Tiens, c’est aujourd'hui un anniversaire, un 49ème anniversaire, même.
J’avais récupéré ici (je suppose) une page finlandaise sur le palmarès de Jarno Saarinen en 1971, 1972,
1973.
... Et pour ce qui concerne
1973, malgré la tragique brièveté de sa saison, Jarno est frustré d'au moins deux victoires.
Sa saison commence, si je ne m’abuse, aux États-Unis.
11 mars 1973, Daytona 200.Des 12 Suzuki et Kawasaki 750 d’usine qui prennent le départ, une seule roule encore sous le drapeau à damier, la Suzuki de Don Emde (le vainqueur 1972) qui termine 5ème, à 1 tour. Jarno Saarinen sur la Yamaha TZ350 a mené une course de sagesse et d’intelligence qui le conduit à la victoire pour sa première participation, première victoire d’un pilote européen ici.
Puis on file dare-dare vers l’Italie.
19 mars, Modena.C’est l’ouverture de la saison en Italie, et la première manche des championnats d’Italie. L’atmosphère est morose, les grèves dans la métallurgie – bien réelles – sont invoquées pour justifier l’état d’impréparation chez MV surtout, mais chez « Harley-Davidson de Varese » encore, et Benelli, Morbidelli, etc. Un qui ne souffre pas de la grève et qui ne chôme pas, c’est Jarno Saarinen qui est son seul employé pour les courses hors-contrat Yamaha, son seul employé avec Soili, tout de même, qui travaille même le dimanche, en signifiant du box les écarts à son pilote de mari, ce que Pino Allievi, de
Motociclismo, remarque plaisamment.
En 250, Jarno joue peut-être un peu avec Walter Villa (Yamaha) mais
in fine le bat d’une bonne seconde. Renzo Pasolini termine 3ème, après une chute au début et une belle remontée. À Jarno aussi le record du tour.
En 350, ce sont les freins qui défaillent et font abandonner le combat par Agostini, des freins à tambour qu’on a négligé, à Cascina Costa, obsédé qu’on est là-bas par les nouveaux freins à disque. Le duel entre Jarno et Giacomo a duré le temps des six premiers tours, et puis Jarno s’envole tandis que Pasolini prend une deuxième place « satisfaisante », dit la presse italienne. Ago est troisième, à 15”.
Trois départs, trois victoires.
25 mars, Gran Premio « Riviera di Cesenatico » à Imola.250, la victoire et le meilleur tour. Après un coude à coude avec Pasolini jusqu’à mi-course, Saarinen se dégage et termine vainqueur en solitaire, sur une piste trempée.
En 350, Jarno a mis 3” à Agostini
nelle prove... On attend donc l’effondrement du 12 fois champion du monde dans la course. Au contraire, Ago part sec et prend la tête sur sa MV 350-4, et il faut deux tours à Jarno pour le rejoindre. Puis, quand il est dans son sillage, il vole à 200 à l’heure dans les balles de paille. « Ma roue arrière a dérapé, comme une savonnette. Dès le T1 j’ai senti qu’une chose clochait. Les pneus n’avaient plus prise sur l’asphalte. Dire que je ne voulais prendre aucun risque, que je comptais prendre la roue d’Agostini et n’attaquer que dans le
finale... »
Exit Jarno, Ago l’a facile. Read reste deuxième toute la course, pour se faire sauter par Pasolini dans le sprint final.
Jarno, lui, va soigner son genou abîmé. Il ne sera donc pas à « Riccione » (en fait, Misano) le 1er avril – où c’est Pasolini qui se chargera de battre Agostini. Mais le retour de Jarno sur les circuits ne tarde guère.
Cinq départs, quatre victoires.
8 avril, Circuito di Modena.Retour à Modène pour la deuxième de la saison ici, cette fois pour le
Trofeo Internazionale “Città di Modena” qui malgré le battage attire peu de monde : à peine 3000 spectateurs, et le temps (il fait très froid) n’y est pas pour rien. L’absence, aussi, de bien des vedettes annoncées, Agostini, Pasolini, Länsivuori. Mais enfin, Saarinen et Walter Villa sont présents.
Walter Villa gagne la première course inter, celle des 500, sur la Benelli 500-4 qui n’a pas eu d’adversaire à sa hauteur (Kim Newcombe finit deuxième à plus d’une minute).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image](La photo est ici surtout parce que je n’en ai pas d’intéressante de Jarno dans ce meeting.) Viennent les 250. Mario Lega dès le départ bondit en tête, place qu’il tient deux tours...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image](Eh bien voilà ! Et trouvée ici, la photo de Lega devant Jarno et Walter.) ... puis qu’il cède à Jarno Saarinen (sur l’unique Yamaha à eau de tout le peloton), lequel tire dans sa trace Walter Villa. Puis Walter attaque, saute Jarno et se détache au rythme d’une seconde et demie par tour. Derrière, belles défenses de Lega comme de Proni, qui se confirment comme les meilleurs de la dernière génération italienne. Mais les deux sont arrêtés par des grippages, de moteur pour Mario, de boîte de vitesses pour Giovanni. À l’arrivée, +33 pour Villa sur Jarno. Le troisième est un Cocchi qui s’est réveillé lors du
finale. Saarinen explique ainsi sa défaite : « par ce froid, ma Yamaha à refroidissement liquide n’a pas pu monter en température, c’est pourquoi j’ai voulu ne pas risquer la rupture. Et bravo à Villa, un beau vainqueur. »
350, victoire et meilleur tour. Et la course est édifiante pour qui compte étudier les progrès de la Benelli 4 dans sa confrontation avec la Yamaha : 4” séparent Saarinen de Villa dès le T1, le désavantage à l’Italien se stabilise ensuite à 7”. Dans une impossible tentative de retour, la Benelli casse sa boîte de vitesses au T11. Mais Jarno se démène toujours plus et entreprend de doubler tout le monde. Un seul échappe à ce sort,
il bravissimo Luigi Torelli – qui faisait ses débuts sur Yam-à-eau.
7 départs, cinq victoires.
Ensuite, c’est la série bien connue et abondamment documentée dans les sujet Saarinen ici.
15 avril, Imola 200.Couru en deux manches, Jarno gagne les deux. Et
Motociclismo est laconique dans son admiration : Jarno Saarinen a gagné les deux
manches* avec désinvolture, ne concédant qu’au premier tour de la première manche à Yvon Duhamel le soin de mener. Au cumul des temps des deux manches, Bruno Spaggiari sur l’opiniâtre Ducati termine deuxième à une minute et vingt-et-une secondes (et reçoit un bel hommage de Jarno après l’arrivée). Villa est troisième.
9 départs, 7 victoires.
22 avril, Grand Prix de France, circuit du Castellet.Deux départs, deux fois le meilleur temps au tour en course et deux victoires, dont la première pour la Yamaha 0W20 500-4 pour sa première sortie en course.
11 départs, 9 victoires.
6 mai, Grand Prix d’Autriche, Salzburgring.Deux départs, deux victoires mais un seul record du tour, celui des 250 allant à son coéquipier Kanaya.
13 départs, 11 victoires.
13 mai, Grand Prix d’Allemagne, Hockenheim.Deux départs, victoire en 250 mais « défaite » en 500. Deux records du tour, cependant.
15 départs, 12 victoires.
20 mai, Grand Prix des Nations, Monza.C’est le 16ème départ de la saison pour Jarno, et son dernier.