[MotoGP] Valentino Rossi, aujourd'hui...

Toujours impressionnantes ces images ! Et après on s'étonne que les chirurgiens aiment la mécanique !

Dans les années 70 j'avais un ami qui tenait la grande quincaillerie avenue Denfert-Rochereau dans le 14eme,celle ci jouxtait l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul (qui ne doit plus exister d'ailleurs).
Eh bien,il était etonné du matos que venait lui acheter les chirurgiens: marteaux,burins,perceuses électriques,.....!!

Au début des années 80, mon Patron me demande d'aller acheter une visseuse sans fil au bricomachin du coin pour faire de la stéréotaxie crânienne, à l'époque, on avait le droit de "stériliser à froid" dans un "tupperware", avec des comprimés de formol, des outils de ce genre (maintenant ce serait prison direct !), les mèches (qui rentrent dans le crâne) étant stérilisées normalement à chaud, et je me pointe au rayon des visseuses dévisseuses, bien hésitant, et je hèle le vendeur
"pouvez vous me conseiller ?"
"ça dépend, c'est pour percer quoi ?"
"des crânes ..."
long silence du vendeur ...

(C'est bon de rire !)

Ces carabins, toujours le mot pour rire.

en 1960, on vous perçait le crâne avec un bon vilebrequin à main suivi d'une découpe à la scie égoine, toujours à main, la routine, quoi ... blanc-et-tordu n'existait pas plus que black et d'équerre !

Et sans anesthésie !

Si, si, un bon verre de gnole, si il en restait après nettoyage du champ opératoire !!!

bubu a écrit:

en 1960, on vous perçait le crâne avec un bon vilebrequin à main suivi d'une découpe à la scie égoine, toujours à main, la routine, quoi ... blanc-et-tordu n'existait pas plus que black et d'équerre !

... je m'en suis servi quand j'étais interne dans les années 80, voir même plus tard, et c'est pas scie égoïne, mais tréphine, une sorte de scie à cloche :
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ça allait plutôt bien, et vite, pour faire une trépanation ronde.
Quand on devait tailler un volet polygonal, on utilisait des scies à fil (scie de Gigli) sur poignées comme ça :
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C'était le bon temps, on pouvait bricoler avec 3 fois rien ...

Pouha, çà fait froid dans le crâne.
Dan

Dans le livre des records il y a celui de l'amputation la plus rapide d'une jambe. Ca se passait pendant la guerre de Secession.
  Dans le bouquin il y est mentionné "L'assistant y a laissé deux doigts..."

1983, un type occupé à tripoter le genou de sa maitresse oublie de s'arrêter à un stop. Pas de bol j'arrivais pile à ce moment là avec ma 900 ducate.
Quelques fractures plus loin, j'arrive à l’hôpital. Le bon chirurgien étant absent, l'interne décide de mettre ma jambe en extension en attendant l'opération destinée à recoller les morceaux. Vu que j'avais eu quelques piqures qui m'avaient "détendu", je demande comment ça va se passer. L'interne me dit: "boh, c'est simple, on va vous mettre une broche dans le talon, on y fixe un étrier, une ficelle passant par une poulie, un poids et vous pouvez patienter 48H sans souffrance".
Aussitôt dit, aussitôt fait, il charge un "sous fifre" (un débutant quoi) d'exécuter son ordonnance.
On me pousse dans une salle, l'interne arrive, fait une croix avec son bic sur le coté du calcaneum (le gros os du talon) et se casse.
5 minutes plus tard, le sous fifre revient, cherche dans les tiroirs et en sort une boite métallique étroite de 50 cm de long. Je lui demande ce que c'est et il me répond: "la broche que je vais vous mettre dans le talon!
"Ah bon" lui dis-je, "et vous allez me la mettre comment?"
"A la perceuse" qu'il me répond.
A ce moment j'étais mort de rire, j'ai cru que le type était un as de l'humour et avait un sens de la réparti aigu (toujours les effets des piquouzes!)
1 minute après (et une petite piquouze insensibilisante au passage quand même) il a sorti une Black et Decker, à enquillé la broche dans le mandrin et ma foutu sa broche dans le talon en moins de temps qu'il faut pour l'écrire!
Déçu j'étais. Le mec n'avait en fait aucun humour!

Je n'ose pas imaginer tout ça à l'époque des guerres napoléoniennes...

La guerre de Sécession et la Grande Guerre ont été assez propices aux progrès dans la chirurgie de campagne à ce qu'il parait....

Et surtout les guerres napoléonniennes ont fait faire un immense progrès aux techniques de sauvetage, lisez :
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et vous saurez d'où vient l'expression "casser sa pipe".

La santé étant un commerce comme un autre (ou presque), de la même façon que les guerres font faire des progrès dans l'armement (au sens large), il faut bien qu'il y ait le pendant c'est à dire des progrès dans les dégâts faits par les guerre. Ça a été très net en 14-18 dans la mesure ou le "marché" de l'orthopédie était énorme. Du coup ça génère des "intérêts" qui n'existeraient pas pour un pelé trois tondus...

Quatre à cinq minutes pour amputer une épaule !!!!

JH42 a écrit:

Quand on devait tailler un volet polygonal, on utilisait des scies à fil (scie de Gigli) sur poignées comme ça :
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C'était le bon temps, on pouvait bricoler avec 3 fois rien ...

Et moi qui croyait benoitement que le fil ne servait qu'à couper le beurre!

Notre cammarade Daniel ROUGE ! N'a pas eu la même chance avec sons genoux
Pas vrai Jean

Il a eu, semble t'il, un montage un peu comme l'os de la vitrine de la SOFCOT posté plus haut !

Oui et le carrossage netait pas glop

le chirurgien de napoléon ampute un grognard - le gars fait la grimace - "je vous fait mal ? " demande le praticien - Non, c'est pas ça, docteur, c'est le bruit de la scie qui me fait grincer des dents
c'était l'histoire favorite de mon grand père qui a passé toute la guerre de 14 18 à scier, couper et recoudre des morceaux de poilus avec les moyens du bord

Dans ma spécialité (neurochirurgie) un des plus grands progrès a été l'anesthésie, et c'est récent. Dans les années 50, les chirurgiens opéraient les crânes sous anesthésie locale, et donc il fallait aller très vite, car l'effet de la Xylocaïne est assez bref, et quand j'étais interne à Lyon, je lisais les vieux compte-rendus opératoires de ceux de 1 ou 2 générations avant moi, et j'étais émerveillé de lire à la fin d'un compte-rendu de chirurgie d'anévrisme carotidien durée opératoire 25' ... quand nous, 25 ans plus tard, on mettait 3 heures. Mais en fait, ils n'avaient pas le choix, il fallait aller vite, et être adroit. Mais il y avait de la casse ... un de mes maîtres me racontait que son maître à lui, opérait les crânes avec des résultats ... hum ... Dialogue au téléphone dans le service entre la surveillante (qui gère les lits) et un confrère voulant adresser un patient :
"pouvez vous recevoir mon patient ?"
"non, je n'ai pas de place, mais mardi, le Pr Biiip opère un crâne, et si tout se passe comme prévu ça fait une place pour mercredi, appelez quand même pour confirmer ..."
Puis arrive les premiers respirateurs au bloc opératoire (années fin 50 début 60), mais ce sont des "soufflets de forge améliorés", c'est pas top, mais par contre ça permet d'endormir le patient et il respire, mais mal, parfois le cerveau gonfle et, à boîte crânienne ouverte, il sort du crâne par le volet et empêche la fermeture ... ennuyeux ... et honnêtement, les grands progrès sont à partir des années 70 quand les patients ont été ventilés endormis correctement permettant d'opérer dans une ambiance qui ne soit pas apocalyptique !
C'est vraiment  l'anesthésie qui a permis à la chirurgie de progresser ensuite très vite.