Je voudrais profiter que je suis dans les démontages pour revoir l’allumage.
J’utilise depuis longtemps un allumage électronique Boyer Bransden de première génération ( analogique) qui me convient tout à fait: calage stable, démarrage impeccable ( batterie perdue), « ralenti » vers 2000tr/mn satisfaisant pour attendre en pré grille malgré l’avance fixe.
J’ai lu à ce propos que JPX avait fait des essais d’avance variable sur la six sans y trouver d’avantage.
Quant à l’avance centrifuge d’origine qui colle vers 3000tr/mn elle ne peut qu’entraîner de l’imprécision sur un moteur utilisé au delà de 8000tr/mn.
À l’époque le choix dans ce domaine était plus restreint que maintenant et j’avais adapté un allumage prévu pour les quatre cylindres Honda de première génération, ce qui a pour conséquence d’avoir deux étincelles par tour sur chaque bougie et nécessite une capacité de batterie en conséquence. Avec l’évolution des batteries, cet inconvénient n’existe plus.
Cet allumage se compose d’un petit rotor portant deux aimants à 180° à fixer en bout de vilo, d’un stator sous forme de circuit imprimé portant deux bobinages, ce qui nécessite classiquement de réaliser une cloison équipée d’un spi dans le carter qui abritait dans l’huile l’alternateur.
Mon tour hors d’âge et mes compétences limitées me permettent de réaliser ce genre de pièce.
Le petit boîtier électronique comporte deux fils allant aux bobines, deux autres vers les capteurs, un +12v et une masse. J’ai équipé ce câblage d’ anciennes cosses correspondant à mon circuit électrique d’époque, ce qui rend la modification invisible d’autant plus que du fait de son ancienneté cet allumage fonctionne avec les bobines d’époque.
Je suis bien conscient qu’il y a eu des progrès depuis dans ce domaine, mais l’amélioration est déjà tellement évidente par rapport aux rupteurs qu’étant donné l’usage de ma machine et les avantages précités, je reste sur cette solution.
Par contre je sais que je suis à la merci d’une panne, j’ai déjà vu des modèles de ce type lâcher sans prévenir, c’est pourquoi, quand j’en ai vu un neuf sur une bourse, je n’ai pas hésité à l’acheter.
C’ est le même, enfin presque ! À part la couleur, il est de technologie digitale, ce qui ne me fait ni chaud ni froid, mais en comparant les notices, en bas de la page, on remarque une petite différence dans le calage du point d’allumage.
On en parlait il y a pas longtemps sur un autre sujet à propos d’un krober je crois, mais la précision de ce genre de repère de calage me laisse sceptique.
Je m’étais donc fabriqué un disque de diamètre suffisant avec un index et un système de fixation précis, j’avais déterminé exactement le PMH et comme le strobo que j’avais ne comportait pas de déphasage réalisé un secteur gradué, ce qui est inutile maintenant.
Au passage avec une étincelle tous les demi tours, il ne faut pas graduer plus de la moitié du disque pour éviter les superpositions à l’usage.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Voici la solution que j’ai trouvé pour installer le disque de façon suffisamment solide pour qu’il reste en place au régime du moteur:
Je l’ai découpé dans de l’aluminium d’1 mm d’épaisseur et taillé le centre pour l’ajuster au méplat de manœuvre du rotor.
Le rotor est vissé à plat en bout de la queue de vilo avec une vis de 8 correspondant au taraudage existant. Une petite douille sert d’espaceur pour positionner correctement rotor et stator. J’avais réalisé un pion de 2,5mm pour remonter le rotor sans avoir à me poser de questions. Le serrage de la vis assurant l’immobilisation pour une pièce d’aussi faible inertie. Tout cela à fonctionné sans problème.
Pour installer le disque, je dépose la BTR du rotor et la remplace par une plus longue sur laquelle un morceau de vis de diamètre suffisant sert d’entretoise. Une fois serrée, il ne reste qu’à poser le disque et à le maintenir avec un écrou et une rondelle sur le gros filetage que la rotation se charge de maintenir serré.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour un calage initial, il suffit de déposer les bougies ( penser à les mettre à la masse !, j’utilise un morceau de fil électrique équipé de deux pinces pour les bougies plus une pour la masse), connecter le strobo et entraîner le moteur. Dans mon cas une visseuse fait l’affaire !
À ce régime, ça sautille un petit peu, mais c’est tout à fait utilisable pour un calage initial qui pourra être peaufiné moteur tournant par la suite.
Ensuite, j’ai collé sur le stator un morceau de rapporteur du même diamètre, ce qui me permet de modifier précisément l’avance sans avoir besoin de reprendre disque et strobo.
Bilan des opérations : le nouvel allumage est décalé de 35° par rapport à l’ancien, rien que ça !
J’ai donc choisi de faire un deuxième perçage pour le pion de positionnement dans le rotor afin de pouvoir changer rapidement de boîtier sur un circuit si besoin sans avoir besoin de reprendre le calage. Et vu ma mémoire, j’ai gravé R pour rouge et N pour noir en face de chaque position.
Remontage des deux alternativement pour contrôle, c’est ok, le rouge peut retourner dans sa boîte!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur le rotor, j’ai installé de façon permanente un petit disque d’alu qui porte le repère de PMH, le point d’avance et surtout la position où les quatre soupapes sont fermées ( quelques degrés), que j’utilise systématiquement dès que la machine est entreposée, position valable un tour sur deux uniquement, à contrôler en ouvrant le bouchon de soupape d’admission droit par exemple.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je profite de ces opérations pour jeter un œil au moteur, la dernière fois qu’il a tourné, c’était couché au bord de la piste il y a huit ans.
Entre-temps, l’essence a été vidangée du réservoir et des carbus, la batterie déposée et le moteur amené à la main en position de fermeture des soupapes. La moto a été stockée au sec, roues levées et dégonflées.
Dépose des bouchons de soupapes, extrêmement simple. Vive les huiles modernes ! Les pièces sont grasses comme si la machine avait tourné hier. Dépose des bougies, un coup d’œil aux calottes des pistons, aux tulipes des soupapes, RAS.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le moteur tourne à la main normalement avec une clé que je prends sur le rotor d’allumage.
En même temps que je vais faire tourner à la perceuse pour vérifier mon allumage, je vais contrôler la montée de l’huile, il suffit de laisser les bouchons de soupapes d’échappement ouvert ( et de mettre un carton en face!) et l’on voit des éclaboussures d’huile centrifugée par l’arbre à cames au bout de quelques secondes.
Bon et bien ça se précise !
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