BIKE 70

FERMETURE www.bike70.com
Francis Boutet :
"En premier lieu, je voudrais vous remercier pour votre soutien et votre fidélité, certaines et certains étant présent(e)s depuis le début de BIKE70
Comme beaucoup d’entre vous me l’ont demandé, sans rentrer dans le détail, je vous explique la raison qui a conduit l’équipe BIKE70 (François Gomis, Jean-Claude Jacq et moi-même) à supprimer le site BIKE70.
Début août, François Gomis, président de l’association BIKE70 reçoit un mail d’une société allemande spécialisée dans la recherche sur internet des photos utilisées sans licence. Sur BIKE70, ils trouvent une photo de Dieter Braun, d’un photographe allemand, dont j’avais mis le nom en copyright, après lui avoir demandé la permission par mail. Pour la petite histoire, cette photo est de très mauvaise qualité (format 600x397 et pèse 30 ko !!!). Aujourd’hui cette société, au nom du photographe, nous demande si nous avons une licence et si non nous devons payer 300 euros de dédommagement et payer une location de 60 euros par année d’utilisation !!!
François Gomis écrit à la société en acceptant de payer 150 euros et en supprimant la photo ... peine perdue cette société nous relance et nous impose de payer l’intégralité de la somme.
Au-delà de la somme qui peut, pour certains, paraitre modique, nous avons réfléchi à la suite à donner pour ne pas mettre en péril les « maigres » finances de l’association, voire par ricochet nos propres finances, en effet :
- Grâce ou à cause de l’intelligence artificielle, la recherche de photos sur internet est de plus en plus facile, avec toutes les conséquences que cela peut entrainer pour les sites un peu « borderline » comme BIKE70. Car même si c’est dur à entendre, BIKE70, comme beaucoup de sites n’est pas dans la légalité.
- Les accords passés avec certains photographes ne sont que verbaux et n’ont aucune valeur juridique. Si ce photographe veut un jour monnayer, à juste titre, son travail, la loi sera de son coté.
N’oublions pas également que les droits d’auteurs sont automatiquement transmissibles aux héritiers lors du décès du photographe ... à méditer.
En conclusion, nous ne sommes pas juristes et nous avons fait ce travail de mémoire par passion, mais nous ne sommes pas à l’abri de recevoir encore des demandes de dédommagements financiers pour d’autres photos. Imaginons 100 photos à 300 euros = 30 000 euros !!!!
Bien entendu, j’ai les sauvegardes du site et si un jour on trouve une solution avec le Fonds de dotation pour le Patrimoine du Sport Motocycliste dont BIKE70 est membre, on pourra peut-être envisager de remettre en ligne quelques pages de pilotes français...
https://patrimoinemoto.org/
Nous sommes également en pleine réflexion concernant la page Facebook et la chaîne YouTube BIKE70.
Je suis profondément désolé et je suis triste d’avoir du fermer ce site ... une pensée à mon frère Bruno Bonhuil ..."

En espèrant un heureux dénouement......
Vous pouvez aller sur la page FB de Françis Boutet pour prendre connaissance des nombreux commentaires....

Affligeant, mais bien dans l’air du temps….

Merci à toute l'équipe de Bike 70 pour ce magnifique travail de mémoire.Malheureusement le monde dans lequel l'humain se précipite ne nous promet rien de bon.Intelligence "artificielle"....tout est dit .

Honteux, lamentable

Les archives de Ton Kooyman (Hemeyla sur Pit-lane) qu'Herman Meyer avait récupérées au décès de ce dernier et qu'il continuait à mettre en ligne ont disparu pour le même motif.  Herman Meyer était menacé de poursuites en vertu d'un droit de copyright invoqué par un éditeur de très nombreuses années après la diffusion des photos.
A ce rythme, toute les traces mémorielles auront bientôt disparues...(et ce dans de nombreux domaines).

Et merde        

Après toute le temps passer a faire tous c'est documents, vous devez être bien triste.
Je vous souhaite le meilleurs a venir

Amicalement et sportivement      

Joël ENNDEWELL

taliesin a écrit:

Les archives de Ton Kooyman (Hemeyla sur Pit-lane) qu'Herman Meyer avait récupérées au décès de ce dernier et qu'il continuait à mettre en ligne ont disparu pour le même motif.  Herman Meyer était menacé de poursuites en vertu d'un droit de copyright invoqué par un éditeur de très nombreuses années après la diffusion des photos.
A ce rythme, toute les traces mémorielles auront bientôt disparues...(et ce dans de nombreux domaines).

A ce rythme la que va devenir PIT LANE

En dépit de toute ma sympathie et même mon amitié pour l'équipe de Bike70, je vais me faire l'avocat du diable : le droit d'auteur n'étant plus respecté à l'écrit car devenu impossible à faire respecter, le droit d'auteur sur les images me semble un ultime garde-fou (même si l'on peut imaginer que cela ne durera pas éternellement non plus).

Quand on édite un bouquin, on règle des droits aux illustrateurs et photographes (comme François Beau ou Stan Perec) ou à leurs héritiers (comme la FIM pour Maurice Bula, ou Gallica-BNF pour Jules Beau et les agences Rol ou Meurisse), tout comme on rémunère le metteur en pages, le papier ou l'imprimeur : c'est NORMAL.

Pourquoi en irait-il autrement sur le web ? Les blogs et autres sites internet sont -en partie- responsables de la mort du papier : tout devient gratuit en ligne, alors que les auteurs "matériels" (livres, journaux) doivent payer pour publier les mêmes images. Vous trouvez ça normal ? À moins que vous ne piratiez aussi la musique et les films...

Je sais que je ne vais pas me faire des amis, mais j'assume. Perso, ça m'amuse moyen de retrouver mes photos partout sur la toile, non signées voire portant une autre signature, et naturellement non facturées.

Ce qui me déplaît c’est cette « entreprise » qui a trouvé ce moyen de faire du fric en se plaçant entre les photographes et leur public et qui va siphonner tout ce qu’il y a à gagner là dedans.
Comme les applications pour trouver un restaurant, un hôtel, acheter une voiture d’occase ou trouver un artisan….
J’ai l’impression que c’est le rêve de tous les étudiants en écoles de commerce, de trouver la martingale qui leur permettra de se faire des couilles en or sur le travail et les besoins des autres. Comme disait je sais plus qui: rendre indispensable ce qui est inutile.

J'aime bien aussi : susciter l'envie pour créer le besoin

L'entreprise en question n'est qu'un intermédiaire, comme le sont les avocats, les huissiers ou même les flics : le justiciable ne pouvant plaider lui-même et poursuivre tous ceux qui l'ont spolié, il faut bien qu'une structure le fasse pour lui. Au lieu de ne rien récupérer du tout, il touchera au moins quelques sous, quitte à ce que la boîte se paie sur la bête.

Maintenant plutôt que faire nos courses chez Lidl, on peut aussi tous aller directement chez le paysan acheter nos carottes. C'est vrai quoi, salaud d'exploiteur d'intermédiaire. Il faut se faire une raison, qu'on le veuille ou non, on est dans le système et il n'y en a qu'un : pas d'alternative, faut faire avec.

Christian, reçois mes condoléances très attristées et transmets-les à François Gomis et Jean-Claude Jacq.

Pour le reste, ces droits ad vitam æternam, quoi qu'en dise Didier-san, je trouve qu'il y a quelque chose de pourri là-dedans, mais je ne sais pas gloser là-dessus donc je ferme mon clapet, même si la comparaison avec les sociétés de distribution me paraît assez fallacieuse.

Si Lidl est aussi indispensable, qu’est ce qui justifie le lavage de cerveau publicitaire continuel qu’ils nous assènent à la télé depuis des années je suppose avec l’argent de leurs fournisseurs et de leurs clients.

Adco a écrit:

Si Lidl est aussi indispensable, qu’est ce qui justifie le lavage de cerveau publicitaire continuel qu’ils nous assènent à la télé depuis des années je suppose avec l’argent de leurs fournisseurs et de leurs clients.

Les trucs tu dis, là, chais pas de quoi tu causes, j'ai pas la télé. Mais il doit y avoir un magasin Lidl pas loin de chez moi, rue du Chemin Vert - je n'y mets pas les pieds mais je sais que je peux y acheter des trucs pour les manger. L'officine chasse-copyright ne me paraît pas avoir tout à fait la même utilité sociale.

Et si Bike 70 devenait un site privé, c'est à dire visible seulement avec login / mot de passe ?

Sans être juriste non plus, il me semble qu'une utilisation privée des images serait légale, et toute façon cela stopperait les chasseurs de primes.

Bien sur au début c'est un peu fastidieux de gérer les autorisations, mais ça permettrait que tout ce travail et ce patrimoine ne disparaisse pas pour tout le monde.

Adco, DidierF, vous m'avez très bien compris : en tant qu'individus, on est tous bien contents qu'un intermédiaire fasse le boulot qu'on ne peut/veut pas faire, quitte à le rémunérer.

L'exemple de Lidl n'était évidemment pas à prendre au pied de la lettre : même si tu évites les grandes surfaces, tu paies plus cher tes poireaux chez l'épicier du coin que chez le producteur et tu trouves ça normal (et ne me dis pas que tu détestes les poireaux, juste pour faire diversion).

Il en va de même pour l'auteur d'une photo, qui a des droits, et qui délègue à un intermédiaire le soin de récupérer ce qui lui est dû.

Après, bien sûr le cas de Bike70 est triste, et j'y compatis d'autant plus que ce sont des copains (avec Gomis, on était ensemble à MJ il y a 45 ans) et que le tarif me semble délirant, mais bon, si la loi existe on ne peut en vouloir à celui qui veut la faire appliquer.

À partir du moment où l’on crée les moyens techniques d’une diffusion universelle des images, je crois que la propriété de ces mêmes images a du plomb dans l’aile. ( un peu comme de vouloir empêcher les gens de migrer alors que les moyens matériels de se déplacer existent…)
Je ne sais pas si la vie des photographes va changer avec l’apparition de cet intermédiaire, mais je pense qu’il vise surtout une belle réussite financière pour lui.
Un peu de provoc facile sur un sujet que je ne connais pas: Dans la plupart des métiers, on ne gagne de l’argent sur son travail que quand on le produit, pas à vie !

dga a écrit:

..si la loi existe on ne peut en vouloir à celui qui veut la faire appliquer.

Si-si on peut.. Je suis d'accord avec toi qu'il est normal et juste que l'auteur soit rémunéré, mais tout dépend de la façon dont les gains sont répartis entre le créateur de l'oeuvre et les ceux qui en profitent légalement, éditeurs, distributeurs et chasseurs de primes.

Sur les 300€ réclamé dans le cas ci-dessus j'ignore combien toucherait l'auteur du cliché (peut-être que tu le sais ?), mais les oeuvres musicales ont créé un précédent fâcheux. A l'époque du grand cirque autour de la diffusion illégales des fichiers.mp3, on a bien compris que la grande majorité du gâteau des droits d'auteurs n'est pas mangé par ceux qui ont créé la musique.

Adco a écrit:

À partir du moment où l’on crée les moyens techniques d’une diffusion universelle des images, je crois que la propriété de ces mêmes images a du plomb dans l’aile. ( un peu comme de vouloir empêcher les gens de migrer alors que les moyens matériels de se déplacer existent…)
Je ne sais pas si la vie des photographes va changer avec l’apparition de cet intermédiaire, mais je pense qu’il vise surtout une belle réussite financière pour lui.
Un peu de provoc facile sur un sujet que je ne connais pas: Dans la plupart des métiers, on ne gagne de l’argent sur son travail que quand on le produit, pas à vie !

Quand tu poses un bridge un client, tu fais un échange entre la pièce montée le travail et de l'argent.
Lorsque le client quitte le siège du dentiste il est propriétaire de sa dent parce qu'il l'a payé.
Dans le domaine de l'art, soit tu vends définitivement ton cliché. elle t'appartient définitivement à celui qui te l'a acheté
Soit tu la conserves et là tu en bénéficies de tous les droits.
Où je pense que ça devient compliqué et j'ai déjà entendu mon fils en parler ( il a été correspondant pour Moto Journal pour le road race) c'est quand tu as publié ou vendu ta photo là elle se perd dans la nature et dans un cas pareil qui peut se targuer d'en être le propriétaire.
Bubu serait à même de nous mettre au courant sur la situation et je dois bientôt manger avec Christian Lacombe je lui poserai la question..

Moi, ca me révolte, gagner du fric comme intermédiaire quand il y a accord entre les deux parties OK mais dans ce cas c'est de l'escroquerie, ça me rappelle une formation par une entreprise de sensibilité très USA il y a une trentaine d'années qui m'avais une peu excité et qui affirmait que le bon système était la multiplication des intermédiaires qui prenaient leur commission à chaque fois !!!Un ami boss d'une grande entreprise me disait il y a peu: "les capitalistes d'aujourd'hui sont des voleurs et des escrocs". On a aimé le cinéma du "far west", aujourd'hui on le vit .
On ne pourrait pas concevoir qu'un inconnu entre chez nous, fouille les albums de photos, photocopie ce qui l'intéresse et ensuite vende les clichés, il serait même possible d'agir mais grâce aux génies de la Silicon Valley ils peuvent tout siphonner !

J'ai du mal à vous comprendre.
On s'offusque que des gens squattent des appartements ou des pavillons qui leur appartiennent pas.
Et là on trouve normal qu'on s'approprie une image un dessin ou une musique.

"Dans la plupart des métiers, on ne gagne de l’argent sur son travail que quand on le produit, pas à vie !", écrit Adco. Dans la plupart des métiers, c'est vrai. Sauf qu'après tout, mine de rien, quand tu hérites une maison de tes parents, tu en jouis sans jamais avoir dû la payer il me semble...

En tout cas la "création artistique" est considérée différemment, au moins en France (car le copyright anglo-saxon est moins verrouillé). C'est ce qui a permis aux ayant-droit de Ravel de continuer à toucher le pactole sur le Boléro jusque encore récemment, et aux héritiers de Picasso d'encaisser des fortunes sans avoir jamais tenu un pinceau.

Alors on peut ne pas être d'accord mais c'est la loi, et elle remonte à bien avant la mondialisation et le capitalisme sauvage. Même si elle est extrêmement bafouée sur le plan littéraire (quoique : les descendants de St Exupéry touchent un max à chaque citation du Petit Prince, et ceux d'Hergé à chaque fois que Tintin ressort du placard), même si elle a du plomb dans l'aile en matière de photographie (comme le dit très justement Adco), ce n'est pas une raison pour s'asseoir dessus.  

Je serais curieux d'entendre bubu sur le sujet, ainsi que Lacombe d'ailleurs, dont les docs sont abondamment pillés sur la toile sans qu'il soit jamais cité. Et Philwood est le premier à reconnaître que Bike70 était dans l'illégalité.

Je rebondis encore sur les dires d'Adco : "À partir du moment où l’on crée les moyens techniques d’une diffusion universelle des images, je crois que la propriété de ces mêmes images a du plomb dans l’aile."

OK. Alors laissons l'IA nous concocter les scénarios des films, ça mettra les auteurs au chômage, et les acteurs aussi d'ailleurs (puisqu'ils seront en images de synthèse), alors que ces salauds de profiteurs touchent du pognon à chaque redif' à la télé. Protéger ces "privilèges", est-ce que ça ne vaut pas le coup de se battre ?

Je ne crois pas que l’on empêchera l’IA de faire quoi que ce soit, parce que c’est supra national et que, comme Lidl, ça coûte moins cher.
Dans le domaine qui nous touche, il n’y a pas si longtemps, j’achetais tous  les bouquins que je trouvais sur les sujets qui m’intéressaient, parfois uniquement pour quelques photos.
Je m’émerveille tous les jours de l’afflux de connaissances qu’a permis internet par la mise en commun notamment des images que j’ai tendance à voir comme un patrimoine ou des documents d’archives.
J’aurais tendance à penser qu’il faut faire une différence entre cet usage « documentaire » et un usage commercial et là c’est clairement ce second aspect qui est pris en compte.
Les images avaient cet énorme avantage sur les textes de ne quasiment pas tricher ni interpréter, libre à chacun d’y chercher ce qu’il veut avec les yeux de son époque.
Enfin ça, c’était avant….

Quand on y pense, ce formidable témoignage de l’histoire qu’est la photographie est apparu vers 1850 pour peut-être disparaître bientôt victime des possibilités techniques qui lui ôteront toute crédibilité .