MZ vaincu par ses chevaux
-petits extraits : Walter KAADEN fait le point, comme tous les ans, pour les lecteurs d' ILLUSTRIERTER MOTOR-SPORT- (DDR)
Walter Kaaden est ingénieur, responsable du service "courses", pour lui : "
après les succès de 1959, il était clair qu' aucun gain réel de puissance ne pouvait plus être obtenu par une modification de la conception fondamentale des moteurs (nouveau mode de balayage, rapport alésage-course, autre système d' échappement)
Mais, grâce au travail mené en commun par les ajusteurs, les ingénieurs, les spécialistes du banc d' essai, un gain de puissance a été obtenu :
24 CV à 11 000 trs pour la 125 cc, 45 CV à 10 500 trs pour la 250 cc et 52 CV à 10 400 trs pour la 250 réalésée à 305 cc.
En 1960 le rupteur ne fut plus entrainé au rythme du moteur mais à demi-régime seulement pour tenir à 12 000 trs (ce qui suppose 2 rupteurs à 180 °)
Pour l' échappement différentes nuances de tôle ont été utilisées mais sans pouvoir trouver l' alliage d' acier qui résiste aux vibrations en course.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]la 125 cc de 1960
MZ était optimiste au vu des résultats obtenus au banc mais on n' a jamais remporté une course avec les résultats obtenus au banc. Le pilote a d' autres exigences ; il utilisera son moteur dans des conditions bien différentes et on ne sait pas non plus s' il réagira à telle ou telle manifestation du moteur comme on peut le faire au banc.
En 1960 le problème du pilote est devenu beaucoup plus important que celui de la puissance des machines. C'est pourquoi il a été fait appel à des pilotes étrangers qui nous ont, parfois, déçus.
C' est en Dave CHADWICK que l' on avait mis le plus d' espoir, il devait malheureusement pour tous se tuer à METTET sur sa Norton.
HEMPLEMAN est un très bon pilote, très régulier, mais il ne pouvait "faire le poids" devant la classe manifestée par UBBIALI et HOCKING sur MV.
GANDOSSI est un pilote plein de promesses mais il lui manque encore le sens tactique si nécessaire au niveau où se tiennent les courses du Championnat du Monde.
Dickie DALE, sumpathique courreur au métier affirmé, fit d' excellentes choses en 250 cc mais il manque un peu de "mordant"
Finalement c' est sur DEGNER que reposaient surtout tous nos espoirs; et il s' avéra bien l' un des tout premiers pilotes internationaux en 125 cc, mais moins brillant en 250.
...../.... critique des jeunes espoirs d' Allemagne Orientale, MUSIOL et FISCHER, pour conclure : "
Des espoirs, nous n' en avons pas. A quoi cela tient-t-il ? Ce n' est pas ici la place d' en discuter mais il nous faudra sérieusement le faire.
..../.... WK passe en revue les principales épreuves de la saison 1960 : "
Succès e, 125 cc à IMOLA, au GP d' Autriche et à St WANDEL mais premières difficultés au GP de la Sarre : alors que DEGNER suivait TAVERI en 250 cc un piston "brûle". Les raisons de ces "brûlages", car il y en aura plusieurs, étaient dues certainement à un sur-échauffement du moteur, en particulier sur les circuits lents : le souffle de l' air est plus faible que lorsque le circuit permet de grandes vitesses.
C'est également aux entraînements de ST WANDEL que CHADWICK essaya la 305 cc, obtenue en sur alésant la 250 cc, alésage passé de 54 à 60 mm pour une même course de 54 mm. Les accélérations de la machine surprirent son pilote mais elle aussi connut un "brulage" de piston, pour les mêmes raisons : circuit trop lent.
Cette machine fut également essayée à HOCKENHEIM par HEMPLEMAN mais là également le moteur fut surchauffé et le piston "brûla". Comme la saison battait son plein et que le service "courses" était surchergé, on "laissa tomber" la 305 cc.
..../.... KAADEN rapelle quelques résultats : en Finlande et Yougoslavie, les les 2 premières places remportées par la 250cc à HOCKENHEIM, et en vient au TT :"
La chute de DEGNER, aux entraînements (cheville brisée) l' élimine malheureusement de la course. Entraînements prometteurs en 250 cc puisque HEMPLEMAN réalise le meilleur temps mais... difficultés au pesage : la sortie d' échappement des MZ se trouvant au dessus de la ligne horizontale passant par l' axe des roues, les MZ se voient interdire le départ. Comme c' est le cas de 80 % des machines alignées au TT, après discussions la mesure fut rapportée mais obligation fut faite, pour les MZ, de munir la sortie d' échappement d' une petite tôle déflectrice rabattant les gaz brûlés vers le sol;
le rendement de nos moteurs dépend pour une grandepart, du parfait accord du système d' échappement. Cette tôle déflectrice allait donc avoir un effet sur la puissance de nos moteurs sur lesquels nous ne pouvions plus rien, les entrainements étant terminés.
Peu d' espoirs en 125cc, les pilotes anglais auwuels nous avions fait appel étant trop lourds. Néamoins HEMPLEMAN et Bob ANDERSON finissent 4ème et 5 ème.
..../....Pour SOLITUDE toutes nos 250 cc furent munies de 2 bougies et 2 bobines par cylindre. Chaque bobine et chaque bougie travaille moitié moins (double rupteur, came tournant à mi-régime) Il faut remarquer que ces ratés ne se manifestent essentiellement que sur les moteurs les plus puissants, ceux de 42 CV, Sur les moteurs de 42 CV ces rétés n' avaient pas lieu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]allumage alterné à 2 bougies
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]250cc 4 bobines
.../...Il fut établi que le même moteur arrivait à developper jusqu' à 2 CV de moins qu' au banc lorsqu' il était monté dans le cadre de la machine. En effet dans le cadre le moteur est légèrement incliné vers l' avant et le niveau de l' huile de boite monte du côté de la transmission primaire. Lors des essais au banc les pignons baignent dans moins d' huile, le barbotage est moindre. Or le brassage de l' huile exige non seulement de la puissance, mais ils transforment celle-ci en chaleur. De plus lorsque le moteur est incliné, les ailettes du cylindre forment un léger angle avec l' horizontale.
Dans la nuit précédant le GP d' Allemagne (SOLITUDE) la fixation des moteurs fut modifiée afin que ceux-ci restent sensiblement horizontaux.
.../...
PHOTOS : Das Motorrad et MR du 18/02/1961
J' ai laissé le texte pratiquement tel quel.
J' ai remarqué que KAADEN ne parle jamais de tenue de route, il n' évoque que dans une courte phrase une fourche télescopique résistant mieux aux vitesses supérieures à 200 km/h.
Je n' ai pas modifié le texte d' origine, donc "brûlage" de piston = serrage, "entrainements" = essais.
L' ordre dans lequel il cite les collaborateurs de son service n' est certainement pas neutre : 1) ajusteurs, 2) ingénieurs 3) techniciens de banc d' essai.
Le problème du refroidissement est récurrent mais MZ n' a pas envisagé le refroidissement liquide qui résoudra les difficultés.
Enfin, il n' y a pas de petit gain : voir la position du moteur.
Je n' aurai jamais pensé au problème de nuance d' acier pour les tôles de l' échappement. Le "Grand Frère" se serait-il approprié toute la production d' aciers spéciaux ?
Et le manque de pilotes expérimentés, l' absence de relève qui oblige à recourir à des britaniques quel problème.
Enfin comment ne pas remarquer la place occupée par DEGNER auquel il ne ménage pas ses compliments.