Traduction des 2 articles parues sur site MCN les 20 et 22 août 2016 avec Google translate (révisée par PLB-Dukasuz. Avec mes excuses pour l’approximation et les éventuelles coquilles)
le 2ème article de l’interview de Martyn Ogborne par Stuart Barker /MCNMCN: Quelle différence avait la machine d’usine de Sheene face aux compé clients que pilotaient ses coéquipiers?
MO: En vitesse de pointe, la moto compé client était presque pareille, mais les motos usine pouvait entrer et sortir des virages plus rapidement en raison de leur avantage de poids. Là où les compé clients avaient de l'aluminium, nous avions du magnésium et là où ils avaient de l'acier, nous avions du titane.
MCN: Comment a fait
Suzuki pour trouver 5 chevaux de plus pour le modèle '77 et passer de 114 à 119 chevaux?
MO: Avec un travail sur les transferts gazeux (admission/ échappement), et à l'intérieur des carburateurs - nous avions prélevés les carburateurs de la XR23 pour les installer dans le XR14(A) 1977.
PLB : la XR23 est une RG 652 cm3 , même course de 54mm mais réalésée à 62mm (connue aussi sous l’appellation RG700) qui servit en fait de laboratoire roulant pour tester les pièces et évolutions des 500 de GP. Suzuki fabriqua d’abord 4 modèles pour 1977. Utilisés par les pilotes du team Heron (2 pour Barry, 1 Pat Hennen, 1 Steve Parrish) au tournoi transatlantique d’avril 1977. Ce qui ne nécessitait pas d’homologuer une série au préalable (Trophée hors championnat FIM 750, sinon série de 25 modèles exigée par FIM). L’XR23 avait des carbus Mikuni VM en magnésium de diam.36mm. Elles furent aussi les premières RG équipées de boîte de vitesse à cassette (extractible sans tomber le moteur).MCN: Pouvez-vous nous parler des modèles XR23 et XR22?
MO: Eh bien, les seuls changements sur la moto '77 ont été l’habillage retravaillé, les amortisseurs Kayaba et le bras oscillant modifié en conséquence (parce qu'une découpe en V avait dû y être faite pour l’installation de l’amortisseur, une barre de renfort fut ajoutée en dessous du bras, qui deviendra ensuite l’équipement standard). La puissance était en hausse de 5ch et le régime maxi avait chuté de 11,000 à 10,800t/m en raison des différences sur les lumières. Ce que la plupart des gens ignoraient était que
Suzuki avait un tout nouveau modèle sous la main pour 1977, si le besoin s’en faisait sentir. Si les Yamaha commençaient à se rapprocher il aurait été dévoilé. Comme ce ne fut pas le cas, il n’y a pas eu besoin de le faire. Il avait été dénommé XR22, et était la sœur du XR23 - qui était un modèle 652cc construit pour les courses de match anglo-américaines. Barry était furieux qu'il ne puisse pas l'avoir parce qu'il l’avait testé avant le début de la saison. Mais
Suzuki ne voulait pas lui donner. Au Japon, ils ne montrent que ce qu'ils ont besoin de montrer.
MCN: Donc, Barry a été déçu quand il a essayé le modèle '77, parce qu'il y avait si peu de changements, et qu’il savait pertinemment qu'il y avait une meilleure moto en attente en coulisses?
MO: Oui, quand il est monté sur le modèle '77. Il était comme dans cet état ; "P*** - c’est pas vrai?" Parce qu'il avait déjà testé le modèle XR22 il disait qu'il ne voulait pas le XR14. Je pouvais comprendre sa colère parce que
Suzuki n’avait pas laissé de choix, "Voici ce que vous pourriez avoir, mais voilà ce que vous allez avoir"
MCN: Pouvez-vous nous parler des amortisseurs Kayaba 'golden shocks ‘ qui était l'un des plus grands changements sur le modèle '77?
PLB : les amortisseurs Kayaba apparus en ‘77 étaient affublés du qualificatif « en or » car outre le fait qu’ils étaient de couleur dorés, il valait surtout une fortune. Leur corps principal étant fabriqué à partir d’un bloc d’alu taillé dans la masse.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]MO: Barry ne les appréciait pas. Il ne s’y est jamais fait, parce qu'ils étaient pour lui juste un autre paramètre intervenant dans sa compréhension des réglages. Ils étaient beaucoup plus légers parce qu'il ne comportait pas de ressorts internes - il y avait juste de l’azote et des blocs d’aluminium avec leurs joints. Ils avaient l'air assez futuriste, mais en fait étaient simples. Sauf qu’un un gars de Kayaba est arrivé avec eux, les japonais de
Suzuki ne savaient pas toujours maîtriser ce qui concernait les amortisseurs, et Barry n'avait pas aimé cela. Cela lui donnait un supplément de boulot à faire, et à cette époque nous avions seulement obtenu quatre séances d'essais avant un Grand Prix.
La plupart des circuits étaient des circuits routiers comme Spa ou Assen et vous ne pouviez pas louer des circuits routiers pour y organiser des essais privés. Barry devait déjà se qualifier, choisir la bonne monte des pneus, les bons rapports de boîte et la bonne carburation - donc il n'a pas aimé devoir s’impliquer dans ce nouvel élément de réglage d’amortisseurs. Il était comme, «Où est ce p ****** de pilote d'essai japonais?", Mais les pilotes d'essai n’avaient pas à un niveau pour courir en Grands Prix, alors il avait trop à faire et il détestait utiliser quoi que ce soit qui n’avait pas été essayé correctement au préalable.
Tous nos tests de pré-saison avaient été faits au Japon. Nous avions trouvé un circuit appelé Tsukuba, qui était absolument génial, et avait toutes les sortes de virages et bosses imaginables. Les Japonais le haïssait parce que la moto allait revenir avec toutes les goupilles manquantes sur le cadre, mais il nous a permis d’en apprendre des masses.
MCN: Pouvez-vous indiquer tous les aspects d'une moto qui était spécifique à Sheene?
MO: Eh bien, il y a le guidon bracelet, qui avait un satané angle d’ouverture comme des ailes d'avion. Nous essayions toujours de les ramener plus près de la moto, mais Barry le voulait élargit. C’était une horrible manière de piloter ainsi, car tellement anti aérodynamique, et cela signifiait aussi que les leviers cognaient dans le carénage lorsqu’on braquait, ce que les règlements interdisaient. Nous avions découpé le carénage, mais ils étaient encore en contact, alors nous rapprochions les bracelets pour passer les vérifications techniques, puis nous les écartions après pour Barry. Plus tard, j’ai réalisé que toute la force de Barry était située dans le haut du corps parce qu'il ne pouvait pas utiliser ses jambes correctement, de sorte que les guidons plus ouverts lui offraient plus d'effet de levier, et il compensait ainsi en guidant la machine avec ses bras. Les poignées de guidon avaient à l'origine un petit rebord sur leur extrémité, mais Barry ne les aimaient pas, donc nous les enlevions. Il y avait un reniflard et une boîte pour récupérer le débordement d’essence du carburateur sur le côté inférieur gauche du carénage, car Barry avait fait un bel envol en 1974 et s’était cassé son poignet, avant que nous eussions mis des reniflards. Parce que la moto fonctionne avec ses carbus montés latéralement, le débordement des cuves était à l’origine de la chute et alors il insista sur l’installation de reniflard après cela.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]MCN: Comment était le RG500, à rouler?
MO: La délivrance de la puissance était vicieuse. Vous atteigniez 9800 tours et là, BANG ! C’était juste si rapide que c’en était effrayant. Ce qui était marrant était la façon qu’il avait de pousser jusqu’à 11,000 t/m. Vous connaissait la manière avec laquelle une bécane se propulse en avant si vous mettez plein gaz en première ? Le RG500 faisait cela en sixième ! Aussi longtemps que vous étiez dans la plage de puissance. Les freins étaient loin d'être aussi bons que les freins carbone d'aujourd'hui, mais la moto était si légère (132 kg) que ça n’avait pas d'importance.
MCN: Pourquoi les motos sont présentées avec des pneus sculptés?
MO: Parce que Michelin ne font plus de slicks en 18 pouces. La seule possibilité que nous aurions pour monter des slicks aurait été de changer les roues pour des 17 pouces et cela ce serait avéré encore bien moins authentique.
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MCN: Y avait-il quelque chose sur la RG500 que Barry n'a pas aimé?
MO: Il croyait que la bonne vitesse de pointe de la moto compé client était due au fait qu’elles avaient leurs carters moteur en aluminium tandis que les nôtres étaient en magnésium - qui étaient 6 kg plus légers que les compé client – alors Barry demanda des carters en aluminium. Nous lui montrions les chiffres des chevaux obtenus au banc et il disait: «Je m’en fous - je veux les essayer!" Alors
Suzuki lui a donné un ensemble de carters de compé client pour lui faire plaisir. Nous les avions essayés et, bien sûr, la moto n’était pas plus rapide. Mais c’était une idée qu’il avait derrière la tête et il voulait être absolument sûr que personne d'autre que lui n’avait un avantage.
Caractéristiques techniques :
1976
Suzuki RG500 XR14
Moteur : 464.69cc moteur refroidi par liquide quatre en carré deux temps à disques rotatifs
Alésage x course 54mm x 54mm
Taux de compression 8: 2 à 1
Lubrification par pré-mélange essence/huile (ratio 20:1)
Carburateur 4 x Mikuni (magnésium)
Système d'allumage Nippon-Denso CDI Magneto, double bobine d'allumage
puissance Maxi 114CV @ 11200 t/m
Vitesse maximum 295 km/h
Embrayage multi disques à sec
Transmission à 6 vitesses, en prise constante
Châssis tubulaire à double berceau en acier
Angle de chasse 25: 4 degrés
Freins avant 2 disques flottant en acier diam.295mm
Frein arrière disque ventilé en fonte diam.220mm
Dimension du pneu avant (pouces): variable, monté sur jante coulée en magnésium 2.50 x 18
Dimension du pneu arrière (pouces) variable, monté sur jante coulée magnésium 3.50 x 18
Suspension avant Kayaba télescopique, assistée par air, amortissement par ressort interne , tube plongeur diam. 35mm, course de 130mm
Suspension arrière Kayaba amortissement à bain d'huile, ressort extérieur, course de 85mm, bras oscillant caissonné en aluminium
Poids à sec 132kgs
Palmarès des machines présentées ; modèle 1976 : 3 victoires en GP (France, Autriche et des Nations (à Mugello, Italie)). Le modèle 1977 a remporté le GP du Venezuela, d'Allemagne de l’Ouest, et France.
PLB : Elles sont donc toutes deux du début de saison (3 GP max de durée de vie), mais la ’77 avait dû passer le 3è GP (des Nations, Imola) dans le box avant sa victoire au Castellet, 4ème GP de la saison (pas de 500 à Jarama).Vous pouvez voir de près les motos de Sheene lors de ces événements motos outre-manche :
• MotoGP de Grande Bretagne, Silverstone, 1-4 Septembre
• Classic
Suzuki Sunday au café Super Sausage à Towcester, 11 September
• Classic Show, Stafford, 15-16 Octobre
• Classic Bike Live, Peterborough, 29-30 Octobre
• Motorcycle Live, Birmingham NEC, 19-27 Novembre