[Oldies] Jivaro

Joli documentaire sur ce personnage authentique qui officie en Auvergne. Ex chef mécanicien en Formule 1 reconverti dans la moto classique. Humilité, humour, gentillesse.... Bon visionnage.

Spécial dédicace à Fügner

Un bon personnage comme on les aime .

Mon petit doigt m'a dit qu'il était lecteur occasionnel ici.

Jiv'

Merci Olivier !
Top mec, et excellent reportage, bien mené, bien monté, bande son parfaite, du beau boulot à la hauteur du sujet



Et mes respects à Jivaro s'il nous lit ; voilà un homme qui a tracé sa route comme il l'entendait, en paix avec lui-même et ceux qui l'ont heurté sans le comprendre (dont une Taunus), et qui a su réaliser les choses finalement assez simples dont il sait qu'elles le rendent heureux. C'est beau.

         
Cette rencontre est vraiment agréable et même exceptionnelle !
Merci pour ce beau reportage.

Normalement le métier c'est ça !
D'accord aussi avec:
"C'est important la beauté de l'objet "
Un de mes anciens apprenti et ouvrier me disait il y a un an ou deux: A chaque fois que je refait une auto ou une moto je repense à ce que tu m'avais dit quand j'étais arpète  "pour que ce soit beau même ce qui ne se voit pas doit être beau"
Heureusement Jivaro n'est pas seul il en reste encore des comme ça on en connaît.
Et puis au moins c'est un auvergnat!

Pour lui avoir acheté des "bouts" de B31 , il y a 10 ou 15 ans je confirme un super mec ! il apparait même dans une B D de Margerin .

Pour la petite histoire, il n'est ni auvergnat (ou alors d'adoption) ni ingénieur ("ingénieur c'est le métier qu'on fait quand on arrête le mécanicien").

Ingénieur de nos jours c'est surtout du capital symbolique. Une formidable inflation du mot... au risque d'être un peu démonétisé.

Superbe la vidéo sur Jivaro .
Je ne m'attendais pas à le voir sur Pit Lane .
Bienvenu au club Daniel .
Jivaro je le connais depuis des lustres . C'est un super mécanicien trèès passionné .
Il a une culture et une expérience de la moto classique incroyable .
Si vous avez une bécane classique à restaurer ( ne lui parlez pas trop de Japonaises )
et que vous passiez près du trou du cul du monde en Auvergne , passez le voir , vous ne serait pas déçus .
J'espère qu'il nous racontera quelques histoire vécues .
Manque plus qu'un certain Kimble nous rejoigne, et on sera comblés .

Gros bisous Daniel et mes amitiés à Jivarette .

Cardamome a écrit:

Ingénieur de nos jours c'est surtout du capital symbolique. Une formidable inflation du mot... au risque d'être un peu démonétisé.

+1
Je suis sans doutes dépassé par la modernité, mais j'arrive pas concevoir qu'on appelle ingénieur un type qui n'a pas la moindre idée si sous une charge X une structure Y cédera ou pas.
Ce qui font les architectes de nos jours me laisse bouche bée aussi, autrefois on les aurait appellés consultant en esthétique.  
Il n'y a que les mécaniciens de vrai.

Je connais même un pilote italien dont je tairais le nom qui usurpe le titre de Doctor !

Il y aurait sans doute manière à de longues réflexions, sans tomber dans l'outrance de dire que l'un vaut mieux que l'autre ou vice versa et d'en faire une vérité absolue. La bataille rangée entre "manuels" et "intellectuels" est à mon sens une débilité sans nom. Ça confine toujours à une espèce de vengeance de classe... le mépris des uns pour les autres et la défiance moqueuse et résignée des autres pour les premiers. L'éternelle imbécilité du match cols blancs cols bleus.

Ingénieur, c'est un titre qui sanctionne 5 années d'études post-bac dans les domaines scientifiques et techniques. On appréciera tout le vague des termes "scientifiques et techniques"... On apprend dans le même temps que si le titre est réglementé, la profession, elle, ne l'est pas.
Pour avoir pratiqué les deux, la morgue aristo-universitaire d'une part et la mesquinerie à courte vue des "techniciens" d'autre part, je crois qu'on ne peut avancer que sur ses deux pieds. Pas l'un sans l'autre.

Cardamome a écrit:

(...)La bataille rangée entre "manuels" et "intellectuels" est à mon sens une débilité sans nom. Ça confine toujours à une espèce de vengeance de classe... (...)

Parfaitement d'accord, c'est du snobisme et de l'art d'ériger des barrières là où il y en a pas besoin, d'ailleurs l'instruction à partir de la fin du collège y est bâtie dessus.
Remarque Jivaro dans la vidéo en parle à propos de son conseiller d'orientation, et quand même de penser à ce pauvre type sur la grille de départ du GP d'Angleterre c'était faire trop d'honneur à un pauvre exécutant d'idées classistes et stériles.
J'ai eu le malheur d'être pendant 2 ans pion (le maton du pauvre) et de voir des élèves fils de paysan doués et passionnés dont personne prenait le soin d'en encourager les penchants (à l'internat ils calculaient et fabriquaient des patrons en papier d'échappements 2T, et on les prenait pour des pauvres types) tandis qu'aux élèves venu de bonne famille on négligeait pas  de dire qu'un BAC "S" ou "L" était plus consone, tandis que ces derniers ne foutaient rien sauf draguer les filles (excellente activité parascolaire au passage).
C'est la fameuse "école républicaine": quand j'en suis sorti j'ai tiré un soupir de soulagement tout comme ce fut le cas la première fois quand j'avais leur âge.
Ils on beau écrire "Liberté égalité fraternité" à l'entrée, ce que j'en pense c'est exactement ce qu'il en a écrit Marc Bloch en 1943* sur les grandes écoles (qu'il fallait les abolir, et il était prof à l'université prêté à la résistance, lui).
Après on inflige aux élèves une minute de silence pour les victimes de Charlie ou pour un Guy Môquet qui à mon avis se retournent dans leur tombes. Et ça viendra qu'on lui vend même l'âme du Bloch, en plus il était juif et résistant, tu vas voir un de ces 4.
Liberté de quoi, s'il n'y a que des passerelles pour descende de niveau ? Et ça c'est exactement le produit intellectuel des gars qui -eux- ont fait un parcours sans fautes et sont sortis avec les honneurs des grandes écoles, les mêmes à cause desquels dans un lycée professionnel de 250 élèves il y avait 5 filles et aucune mixité sociale...
Dans 10 ans ils vont comprendre que ce n'est pas tellement éducatif, pour l'instant on attend et on espère qu'un de ces cons sort de Paris faire une promenade en France.
Quand cela sera réglé, alors on pourra penser au niveau supérieur, style la barrière "manuels" et "intellectuels" grâce à laquelle on a parfois le loisir de voir des outils indémontables ou des vis inaccessibles parce qu'au CAD ça rentrait.
Ça coûte tellement de les envoyer en atelier démonter une fois les objets qu'il ont dessinés?
Mon formateur les appelait "les ingénieurs du lapis".
Justement les ingénieurs, c'est bien que dans leur formation on prenne en compte le facteur humain puisque ils gèrent des équipes, mais tu peux rencontrer des types qui sortent de la fac qui connaissent mieux l'économie que les matériaux, alors on est en droit de se poser des questions.
Du moins je me les pose.

*: dans "L'étrange défaite"

Je suis personnellement très admiratif de ceux qui réussissent dans la vie en dehors des voies classiques universitaires ou autre ...
Et il me revient la blague : Quelle est la différence principale entre l'intellectuel et le manuel ? l'intellectuel se lave les mains après avoir pissé, le manuel avant ...
Sur le fond, c'est vrai ...
Et j'ai envoyé un mail à Jivaro pour savoir s'il voudrait me restaurer une Benelli !

C'est vrai tout court.

Moi aussi quand j'ai entendu sa réflexion sur" l'ingénieur " j'ai pensé qu'elle pouvait faire naître une discussion et effectivement elle est pas mal !
Depuis une trentaine d'année j'ai un ami gadzart et c'est un sujet que nous avons abordé relativement souvent, il y a encore deux mois d'ailleurs; quelques années après que l'on ai fait connaissance et que l'amitié s'installe je lui avait posé cette question:
- Que je me sois attaché à toi compte tenu de ta formation je le conçois mais l'inverse m'étonne un peu
Il me répond:
- Détrompe toi tu m'a appris énormément et ce qui m'étonne c'est ton approche du à ton expérience et qui amène des solutions différentes .
J'ai eu l'occasion de constater le mépris, le snobisme, l'esprit de caste quand il nous invitait à une fête quelconque et que ses amis ingénieurs étaient présents et qu'il me présentait comme mécanicien motociste, après il me disait qu'ils ne comprenaient pas que l'on soit amis !
Combien de fois avons nous vu sur une nouvelle bécane des trucs qui allaient nous créer des ennuis !!!!! Puis trouver les améliorations pour que ça fonctionne suivant les marques l'écoute et le renvoi d'ascenseur je donnais ou pas !

Un homme intéressant.
Humour et autodérision au top.
Qui a l'air de savoir quoi (bien) faire de sa vie.

 s'il nous lit.

Un beau film.

PS : Jivaro, un surnom qui ne prédispose pas à avoir le melon. Et effectivement, il ne l'a pas.  

Excellent Jivaro , passionné et bien dans sa tête.
Pour le point de vue sur l'ingénieur ou les ingénieurs voici le mien: un ingénieur est une personne ( masculin ou féminin) capable de diriger et concevoir entièrement un système qui marche, et pas seulement mécanique ( bien que ce soit ma passion), électrique, thermique, .....etc dans tous les domaines requis. Bien sûr que le terme est galvaudé de nos jours, galvaudé n'est pas le mot, on dispose de personnes ayant une formation d'ingénieur et l'on ne sait plus oû les employer, ingénieur commercial, informatique, dans la logistique, chef de projet ( un poste très envié )attribué à des débutants sous prétexte d'un certain niveau d'études. Bien évidemment il y a des couacs, des erreurs et un certain nombre abandonne rapidement le navire devant soit les difficultés soit l'écart entre la formation reçue et la réalité du poste occupé. Si les formations d'ingénieurs dans le passé étaient près du futur métier avec moultes pratiques d'atelier qu'en est il aujourd'hui? et si çà foire à qui la faute?
De toute manière comme dans tous les domaines et à tous les postes il y a des bons, quelques très bons et les autres . Je pense quand même qu'une solide formation théorique n'est pas nuisible à la pratique , au contraire, sinon l'on s'est trompé de métier. J'ai toujours aimé, jamais refusé d'aller à perpette au bout de la planète pour faire une mise au point, régler des problèmes sur des équipements dont j'avais la charge de conception, assister aux fabrications et réceptions de matériels. Sincèrement je plaignais certains de mes confrères qui n'avaient jamais vu une seule de leurs réalisations, des ronds de cuir heureusement peu nombreux qui finissaient par échouer dans un de ces postes plus "administratif".
Et je persiste à penser et dire que la conception assistée par ordinateur (CAO) a apporté des gains de temps, des facilités de mise en page , de création de dossiers, de présentation, a par contre isolé les individus et réduit considérablement les échanges de connaissances et humains, on ne peut tout avoir en même temps.
A+ Dan

" Je pense quand même qu'une solide formation théorique n'est pas nuisible à la pratique , au contraire, sinon l'on s'est trompé de métier "

Absolument, c'est indispensable d'ailleurs il me semble que Jivaro a signalé avoir beaucoup lu ;
On trouve presque tout dans les livres; bien sûr si en plus on a quelques bons maître ça ne nuit pas !

"Si les formations d'ingénieurs dans le passé étaient près du futur métier avec moultes pratiques d'atelier qu'en est il aujourd'hui? et si çà foire à qui la faute?"

C'est ce que me disait mon ami sur les arts et métiers ou il estimait que la baisse des travaux d'atelier était très dommageable .

Moi mon soucis est que quand j'ai un ingénieur sous la main j'essaye d'en profiter pour poser des questions et que je suis surpris du nombre de fois qu'on me répond "mais moi je suis chef de truc, je ne fais que gérer"; parfois c'est franchement embarrassant vu de mon niveau, parce que moi aussi j'ai fait la fac et justement j'avais des copains motards à ingénierie et à l'époque (j'ai 43 ans) qui m'avaient l'air plus "solides". Il se peut aussi qu'étant motards étaient plus débrouillards que les autres et que mes souvenirs sont biaisés, c'est une possibilité.
En ce qui me concerne au final aujourd'hui quand un type dit "je suis ingénieur" j'y vais calme et tranquille parce que on sait jamais, il peut très bien élever des géraniums.

Quant au CAO, il s'est imposé pour des raison évidentes mais l'envers du décor est -comme déjà souligné- qui a éloigné les concepteurs des ateliers ce qui n'est pas bien.
Moi j'ai aussi l'impression que l'accourcissement de la gestation donne lieu à des erreurs spécifiques. Mais globalement c'est une avancée, le tout est de l'exploiter avec du bon sens.

Merci du lien. Sacré personnage, j'aime ce genre de "VRAIE" personne,avec l'humour qui va bien.

Merci Olivier !
Peu sur P-L car très occupé à des tâches très matérielles, j'ai failli rater la merveille qu'est cette video avec de l'humain "inside" à volonté. Celui là survivra quoi qu'il arrive.

L'échange qui a suivi est un bonheur.
Elle me fait remonter une anecdote bien anodine vécue dans une filiale de Messier (les trains d’atterrissage, pas le parasite de vivendi...) : L'ingénieur en chef de production, liquette blanche et cravate prenant place sur la fraiseuse, avec bienveillance pour les "opérateurs" comme on dit hélas maintenant, pour expliquer par la pratique. Respect.
Ça ne doit plus se voir beaucoup aujourd'hui depuis la mutation conduisant à canaliser l'activité à "produiredelavaleurpourlactionnaire".
Aller, il faut boire cette piquette du système virtualisé jusqu'à la lie, et la lie même. Comme nous y sommes déjà, c'est plutôt bon signe.

je vous ai parlé il y a quelques jours de Mike Sinclair, dans le topic "le mystère des antipodes, ces usines à champions bien trempés" . Pour ceux qui auraient la flemme de chercher, voici ce que j'écrivais à son sujet, et qui a un rapport avec ce qui est débattu ici :

philippe7 a écrit:

Aussi, quand Pat Hennen fut engagé par le team officiel Suzuki GB pour la saison 1977, il proposa à Mike de devenir son chef mécano. Et c'est ainsi que démarra pour lui une carrière exceptionnelle. Il resta mécano sur les Suzuki d'usine jusque fin 1985, officiant successivement aux côtés de Pat Hennen, Will Hartog, Virginio Ferrari, Randy Mamola et enfin Rob Mc Elnea, avant de rejoindre l'écurie de Kenny Roberts début 1986, ou il s'occupa successivement ( excusez du peu ) de Mamola et Mike Baldwin, puis Wayne Rayney, Norifumi Abe, Jean-Michel Bayle et Max Biaggi.

Chez Roberts, Mike était plus qu'un mécano ( ou “ingénieur” comme on commencait à le dire ). Il faisait vraiment partie, avec Warren Willing et Bud Aksland, de la garde rapprochée du King. Wayne Rainey ne se cache pas pour dire qu'en dehors de Roberts, l'homme qui a été vraiment déterminant dans sa conquète de ses trois titres mondiaux, c'est Mike Sinclair. Il avait un bon sens, un pragmatisme et un esprit pratique qui venaient en permanence se confronter aux certitudes et aux a-priori des ingénieurs de l'usine. Une grande part de l'énorme travail de développement du Team Roberts est à mettre à son actif, en particulier dans le domaine de l'acquisition de données et surtout de la bonne interprétation des résultats. D'ailleurs, ce qui l'a poussé à raccrocher en 2000, c'est la prise de conscience que l'arrivée des 4-temps et de l'assistance électronique allait sonner le glas de tout travail de développement par les techniciens de terrain, et que les usines allaient reprendre la main sur tout cet aspect. J'arrête là sur la carrière de Mike, ceux qui lisent l'anglais pourront avantageusement approfondir le sujet en cliquant sur le lien ci-dessous :  

http://www.sportrider.com/sportbikes/team-roberts-mike-sinclair-pioneer

Bref, ce que j'avais oublié de préciser dans ce sujet : en dehors de la planche à voile, vous savez à quoi il occupe ses loisirs ces jours-ci, Mike Sinclair, lui le parfait autodidacte ?


Il enseigne la mécanique à l'école d'ingénieurs de l'université de Christchurch ......

Un système qui fonctionne ne peut exister qu' avec des compétences croisées théoriques et techniques.

Ceci ne peut se concevoir qu' en coordination de plusieurs (c' est à partir de 2) personnes qui possèdent ces compétences complémentaires ou d' une seule personne qui cumule les compétences désirées et mène le projet de A à Z.

Le gros problème vient du fait que les compétences sont séparées dès l' école sans avoir véritablement la possibilité de se mélanger sous prétexte de classes sociales et de principes d' éducation.
Il est évident, et les vrais mécaniciens le savent bien, que les ingénieurs n' ont absolument aucune idée de la réalité du "terrain" !

Je voulais être ingénieur, je suis heureux de n' être que mécanicien !...
J' ai toujours admiré les manuels doués d' une intelligence et d' une inventivité finalement décisive dans un véritable schéma de progrès ou simplement pour améliorer les choses existantes...

Qui règle véritablement les problèmes de conception ?
Ceux qui y sont directement confrontés : les ouvriers, les mécanos, bref ceux qu' on prend pour des billes et qu' on exploite mais sans qui rien ne pourrait se faire !!!

Super sympa ce reportage sur Jivaro que je ne connais que de réputation...