[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les six premiers jours de tests de la présaison 2013 sont déjà derrière nous et comme chaque année, ils ont livré leur lot d’enseignements.
Chez VDS, le premier et probablement le plus attendu par Michael Bartholemy, n’était autre que la révélation ou plutôt, la confirmation du talent de Livio Loi, le nouveau venu en Moto3.
Nous avons donc commencé notre interview par le passage en revue des premiers pas en Championnat du Monde de ce jeune homme de 15 ans qui a épaté bon nombre d’observateurs.
Ensuite, nous nous sommes également intéressés au Moto2 et notamment à l’état de forme de Scott Redding mais aussi des autres forces en présence.
Si les excellentes performances de Pol Espargaro n’ont pas manqué de sauter aux yeux du team manager, ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas apprécié celles tout aussi convaincantes de son protégé, Scott Redding.
Retour sur une présaison que VDS veut minutieuse.
« GPi : Michael Bartholemy, Livio Loi a montré à Valence, mais aussi à Jerez, des choses intéressantes, quel bilan tirez-vous de son arrivée sur la scène mondiale ?
Avec Livio, un jour ou l’autre, il faudra certainement que j’arrête de dire que je suis impressionné mais c’est un jeune pilote qui a vraiment du potentiel. Il ne faut pas oublier qu’il y a un an d’ici, il n’avait pas encore roulé sur une vraie moto.
Quand on n’est pas sur place, c’est difficile d’avoir une vision claire de ce qui se passe sur la piste parce que par exemple, lorsqu’il pleut, les conditions changent et certains profitent d’une piste plus sèche alors que d’autres sont au stand. Tout ça pour dire que la hiérarchie qui se dégage de ces journées où sévissent des conditions très particulières n’est pas toujours significative. Sur piste humide, Livio Loi est dans le top six ou sept et parfois même trois ou quatre.
Mais le même constat peut également être tiré de ses essais à Valence. Il n’a eu qu’une seule véritable journée au guidon de sa machine. Les deux premières, nous avons roulé avec la moto comme elle nous est arrivée de chez Kalex alors que pour la dernière séance, nous avons monté notre fourche et nous avons repris les changements que nous avions apportés avec lui la saison dernière, lors de la dernière manche du championnat d’Espagne.
Au terme de cette dernière journée, il clôturait neuvième de la huitième séance, ce qui est remarquable.
GPi : le bilan est donc plus que positif…
Evidemment, il doit encore progresser. Par exemple, lorsqu’il est dans une séance commune avec le Moto2, ça le fait encore un peu flipper. Il pense toujours qu’il va se faire percuter, il ne comprend pas encore que les pilotes qui arrivent derrière font attention à lui.
Pour progresser, c’est vraiment très bien d’avoir pu passer les dix jours ensemble et pas seulement ceux où il est sur la moto. Ça nous permet de voir ce qu’il fait, quand il va courir, comment il se nourrit…Pour donner mon sentiment général après ces six jours de tests, je peux dire que je suis content de lui.
GPi : Lorsque nous nous étions rencontrés avant votre départ pour ces essais, vous nous aviez dit qu’il allait devoir apprendre à travailler sur le setting de sa moto. Il apprend vite ?
Jusqu’à présent, lorsqu’il a demandé un changement où lorsque nous en avons opéré un, il a pu ressentir la différence et surtout, de session en session et de changement en changement, il a toujours été plus rapide ce qui signifie que nous sommes sur la bonne voie.
Ce qui a de bien pour nous en tant que team, c’est qu’alors que certains pilotes qui roulent depuis plusieurs années sont arrivés à un plafond, pour lui, c’est tout l’inverse. Sa marge de progression est énorme. Il lui reste des milliers de choses à apprendre et malgré tout, il est déjà impressionnant.
GPi : Sur quoi doit-il encore progresser ?
On procède step by step et parfois, ce ne sont que des petits détails qu’il doit améliorer. Par exemple, à Jerez, le premier jour, je lui ai demandé [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]si son casque ne le gênait pas parce qu’il avait vraiment une drôle d’allure. Il m’a répondu qu’effectivement il ne voyait pas bien ! Je lui ai alors demandé pourquoi il ne disait rien car il suffisait de modifier l’intérieur du casque et que des gens de chez Shark étaient-là pour ça.
Un autre exemple, lorsqu’il a chuté le dernier jour, il était quatrième à une seconde et huit dixièmes de Binder et au moment où il commet l’erreur dans le deuxième virage, il était en train de revenir comme un avion sur le Sud-Africain. Après la chute je lui ai dit qu’on n’allait pas chercher une seconde et huit dixièmes dans un virage !
C’est un peu comme pour son équipement dans le garage, je lui ai dit qu’il devait avoir une paire de slider, trois casques, deux paires de gants…
Tout ça doit devenir méthodique. Valentino Rossi a 34 ans et toujours maintenant, quand il sort, il se met devant son repose pied et se remet le cuir en place en sortant de la pitlane. S’il le fait encore aujourd’hui, c’est parce qu’il l’a toujours fait. Plus tu es méthodique, plus tu peux te concentrer.
Si tu sais te concentrer pour un tour rapide, tu peux être en pole et si tu peux te concentrer pendant toute une course, tu peux gagner des Grands Prix. Il n’y a pas de secret, la concentration c’est la base de la réussite.
Tout ça, ce sont de petites choses que nous avons pour mission de lui apprendre tout au long de cette saison mais à côté de ces détails et je me répète, il dispose d’une grande marge de progression. Et puis, pour nous, c’est un véritable plaisir de le voir progresser de jour en jour.
GPi : L’ambiance dans le garage doit être au beau fixe alors ?
Il y a une excellente ambiance dans le team, je suis très content des gens que j’ai choisis. C’est un peu comme une famille pour lui. A l’heure actuelle, tout est positif de ce point de vue.
GPi : Passons au Moto2, quel bilan tires-tu des performances de ton pilote de pointe, Scott Redding ?[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Honnêtement, Scott est là. Cette année ci et tant que maintenant, il y a Espargaro et lui.
Tout au long de ces essais, nous avons testé énormément de choses en provenance de chez Kalex alors que l’Espagnol n’a rien essayé et ça je le sais parce qu’il est aussi sur une Kalex.
Il réalise cinq tours rapides, rentre au garage, attend un peu et puis ressort pour attaquer de nouveau. Il veut être premier.
Ce n’est que lors des deux dernières heures sur le sec, à Jerez, que nous avons décidé de ne plus mener ces tests et Scott a terminé à trois dixièmes d’Espargaro.
Pour moi, en début d’année, il y aura Redding et Espargaro et puis d’autres qui seront là mais peut-être plus ponctuellement comme Terol, qui est toujours rapide en Espagne ou Simon, mais je ne crois pas qu’il y aura d’autres outsiders. Mais attention, je me répète, en début de saison.
GPi : En ce qui concerne Simon et Nakagami on sait tout de même qu’il y a une tradition chez Italtrans de monter des moteurs puissants lors des tests hivernaux. Quel a été l’approche de VDS vis-à-vis du poids des pilotes et des moteurs ?
Personnellement, je ne peux parler que pour Marc VDS et ce que je peux dire, c’est que nos trois pilotes ont roulé avec le bon poids (+8 kilos pour Kallio et +12 pour Loi) et avec un ancien moteur de chez Geo Technology pour le Moto2. Notre but est de préparer la saison, pas que nos pilotes soient rapides maintenant et à la ramasse au Qatar.
C’est vrai que chez Italtrans, la saison dernière déjà, Corti était toujours devant lors des tests mais il n’a pas été exceptionnel pendant la saison.
Sur le papier c’est beau d’être devant mais en réalité, à quoi est-ce que ça sert si c’est pour être derrière pendant la saison.
La réalité aujourd’hui, après six jours de tests à armes égales, c’est qu’Espargaro est deux à trois dixièmes plus rapide que nous et que Scott est lui-même trois ou quatre dixièmes plus rapide que le suivant.
GPi : il a beaucoup plu à Jerez, avantage ou inconvénient ?
La saison dernière, nous avons perdu la troisième place au championnat à cause des deux ou trois Grands Prix où nous avons dû rouler sous la pluie. Ici, à Jerez, dans ces conditions, nous avons toujours été deuxièmes ou troisièmes et le tout avec derrière nous, des garçons comme Zarco, Simeon ou Cardus qui sont très rapides sur l’eau.
Je pense donc que Scott a bien progressé à ce niveau-là et c’est quelque chose qui compte vu le nombre de séances qui se disputent sur piste humide.
Je pense donc que plutôt que de parler d’un avantage ou d’un inconvénient, avoir deux jours de tests sous la pluie était avant tout une opportunité. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi l’équipe d’Espargaro n’a pas roulé le dernier jour. Ils ont replié le matériel et ils sont partis alors que lui aussi, la saison dernière, il galérait dans ces conditions difficiles ».
Nous retrouverons les pilotes VDS lors du troisième et dernier test officiel de la présaison, du 19 au 21 mars à Jerez.
Rappelons également que Livio Loi disputera les essais du FSBK au Mans et qu’il participera également à la manche qui s’y disputera dans le cadre de ce championnat, les 30 et 31 mars prochains.
Stay tuned !
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