[Oldies] Un Pépé, des poutres et des coques...(2/5)

Patrick

Retour aux travaux.
Voilà une partie de la restauration qui m'a ramené un peu plus de 40 années en arrière.
En 1978 ou 79 pépé était venu me voir pour que je lui fabrique plusieurs échappements.
De mémoire il était venu assez tard pour ne rencontrer personne, et m'avait demandé de le dire à personne, de ne pas divulguer les cotes "particulières" de ses échappements, avec un comportement caricatural d'"agent secret"...
Au siècle dernier, pépé savait déjà mettre son interlocuteur en confiance, et pour ça il avait amené SA tôle!
La mienne n'étant pas la bonne, la sienne ayant une fréquence de résonance plus propice aux... je sais plus quoi...!
Pour le concret il était également venu avec des demi coquilles embouties pour réaliser les coudes, dont la forme est assez spéciale, ça c'était une bonne idée.
Le moteur étant placé très en arrière, pour arriver à ce que la partie centrale ne vienne pas buter dans le pneu arrière il faut d'abord aller très en avant.
Sans un instant savoir que 40 ans plus tard j'en aurais besoin, j'avais conservé dans mes affaires un demi-coude embouti, considérant cette pièce intéressante.

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Comme je voulais que les échappements 2022 ressemblent un peu aux originaux, et que refabriquer l'outillage d'emboutissage était compliqué ou peu économique j'ai cherché à les faire "soufflés". Le grand connaisseur, Jean-Louis Millet nous ayant quitté, il a fallut chercher une autre piste.
C'est un copain avec qui on faisait des courses de Solex à Chartres qui les a réalisé.
Denis Taillebois, puisque c'est lui n'en avait plus fait depuis longtemps, la remise en route a été un peu difficile.

Rétropédalage en images, le résultat, les coudes "soufflés", la "finition" au marteau, les étapes de soufflage; les demi-pièces soudées, les demi-pièces découpées avec le rebord avant soudure...
Soufflés en fait c'est de l'eau sous pression jusqu'à 70/80 bars.
Une fois sous pression, c'est dur comme du béton, et les plis reviennent en cognant sur les bosses.
Le coude serré ayant refusé de se gonfler d'un seul morceau, il a donc fallut faire un "esse" à couper, et retourner.
Bon d'accord c'est pas clair mais les photos devraient aider.

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Il y a là un résumé en images, facile derrière son clavier, mais dans la vraie vie Denis en a bavé pour y arriver,
avec pas mal d'essais et d'échecs.

La suite est plus conventionnelle

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Il manquait les pots référence.

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Sacré boulot ! On doit bien s'autoriser à faire un peu de "step by step" sur ce coup là !

Sur les photos des machines après la vente aux enchères, les pots avaient l’air en état convenable, pourquoi fallait-il les refaire ?

Il est vrai que Denis (le gars Taillebois) fait parti des gens précieux

Adco a écrit:

Sur les photos des machines après la vente aux enchères, les pots avaient l’air en état convenable, pourquoi fallait-il les refaire ?

Je te laisse juger, les coudes également cassés et ressoudés à de multiples reprises, donc pas l'choix.

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Tout comme sur "la mienne" des pots endommager et qui n'ont pas la ligne générale (le dessin) original
de la machine, Yves les a très bien réaliser .

Effectivement, il semble que les pots de deux temps soient un peu des pièces d’usure, à cause des vibrations j’imagine.

J'ai l'impression que l'acier vieillit également, qu'il devient plus cassant que celui de tôles neuves. Les expérimentés sauveurs de But confirment-ils ?

Un peu de tout ça, usure, modifs malheureuses, chutes, amélioration garde au sol sauvage, vibrations...
Même sans ça il fallait en refaire régulièrement...
Là ils sont "trop" neufs, un vieillissement va s'imposer.

Apprès ce beau boulot quasiment artistique sur les pots de la But,
Denis Taillebois pourrait être légitimement surnommé "Taillefer".

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Buell-LN a écrit:

On peut avoir la méthode ?  

Pour commencer il faut trouver sur Pit Lane un "pilote" maladroit, ça devrait être assez simple...
Ensuite un chaudronnier malhabile...
Etc...

Une petite dernière concernant les coudes et le cimetière des pots de détente qu'ils ont rejoint l'été dernier

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à un moment j'ai cru que vous faisiez des cornets accoustiques pour tryphon tournesol !

A l’époque, il me semble que les pots étaient toujours peints, à partir de quand  a-t-on commencé à les laisser brut ?

Il faudrait remonter en arrière pour s'en assurer mais il faut, je pense, dissocier les Compé clients comme les Yamaha TZ, peints pour que ça ne rouille pas, et les motos officielles et artisanales de la même période où pour moi ce n'était pas peint.
Messieurs les fouilleurs patentés, à vos claviers !
Après il y avait pépé (encore lui) qui avait un partenaire peinture et faisait des essais de couleurs sur les pots !
Véridique, n'est-ce pas Justin?

Superbe cette fabrication à la "gonflette" hydraulique, je suppose qu'il faut une parfaite maîtrise du procédé car au delà de gonfler, l'ébauche en courbes et contre-courbes n'aurait pas tendance à flirter avec la ligne droite? modifier les rayons de courbure?. Un job d'artiste, vous pouvez fabriquer des saxophones.
Dan

Adco a écrit:

A l’époque, il me semble que les pots étaient toujours peints, à partir de quand  a-t-on commencé à les laisser brut ?

Vers 85/87 pour les pots "usine" performance sur les machines de cross. Pet être un début plus tôt aux USA par les préparateurs renommés.
Dan

Salut Yves, avais tu contacté Noël M, que tu connais, le spécialiste du pot hydroformé...Je sais qu'il a un peu lâché l'affaire mais pour des machines sortant de l'ordinaire...

Oui Noël a été contacté au début, mais ses soucis de santé ne lui ont pas permis de les faire, alors que l'idée lui plaisait beaucoup.

Merci ! Toujours impressionnant le savoir-faire de chacun !

yves kerlo a écrit:

Retour aux travaux.

C'est un copain avec qui on faisait des courses de Solex à Chartres qui les a réalisé.
Denis Taillebois, puisque c'est lui n'en avait plus fait depuis longtemps, la remise en route a été un peu difficile.

Yves, les (rares) fois où nous avons donné la dedans avec Papa, nous nous faisions chier à greffer une rondelle de la bonne section à chaque bout avant gonflage, une fois "déployé", la section avait "déjà" une gueule honorable dans les bouts (avec un bricolo à base d’émetteur de frein de bagnole comme pompe et du 4 saisons)

La visite inattendue d'un connaisseur, enfin, c'est ce qu'il affirme...


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