[Oldies] 50cc de vitesse : Toute leur histoire ! (partie 2)

La renaissance d'un vieux cyclo sans pédales, ou, "encore une bécane sauvée de la poubelle"...

En 1966, si on voulait être compétitif dans les courses de "50" en France (la plupart de nous étant trop fauchés pour pouvoir courir dans des cylindrées supérieures), il fallait avoir un Derbi "compé-client" acheté chez Jacques Roca à Nevers.
Les Kreidler de série préparés par des amateurs arrivaient à tirer 9 CV, mais un Derbi "coursé" bien préparé en donnait jusqu'à 12, ce qui était presque au niveau des Kreidler officiels à 12 vitesses et plus que les Honda CR93 qui se négociaient à prix d'or. Le premier "kit" officiel de Kreidler était encore 2 ans dans le futur.
Le problème avec les moteurs Derbi était leur fragilité due à leurs pistons Borgo de mauvaise qualité d'aluminium et de la barrette séparant la lumière d'échappement qui, n'étant pas refroidie par une partie du cylindre en alu derrière cette barrette, se tortillait et causait des serrages incessants.
Pour y remédier, il fallait jouer de la carburation en la gardant assez riche et avec une addition d'un ou deux % d'huile dans le mélange. Le fait que la qualité de l'essence disponible à l'époque était mediocre n'aidait pas le problème.
Seuls, les Néerlandais avaient l'alternative des premiers efforts d'Henk van Veen sur les Kreidler qu’il préparait pour les compétitions, mais en France on ne savait même pas qu'il existait.
Un autre problème du Derbi "compé client" était qu'il utilisait une partie-cycle datant de 1961, avec un cadre de tourisme assez lourd, un réservoir en tole d'acier qui pesait son poids et une fourche un peu "légère" qui se tortillait quand on utilisait le double frein avant avec assez d’énergie. Les petits amortisseurs Telesco n'étaient aussi qu'une paire de ressorts autour d’une tige de ferraille coulissant dans de la graisse...

Pour ameliorer nos chances de succés,  j'ai pris la décision de construire deux petites motos de course un peu plus sophistiquées pour mon ami Bernard Cognet et moi-même, avec l'aide de Roland Zerchot et son père.
Après avoir dressé les plans du cadre, nous avons été en Italie pour acheter des fourches Ceriani de 30 mm, des amortisseurs Ceriani et des freins à disque Campagnolo mécaniques, ce qui s'est révélé être une erreur. Nous avons ensuite construit les deux motos et elles etaient bien belles et trés bien finies, mais une fois terminées, il n'y avait plus de sous pour les faire courir, donc elles n'ont que peu roulé, mais se révélèrent être un net progrès en tenue de route et stabilité, comparée à la moto 100% Espagnole.
Elles etaient originales avec deux freins a disque et un bras oscillant en aluminium (une premiere...)
Leur nom etait "Whitebird" car c'etait le nom de la compagnie de l'un de mes deux sponsors (un Americain habitant en France et qui s'était pris d'amitié pour moi et sera mon sponsor pour emigrer aux USA), qui avait en partie financé leur construction puisque je n'avais pas un radis pour entreprendre une construction couteuse.  

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En 1969, Bernard Cognet se dirigea sur la course automobile et je me dirigeais sur l'idée de rejoindre Zerchot en Californie, une décision qui s'est revelée très bénéfique pour moi. En fin 1969, j'ai donc vendu les deux motos, plus my 125 Yamaha AS1 spéciale préparée pour la course. Elle semble aujourd'hui a avoir completement disparu.

Des années passent et on se retrouve en 2013,  soit 44 ans plus tard, quand un ami Français me fait signe que l'une des deux motos, maintenant dans la collection des montres BRM de Bernard Richard, va être mise aux enchères dans une vente Osenat à Fontainebleau. De loin, j'envoie une offre acceptée par le commissaire-priseur, et grace à la generosité de mon ami Bernard Deleuze, la moto est récupérée et m'est expédiée aux USA.

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Là, je découvre que les bricoleurs sans génie existent toujours, car pratiquement tout sur la moto avait été trafiqué, abimé, mal réparé et elle avait besoin d'une restauration intensive pour recouvrir sa forme originelle.
Pour commencer, le moteur Derbi avait disparu et avait eté remplacé par un Kreidler RS kité, mais même ce moteur etait en très mauvais état et les "bonnes pièces" s'étaient faites la valise. En 2014, je commence à rechercher un moteur Derbi en Espagne mais bien sur, il n'y a que les vieux 3 vitesses datant du début des ans 1960 avec les "bons" carters, ou les 4 vitesses des ans 1970 avec des carters différents. J'achete donc deux moteurs bien usés, mais à un prix dérisoire, les récupère durant une visite à Valencia, et envoie le tout chez moi, en meme temps qu'un pot d'echappement replique fourni par mon ami Esteban Fullana.

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Heureusement, mes amis Bernard Deleuze et Cedric Foliot, en plus de deux amis en Espagne, m'ont fourni les pieces manquantes pour que le moteur soit un vrai 5 vitesses a transmission primaire à taille droite. Je l'ai equipé d'un cylindre italien Zeta en aluminium à 3 transferts, une copie du cylindre Derbi "Carreras Cliente" de l'époque mais modernisé sans la chemise fonte, l'alésage recouvert de Nikasil. J'ai fait des modifications dans le moteur pour améliorer certaines lacunes mécaniques, dont les roulements d'arbre de boite, et les jeux latéraux.
J'ai recuperé un carbu Dellorto-Bilbao Espagnol de 22 mm comme d'origine, et j'ai aussi acquis un 24 mm en italie. Ensuite, dû a des millions de mes activités, le projet s'est endormi.

Rien ne se passe avant septembre 2019 quand enfin, j'ai du temps de libre et peux commencer la restauration.
Mon atelier a tout ce qu’il faut : un tour, une fraiseuse, du matériel pour souder et braser, plus tout l’outillage standard nécessaire à fabriquer pratiquement n’importe quoi. Toutefois ces machines sont anciennes et non numériques, il faut prendre son temps et tout est fait a la main, « the old fashioned way ».
Avec l’aide de deux de mes amis, un gars de Nouvelle-Zélande expert dans la tôlerie et la soudure de l’alu en dehors d'ingestion de gallons de bière, et l’autre, un expert en un peu tout, nous avons fait renaitre ce petit cyclomoteur de compétition, avec quelques améliorations minimes, les corrections des erreurs que j’avais moi-même commises en 1967, manquant de l’expérience que j’ai acquise depuis. Voici donc un compte rendu de notre travail, achevé en fin mars 2020.

Le cadre avait été coupé et ses tubes inférieurs « renversés » pour installer le moteur Kreidler. Mais la personne qui avait fait le travail avait tordu le cadre, et l’axe de bras oscillant était de travers, et pour compenser, il avait limé l’ajustement de chaine et ressoudé un bout de ferraille pour boucher le trou ! Comment peut-on être aussi c** !!!. Comme la tension de chaine se faisait a l'axe du bras avec des rondelles excentriques en inox, il devenait impossible de faire un ajustement propre du coté droit!

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J’ai donc fabriqué un "marbre", en acier, un banc pour tout remettre à l’équerre, et nous avons dû travailler dur pour faire cette réparation dûe a la boucherie d’un incapable.  Heureusement, ce banc nous a, depuis, servi a remettre deux autres cadres à l’équerre.

Coté gauche, intact:

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Coté droit, pendant la reparation...

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Apres cette mauvaise plaisanterie, les choses ont évolué rapidement.

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La plupart de  la belle visserie en inox avait été remplacée par de la cochonnerie, nous avons mis de la visserie neuve partout. La fourche a été complètement reconditionnée, les triangles qui avaient été attaqués au marteau ont été fraisés pour enlever les marques de cette sauvagerie; les guidons en alu étaient trop endommagés et ont été remplacés par de nouveaux tubes, de nouvelles pedales en aluminium, montées sur roulements à aiguilles ont été fabriquées, et le bras oscillant en aluminium construit en 3 morceaux assemblés avec visserie Allen, a été nettoyé, poli a la machine; et les attaches d’amortisseurs ont été remplacées car celles d’origine avaient des criques.

Le bras oscillant était très corrodé, mais un polissage à la machine (la même utilisée pour les carters moteurs) lui a redonné une bonne mine.

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Comme les petits amortisseurs Ceriani sont difficiles à trouver, j’ai utilisé des Betor modifiés, avec une rotule pour un bon alignement.
Il a fallu refaire les attaches moteur, et j’ai ajouté une amélioration, le montage du carter à sa partie avant, donc le moteur n’est plus attaché par sa culasse. Le moteur est monté sur silentblocs.

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Notre ami Jean Francois Verdier de « Verdier Poly Motos » a refait une selle et un carénage comme à l’origine, et nous avons fabriqué un réservoir en alu neuf, car celui d’origine qui avait survécu chez Verdier, était en trop mauvais etat.

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Le "kit" apres finition des pièces (polissage, peinture, nickelage...) avant l'assemblage final:

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Ces petites bécanes n’avaient jamais eu un compte-tours (bien trop cher pour nos moyens à l’époque...) mais j’en ai ajouté un.

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La pédale de commande de boite est placée à gauche avec un renvoi dont l'axe passe par l'articulation du bras oscillant.

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Le renvoi a une came qui est connectée à un levier sur le moteur:

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Et voici la petite moto toute pimpante:

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Cedric Foliot qui a étudié l’historique des « Cinquantes » en France depuis au moins 1959, m’a trouvé quelques-uns des anciens propriétaires qui ont couru avec ces deux motos, l’une avec le moteur Kreidler (celui que j’ai récuperé, qui était celui de Bernard Cognet) et l’autre, qui a disparu pour de bon, avec un moteur Guazzoni. Leurs photos font partie de l'histoire de cette petite moto qui a de grandes chances de survivre pour quelques décennies de plus.

Si l'un de vous possède une paire de cet autocollant ci-dessous, je suis preneur car je n'arrive pas à les trouver et ils étaient sur la moto à cause d'un accord avec mon sponsor de l'époque qui vendait les pneus XAS. J'ai eu un jeu de pneus neufs pour ma bagnole, donc cela valait le coup!  :)

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les fabricants de stickers savent faire si on leur fournit une image propre de ce que l'on veut.

sinon, il y a ça qui s'en rapproche:

https://en.todocoleccion.net/collectable-stickers/1975-pegatina-michelin-sponsor-rally-catalunya-1975~x98663615#sobre_el_lote

Merci Philippe pour ce super compte-rendu !

Beaucoup de travail pour redonner vie à ce splendide petit cinquante !

A+

Jacques

Oooh, Lespinay is back in town! Chouette ! Bon, main'nant, je vais lire.

(Rhâââ, la genèse du Whitebird, 'xcellent…)

Superbe récit !!

Que c' est beau la passion quand ça se réalise .

effectivement, bravo et merci, philippe

Bravo T54
une question Dominique Bréjat qui est sur la photo avec le Derbi
était le préparateur ou il à couru avec ???

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Je travaillait avec lui et Guy Bertrand Chez Migot "Racing Motor Cycle" en 1971,
Bonne journée
CM

Pépé,
Dominique et moi sommes amis et sur la photo, il ne faisait que le maintenir, mais juste cela. Il m'aidait a l'époque et j'étais pour un temps, son passager sur son side fabriqué par Rudi Kurth.
Nous avons été en contact il y a quelques années, je l'ai aidé a acheter des pieces pour son side Yamaha.
Son fils est en contact avec moi sur Facebook.

Bonjour,
Super récit que j'ai dévoré
Total respect pour cette totale restauration et félicitations pour ce magnifique travail

Mais in fine, Philippe (T54),

combien y eut-il de départ en course du Whitebird (Cognet ou toi), et où et quand ? Il y en a eu en 1967 ou seulement en 1968 ?

Quand tu gagnes le Critérium à Montlhéry, en juin 1967, tu es sur le Derbi ou déjà le Whitebird ?

Et que s'est-il passé aux Trophées du CF (Montlhéry, 31 mars 1968) pour que M-R t'y donne absent « pour des raisons parallèles et mystérieuses » ?

Et pourquoi ce retard à l'arrivée du GP d'Allemagne (20-21 avril 1968) qui te fait manquer, avec Bernard, les essais et donc la course ?

Et Bourg-en-Bresse, hein, c'est quoi cette histoire de limaille dans l’œil ?

Et à Trélivan le 28 juiillet, Derbi ou Whitebird, hein, hein ?

Tu vas parler, dis ?

Didier,
Je n'ai rien a cacher... :)

En Juin 1967, c'etait avec le Derbi a cadre ex-usine de 1962 et un moteur "client" qui avait été retravaillé par ma pomme, apres avoir cassé aux 4 courses precédentes. Il y avait deux alésages différents dans la chemise! Du travail mal fait a l'usine.
Son assemblage etait aussi tres mal fait, a coups de marteau il nous semblait. J'ai fait refaire le vilo avec roulement Allemand, et mis un piston a la cote superieure (usé mais en bon etat) que Roca m'avait donné, avec un seul segment. Apres il allait bien.

Pour ce qui est du reste, aucune idée au sujet du commentaire "de raisons paralleles et mysterieuses" (???).

Au GP d'Allemagne, on s'est fait prendre par la neige en route vers le circuit, accident avec notre bagnole, et nous sommes arrivés trop tard.

A Bourg, premiere sortie pour les deux Whitebird (meme pas encore peints...) le réservoir en alu sur l'une des deux machines fuyait, je me suis demerdé pour aller trouver un soudeur en ville pour réparer, mais en limant un excés sur la réparation (pour que cela passe dans le cadre), je me suis pris une paille d'alu dans l'oeil et c'était incroyablement douloureux. Je suis revenu au circuit juste a temps pour le départ, mais impossible de voir car mon autre oeil se fermait, donc abandon immédiat. Il a fallu que j'aille a l'hosto du coin en urgence et ils ont reussi a l'enlever aprés un bon moment d'exploration. Pas une bonne journée...

A Trélivan, un Derbi a cadre ex-usine de 1964 avec un moteur client. J'etais en 2eme place derriere Delamarre et en le piquant au freinage dans le dernier tour, les deux tubes superieurs du cadre ont cassé, et je me suis pris une pelle, ce qui fait que je suis passé au géneral pour les 2 manches, de 1er a 3eme. On l'a ressoudé apres, mais les tubes en acier Espagnol sous Franco, attention!

Je pense que j'ai fait 4 courses avec le Whitebird, Bernard Cognet, 3.
Mais il n'y avait plus de sous, donc on a tout arreté.

Maintenant, c'est une belle décoration nostalgique. Mais il ne roulera probablement plus jamais, et je ne passe meme plus dessus, il est trop petit!

Bravo, quelle belle restauration !

T54 a écrit:

(…) Mais il n'y avait plus de sous, donc on a tout arreté.

Faulte d'argent, c'est doleur non pareille…

Merci beaucoup, Philippe !

Bravo pour cette reconstruction, et merci pour le reportage qui va avec.
Pour les stickers Michelin, j'ai ici un petit atelier qui refabrique n'importe quoi à partir de photos, si tu ne trouves pas ça en Californie (ce qui me parait étonnant quand je vois tout ce que tu sais faire et trouver)

Un seul mot un seul: superbe!
Le numéro 3 en photo prend autant d'angle que Marquez et sa Honda ...impressionnant!

Superbe reportage et quel travail de fait dessus...

C'est joli cette renaissance, qu'il ne roule plus jamais c'est dommage.

On le fera craquer quand meme quand il y aura une course historique sur un circuit local... :)

A la suite du récit de la magnifique restauration de son Derbi par Philippe De Lespinay, retour sur le Derbi avec lequel j'ai couru entre 1968 et 1970.

En juillet 1967, j'ai acheté (3200 F) un très beau Derbi à Philippe De Lespinay qui me l'a décrit ainsi : « ce Derbi que je t'avais vendu était en fait un ancien "usine" de 1962, que Roca avait récupéré sans son moteur 7 vitesses dérivé du moteur de série "Antorcha" a 3 vitesses (!) et modifié par Francisco "Paco" Tombas, le génie derrière le succès des Derbi en Grand Prix. Il y en a eu probablement 5 ou 6 de fabriqués en 1962 pour Ramon Torras, Josep Busquets et les quelques pilotes aidés par l'usine de Mollet cette année là. Ce type de cadre a aussi pour 1963, reçu de nouveaux moteurs non plus dérivés de la série a 8 vitesses et refroidissement a air, puis liquide, avant de passer en 1964 a un double berceau classique ou le moteur n‘était plus suspendu. […] Roca avait donc vendu cette partie cycle de 1962 complète a mon ami Claude Vigreux, qui voulait mettre un moteur compé-client dedans (comme je l'ai fait) et participer au championnat de France. Mais il a obtenu grâce a Leconte, un Kreidler usine à 12 vitesses et m'a vendu la machine. Je l'ai modifiée en ajoutant quelques tubes de renfort au cadre ici et là et faisant faire un réservoir en alu a Roland Zerchot car celui en plastique fuyait. Il s'est retrouvé sur... un Peripoli Giulietta ! La selle avait été aussi changée pour une de 1964. Le carénage avait été obtenu de Tombas quand je l'avais visité à Mollet. »

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FICHE TECHNIQUE :

Cadre usine N° X14330 avec moteur suspendu, carénage usine en 3 parties, réservoir 6L en aluminium, double frein avant Derbi avec palonnier ; Fourche Ceriani (installée après coup), amortisseurs AR Ceriani ; pneus Dunlop Racing

Moteur : cylindre aluminium chemisé fonte, 9 CH à 12000 t/mn, boîte 5 vitesses, allumage par volant magnétique, carburateur de 24 ; Compte tours électronique Krober.
Vitesse de pointe : 135 Km/h à 12000 t/mn sur le 6,3 Km aux coupes Eugène Mauve à Montlhéry le 20 avril 1969

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DES COURSES ET DES CASSES :

Critérium de Vitesse Montlhéry, 11 mai 1969 : Deneux part en tête suivi de Le Toumelin, Moreau, moi, Roca et Dubois ; mais au 2ième tour, je casse : arrêt devant les tribunes... Dans la semaine qui suit, je démonte le moteur : soie de vilebrequin cassée !... En vue du GP de France, je change de vilebrequin et remonte ; je mets le lest imposé (+ un extincteur).

GP de France sur le circuit Bugatti au Mans – 16 mai 1969, essais du vendredi sous la pluie ; le Derbi ratatouille 2 tours ; je change de bougie, repars et serre..
Le soir, je couche à l’hôtel Le Lion d’Or à Connerré ; je change le piston du Derbi (c’est le dernier).
Essais du samedi 17 mai 1969 : 2 tours en ratatouillant et nouveau serrage… Je décide de ne pas réparer le Derbi… Heureusement, je cours aussi avec l’Aermacchi en 125 et ferai 11ième du GP le dimanche.
À Pont-de-Pany le WE suivant : démontage du moteur du Derbi ; le serrage n’a pas fait trop de mal ; l’avance était déréglée de 5 mm !
Explication : l’emplacement de la clavette sur le vilebrequin monté avant le GP était différent par rapport au vilebrequin précédent : le positionnement du volant magnétique, et donc l’avance à l’allumage, n’était pas correct. Rien de standard chez Derbi, il faut tout vérifier quand on change une pièce
Conclusion : il faut un minimum de connaissances mécaniques pour courir avec un Derbi !

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Mais il m’est arrivé de terminer des courses… Circuit international de Bourg-en-Bresse, 2 et 3 mai 1970. Je réalise le deuxième temps aux essais du samedi.
Le dimanche, après la présentation, départ des 50 à 14h 30 après avoir attendu Dubois. Bon départ, je suis 3ième dans la côte derrière Dubois et Villa que je passe au freinage ; à la sortie de La Forêt, je suis 1ier ! Mais Dubois me passe à l’accélération ; je suis 2ième aux Bouleaux et à l’Orphelinat ; Villa me saute dans la ligne droite.
Je reste avec eux 2 tours, puis me fais larguer un peu en vitesse de pointe et un peu en grandes courbes ; au bout de 6 tours, j’ai 100m de retard ; je décide de tout faire pour finir, les tours sont longs ; un peu déconcentré, je vais moins vite et Le Toumelin revient.
J’accélère et l’écart grandit, puis il diminue en fin de course, Le Toumelin arrivant à 8/10 derrière moi. Je suis 3ième ! 1ier Dubois, 2ième Villa, 3ième Audry, 4ième Le Toumelin. Je monte sur le podium.
Il y a un an que je n’avais pas terminé de course en 50 !

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Je l'ai revendu en septembre 1970 à Gérard Binoche : début de l'aventure ABF.

Merci beaucoup, ABF. (Je trouve ça vraiment très bien, cette espèce de race-log qu'on peut lire en direct comme ici.)

J'ai deux questions :

— est-ce vous qu'on voit classé 14ème (au cumul des deux manches) sur Aermacchi en 250 au GP de Pau 1967 ?

— ce Derbi acheté en juillet 1967, l'avez-vous employé en 1968 ? Et si oui, est-ce donc vous-et-lui classé(s) 9ème à la course de côte de Limonest - Mont Verdun le 15 septembre 1968 ?

DidierF a écrit:

Merci beaucoup, ABF. (Je trouve ça vraiment très bien, cette espèce de race-log qu'on peut lire en direct comme ici.)

J'ai deux questions :

— est-ce vous qu'on voit classé 14ème (au cumul des deux manches) sur Aermacchi en 250 au GP de Pau 1967 ?

— ce Derbi acheté en juillet 1967, l'avez-vous employé en 1968 ? Et si oui, est-ce donc vous-et-lui classé(s) 9ème à la course de côte de Limonest - Mont Verdun le 15 septembre 1968 ?

Oui aux 2 questions ; pour Pau, mon frère Jean-Luc m'avait prêté son Aermacchi Ala Doro. C'était ma première course inter sur un circuit en ville très exigeant. Je n'avait pas fait une grande course.

Et j'ai effectivement fait 9ième à Limonest : il pleuvait, le Derbi était réglé trop riche et je n'avançais pas.

Merci beaucoup !

Il reste des bouquins sur ABF ? J'ai raté l'épisode pré-commande / commmande.

Bonjour Pierre ,

Que de souvenirs lorsque je passais vous voir à Pont-de-Pany , j'étais en Flandria concorde à  

l'époque ,ça  faisait rêver de compétition , l'Ala D'oro de Jean Luc, ton Aletta et puis le Derbi , un

truc dont je me souviens ,c'était un badge rond métallique d'une pub de fermeture éclair marqué

---Incoinçable---que tu avais mis au dessus du tube de direction du Derbi.........