Avec les post précédents, on a vu ou en est arrivé Honda au niveau de la compétition en 1962 en seulement trois ans au niveau international.
Une technique uniformisée entre 125 Twins et 250 fours avec les culasses quatre soupapes double arbres entraînées par cascade de pignons.
Des bas moteurs à plan de joint horizontal avec embiellages assemblés tournants sur roulements à rouleaux , transmission primaire par engrenage, embrayage à sec, boîte de vitesse en cascade.
Ces moteurs fonctionnent de façon fiable à 14000tr/mn, sont montés inclinés et semi porteurs et sont alimentés par des carburateurs Keihin à palonniers.
Le calage à 180° expérimenté avec la RC145 donne satisfaction aux régimes élevés.
La marque étant sur le devant de la scène en grands prix, de nombreux jeunes de par le monde décident de courir en Honda. La CB92, machine de route bicylindre à arbre à cames en tête tournant à 10500 tr/mn est extrêmement moderne pour l’époque.
Commercialisée à grande échelle depuis 1959, des évolutions successives ont optimisé les montages de départ et le Racing Kit fourni aux coureurs débutants a été un franc succès .
Fort de ce constat, Honda considère qu’il manque à la catégorie 125 une machine pour coureurs privés qui occuperait le terrain entre les routières kitées et les usines:ce seront les CR dont même la dénomination marque la filiation CB /RC.
En catégorie 125, la dénomination sera CR93, ce numéro marque l’évolution par rapport à la CB92 et prépare l’arrivée d’une future CB93 qui n’existe pas encore.
Cette machine n’est en aucun cas un recyclage de RC ancien modèle, c’est une nouveauté pensée pour concilier des performances proches des usines et une maintenance digne d’une routière.
On peut donc y voir un haut moteur de CR pour la performance sur un bloc de routière pour l’accessibilité mécanique.
D’un côté le double arbre quatre soupapes entraînés par cascade de pignons, cylindres alu chemisés calé à 180°,
De l’autre, le carter séparé du bloc, l’épurateur centrifuge accessible à l’extrémité droite du vilebrequin suivant la pompe à huile à piston, l’alternateur à gauche faisant suite à la distribution latérale .
L’embrayage à sec sera retenu, quant à la boîte de vitesse, elle sera à étagement racing et « logiquement »à cinq rapports: les RC en ayant 6 et les CB 4.
Une version routière étant prévue, un arbre de kick optionnel sera prévu de même que la possibilité de charger une batterie.
Pour rentrer un peu dans les détails, on peut citer le plateau d’allumage en bout gauche d’act d’admission portant deux rupteurs du fait du calage retenu. La prise de compte tours est elle en bout droit de l’arbre d’échappement.
L’agencement de la culasse est typiquement RC avec les quatre soupapes en toit, les chambres rapportées, les poussoirs coulissants dans des pièces en bronze vissées.
Les arbres à cames tournent sur deux roulements chacun maintenus par des demi paliers faisant office de supports moteurs. Les engrenages de distribution montés en porte à faux sont faciles d’accès derrière les caches du côté gauche .
Un pignon intermédiaire est maintenu par un axe vissé dans le logement sur le côté du bloc cylindre, il suit le précédent monté de la même façon dans la culasse et engrène sur le suivant fixé au carter supérieur puis sur celui du vilebrequin entre le roulement à rouleaux et le rotor du générateur.
Les pistons sont analogues à ceux des RC, coulés et portant classiquement trois segments. Le bossage central est assez arrondi privilégiant la combustion au taux de compression.
L’embiellage assemblé tourne sur trois roulements, deux rouleaux positionnés par des pions assurant l’arrivée du lubrifiant et un bille côté gauche réalisant le calage latéral.
Les manetons sont solidaires des masses centrales pour diminuer le nombre d’emmanchements, les bielles portent deux nervures au niveau de la tête et toutes les pièces sont référencées au part list permettant la maintenance de façon abordable.
Le graissage est à carter humide, comme sur toutes les 125, avec de simples tôles séparant le vilebrequin de l’huile, et évitant le barbotage. L’absence de berceau de cadre favorisant le refroidissement par l’air du carter ailetté.
Les RC utiliseront toujours des pompes à huile à engrenages entraînées par arbre, ici, c’est le système des CB qui a été retenu : pompe à piston actionnée par bielle sur excentrique derrière la couronne de transmission primaire et facilement accessible par le carter droit. L’épurateur monté sur les cannelures de la queue droite du vilo après le pignon de transmission primaire est donc d’autant plus efficace qu’il tourne très vite et possède un couvercle permettant un nettoyage extrêmement simple.
Rappelons à ce propos que si l’étanchéité entre la sortie d’huile de l’épurateur en son centre assurée par une bague coulissante peut paraître insuffisante pour assurer une pression élevée : les montages sur roulements généralisés ne nécessitent ni ne permettent un fonctionnement sous pression.
La fiabilité de ces modèles confortera ce montage.
On a parlé de l’embrayage à sec analogue aux RC, protégé par un simple couvercle en tôle d’alu, et commandé de façon commune aux RC et CB par une tige de poussée, traversant l’arbre primaire de boîte, actionnée par une rampe hélicoïdale, située à gauche du même arbre.
Le caractéristique reniflard d’huile cylindrique à chicanes surplombe le carter au dessus de la boîte.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Allez ! J’envoie ça et on parlera ensuite des cotes et chiffres.