BULGARIEVient le passage de la douane bulgare: les policiers prennent nos passeports et les mettent dans une boite, après les avoir entourés de papier portant nos N° d'immatriculations des motos.Ils nous opposent un "NIX" catégorique quand on veut les récupérer !
On lit une grande pancarte "
Il est interdit de camper sur le bord des routes et dans la campagne".
Dans ce pays communiste, on doit déclarer par écrit ou on loge (camping ou hôtel), pas de possibilité de rester chez l'habitant.Contact non autorisé avec les démocraties !!
Les policiers parquent tous les véhicules, voitures et motos, sans donner d'explications.
Ce pays est véritablement peu accueillant.....Nous commençons à vivre les conditions de vie des pays de l'Est; c'est beau la liberté, quand on en est privé !
Les francophones se regroupent, et, critiquent vertement ce régime.
Un convoi des véhicules est formé, encadré par deux voitures de police.Apparemment, on va traverser d'un traite la Bulgarie, et, de nuit.
Nous sommes tous fatigués, il fait nuit noire, on n'a rien mangé depuis le matin. Tout est lugubre.
Le convoi part, et, après 2 h de roulage, plus de phare, ni d'allumage pour moi.
Les motos stoppent, au milieu de la campagne, "MOTO KAPUT" dit-on aux policiers furieux !
Le convoi repart sans nous.Je change le fusible et on reprends la route doucement.Les portes de SOFIA sont passées vers 23h, et, nous décidons de trouver de quoi nous restaurer coûte que coûte à PLODIV.
Les cinq petits français sont en pleine illégalité, sans papiers chez ls bulgares......on pense nécessaire de continuer en direction de la frontière yougoslave; malheureusement, l’acuité visuelle diminue beaucoup, je vois des virages dans les lignes droites, des piétons qui n'existent pas, j'hallucine carrément !!
Il faut absolument stopper, mieux vaut rester en vie, à 3 jours de l'arrivée à la maison. Tant pis pour les futures complications ??? Contraints de poser matelas et duvets vers une station service à 1h du matin, pour éviter un accident.
Des gouttes de pluie nous réveillent très tôt, à 5h, de nuit; mais on a un peu récupéré de la fatigue générale.
Nous décampons avec l'incertitude la plus complète quant à notre sort à la frontière; le jour pointe vers SOFIA que nous contournons rapidement.
Arrivé à la frontière vers 8h, nous prenons du carburant avec nos "bons d'essence" obligatoires en Bulgarie.
Verdict 50 mètres plus loin:
A notre grande surprise, on trouve nos passeports dans une guérite au bord de la barrière fermant le passage;une chance qu'on ne nous les ait pas volés; on les prend sans voir personne, c'est très bizarre.
C'est assez terrible de se sentir "otages" , même quelques heures, sans aucune possibilité de discuter, soumis à une autorité brutale.
Toutes les critiques lues avant pour ce type de pays communiste "rouge" me reviennent.
Voir "L'archipel du goulag" de Soljenitsyne, mais
Pour moi, c'est exactement ce que je rejette alors, heureux de pouvoir sortir d'ici.
On a vécu dans de très différents pays, religions et communautés depuis le départ, alors, on peut très facilement comparer !
YOUGOSLAVIELes conditions de circulation nous semblent bien moins dangereuses qu'à l'aller, on a vécu l'expérience indienne, alors......
Des paysages d'automne colorés sont appréciés de tous, et, nous rappellent nos régions tempérées.
Passage à NIS, visite de la "tour des cranes" : macabre monument de cranes humains mis dans des murs!!!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Nous repartons pour BELGRADE, ou je prends mon dernier aérogramme à le poste; ça fonctionne bien.
camping au voisinage de la capitale, et, profitons d'un bon repas, après plus de 2 semaines à vivre juste avec quelques victuailles frugales une seule fois par jour.
Bonne étape de 540 km sans problème, concentrés sur la conduite. Nous traversons ZAGREB lentement, sous la pluie, sur une route pavée très glissante.
La MZ tourne assez bien , les 450 aussi.
Nous sommes heureux de trouver d'excellentes conditions de sécurité de nuit: bandes blanches réfléchissantes; balises réfléchissantes ; ça nous change : enfin 90 km/h de nuit. COOL.
Maintenant, c'est banal et normal tous les jours, on comprend mieux leur utilité.
Passage à LJUBLIANA, et, après une bonne virée de plus de 600 km, on atteint la frontière italienne.
ITALIEOn arrive "presque chez nous"
Rien à signaler de particulier, sinon une belle pizza dégustée avec plaisir.Camping une dernière fois à l'étranger.La bonne humeur règne entre nous, la fin du raid est proche.
Mais sur l'autostrada, mon moteur commence de faire un bruit terrible, genre pignons ou roulements HS ???
Il y' a un régime de résonance qui amplifie ce bruit, je fais en sorte de l'éviter.
On arrive quand même à AOSTE: que les Alpes enneigées sont belles !
On passe le tunnel du Mt Blanc après les 620 km du jour.
ENFIN LA FRANCE le 18 octobre, vers 21h. Il fait très froid; les lacets en sortie sont salés, verglas ?
Après les 50° du désert iranien, quel contraste..
CHAMONIX
Petite pension "bien de chez nous" et coup de fils aux familles, ça faisait longtemps..
Il y' a 90 jours qu'on n'entendait plus le français.
Le démarrage de la MZ, par ce froid matinal est difficile, avec un bruit infernal : va-t-elle tenir ? restent juste 300 km.
Finalement, ça tiendra et on arrive à MACON, le 19 octobre , fin de matinée.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Avec notre look rétro, manque J. qui prend cette dernière photo. THE END.
Je laisse les amis dans leur joie des retrouvailles et je file pour mes derniers km. Là, je "tire" sur le moteur comme jamais, s'il lâche, tant pis, je suis trop impatient d'arriver.Mais elle ira au bout, merci MZ.
Visite surprise à ma fiancée, chouette moment ! Ensuite, je retrouve mes parents avec soulagement, bonheur, et aussi un peu de fierté, on l'a fait !
Évidemment, intense émotion, car c'est bien grâce à eux que j'ai pu réaliser ce magnifique et inoubliable voyage, à 25 ans .
PS: 2 jours plus tard, je pars à l'armée, même pas le temps de savourer.........mais ********************************************************************
On peut dire
RÉUSSITE COMPLÈTE DU RAID BOURGOGNE / NÉPALet aussi avec l'aide matérielle de:
* HONDA FRANCE qui a fourni les pièces détachées et offert les révisions des 2 CB450, avec les compliments de Mr JL GUILLOU, chef du service compétition.
* Sté BONNET à Paris, importateur MZ, qui a fourni les pièces détachées à prix réduit, et, offert celles pour la révision.
* REYNOLD pour les chaines gratuites des 3 motos
* BERU idem pour les bougies
* DUNLOP France, Sce compétition (F BELIN) pour tous les pneus à bons prix
* Sté MORACO (les MAINGRET) pour l'aide efficace pour rencontrer les décideurs précités, avant de partir
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Je tire une petite synthèse personnelle:
* 90 jours de raid
* 23025 km parcourus dont 1800 environ de pistes
* Pas d'accident, ni maladies contractées
* 5 kilos perdus
* 10 de tension artérielle au retour (qui à posé problème à l'armée, chasseur alpin !)
* Une foule de souvenirs et 400 diapos pour toute ma vie
* Une expérience très enrichissante
* Une autre façon de voir les choses et les gens
* Capacité de relativiser et de prendre les choses du bon côté face aux difficultés
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THE ENDJ'espère que ça vous aura fait passer quelques bons moments, en attendant de suivre les sujets 2013 sur PL, plutôt orienté courses sur circuit, et technique.
Merci de votre participation sur cette "sortie", et, si je croise des pitlainers intéressés quelque part, on pourra en rediscuter.
Bernard