Une réflexion en passant, soumise à votre critique :
Les championnats et pilotes au fil de l'histoire sont dominés par les états... dominants politiquement et industriellement, avec les inflexions liées aux évènements et leurs avatars.
Si la France a eut une large place au début du XXème siècle, c'est l'empire britannique sur lequel le soleil ne se couchait jamais, première nation industrielle, qui a dominé notre discipline jusqu'à son déclin après le 2ème conflit mondial, illustré par la mort de son industrie. Les pilotes du Commonwealth formaient la majorité des plateaux et les courses sur son sol focalisaient l'intérêt par leur qualité, intensité, constituant longtemps la meilleure école.
Les habitudes culturelles et leur inertie ne se perdent pas, mais l'influence de ce pôle n'est plus du tout le même aujourd'hui, les pilotes britanniques ayant un long moment quasiment disparus des GP.
- Les autres creusets industriels historiques étaient l'Italie, l'Allemagne ayant une situation particulière avec la défaite du IIIème Reich, malgré son influence industrielle. Remise en selle, sa revanche ne sera que technique avec NSU et son rapide tour de manège écrasant la concurrence, sans influence sur le reste.
- Les vrais changements de polarités apparaissent d'abord avec la suprématie du nouvel empire dominant étasunien, tiré bien plus par son marché que par sa production antique. Les caractéristiques très particulières de son championnat nous donnerons des pilotes habitués à la glisse (avec le dirt track) mais pas à la pluie à leur arrivée.
L'état des championnats actuels en régression témoignent aussi de la situation générale locale.
- Le Japon dominant industriellement depuis 4 décennies n'a jamais dominé autre chose, ses pilotes investissant massivement les GP (période Ueda) pour disparaitre désormais. L'âge des pilotes au Japon est édifiant.
- Enfin le pôle dominant actuel : l'Espagne.
Basée sur le socle d'une industrie mineure derrière les grands européens sous la période franquiste mais bien vivante dans ses pratiques, y compris sportives, elle a bénéficié de l'explosion du casino spéculatif de l'après Franco et de l'argent qui a coulé à flot. La fête, qui ne pouvait avoir d'autre issue que celle dont nous sommes spectateurs est finie. Ne reste qu'à attendre la date de fin de partie. L'Espagne a capitalisé sur 3 décennies des savoirs faire et pratiques bien ancrés qui perdurent tant que des financements arrivent encore. Jusqu'à quand ? On voit déjà de nombreux signes dans tous les domaines (Bankia, désaffection du public, faillites, etc...).
La période de domination espagnole coïncide aussi (et surtout) avec le changement de paradigme qui transfère le pouvoir aux gens de spectacle avec le poids des droits télé.
C'est là que se situe notre sujet, élément de mutation au sein d'un déclin.
Il me semble vain de vouloir substituer artificiellement un système CEV bien rodé, même avec le péril de ses sources (excessives)
de financement, tout comme remettre en cause les championnats US de cross. Car la question est générale des catégories plaquées, hors de toute réalité, sur les formules GP (championnats nationaux calamiteux en Moto3, désirs virtuels de Moto2 irréalisables, etc).
En attendant la suite des évènements économiques en Espagne, sans alternative en Europe soumise au même mouvement général à des degrés divers, la suite des évènements accompagnera les modifications d'influence économique mondiale, clairement vers les zones émergentes et... émergées. Voir d'où viennent les financements des équipes, l'organisation des épreuves, vraie mesure de ce qui change.
Reste à sauver ici ce qui peut l'être, guidé par la raison, en premier lieu en unifiant les championnats sur la base des matériels existants moins couteux (et leur environnement d'exploitation !)... enfin en rapport avec les conditions réelles, pas avec les rêves de certains !
L'Histoire, qui a aussi a des roues, ne s'en embarrassera pas...