Vous lire tous me remplit de joie, par vos consciences de ce qui est détestable dans notre civilisation, et qui doit, qui va, disparaître selon moi, sous la capacité du système à générer sa propres destruction.
Personne d'autre que lui n'a cette capacité, et il le fait avec frénésie.
Son nihilisme ne laisse d'espoir que dans sa dissolution. S'il n'est pas certain qu'on en sorte vivants, cette option n'a pas du tout ma préférence à la lumière des basculements en cours, fussent-ils chaotiques et incertains.
Les crises se multiplient sans qu'aucune ne trouve de solutions, pas besoin de les énumérer, ni d'insister sur leur accélération.
La longue Histoire n'est pas celle du monde des bisounours.
Je nuancerai juste le point de vue de Régis sur notre temps à nous, qui fréquentons ce forum qui, s'il a plutôt été marqué par des progrès pendant quelques décennies, au moins pour ceux de ma génération et en Europe, est très loin d'être aussi heureux pour les plus jeunes et ailleurs dans le monde, marqué par les guerres et les carnages qui sont le fait de NOTRE civilisation et nous a rattrapé depuis un bon moment. La conscience du phénomène est bien plus récente, violente, comme un saut qualitatif dans la perte des illusions... qui sont le début de la conscience.
Aussi, c'est bien le privilège de ce 21ème siècle d'ouvrir un grand champ des possibles, précisément par cet effondrement qui doit nous réjouir, particulièrement pour la jeunesse, en professant
l'inconnaissance pour ce qui est des perspectives.
D'abord nettoyer pour pouvoir reconstruire. En réalité, l'un s'efface et l'autre s'y substitue, les perdants qui monopolisent l'expression restant très discrets quant aux mutations en cours... "Libé" rappelle "Je suis partout" et 'l'(Im)Monde", "Der sturmer"... en quasi-faillites, c'est rassurant, subventionné, c'est dégueulasse, car l'info est ailleurs et multiple.
Ce forum n'est pas l'endroit pour exposer dans le détail toutes les relations qui mènent à cette situation générale de désordre, désormais largement perçue par les populations, vous en témoignez largement et avec hauteur.
Je m'efforce de ne les établir que pour leur implication dans nos activités... qui nous emmènent quand même très loin en arrière.
Faut-il un décodeur (Yves ?) pour y trouver une origine dans "le choix de la thermodynamique comme vecteur principal du développement humain", les accélérations du processus au XXème siècle, "le déchaînement de la matière" favorisé par le pangermanisme qui donnera le premier conflit mondial, les crises systémiques épouvantables des années 20 en Europe et aux états unis ? Le système ne sera sauvé de l'effondrement, temporairement pour 20 années, que par la relance économique, produite par le deuxième conflit mondial au prix de 80 millions de morts, et avec un bouleversement profond des équilibres mondiaux.
Pour en revenir a nos boulons, et à la belle analyse des mutations de la
moto de Régis, nos générations appartiennent à ce moment exceptionnel de concentration de fuite en avant, celles de l'après-guerre, du "rêve américain" prolongeant le fordisme.
Nous n'avons rien demandé, çà nous est tombé dessus, nous en sommes encore imprégnés, plus beaucoup nos enfants à l'épreuve de leurs expériences très différentes.
C'est la prospérité et la Dauphine qui ont tué la
moto, l'assurance s'occupant du scooter, la Mobylette ajoutant le moteur au vélo pour se rendre au travail. C'est encore la prospérité qui la fait renaître comme un surplus ludique pour la jeunesse "promue" consommatrice.
Sa deuxième disparition est toute relative, car le parc installé et conséquent tient autant de la saturation du marché (et des autres), produit de la "matière déchaînée" motivée par l'intérêt des industriels et financiers, que de la précarité massive et de l'écrasement des salaires, de la bureaucratisation et de la répression* endémiques. La disparition du négoce n'est qu'amortie par le scooter qui n'échappe pas non plus à la saturation, remplaçant le rôle de la Mobylette, plus rassurants pour l'esprit que les praem et cafétrons à la con.
*L'ensemble des facteurs ne peut que conforter un marché déclinant majoritairement utilitaire, très marginalement pour les barbus de la place des Vosges, çà leur passera, et les sportives à usage ludique dans des structures adaptées.
On verra si la "politique de l'offre" à 200 chevaux de "Marie Antoinette Macron-mangez-de-la-brioche" crée vraiment la demande...
Nos ancêtres avaient trouvé une réponse "modérée", c'est "mode" :
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