[Oldies] MV Agusta : l'histoire des motos d'usine en images...

soyons clairs : les mv de route étaient produites par une petite usine qui à l'origine voulait faire de braves utilitaires - les mv de course étaient construites au sein d'un département spécial à l'intérieur d'une usine aéronautique dont les compétences et les technologies étaient infiniment supérieures à celle de la petite usine de velomoteurs et petites motocyclettes située à deux km de l'atelier course - le fait est que le comte agusta a un peu déliré en voulant faire de grosses quatre cylindres qui profiteraient des résultats en course de ses purs prototypes - très vite il s'est rendu compte que sa petite usine n'était pas capable de construire de vraies grosses cylindrées performantes - d'où les hésitations entre la présentation d'une 500 MV 4 de route dès 1954 jamais produite, puis cette 600 bâtarde en 1965 et enfin ces pseudo sportives du début des années 70. Le petit atelier MV de gallarate n'était pas équipé pour produire de si grosses motos en grandes quantités - le paradoxe mv agusta c'est cette juxtaposition de deux cultures, usine de cyclo/atelier de haut niveau qui en fait ne sont jamais parvenues à s'accorder, d'autant que dès le début des années 60 domenico agusta s'est un peu désintéressé de ses petits motos de route

Quand Bubu dit "petite usine", il faut relativiser : en 53, MV a quand même produit plus de 20 000 machines. Maintenant, c'est vrai, c'était purement de l'industrie, et pas mal de scoots. Ce que, sans honte, Gilera, Guzzi, Macchi, Laverda et autres ont aussi fait ; et Mondial fabriquait bien des triporteurs.
Et puis vous êtes effectivement un peu durs avec MV dont, certes, bien des titres ont été acquis sans grande adversité, mais bon, Ago mettait un point d'honneur à améliorer ses temps d'une année sur l'autre, et ce n'est quand même pas de sa faute si le bon comte préférait claquer son pognon en course plutôt que dans des yachts, des Rolex ou avec des putes (ce qui n'empêche pas, d'ailleurs…).

Les MV 4 cylindres de route n'étaient pas ridicules, comparées aux autres motos des années 60.
Leur énorme moteur évoquait la compétition, la partie-cycle était convenable, la puissance aussi.
Elles étaient très chères, certes, mais on achetait aussi la légende MV Agusta !

Comme pour les autres constructeurs européens, le problème a été la Honda 750, qui a complètement démodé ces machines dont la conception datait du début des années 60.

Agusta devait certainement justifier son investissement dans le Reparto Corse, vis-à-vis de son conseil d'administration, donc il fallait des motos de route, mais pas au point d'investir dans une unité de production moderne, ni dans la conception d'un nouveau moteur, moderne lui aussi.

Donc il a continué à commercialiser ses 750 America, jusqu'à l'arrêt complet de la production de deux roues, et la dissolution du Reparto Corse en 76.

On compare souvent les grosses MV aux japonaises des années 70, et ce n'est pas tout à fait juste : elles ne jouaient pas dans la même cour.

La chose de bien c ' est que toutes ces 4 cylindres perfectibles ont donné matiére aux préparateurs et "améliorateurs" de tous poils ; j ' avoue un faible pour les MV Magni , les Hansen etc , la encore de toutes petites niches mais des motos qui me plaisent visuellement.

jusqu'à la mort de domenico agusta en 1971 il n'y avait pas que je sache de conseil d'administration ! il était seul décisionnaire de tout ! c'est après que son frère corrado a commencé à merder et a vendu des parts à l'efim, début d'un processus qui a mené à une quasi nationalisation d'agusta -

A-t-il vraiment merdé, ou bien n'avait-il plus le choix, Domenico ayant déjà cramé toute l'oseille ? On a un peu connu ça après avec les frangins Castiglioni, l'un "raisonnable" refusant de remettre au pot (et donc gérant sagement les -importantes- affaires Cagiva) et l'autre se donnant le beau rôle auprès des amateurs de motos en relançant les MV "phase 2"… C'est parfois un peu facile, pour les flambeurs, de passer pour de purs passionnés, non ?

Oui, bon, d'accord, ce qu'on veut surtout souligner, c'est l'écart entre le rêve véhiculé par les succès en GP, et la réalité des machines sur routes, telles qu'elles sortaient d'usine (à moins qu'il s'agisse d'une belle restauration??):
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Par rapport à d'autres productions italiennes de la même époque, c'était plutôt banal et quand même moins "sportif".
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A la limite, j'aime autant la ligne de ma Terrot Rallye.
Lecture faite, persiste et signe : jp84  

Mais il en a toujours été ainsi ! Même Norton, et dès avant 1914, n'était que la danseuse du groupe Shelley, dont l'activité principale était l'outillage. Il faut se rendre à l'évidence : isolément, produire des (belles) motos n'a JAMAIS été une activité rentable, ce n'est que la vitrine d'entreprises vivant d'autre chose.

… à commencer par Ducati, précisément, qui à l'époque de cette mignonne Mach 1, ne devait sa survie qu'à quelques diesels bien peu glorieux !

... et à ses balbutiements électroniques !!!

J’endosse l’habit de l’avocat du diable de Gallarate et j’avoue que j’ai un –gros- faible pour l’esthétique de la 750 MV.  
Pas seulement pour le moteur et sa belle fonderie, mais pour l’ensemble, qui arrive à flatter l’œil en masquant un embonpoint certain et une transmission acatène pour le moins incongru.  Ah le coup de crayon des designers italiens!(à moins qu’un Pitlaneux vienne m’apprendre qu’il s’agissait en fait d’un Teuton ?)  A cette période la Guzzi V7 Sport  revendiquait aussi un caractère sportif (ben oui, si t’avais pas compris que c’est pour cela qu’elle était appelée Sport ! ) Assumant  cardan et mécanique culbutée, mais la marque n’était plus en GP depuis belle lurette.  En revanche partie cycle et poids étaient d’une toute autre teneur que ceux de la MV.
 
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Donc rappelons qu’Ago a tout de même participé avec un  modèle 750 aux 200 miles d’Imola 1972, ceux-là même qui firent la gloire de Ducati  (et de Paul Smart).
Enfin ce modèle…vite dit. Du modèle originel, il n’y avait plus que la transmission acatène et la boîte de vitesse, ceux-ci devant être impérativement conforme à la série. Paradoxalement cette exigence ne s’étendait pas au-delà, pour ce qui était de la partie cycle et du moteur !
Arturo Magni avait donc  conçu  pour Agostini et Pagani, deux modèles ayant différente configuration de cadres et de composants. Tout cela en ayant très peu de temps, car le feu vert de Corrado  Agusta fut reçu très tardivement, fin mars ! moins d’un mois avant la course !
Avec un haut moteur radicalement transformé,  l’admission passant de 30 à 34mm, échappement de 28 à 29,  les carbus Dell’Orto furent réalésés à 30mm (29), outre le nouveau cadre (en fait un prototype que Magni avait déjà fabriqué pour un éventuel nouveau modèle de 750) elle  se vit équiper du freinage Ceriani prélevé sur la 500 de GP,  d’une fourche  toujours Ceriani de 38 (35), de jantes Borrani, etc..
Magni fit ainsi passer la puissance de 60 à 85CV à 9000 t/m et le poids de 235 à 190 kgs . Toujours trop lourd pour une machine de course! D’autant que la garde au sol était faiblarde et qu’elle saucissonnait à tout va dans les courbes à cause d’un empattement trop court. Sorte de démonstration qu’Ago était quand même un bon pilote pour rouler là-dessus car aux essais, il parvint à sauvegarder une place en première ligne, étant 4ème à 3 secondes derrière Smart     ( Pagani ayant abandonné, après seulement 9 tours d'essais, se blessant au bras.)
Un bon départ d’Ago vit même sa MV mener les 5 premiers tours! Et au 40ème  tour il était encore 4ème, esseulé,  à 8 secondes de la Ducati de tête. A ce moment un important dégagement de fumée à l’échappement le contraint à rentrer aux stands, et l’abandon fut décidé. Officiellement pour un bris de soupapes.
 
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Après cela, Arturo Magni se mit à développer une nouvelle mouture de la 750 MV , avec une autre partie cycle,  et surtout une transmission secondaire classique à chaîne,  une culasse toujours  double arbre mais à 4 soupapes, des freins à disques Scarab. Pour arriver à une puissance de 107 CV à 11500t/m  et 175 kgs.
PS : la majorité de mes infos proviennent du bouquin de Ian Falloon. The book of the classic MV Agusta Fours.
 
Mais l’arrivée de la TZ 750 Yamaha bouscula tous les plans et ce modèle fut mort-né. (il fit partie des nombreuses MV rachetées en 1987 par le Team Obsolete de Rob Iannucci)
 
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Votre Honneur, je demande la relaxe pour ma cliente!
Notamment au bénéfice du délai de prescription, qui est pour le moins dépassé pour recevoir une plainte de l'avocat général de PLB.   
D'autant que les petits enfants de l'accusée ont fait preuve de leur bonne éducation. En allant remporter une épreuve de championnat Supersport, qui plus est avec un pilote Gaulois

Bravo pour ce brillant exposé qui m'en apprend beaucoup sur cette moto. Comme je l'ai dit plus haut AGO a souvent gagné sans opposition mais il était un excellent pilote.

J'va y met' mon grain d'sel :
Pour moi, il faut séparer la production de série MV de la 4 cylindres qui exploite très tardivement un moteur qui a 20 ans, laissons la 600 de côté confidentielle, au moment où les japonais sortent des moteurs modernes et fiables.
Le gros de la production italienne d'après guerre, c'est de la moto populaire pour un pays pauvre, entre 125 et 175 dont beaucoup sont conçues sur le même concept, très proche en performances, 8ch en moyenne pour 125cc et basta, parties cycles très semblables (Gilera, Guzzi stornello, Morini corsaro/settebello, Beta, MV et tous les autres) avec quelques originalités à dimension très variable de ci de là (Mondial, Aermacchi, Ducati...).
C'est la renommée récente et posthume donnée aux MV de tourisme par ceux qui connaissent peu l'histoire qui fait débat, elle est décalée par rapport au vécu d'époque mais n'a pas la moindre importance.
De son pognon, chacun fé fé fé, ski lui plé plé plé  
Quant au tri pour les qualités des sportives dérivées des populaires, les palmarès sont sans la pelle... pour les pov' MV !

... Vous jugez bien trop avec un recul de 50 ans... Qui d'entre vous a reellement vu ou entendu une MV de route dans les annees 60? Avant les 4 pattes Honda?

Moi oui... Dans le petit village ou je suis ne, Pont du Fosse, Hautes Alpes, 300 ames... Un Marseillais y passait ses conjes d'ete et c'etait un fou de becanes... Peut etre je lui doit une bonne partie de mes deviations... Toujours est il qu'un jour, j'entend cette machine arriver, toute en noir. La 1ere impression et elle m'est restee, c'est le son du moteur. J'etais devant la moto et je n'entendais que le hurlement, pas d'autre mot..., de la distribution toute en pinions a taille droite   ...

Frank, c'est son nom, descends, bequille et s'amuse bien de mon interet de petit jeunot de 15 ou 16 ans qui n'a toujpurs pas convaincu son pere de lui payer une mob... Il n'y a pas beaucoup d'autres becanes qui m'ont fait cette impression... Une R69S en echappement libre dans Paris et une Veloce Thruxton du cote de Monbeliard... Pour sa MV, il avait un garage special, peinture antistatique et humidite controllee. Il a eu plus tard des 750 et puis un jour, des Martin a moteur Honda, c'etait plus pareil...

Donc, a cote de ce que les Anglishes appellent les UJM   , pas de doute ou penche mon coeur... meme si je ne veux surtout pas en posseder une, de route ou de course...

Patrick

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Source : Mick Walker , Roland Brown

A l'époque notre "Mimile " Rougerie national, avait fait l'essai de la MV 750 S pour "Moto Coin Coin", et avait conclu:
"ça marche comme une 4 pattes Honda mal réglée!!!"  
(Il me semble l'avoir déja dit ici, peut etre dans le topic"motocistes d'époque",ou j'avais mis des photos de la MV chez Garreau.A ce sujet, Marc, les photos que j'avais mis en ligne sur P.L. par "HIbox",ne s'ouvrent plus, est ce parce que "Hibox ne fonctionne plus pour mettre des photos sur Pit Lane?)
La MV 750 S prend sa revanche aujourd'hui,car à l'époque la MV 750 S valait le double du prix d'une 4 pattes Honda,alors qu'aujourd'hui ,une MV 750 S vaut trois à quatre fois le prix d'une Honda CB 750 "K0".....

Les 750 Honda ou MV ne sont dans tous les cas que des quatres cylindres poussifs sur lesquels j'urine... Vive le gromono !    

Et voilà, ça parle des petites MV, et comme par enchantement ça dérive sur les 750, direct', comme d'hab' ...  

M'enfout, comme le dit coupekawa, ces petite 350 ont pris leur revanche ...  Bôcoup plus chères que les CB 350 Honda de même période. Na !      

Bon, d'un autre côté comme leurs grandes sœur à 4 pattes, il n'y a pas énormément de demandeurs sur ces motos là

Et alors? où est la suite?

ah non ! si ma mémoire est bonne ago gagne en 350 à Assen et en 500 au nurburgring - vérifiez, ça doit etre ça !

Bon, on fait moite/moite sur ce coup là, je parlais uniquement de la 350, et, tu as raison la dernière victoire d'Ago sur la MV c'est Nuburgring en 500. Le DVD de chez Duke consacré au Mino commence d'ailleurs par de superbes images du duo au Nurburg   
 

Je peux me tromper mais la première victoire d'Ago sur MV ètait aussi au Nurburgring. La boucle était bouclée (la classe)

OK, mais c'était quoi, comme course? Pas le GP d'Allemagne qui se passait à Hockenheim.
Loupé : en 65, le GP a bien eu lieu au Nurbrugring, et Ago gagne en 350.