AMA Zone insolite

1979 : - Les succès que j'ai réussi à obtenir en 1978 m'ont permis de mettre à niveau mon "petit nid". J'ai pu obtenir une coque de camping-car pour mon camion (qui remplace la bâche sur la photo à Bridgehampton de 1978). De plus, une petite remorque utilitaire signifiait que (pour la première fois depuis le début de la course sur route en 1975) je n'avais pas à partager mon espace de couchage avec ma moto, mes outils, mes pièces et mon essence !



Daytona 1979 : Essais AMA Professional Expert Superbike sur ma Suzuki GS 1000. Je roulais avec une clavicule cassée à la suite d'un accident de TZ 250 (serrage  moteur) à Willow Springs, en Californie, une semaine plus tôt seulement!


Daytona pits - extrait de "Guerin Sportivo" (numéro d'avril 1979) - ce magazine est une version italienne de "Sports Illustrated". (Ils ont publié une histoire de plusieurs pages et en couleur sur ma course, mais ils étaient un peu légers avec les "faits" !)




AMA Pro National Expert Superbike race - Loudon, NH - Carter Alsop (#11) - GS 1000

Carter continue de susciter la controverse quant à son exposition médiatique, qui en irrite beaucoup dans le paddock AMA.

Cultivée, elle est à l'aise dans les interviews radios, TV, ce qui contribue à donner une bonne image du sport moto aux USA.
Cet article de la revue de l'AMA prend son parti contre les contradicteurs.

NdR : Ceux issus du milieu Rednecks sont loin d'avoir la culture générale de cette femme,  d'un niveau d'études bien supérieur


Même soutien à Carter de la rédaction de Cycle World



Les critiques, Carter n'en a cure, continue de répondre aux sollicitations des médias, et trouve désormais dans les course de Side Car une atmosphère plus détendue, et une nouvelle activité à pratiquer!



SEARS POINT, CA - équipe de side-car Wayne Lougee (pilote) et Carter Alsop (acrobate) en route pour gagner la course internationale de side-car FIM à Sears Point, CA (sans carénage avant !)







LAGUNA SECA, CA - équipe de side-car (rig # 2) Wayne Lougee (pilote) avec Carter Alsop (acrobate) juste après avoir remporté la pole position pour la course internationale de side-car FIM à Laguna Seca, CA. (A noter l'absence de carénage avant)


Carter, un peu trop secouée (corkscrew!), couverte de bleus,  avait dû déclarer forfait pour la finale de Laguna Seca , et demander à Ken Harrold de la remplacer dans le panier

Debbie Selden ? ce nom vous parle ?  Non ? Alors retournez au tout début de ce topic  

http://www.pit-lane.biz/t9359-ama-zone-insolite

Pour ceux qui s’en souvienne, j’avais étayée l’hypothèse qu’elle ferait partie du trio de jeunes femmes inscrites à la course de Daytona de mars 1972. Détentrices des premières licences AMA accordées aux femmes en 1972, après un âpre combat judiciaire.

Les deux autres pilotes féminines citées étaient Lola Wilson et Jinny Durfee , qui voyait sa machine refoulée au contrôle technique pour des freins non conforme.

Info que j'avais gardée sous le coude jusqu’à ce portrait, Jinny Durfee n’était autre que Virginia –diminutif Gina- Durfee, 22 ans alors, qui gardera un souvenir amer du refus au contrôle technique.

En fait de non-conformité du système de freinage de sa 125, c’était plus une décision déguisée, liée au sexisme du commissaire dira t’elle plus tard. Au cours de sa carrière elle aura bien d’autres occasions d’être victime de raillerie teintée de sexisme, le paddock AMA regorgeant encore pas mal de pilotes machos et jaloux de voir l’attrait des sponsors pour Gina Durfee, et Carter Alsop, bien que classées derrière eux.

Gina Durfee, son nom de jeune fille, se fera un nom dans le milieu de la course moto après avoir épousé Tom Bovaird. Gina Bovaird, ça y est les boomers ? vous vous rappelez ? Oui, la femme au départ en catégorie 500 du GP de France 1982, du calamiteux et controversé GP de Nogaro. Depuis on n’a plus jamais vu de femme sur la grille d’un GP500 ou MotoGP.

Gina Durfee – Bovaird

Née le 29 mai 1949 à Boston, sur la côte Est, elle a découvert la conduite d’un deux roues plutôt tardivement, la vingtaine passée, en 1970. Lorsqu’elle suivait des études au département beaux arts- peinture de la Rhode Island School of Design à Providence, R. I.
Bien que ses parents lui aient interdit de sortir avec quelqu'un qui avait une moto, les camarades de classe de Gina - qui appartenaient au club de moto de l'université – l’ont détourné de son intérêt pour l'équitation.  Bientôt membre du club de moto de l'école, c'est là qu'elle rencontrait des personnes impliquées dans la course de club sur route.
Sa première moto est une placide Honda CB 160.



Elle prend goût aux compétitions amateurs, se passionne pour la vitesse. Ses progrès en pilotage rendirent vite la Honda inadaptée. Au bout de 2 mois elle est remplacée par une 125 Morini Corsaro.
Gina s’intéresse aussi à la mécanique et prend des cours de mécanique.

On constate que Gina Durfee a quelques similitudes dans son parcours avec Carter Alsop (cf portrait précédent), originaire côte Est, début tardif, études universitaire beaux art, équitation, intérêt pour la mécanique… et une taille similaire ! 5 pieds 6 pouces (environ 1,70 m).

Après l'université, Gina déménageait à Boston, où elle travaillait pour le magasin de motos Boston Cycles.


Elle y fait l’acquisition d’une véritable moto de compétition, à moteur 2 temps, une Yamaha TA 125.



NdR : John Jacobson, le boss de Boston Cycles, Honda City et Boston Vespa, était une figure majeure du milieu de la compétion moto de la côte Est. Très impliqué dans l’organisation AAMRR et la gestion du circuit de Bryar Park, Loudon. Gina rejoignit son team,  comportant entre autres Frank Camilleri, Rusty Bradley, Richard Schlachter, Ron Pierce, Cliff Carr, Jimmy Ellis. Et un génie barbu de la mécanique, Kevin Cameron, qui deviendra ensuite l’éminent rédacteur technique de Cycle Magazine, Cycle World (ask Kevin !). Sachant que son principal ouvrage (2 tomes) est titré Top Dead Center (point mort haut) et que son auteur s’est toujours attaché à vulgariser les techniques motos à son lectorat un peu comme Guido Bettiol aux lecteurs de Moto coin coin, on pourrait presque qualifier Kevin Cameron de prof O.Morhot américain.

Un bouquin bien intéressant de Kevin Cameron:

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Adco a écrit:

Un bouquin bien intéressant de Kevin Cameron:

oui, on avait cité plusieurs de ses ouvrages dans le topic dédié aux livres sur la course moto

En juin 1971, Gina (Virginia) était engagée sur sa Morini Corsaro pour une course AAMRR à Summit Point Raceway, Virginie-Occidentale.

C’est lors de cette compétition qu’elle aurait rencontré pour la première fois Tom Bovaird, engagé en 250, qui préparait un doctorat en études orientales à l'Université de Pennsylvanie (NdR : à retenir, vous verrez que cela lui servira un beau jour) .



Feuille de classement de l’épreuve de Danville, Virginie, en septembre 1971 (abandon ou chute, DNF = Did Not Finish)


Feuille de classement de l’épreuve de Bridgehampton, 17 octobre 1971. Son premier podium? Who knows?


Tom Bovaird était passionné par la mise au point de ses machines. Voyant ses talents en la matière reconnus par ses pairs, il décidait d'ouvrir un magasin de tuning de motos appelé TMB Racing. Tom se focalisera de plus en plus sur la mécanique, lâchant progressivement le guidon.

Yam préparées chez TMB Racing dans le paddock AAMRR  à Danville, Virginie, en septembre 1973



Gina et Tom se retrouvèrent parfois en compétition en classe 125 - 200, et à force de se fréquenter …  



NdR : On se souvient que Carter Alsop avait eu une romance avec Richard Chambers dans les conditions similaires un peu plus tard, ce même Rich’ – en combi fournie par Patty Perron- que croisait Gina depuis son arrivée dans les paddocks AAMRR . It’s a small world !

Tom Bovaird - en haut - sur sa Yam 125 auto sponsorisée par TMB Racing. Au premier plan Robert- Bob- Fairbairn aux couleurs du team Boston Cycles



En 1972, fort de ses bons résultats, Gina obtenait une des premières licence féminine AMA Road Race et s’inscrivait à Daytona.
On connaît déjà l’épisode de son éviction qui lui resta en travers. La preuve en est qu’elle le mentionne dans l’interview qui figure dans le programme de … Daytona 1979 !!. A noter qu’il y a une coquille, il faut lire 1972 au lieu de 1971, sachant qu’en 1971 il était tout simplement impossible d’obtenir une licence féminine AMA Road Race, c’était même mentionné dans ledit programme!



Vues du paddock de Danvillle, Virginie, championnat AAMRR, septembre 1972



On note la présence d’une autre femme, Kathy Teague, au côté de Gina. Nous l’avions déjà citée dans les portraits de Patty Perron et Carter Alsop.
Pas trouvé de photo à ce jour  

NdR : Kathy Teague était étudiante dans la même université que Gina,  Rhode Island school of design. Elle aussi trouva l'âme sœur dans le paddock AAMRR, son boyfriend-pilote Craig Morris. Après sa carrière de pilote amateur, elle restera encore dans les paddocks comme représentante commerciale pour la côte Est US des carburateurs Lectron.



Gina avait le numéro #52 attribué pour la saison 1973 du championnat AAMRR



Paddock de Danville, Virginie, course AAMRR en avril 1973.



Le carénage semble provenir d’une Bultaco TSS ? Freinage à 3 disques.

@ T54 Philippe;  any comments ?

Feuille de classement de l’épreuve AAMRR de Danville, Virginie, en novembre 1973


Pause

"@ T54 Philippe; any comments ?"

J'etais en Californie, la East Coast, Boston, c'etait bien loin en 1973... par contre sur la West Coast, je commencais a ecumer les courses pour 125cc "Grand Prix" avec my Yamaha TA125 toute neuve, et toutes les jeunes femmes courant dans nos clubs etaient bienvenues et admirees pour leur courage, tenacite et bein sur, beaute feminine (c'est nous les mecs qui ressembent a des crapeaux!)

Depuis, je suis devenu ami avec Frank Camillieri qui a son age deja avance, continue a courir avec son fils dans les evenements pour motos anciennes, et qui a une histoire lui aussi "longue comme cela"!
Pour ce qui est de la discrimination contre les nenettes par quelques abrutis mysogynes, les choses n'ont guere change de nos jours, malheureusement...
Maintenant cela se fait a coup de fraude, avec de fausses "femmes" dans les sports physiques...
Quelle tristesse et connerie!

Ma 125 Yamaha en 1973 a OCIR (Orange County Raceway en Californie):
Elle m'a gagne le championnat CMC en 1974.

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T54 a écrit:

"@ T54 Philippe;  any comments ?"

Depuis, je suis devenu ami avec Frank Camillieri qui a son age deja avance, continue a courir avec son fils dans les evenements pour motos anciennes, et qui a une histoire lui aussi "longue comme cela"

une bonne idée de portrait, indeed, thanks T54
Les 125 à 3 disques en 1973 c'était pas courant, non ?

Sur les 125, non, pas tres courant surtout a l'arriere. En 1974 par contre il commencais a y en avoir plein y compris les miens:

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Ce jeu avec fourche Ceriani s'est retrouve sur ma Yamaha speciale qui a fait le "blitz" des TA125 en 1976 sur la cote Ouest...

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Disques en alu brut, avec pinces Honda de serie, et comme je suis en train de la remettre ensemble, apres un nettoyage des disques je suis sidere de voir qu'il n'y a pas une marque dessus! Je n'ai pas du freiner assez fort!  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

L'essai de la TA 125 modèle 1973 par Cycle World. (NdR Il s'agit de la machine de Bob Fairbairn, photo postée plus haut au côté de Tom Bovaird)

Il fallait débourser la somme de 1.647 dollars US à l'époque pour l'acquisition d'une TA 125, avec pièces (pistons, segments, pneus..) pour une saison. (environ 10.500 $ US de 2023- inflation corrigée- et à peine plus en Euros)

https://magazine.cycleworld.com/article/1974/3/1/yamaha-ta-125-road-racer

Je ne sais pas ou Cycle World a eu leur info, mais en Juillet 1973, la TA125 etait disponible directement de chez Yamaha International a Buena Park, California, pour $999.00, avec carenage inclus.  

C'est ce que j'avais paye pour la mienne.
Il y a aussi des erreurs grossieres dans l'article: par exemple la direction des rapports: ce n'etait pas la premiere en haut et les autree en bas, mais le contraire.
Les pneus Yokohama d'origine etaient tres mauvais, a changer immediatement pour des Dunlop K81, ce que la plupart des clients ont fait.
L'auteur aussi raconte que l'embrayage en bain d'huile colle a haute vitesse et ne se desengage pas facilement, je n'ai jamais eu le moindre probleme avec le mien et d'autres moteurs TA que je preparais pour une demi douzaine de mes amis. etc.

En fait les US $ 1.647 c'est la somme dépensée pour la saison par Bob, je me suis fait avoir par le titre, damned.
Le prix de la TA 125 (+ chère côte Est because transport?) oscillait entre $ 1.200 et 1.500, sans carénage (sinon il fallait ajouter $105) selon le bon vouloir du concessionnaire, qui pouvait la vendre à prix coûtant si le client avait un palmarès ( Bob travaillant chez Boston Cycles, il a dû bénéficier du prix plancher, Gina aussi, très probablement), là on devait avoisiner les $ 1.000. CW mentionne bien que les pneus jap' étaient à virer pour des Dunlop, à $40 

If a rider is good enough, or the dealer anxious enough, you might get the bike at cost. If not, most dealers charge from $1200 to $1500 for the bike, without a fairing. The fairing is $105, dealer cost. Japanese racing tires are fondly referred to as rim protectors. They will have to be replaced for any serious racing, with Dunlops; dealer cost is about $40 there.

Continuez !

Merci, Michel  

Y manquerait pas un p’tit quelque chose dans le frein arrière ? Ou un frein mécanique avec un câble et un levier….
Je vois qu’il y avait une 200 Honda d’engagée, je suppose sur base CL175 , pas de photo par hasard ?
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C'est bien un étrier mécanique, le câble attaque une rampe hélico pousse plaquette, l'ensemble de la mâchoire est articulée( ici presque verticalement) pour appliquer les 2 plaquettes sur le disque ( étrier flottant, peut être Campagnolo, voir MV600, Mondial Monneret 50.....) Le bon vieux temps des tests de nouveautés, des merdouilles à l'époque, mais qui plantent sérieusement sur les mini bikes et autres quads pour jeunots.
Dan

Adco a écrit:

Je vois qu’il y avait une 200 Honda d’engagée, je suppose sur base CL175 , pas de photo par hasard ?

Richard - Dick- Price était l'un des derniers mohicans acharnés au 4T dans la catégorie 125-200.
Je le vois déjà cité en 1970 sur 175 Honda. Sûrement la même machine en 1973, qui apparaît en 200 ou 175 selon les feuilles. Rappelons-nous que tout cela était tapé à la mimine !
Je n’ai pas trouvé de photo de la machine, mais voici le pilote.

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plutôt qu'une CL je verrais une CB sur circuit. La brochure de la CB 175 K4 1970

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Paddock AAMRR , Danville , Virginie , avec une CB au fond à gauche

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pas possible de distinguer la cylindrée sur le cache,  CB 175? 250?

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Il me semble  que le photographe avait trouvé un autre sujet d’intérêt que le twin Honda, on va pas s’en plaindre!  

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un autre mohican en catégorie 250, Tony Angelucci. Au vu de son patronyme on comprend pourquoi il ne roulait pas en japonaise mais préférait une italienne ( Ducati 250 ) Ma!

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"Y manquerait pas un p’tit quelque chose dans le frein arrière ? "

Adco, c'est une pince mecanique Campagnolo. En 1966, j'avais monte la meme sur mon 50cc "Whitebird" a moteur Derbi:

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Dukasuz a écrit:

pas possible de distinguer la cylindrée sur le cache,  CB 175? 250?

Je dirais 250, les cloches chromées des carbus à dépression, et le réservoir un peu gros pour une 125...

J’avais suggéré CL, la version scrambler de la CB à la mécanique identique car j’avais cru comprendre que c’était surtout ce modèle qui s’était vendu aux USA.
Cette machine, antérieure à la 250/350 a beaucoup évolué esthétiquement pour se rapprocher de sa grande sœur.

Non, celle du parc a les pots en bas...

Forte d’une bonne saison 1973 , Gina est de nouveau inscrite aux courses AMA Amateur 125 à Daytona. Mais dans le dernier tour de la course, elle chutait, relevée avec une commotion cérébrale et une fracture de la clavicule. Ebranlée, elle allait faire une croix sur les saisons 1974 et 1975 pour récupérer de ses blessures. Elle consacra ce temps pour se recentrer sur sa vie professionnelle, se donnant du temps pour réfléchir à son avenir.
À la fin de la saison 1976, elle était de retour sur une nouvelle Yamaha 125.

Entretemps elle avait épousée Tom. Conséquence pour Gina, elle apparaîtrait désormais dans les classements sous son nom de femme mariée Bovaird, au revoir Durfee.

Elle s'est bien classée à la fois dans les championnats AAMRR et WERA Expert. 2e en catégorie Expert lors d'une manche à Bridgehampton, Long Island et 4e Expert à Summit Point, Virginie-Occidentale.

Comme je suis revenu bredouille de mes recherches de photos pour ces années '74 '76 '77, on s’autorise avant 1978 un aparté avec ces clichés du parc de la course AAMRR Danville, Virginie, 2 septembre 1974.

Les bécanes du team Boston Cycles. La TA 125 de Bob Fairbairn # 5 au côté des TZ 250 et  TZ750A de Jim – Jimmy- Evans , jeune gars de 19 ans en T shirt bleu, la clope au bec.

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Kevin Cameron et Bob Fairbairn, assis sur la TZ de Jim, numéro #27 AMA. Boston Cycles fera carton plein en Virginie avec les victoires de Bob et Jim dans leurs catégories respectives.

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Kevin Cameron pouvait être satisfait de son boulot. On le voit avec un T Shirt siglé Yvon Duhamel datant de l’année précédente où il était le mécanicien de Cliff Carr dans le team Kawasaki US. Cliff Carr avait eu l’opportunité de signer chez Suzuki pour 1974 et avait dû se séparer de Kevin la mort dans l’âme. Moment dur à avaler pour Kevin qui préparait ses Kawas depuis 1971, mais ils restèrent très liés et bons amis.

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Jim Evans avait fait une saison Junior éblouissante en 1972 avec la Yamaha de son mentor californien Mel Dinesen. En 1973 Mel eut la joie de voir son jeune protégé rejoindre Jarno Saarinen et Kel Carruthers dans le Winners Circle, un gamin de 18 ans troisième des 200 miles Daytona derrière les pilotes officiels Yamaha!

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Toutefois Jim se retrouvait sans guidon pour 1974. Mel lui avait dit qu’il le trouvait trop jeune pour lui confier le guidon de la nouvelle et bestiale 4 cylindres TZ750A Yamaha. Et qu’il ne voulait pas lui faire prendre trop de risque. Il lui préféra Steve Mc Laughlin. La chance voulut que pendant un congrès des concessionnaires Yamaha US à Cincinnati, Ohio. John Jacobson- boss de Boston Cycles- à la recherche d’un pilote, se vit recommander Jim pour la nouvelle 750 à venir.  
Veinards ces concessionnaires ricains, pendant qu'en France Moto Journal avait dû essuyer les foudres de Yamaha pour avoir osé profiter du règlement de Daytona en récupérant la Yam du vainqueur (Ago!). Pensant l'offrir au regretté Gilles Husson après souscription des lecteurs. Le fameux épisode du claim.

Aux Etats Unis les TZ750 pullulaient dans les courses de clubs.

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Jim, qui avait entretemps prévu de s’engager dans l’armée -convaincu par un de ses potes de l'y rejoindre-  partait dare dare vers la côte Est . Et s’était retrouvé engagé à nouveau à Daytona. Les quelques jours d’essai ne suffirent pas à préparer la machine fraîchement reçue, cependant Jim fera bonne figure en course avant de devoir abandonner.
Kevin Cameron avait fabriqué un échappement 2 fois 2 en 1 pour la TZ après avoir constaté le défaut des 4 pots d’origine, que les vibrations détruisaient allègement. On ne distingue pas les pots de la 750 TZ démontée en Virginie.

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Après une période d’adaptation somme toute compréhensible, Jim Evans réussira à finir sur le podium à Talladega, puis à la richement dotée course d’Ontario. NdR : cette course de club en Virginie servait probablement à la préparation d’Ontario le mois suivant.

La 3ème place d’Ontario lui ouvrit la porte chez Kawasaki, qui lui offrirent un contrat de 2 ans pour remplacer Gary Nixon, parti chez Suzuki. Lors de cette course d’Ontario, Kevin raconte que son ami Cliff, que sa Suzuki venait de lâcher, lui disait dans le paddock ; You might have a word with your rider. He’s riding like there’s no tomorrow. Tu devrais dire un mot à ton pilote. Il roule comme si demain n’existait pas.

La réflexion de Cliff était en quelque sorte prémonitoire. La saison 1975 fut la dernière pour Jim, après deux gros crashs, à Daytona puis aux essais du MJ 200 au Paul Ricard. Il ne réussira pas à s’en remettre et devra abandonner la compétition moto. La chance avait tournée,  mais il en eut plus que son infortuné compatriote homonyme Pat Evans.

1977 . Encouragée par ses résultats, Gina va postuler à l’AMA pour l’obtention d’une licence PRO Road Race pour la saison 1977. Rejoignant dans la démarche Wendy Epstein et Carter Alsop, toutes devenues pilotes professionnelles AMA en classe Novice GP250 sur Yamaha TZ250.

Contrairement à Wendy Epstein et Carter Alsop pour lesquelles on a pu voir voir (portraits précédents) que le passage d’un gros 4 temps à une 250 2 temps s’était avéré un parcours semé d’embûches. L’expérience cumulée des saisons passées en 125 2 temps par Gina lui permettait une adaptation plus rapide. En outre, elle est assistée dans la tâche du réglage et de la mise au point de la 250 par son époux Tom. Grâce à leur expérience commune elle était assurée d’avoir une machine quelquefois parmi les plus véloces du plateau.  Un avantage certain sur ses consœurs Wendy et Carter, permettait à Gina de mieux se concentrer sur son pilotage aux essais et en course. Gina avait une approche méthodique de la compétition, elle était bien consciente de ses lacunes bien très déterminée à s’améliorer pour viser le haut de la feuille du classement.  Sa stratégie est simple, elle se fixe l’objectif de se voir un jour dans le « winner circle » de la catégorie. Elle y est arrivée en AAMRRR, en WERA alors pourquoi pas en AMA ?


La Yamaha a laissé place à la Honda MT R en 125.
NdR : sa machine sera rachetée par Roger Lyles, qui déclarait l’avoir conservée. Proprio d’une école de pilotage, il vient d’annoncer qu’il prend sa retraite en 2023  (à 64 ans ?? Aïe aïe,  pas sur la tête !  )  https://www.motorcyclexcitement.com/



Elle sait que la marche est haute mais compte sur son opiniâtreté et son acharnement à pouvoir améliorer ses temps.

Le travail paie, le 1er octobre 1978 elle entre dans le winner circle AMA de l’épreuve à Nelson Ledges, Ohio.



Pour la saison 1979 elle arrivait à décrocher un sponsor extra sportif, Hawaiian Tropic. Une grosse entreprise de crème solaire localisée en Floride, à Ormond Beach. Localité voisine de … Daytona Beach !
Pour les équipementiers moto, le contrat avec Castre , un fabricant local de gants et bottes moto vient remplacer le sigle de l’entreprise familiale TMB. Le Bell est remplacée par Shoei.




Daytona, mars 1979, course des 76 miles AMA Novice. Gina joue le jeu de la pub pour la presse grand public, dans un accoutrement plus vouée à la plage de Daytona que sur l’anneau. Au côté de Tom, elle a l’air bien moins à l’aise que Carter Alsop dans ce domaine. Pour elle le résultat de la course importe plus que sa propre apparence. Il y a une guégerre entre les trois filles licenciées AMA Pro. Si Wendy se contrefiche de l’intérêt des médias et se focalise sur la course, Carter et Gina ont bien compris l’intérêt que leur genre offrait aux médias et sponsors et sont plus avenantes et réceptives aux sollicitations des médias.



Extrait d’une interview à Cycle News :
Lorsque j'ai obtenu ma licence novice et que j'ai commencé à faire des courses professionnelles, j'ai toujours voulu être sur un pied d'égalité. Je n'ai jamais rien fait pour générer de la publicité. Je ne suis jamais allée voir un sponsor potentiel et lui ai dit 'Hé, écoutez, j'ai été la première femme à faire ceci, la première femme à faire cela.' J'étais strictement sur un pied d'égalité. (et toc pour Carter)

Cycle News : Et voici venir cette autre femme...

Vous voulez dire Carter Alsop ? J'avais peur qu'on se lance là-dedans. Oui. Carter Alsop. Son niveau en course c’est que dalle. Sur la plupart des pistes, elle est genre 20, 30 secondes par tour plus lente que moi. Elle attire les sponsors, elle gagne de l'argent, pour elle tout se passe bien. C’est frustrant, lorsque je suis en train de rouler pour les essais et que je retourne aux stands, et je la vois en train de donner une interview. Des trucs comme ça m'ont vraiment gonflé.
D'une certaine manière, elle avait raison, car cela aide la course. Ça m'aide. Cela va faire avancer ma carrière et cela va aider la course en général. Une femme pilote obtient une publicité plus générale. On retrouve les potins de la course relatées dans Cycle News et Cycle World, mais elles n’intéressent pas les magazines grand public, la presse populaire. Beaucoup de gens qui lisent Cycle World iront aux courses et sont des connaisseurs  de la compétition moto. Mais toutes les personnes qui lisent les publications grand public n’ont aucune idée des courses moto sur circuit. J'ai réalisé qu'il était important de faire de la publicité, et depuis je suis apparue dans des magazines « people ».
C'est mignon et agréable de parrainer une femme pilote, au moins pour la première semaine environ. Ensuite, elle doit aller vite, au moins être compétitive, faire son chemin. C'est là que je diffère d'une coureuse qui a vraiment fait de la publicité et qui a fait des promesses qu'elle n'a pas pu tenir. Suivre 201 secondes derrière le paquet n'est pas suffisant. (et vlan Carter )
C'est important d'avoir une femme dans la course, mais le simple fait qu'elle prenne la piste ne veut rien dire. Vous devez être compétitive.
Pour beaucoup de gens, il semble que je reçois beaucoup de parrainages et que cela m’arrive sur un plateau. Une chose que j'aimerais dire à beaucoup de coureurs, c'est que je passe cinq jours par semaine au téléphone, à chercher des sponsors. Ma facture de téléphone est de 700 $ à 800 $ par mois. Je dépense environ 200 $ par mois en communiqués de presse et en retapant des biographies,  les envoyer à des journaux, des magazines. Cela peut paraître facile. Il est vrai que j’ai obtenu des parrainages, et que c'est en grande partie parce que je suis une femme pilote. Mais c'est en grande partie aussi parce que je fais savoir aux gens que je suis là et que je peux leur donner une valeur promotionnelle pour leur argent. Vous devez les approcher d'une manière très professionnelle.

17 juin 1979 , Loudon, Bryar Park Motorsports , course des 250 Novice. Gina finissait dans le top ten après avoir fait 6e dans sa manche de qualification.
Il y avait une autre femme concurrente en finale, Norma Bonelli.



CYCLE NEWS : Une pilote digne d’être mentionnée était Gina Bovaird, l'une des trois femmes inscrites. Mme Bovaird a montré à beaucoup d'hommes, 59 pour être exact, qu'elle pouvait mettre du gaz. Rayonnante après la course, Mme Bovaird commentait sa première sortie pour le sponsor Hawaiian Tropic : "J'ai eu quelques problèmes au départ parce que la moto est neuve et pas encore rodée comme l'ancienne. Une fois que le trafic s'est arrangé, j'ai commencé à remonter." Mme Bovaird s'est extraite du peloton d'environ 40e au départ à 21e à l'arrivée.




CYCLE WORLD : Gina a gagné des courses de club. Pas des courses juniors, pas des courses novices, mais des courses GP de niveau WERA Expert, pilotant à la fois une Honda MT125R et une Yamaha TZ250.En passant à la classe AMA Novice avec son TZ250, Gina avait la vitesse capturée au radar  la plus élevée des Novice à Daytona 1979, 141,6 mph (228 kmh). À Sears Point plus tard cette année-là, elle a mené sa course de qualification pendant deux tours et a terminé cinquième, mais est tombée en finale.

Super!
Ce n'est pas une "TZ125" mais une "TA125". La TZ n'apparait qu'en 1979.

T54 a écrit:

Super!
Ce n'est pas une "TZ125" mais une "TA125". La TZ n'apparait qu'en 1979.

of course, édité, thanks