[Oldies] Honda et son musée de Motegi, une certaine façon de comprendre le Japon

Le musée Honda situé au cœur du Twinring de Motegi est un centre d'extrême intérêt pour le commun des pit-laneurs... et mon fils aussi.
De retour du Japon, il en ramène des images et l'expérience de l'expédition, d'un grand intérêt pour qui voudrait s'y rendre et pas mal d'autres aussi.
Les morceaux de mode de vie et d'Histoire du Japon contemporain explicitent aussi comment a put naître et grandir le phénomène Honda, considéré comme un symptôme parmi d'autres.
Je vous invite a cette visite incluant les chemins qui y mène dans cet étrange pays, si différent du notre.
Avec ses contrastes, ses aspects si tranquilles, rassurants, bienveillants en rapport avec l'ensauvagement qui monte dans notre société, il a aussi ses côtés désespérants qui mettent sa civilisation en péril avec le vieillissement de sa population et son effondrement numérique (300.000 par an).
La question des équilibres est posée partout.

Motegi et son ultime objet de curiosité ne se livre pas de façon immédiate, la patience est requise avec l'adaptation aux pratiques locales.

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Le circuit et son musée sont situés à environ 170km au nord de Tokyo, avec un passage quasi obligé par Mito (125km), port et ville historique qui a son intérêt, avec son école des samouraï et l'un des plus célèbres parcs urbains du pays.
Les pruniers en fleurs, délicieusement odorants... avaient la fonction stratégique de permettre de constituer des réserves en faisant sécher ses fruits.
On en fait aussi des glaces excellentes aujourd'hui.

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Mito peux constituer une base de départ intéressante pour Motegi situé au milieu de nulle part, éloigné de 38km. Ils sont franchis par une route parfaitement aménagée.
Elles sont souvent encombrées, étroites et sinueuses et on s'y déplace à vitesse d'escargot.
On y rampe souvent à moins de 30km/h, en osmose avec l'environnement routier!
On comprend que les populaires keijidosha (ou K-car, de dimensions 3,48 x 1,48m et 660cm3), ces petits véhicules souvent cubiques s'y montrent finalement bien adaptés.
Dès 1949, (une année exceptionnelle   ), la réglementation y a incité car la place est comptée au Japon. Justifier d'un emplacement de parking est d'ailleurs nécessaire pour acquérir une automobile!

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La moitié de la population de ce pays peu habitable de 127 millions d'habitants se concentre sur 2% de sa surface.
Il s'en déduit une difficulté de se déplacer par la route.
Le réseau ferré est dense et rapide, son organisation est extrêmement efficace et accueillante. Elle a de quoi faire pâlir ce qui reste de ce qui fut notre grande SNCF et sa réputation autrefois exemplaire.
Les tissus sont peut être "vintage" dans les trains japonais, l'espace pour les jambes y est impressionnant et les services aussi, les "hôtesses de train" et leurs chariots rappelant celles de l'air "cheu" nous.

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Ces caractéristiques de qualité d'organisation dont la signalisation, passent par les moyens matériels et humains qui y sont consacrés, quasi disparus de notre environnement avec la notion de service public.
Ils concernent les conditions de vie en général au Japon.
Ils vont de pair avec les notions de respect et d'autorité de sa population, sa discipline extrême qui épargne le besoin de grands moyens pour (ne pas) la faire respecter et son volet curatif.

Pour se garder d'une vision bisounours, cet aspect a aussi ses limites et conséquences...    

Néanmoins, le culte du "mignon" très présent pour les enfants et les jeunes filles se retrouve aussi chez le rude travailleur nippon sous forme, ici, de coussins "chats"  

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Autre aspect, on ne peux mourir de soif au Japon tant les distributeurs sont omniprésents.
Au même titre, les déchets qui en résultent, matériels et humains, ne vous laisseront jamais dans l'embarras.
La propreté y est chirurgicale. Nous, c'est les bombardements, a chacun sa spécialité.
L'ensemble est un thermomètre pour mesurer un certain degré d'humanité.

A suivre...

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Le twin ring de Motegi est un site impressionnant, plus encore que le circuit Bugatti.
En semaine, on peux aller partout en voiture, le long du circuit et y comprit dans les stands.

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La visibilité y est excellente car on est très souvent proche de la piste. Située en contre bas, elle ne nécessite pas "NOS" grillages et miradors. Et puis, le public est... japonais, respectueux, etc, voir plus haut.

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Là aussi, l'humanité se mesure a certains détails, dernier rappel  

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Les 2 circuits sont imbriqués et quelques autres pour les enfants et le karting.

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Sympa ce petit reportage! et bien narré de surcroît.
Dan

Excellent et instructif. Je suppose qu'il va y avoir une "part 2" consacrée au musée.

Très intéressant ,merci!

Grand merci
On attend la suite avec impatience.
Bravo

On passe dans le vif du sujet, le musée et c'est du très lourd.
Superbement présenté et commenté de façon explicite, quelques apartés expliciteront le titre de la rubrique. Les puits de sciences ici présents ajouteront leurs commentaires.

Les photos du reportage sont réalisées avec un téléphoneur jetable (S7), à peine recadrées en général, ce qui constitue pour moi un phénomène aussi perturbant que les régimes des moteurs Honda lors de leur arrivée sous nos cieux a l'époque.
Ils ne pouvaient pas tenir... Il va falloir si faire.

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Le musée rend un large hommage au "patron", créateur passionné très représentatif de son temps, de l'Histoire du Japon et du sentiment national.
Des segments géants y fond référence avec les créations marquantes passant par le domaine sportif.
Fallait pas énerver Soichiro. On ne peux s'empêcher de penser à NSU d'après guerre dont il s'inspirera largement pour aller encore plus loin.
Il est venu, il a vaincu, il est repartu  

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Très intéressant sujet !
Merci pour ce bon début et pour la suite...  

C'est bieng. Encore !

Oui, ne nous laisse pas sur notre faim, en cherchant un peu, tu vas bien trouver une ou deux autres machines rouges?

Pas la peine d' aller si loin il y en avait au Ricard ce WE , peut être pas les mêmes mais à peut près , elles étaient très belles aussi et nous on avait le son .
C' est la réalité mais je plaisante , chapeau pour le reportage en feuilleté , ça nous tient bien en haleine comme ça .

J'en veux bien encore, j'aime bien ce genre d'image !

Merci,

Une destination obligatoire lors de mon prochain séjour au pays du soleil levant.

Ca fait encore plus envie !

C'est frais ta ballade Fügner c'est pour ça que je ne t'ai pas rencontrer à la src

jamais deux sans trois...

C'est ballade de son fils à Fügner, si j'ai bien suivi, et merci pour ce moment de dépaysement.
J'imagine qu'il reste encore de quoi alimenter le sujet?

Ouais je sais

Poussez pas derrière

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Le patron, Soichiro, c'est lui, il va bouffer la planète. Il naît en 1906 dans l'empire du Japon qui vient de connaitre des changements historiques radicaux comme tout l'extrême orient.
Comment, pourquoi et qu'en sont les conséquences ? En quoi S.Honda et ses alter-égaux s'inscrivent ils dans un changement qui va révolutionner des pratiques ancestrales ?
Pour ceux vivant à la charnière du siècle, ce sont les événements du siècle passé à peine éteints qui vont pèser lourd dans leurs consciences.

L'isolationnisme extrême oriental, chinois et japonais, a été auparavant confronté aux ambitions venues d'ailleurs, mongols et portugais. Le "vent divin" (kamikaze), très prosaïquement les typhons, a découragé les prétendants a envahir le Japon peu accueillant en détruisant leurs flottes. Ils se rabattront temporairement sur la Chine bien plus accessible.

L’objectif est toujours le mercantilisme et le commerce et la canonnière précède toujours le bateau de commerce.

Sa si graisseuse majesté imposera avec les 2 guerres de l'opium le commerce et la pratique de l'opium a la Chine, ses immenses dévastations humaines, ses millions de morts et le banditisme endémique.
Les "traités inégaux", le libellé est clair, dont celui de Nankin en 1842, constituent le pillage monstrueux de la Chine.

Le répit cessera pour le Japon après 2 siècles de tranquillité, au milieu du XIXème siècle avec les appétits mercantiles de l'empire britannique, sa puissante flotte et sa révolution industrielle.
Les yankees trop occupés au génocide des confédérés du sud devront attendre la fin de la boucherie pour prendre leur part au festin, selon la pratique qui les a constitué.

Nous arrivons donc au Japon, au port de Shimoda, avec le commodore Perry en 1853 porteur d'un "message d'amitié" du président américain a l'empereur, bien dans la tradition de cet "esprit d'ouverture" que nous connaissons bien. Il prétexte déjà (!!!) de motivations zhumanitaires. Il est du type "si tu n'ouvres pas le Japon a notre commerce, je t'explose la gueule".
Quelques mois pour réfléchir, peser le rapport de force du fer contre le bois, pas vraiment favorable et voila Perry et ses 4 canonnières, les "bateaux noirs" qui fument, de retour en février 1854 pour convaincre avec ses arguments frappants.
Les shoguns cèdent faute de mieux et y laisseront leur domination face au mécontentement de la population japonaise.  

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La reddition, c'est là a Shimoda. Les caricatures sont sans équivoque du rôle qu'on fait jouer aux vaincus.

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La leçon est très bien comprise et se traduit par la conviction vitale de devoir compenser "comme des fous" l'écart de développement industriel.

Le sort du Japon vient de basculer et s'inspirera autant qu'il est possible des innovations occidentales, américaines, allemandes, anglaises.

Soichiro Honda participera de ce tsunami, au cœur de celui des dévastations de son siècle.

Nous pouvons maintenant retourner à Motegi.

Soichiro Honda, sa vie, son oeuvre, en images :

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Soichiro Honda, sa vie, son oeuvre, en métal :

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On mesure la forte influence allemande, leur destin commun. NSU chez Honda...

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DKW et même l'IFA plus évoluée que les productions de RFA et d'Italie, chez Yamaha.

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Nous z'avont tous lu LE bouquin sur la vie de Honda , c'etait un petit malin dès l'enfance le bougre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]