[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Moto Revue 1868 (c'est le N°, pas l'année... ) Date 04/1968 (un mois avant les évènements).
Les Krajka sont partis de rien. Travailleurs acharnés, ils ont monté peu à peu leur affaire 81 rue Saint-Maur dans le 11e arrondissement à Paris. En reprenant le magasin mitoyen, ils ont pu avoir l'atelier séparé de la boutique.
Pas encore de Moto Guzzi sur la façade. BMW, BSA, MATCHLESS.
Moto Guzzi est arrivé tout de suite après cet agrandissement. Et BMW a bien sûr dégagé.
Pourquoi Krakja et Guzzi ?
En 1967, un français, pilote de ligne, avait acheté une des toutes premières V7 700 en Italie. C'est la première vue dans l'hexagone. Il était venu chez Krajka en lui demandant de la régler.
Charles a vu le potentiel du bicylindre en V et a décidé de "prendre le panneau", de devenir concessionnaire de la marque italienne.
Il y avait déjà un importateur Moto Guzzi pour la France. Les Ets Teston à Marseille, Cours Lieutaud.
M. et Mme. Teston avaient un magasin de cycles et de vélomoteurs. Ils étaient venus au Salon de la moto, ou plutôt du Deux Roues de Milan (probablement 1965) et, en discutant avec les gens de Moto Guzzi - qui avaient bien sûr un stand, l'idée leur était venue d'importer quelques Guzzi (Falcone pas sûr mais les premières Stornello 125) et de les mettre en exposition. Ça s'est vendu gentiment.
Quand la V7 est arrivée, tout a changé. Surtout que les Teston avaient deux jeunes fils, André et Robert qui y ont été à fond. Marseille et Paris étant distants d'environ 6 milliards de kilomètres (humour), les frères Teston et Charles ont tout de suite trouvé l'équilibre pour développer la marque, chacun sur sa planète.
L'importation des motos passaient par Teston, mais Charles allait directement à Mandello del Lario (Lac de Côme, où est l'usine Moto Guzzi) chez un grossiste prendre ses pièces détachées. Il est devenu très ami avec les gens de l'usine. Et ça a cartonné.
La première fois que j'ai été chez Krajka, c'était en août 1970 (c'était ouvert 12 mois sur 12). Un pote m'avait planté ma BSA Thunderbolt bd Voltaire (toujours dans le onzième arrondissement parisien) en percutant une voiture. Le dépanneur avait déposé ma moto chez les Krajka. Avant détruit et probablement cadre touché, Charles m'a demandé combien l'assurance me remboursait. Pour le même prix, il m'a proposé une V7 700 d'occasion de 1968, une des premières importées. Après j'ai eu V7 Special et V7 Sport.
En août 1970, Charles avait déjà pris en plus un local d'environ 40 m2 dans la cour à gauche des magasins. Les motos accidentés et moteur ou boîte cassés y étaient stockées. Les motos sur lesquelles travaillaient les mécanos (3 plus un arpette) étaient sorties de l'atelier le matin et rentrées à la fermeture.
Charles, si tu lis, ne m'engu... pas, c'est de mémoire 50 ans après.
Et il y a les pitlaineux pour vérifier.