nerveux, j’ai envie de rouler, mais je sais aussi que je n’ai pas le bon état d’esprit à cet instant même. Il faut que je me calme.

Le soleil du matin s’est caché derrière les nuages au moment du départ de la course side-car. J’arrive pas à me calmer. Je monte voir mes mécanos et leur dit que je ne suis pour l’instant pas en état de rouler, que je vais essayer, mais... Ils comprennent. Les sides partent puis reviennent, après un tour seulement. Un australien vient de se tuer après Rhencullen, beaucoup sont passés par l’accident… Les visages sont tendus, mais tous essayent de rester dans leur bulle pour repartir, d’ici une heure, sur cette même route. Pas de mots… Le ciel reste gris, l’ile au complet est en sommeil. Le temps s’arrête un instant, moteurs éteints, spectateurs aux aguets. Le silence. Puis un, deux, trois, et puis toute la meute, une meute de bassets hurlant reprennent soudain possession des lieux, crevant de leurs 4 cylindres la chape de plomb tombée sur l’ile.

Ma séance arrive juste après. J’ai refroidi ma tête, et me sens prêt à rejoindre Désirée. Par besoin de solitude, je me suis assis à un endroit quelconque, à coté d’une barrière, paisiblement chauffé par un soleil revenant. Et je les ai regardé passer, un par un. John Mac Guinness, Ian Hutchinson, Connor Cummins, tous mes héros à un mètre de moi. Et moi, j’avais oublié mon rôle d’acteur là dedans. J’étais juste ce petit gamin heureux de voir ses idoles passer prêt de lui, heureux de sentir les effluves de 130 mph, d’essence racing et de peinture de trottoir au bout de leurs sliders. J’ai souris comme un con, juste heureux d’être là, parmi eux…

Et puis, une fois tout le monde parti, j’ai passé la première et enquillé Bray Hill, tout seul, en souriant. Ma route. Mon île… J’ai essayé de réciter ma leçon, mais, sans trop comprendre pourquoi, je n’arrive à la sortir aussi bien et aussi vite depuis deux jours. J’ai toujours un plaisir fantastique, indescriptible sur la moto, mais j’essaie d’adopter un style de pilotage qui n’est pas à moi, je crois. On me dit que je suis trop agressif, qu’il faut que j’enroule, mais ça ne marche pas avec moi. Alors je me dis que Mickael Dunlop fait d’aussi beau chrono que Mc Guinness, et qu’après tout, si je suis un goret une fois selle, ben c’est pas de ma faute !

Fin du premier tour, je m’arrête pour revenir à nouveau en arrière au niveau des réglages, repars confiant et à l’attaque, arrive dans Glen Hellen sûr de mon premier partiel, et drapeau jaune. Puis drapeau rouge. Ça sent mauvais. Je pose la machine contre un mur du coté de Black Dub, et tape la causette avec les commissaires. Pas de spectateurs, juste des bois magnifiques que je n’avais jamais regardés avant, et des oiseaux insouciants qui peuvent à nouveau se faire entendre. Un marshal revient en sens inverse, ramenant dans sa roue l’ensemble des pilotes arrêtés depuis Sulby Bridge. Ça a dû être méchant, mais comme toujours, personne ne sait rien. Alors direction le paddock, j’en profite pour saluer tous les commissaires qui permettent à cette course d’exister. C’est peut-être puéril, un geste d’un top pilote leur aurait peut être plus réchauffé le cœur, mais on fait ce qu’on peut avec qui on est.

Le paddock a une sale gueule. On soupçonne, on demande à mi-mots, on espère que, mais on espère plus longtemps. Paul Shoesmith, 50 ans, s’en est allé. C’est pas la personne en elle-même qui me touche le plus profondément dans cette tragédie. Je ne le connaissais que par son nom, que par son team. Mais il me reste une image, une image vissée au fond du crâne. Celle de ce papa plus tout jeune qui courre après un mioche de même pas trois ans qui a décidé de se faire la malle sur son petit vélo dans une des descente du paddock. On s’était marré avec Céline, enceinte de 7 mois. C’était au Manx en 2014. Et putain, on lui dit quoi, à ce gamin, maintenant ?

J’ai pris une bière, et je me suis assis dans la ligne droite des stands. La route n’était pas rouverte, pas un homme, pas un bruit. Juste ces drapeaux caressés par le vent, et cette descente devant moi. Bray Hill. Comment risquer autant, comment dépenser autant de tout pour être ici ? Faudra que j y pense un jour, mais pas demain. Demain, je vais faire le Tourist Trophy.

Alors j’ai remballé mes songes et rejoint mon équipe, ma femme, ma fille, mon frère, pour respirer l’air de Douglas. Un restau, une promenade de nuit le long de la mer, et puis retour au camping. J’abandonne tout le monde pour rejoindre le noir, trouver une connexion internet et quelques photos, histoire de me remonter le moral. Il doit être une heure du matin. Et puis une voix. Celle de ma mère. Puis celle de mon père la rejoint. Imagine, tu es seul, en pleine nuit dans un paddock qui dort à 1500 bornes de chez toi, et tes parents apparaissent comme ça… Tu crois que j’hallucine ? Bien non, mes parents sont vraiment là, ils ont quitté leur Berry inondé pour rejoindre Douglas, voir leurs fils, parce qu’on est deux, parce qu’il n y a qu’eux pour faire ça… Alors, on a tiré mon frère du lit, on s’est jeté un whisky, et on leur à piqué un peu de leur bonheur, comme ça, au milieu de la nuit. Pour se rappeler pourquoi on était là, pour se rappeler l’immensité de la chose. Pour se rappeler qu’on est une smala, et que sans eux, je ne serais pas moi.

En savoir plus sur http://motoclubfleurdelys.e-monsite.com/pages/reportages/momo-au-tt-2016.html#comment#OPB64YXq6jR32k1k.99

Oui, il est bien Morgan, il a fait le TT, c'est bien, c'est un accomplissement, j'espère qu'il ne le refera plus ...
L'émission d'hier soir sur iTV4 sur la famille Dunlop était plus que poignante, bouleversante ... ces familles d'enfants guerriers décimées, et les veuves qui parlent des disparus ... pour ceux qui partent, c'est pas trop grave, ils savaient que ça pouvait arriver, le problème, c'est ceux qui restent ...

Morgan Govignon, qui a un très beau talent pour faire partager ses pensées, ses angoisses et ses joies aussi. Angoisse de participer à la course, comme angoisse d'une vie sans la course. Impossible compromis ...

Merci, Pat.

La course SBK de samedi pour ceux qui ne l'ont pas vu !

A l'arrivée,Mc Guinness plus marqué que les jeunots sur les BM ..." Il fait beau...Je suis sur le podium..Je suis satisfait"...
Un beau podium en tous cas,mais survolé par un Michael Dunlop intouchable ce jour la. Sa BM est aussi performante sinon plus que l'officielle . Et histoire d'en remettre une couche il déclare a l'arrivée qu'il en a sous le coude "Je pense que je peux faire le tour a 134,voire 135 mph de moyenne"...Euh,Michael...Savoure déjà celle-là,parce que par moments dans la transmission ITV4 ca fait peur.

C'est un dunlop... Mais qu'est-ce qu'il envoie, quand même!!!

600 Supersport,c'est parti!! On prend les memes et on recommence.. Au milieu du 1er Tour Hutchy et Michael sur Yam R6 devant les deux ZX6R de Dean Harrisson et James Hillier.

1er tour bouclé a presque 128mph...C'est sur que Hutchy a pas envie de faire second toute la semaine!
Mc Pint 6eme et Bruce 7eme ,les CBR 600 Honda pas dans le coup;

La R6 de Hutchy est passée devant la cellule de Sulby a 272,48 km/h. Ca marche un 600!

Le podium se dessine avec Hutchy,Michael et Harrisson mais pour la 4eme place rien n'est fait entre Hillier et Connor Cummins dans la meme seconde,cela a la fin du 3eme tour.

Le 4eme et dernier tour se termine.On va assister a une tres belle victoire de "Miracle Man". Curieux la course de Michael qui se prend d'entrée 10s dans le premier tour et qui ensuite fait jeu egal avec Hutchy. Saisi a froid par un premier tour dantesque de celui-ci.

Hutchy,Michael a 14s puis Dean Harrisson. Hillier précède de 0,7s Conor Cummins le régional de l'etape pour la 4eme place.

Qualifs Side-cars sur deux tours;C'est parti...."Moly"en tete pour l'instant,esperons qu'il va vaincer la poisse qui l'accable dans ce TT 2016. Estelle Leblond fait claquer le 6eme partiel a Glen Helen.. Elle fait briller haut les couleurs du pays d'Avignon! (Oui,Nyons,c'est pareil)

Estelle s'accroche..A Ramsey toujours 6eme!

Pierre\"PhilRead" a écrit:

Estelle s'accroche..A Ramsey toujours 6eme!

Tu n'attends pas assez que tous les concurrents soient passés, en fait elle est 7 à Glen Helen, 8 à Ballaugh Bridge, et de nouveau 7 à Ramsey. Vu les concurrents déjà passés, elle devrait finir 7 à Grandstand. Ce qui est toutefois remarquable

Moi je la vois 7eme au final du premier tour..Peu importe,Bravo Estelle.

Ici "Affleulou Racing Team..."!

Je ne retrouve plus le lien pour le "live timing".

Voilà: http://ttlive.iomtt.com/

Estelle a grandement amelioré son chrono au second tour . Elle doit etre 5eme en position.