[Oldies] Barry Sheene, trajectoire d'une star

Trajectoire d’une star, carrière exemplaire, personnalité exceptionnelle. Derrière les métaphores il y a d’abord un homme, qui trouve sa vraie dimension à chaque fois qu’il rejoint ceux qui ne sont pas des stars. C’est aussi tout ce qui fait un champion populaire d’un champion respecté. On respecte les forts qui gardent leurs distances. On aime ceux qui gagnent avec chaleur.
Jacques Bussillet, extrait de Moto Journal n°691 du 7 mars  1985.

Pour débuter ce topic il me fallait un titre et une introduction. Sans flagornerie aucune, qui mieux que Bubu pouvait lancer le sujet d’un topic qui va s’employer à retracer la carrière de Barry Sheene ? Hein, qui ? nous sommes d’accord.  

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Je vous propose de rassembler à cet endroit des informations disséminées dans ce forum, en les déroulant chronologiquement (merci de patienter), en y ajoutant photos et commentaires complémentaires au fur et à mesure. Nous avons la chance d’avoir ici plusieurs témoins qui ont partagé leurs photos, anecdotes,  à propos de Barry. Il eut été dommage de ne pas en faire profiter l’accès au plus grand nombre, que ce soit ceux de la génération qui ont eu le plaisir de vivre cette période de la course moto, mais ont du mal à s’en remémorer tous les détails. Ou les plus jeunes (disons les moins vieux de l’hospice pitlane.biz   ) qui n’ont une connaissance de Barry Sheene limitée à celle d’un détenteur de deux  titres de champion du monde 500 en 1976-1977.
Je pensais démarrer directement avec l’année 1968,  l’année des débuts en course de Barry. Voulant vous épargner la partie biographie « non moto ».  A la réflexion c’est impossible tant l’influence du noyau familial fut fondatrice dans le parcours de Barry. Je vais essayer de ne pas être trop fastidieux,  en omettant volontairement pas mal d'infos, non cruciales, mentionnées dans les diverses biographies disponibles.*

Barry Stephen Frank Sheene naquit à Londres, quartier d’Holborn, le 11 septembre 1950 (une date sans signification particulière alors). Il décéda le 10 mars 2003, Queensland, Australie.
Il était le deuxième enfant de la famille Sheene. Frank (1911-2008) et Iris (1916-1991) avait déjà une fille de 5 ans ½, Margaret, vite surnommée Maggie.
La famille Sheene vivait dans un appartement 4 pièces mis à disposition par leur employeur, The Royal College of Surgeons of England (collège royal de chirurgie) où Frank s'occupait de la maintenance, en temps que resident engineer , Iris y étant elle même employée, housekeeper.. Frank pouvait utiliser l’atelier à sa guise en dehors des heures de travail. Passionné par la course moto, il pouvait ainsi y bricoler à loisir sans s’éloigner du domicile.  

la famille Sheene en 1953, Maggie sur les genoux de daddy , Barry sur ceux de mummy

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Avant-guerre, un frère aîné de Frank, Arthur, était licencié au club de Coventry (1929) pour des courses de Speedway. Avant son poste à Holborn,  Frank travaillait chez J.A.Prestwich & Co Ltd, à Tottenham. Plus connu sous les initiales J.A.P. Un fabricant de moteur de moto, notamment pour les machines de Speedway. Peut-être qu’Arthur y bossait aussi? NdR :  Je n’ai pas trouvé d’archives photographiques datant d’avant-guerre pour en savoir plus sur la carrière d’Arthur. Mais ce forum britannique nous apprend qu’Arthur n’était pas un pilote de notoriété, à priori.
http://www.speedway-forum.co.uk/forums/index.php?/topic/51733-barrys-uncle/

Frank participait lui aussi aux courses moto, mais préférait le tarmac à la piste cendrée, un road racer. Il était un habitué des compétitions sur l’anneau de Brooklands, gagnant un trophée sur 250 Excelsior lors de la dernière course avant le conflit mondial.  Après-guerre il fit plusieurs voyages à l’île de Man. Pour participer au Clubman’s TT (championnat amateur de machines de production qui eut lieu de 1947 à 1956) dans la catégorie Junior (350) pendant les années 1950 à 1954.  Puis au Manx GP , Junior et Senior(500) en 1955 et 1956.

Un modèle de 250 Excelsior

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Frank sur une 350cc Douglas 90 plus au Clubman Junior TT de 1950

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Une Douglas 90 plus, flat twin

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Royal Enfield

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Frank sur une 350cc  BSA Gold Star au Clubman Junior TT de 1953 ...

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et en 1954

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le célèbre mono Gold Star

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Au fur et à mesure des années, Frank développera un intérêt croissant à la mise au point de ses machines. Qui lui valurent dans les années 50/60 d’être reconnu par ses pairs pour ses qualités de très bon préparateur, a fine tuner. Ainsi, à côté de son activité professionnelle traditionnelle, les week end il se spécialisera dans la préparation de machines « exotiques », de petites cylindrées 2 temps. Comme Bultaco, Itom.
Il prit contact avec Bultaco pour s’assurer l’exclusivité pour le Royaume Uni de la distribution d’un lot de leur nouvelle machines de course TSS 125 & 250. Il arrêta de courir lui-même, et les attribua aux pilotes de son choix, parmi lesquels on trouve Phil Read, Bill Ivy. Il développera même son propre prototype à base d’un 50 Itom, le Special Sheene, que Bill Ivy amènera à la 7eme place du TT 1963. Les anglophiles peuvent consulter ce site pour les détails.

http://www.classic50racingclub.co.uk/frank-sheene.html

Barry sur l'Itom de daddy
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Plus tard Barry commence à bricoler, à Crystal Palace, 1958


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Barry 1958




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TT 65

Pour les vacances d’été, Frank prendra l’habitude d’emmener sa famille en Espagne. Lui permettant de combiner l’utile à l’agréable. Visitant l’usine Bultaco,  assistant aux 24 heures de Montjuïc. Des liens amicaux se tisseront ainsi entre les familles Bulto & Sheene.
Comme nous l’a précisé Bubu, ces voyages auront une autre conséquence sur la famille, d’ordre phonétique, car plus tard l’adolescent Barry surnommera son père Franco. Ce nouveau prénom d’accent ibérique prendra bientôt le dessus sur l’original. (Ndr ; les anglais l’orthographie souvent Franko)

Barry baigna donc dans une atmosphère propice à éveiller un intérêt pour la mécanique. Son père lui bricolera une petite machine pour ses 6 ans, motorisé par un Ducati Cucciolo (Ndr : Forza   ), pour rouler dans le jardin du square. Il aimait accompagner son père les jours de course, préférant aussi traîner à l’atelier plutôt qu’à faire ses devoirs. Toute sa scolarité sera un calvaire pour Barry, incapable de supporter l’autorité, indiscipliné, il s’y ennuie.
Enfant il a souffert d’eczéma peu après sa naissance, puis sera sujet à des crises d’asthme jusqu’à l’âge adulte. L’une d’elle, très sévère, aura lieu sur l’île de Man en 1955 pendant la période du Manx GP où son père participait.  Provoquée par le climat peu propice, elle nécessitera son hospitalisation pour plusieurs jours.  
Barry sur l'AJS en 1955
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un modèle AJS 7R similaire

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Barry avec son père lors des 24 horas de Montjuïc 1960

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Barry sur un Derbi 50, 1964

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Wikiduca

TT 1961. Phil Read remporte le Junior TT sur Norton. Il est engagé en Ultralightweight avec une Bultaco TSS 125 préparée par Franco.

Sur la Bultaco en 1961

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Au départ du Junior TT, Franco est penché sur le moteur, Barry est le garçon à casquette. Au fond à gauche, la jeune fille au foulard appuyée sur la 500 #14  n'est autre que Maggie

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A son arrivée Phil le victorieux   est heureux de retrouver sa mère Doris, qui l'embrasse, entouré aussi par Franco, Barry et Maggie

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Phil aura droit aussi à une bise de Maggie. Bubu nous dit qu'elle n'aime pas trop qu'on lui rappelle cette photo  

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Le gamin saura endurer ses souffrances, et fut encore plus choyé, notamment par sa mère, Iris. Barry comprendra vite comment obtenir ce qu’il veut en jouant de sa situation. Il saura s’en servir lors de sa scolarité pour faire l’école buissonnière, prétextant une visite médicale. A la maison il développera un caractère d’enfant roi, aux dépens de sa sœur aînée. Qui devra supporter tous les caprices de son cadet, le voir capturer toute l’attention du foyer, son précédent statut de petite princesse définitivement mis à mal   . Mais Maggie ne manquait pas de caractère, n’hésitant pas à profiter de son avantage de poids, par son âge, pour prendre le dessus lors des bagarres.   Malgré les fâcheries entre eux, qui persisteront encore étant adultes, ils resteront très liés.
A treize ans, Barry acheta avec son argent de poche une Triumph Tiger Cub 100 à un copain. Il se passionne pour le trial. Plus tard ce sera une Bultaco Sherpa, il participera aux compétitions amateurs du Kent trial club.

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Barry dans la cour avec ses potes  (qui ont chacun une cigarette, comme quoi ce n'était pas choquant à cette époque)

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Eté 1964, son père l’autorise à accompagner le pilote américain Anthony –Tony- Woodman, ami de la famille, pour passer un mois formateur en tant qu’apprenti mécano. Aidant à préparer les AJS 7R et Matchless G50, engrangeant du métier, dormant à l’arrière du van. C’est le premier contact de Barry
avec le Continental Circus. Au programme le GP d’Allemagne de l’Ouest au circuit de Solitude à Stuttgart, le 19 juillet. Et une course hors championnat, en Autriche.

Ndr : l’année suivante, Tony Woodman fera une grave chute au North West 200 1965 en Irlande, qui le laissera paralysé des membres inférieurs. Barry fera une crise d’asthme en apprenant la triste nouvelle.

Le pilote américain Anthony Woodman, avec son frère Christopher, au GP de Techécoslovaquie 1963, Brno Edit: 1964, merci DidierF
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Septembre 1965 : dès l’âge de quinze ans révolus, Barry quitte l’école pour commencer à travailler. Il enchaînera des petits boulots tout en continuant à assister son père à l’atelier. A seize ans il passe le permis moto sur un Derbi 75. Il  bossera comme coursier, utilisant une  125 BSA Bantam, qu’il gonflera avec son père. Il continue à faire du trial, et ne montre aucun intérêt à la course moto, sinon pour la mécanique et adore traîner dans le paddock. En revanche il lui arrivait de rouler en douce sur circuit à Brands Hatch, pour roder les Bultaco de son père, ou de Dave Croxford (dixit Chas Mortimer, qui conteste la date de ses débuts officiels sur circuit, en février 1968). Le circuit n’est qu’à une heure de route de chez ses parents. Sa sœur Maggie étant partie convoler, il récupère sa piaule, plus grande. (Lorsqu’elle reviendra plus tard, dépitée par son prince charmant, il refusera de lui céder sa place, elle devra emménager dans la petite chambre. Barry, a naughty boy). Depuis l’âge de 11 ans, ça parait d’autant plus dingue sachant qu’il est asthmatique, il s’est mis à fumer devant ses parents. Des cigarettes françaises - Gauloises ou Gitanes- de préférence. Et son sujet d’intérêt principal, hormis la chose mécanique, devient l’observation de la gent féminine. Il passe son temps à trouver des moyens pour attirer son attention.  

Voilà, le décor est planté pour la suite.

Ca part fort. Bravo !

Je fais une pause avant d’aborder le début de la carrière sur circuit, en 1968. Et vous invite à ajouter vos commentaires.
Si vous voulez déblatérer sur les motos utilisés par Frank Sheene, c’est le moment !

Au risque de me répéter, veuillez patienter avant d’aborder des sujets postérieurs à 1967.

*Biographies : il y en a plusieurs mais toutes de langues anglaises. Vous les trouverez facilement en surfant sur internet. Les plus récentes (dont je me suis servi, entre autres sources) :
Format livre de poche ;
- Barry Sheene, the biography. Stuart Baker, Editions Collins Willow.2003
- Barry, the story of motorcycling legend, Nick Harris-Steve Parrish, Editions Sphere 2007
Format livre de photos
- Barry Sheene, Motorcycle racing’s, Jet-set superstar, Michael Scott, Editions Haynes 2006
- Barry Sheene, the official photographic celebration of the legendary motorcycle champion, Rick Broadent, Editions Bloomsbury, 2017
A dégotter d’occasion ;
- Barry Sheene, the story so far, Ian Beacham, Ed. Star Books 1976
- Barry Sheene, a will to win, Michael Scott, Ed. WH Allen, 1983
- Leader of the pack, Ian Beacham, Ed. Queen Ann press, 1984.
Il existe aussi des numéros spéciaux de MotorCycle News, Mortons media, DVD Duke

Pour les francophones only, un incontournable :
 
Barry Sheene et la 500 Suzuki, la fabrique d’un champion, Jacques Bussillet, Ed.GM Fnac 2017
Qui contient un dvd du catalogue Duke Video.
Le DVD : Barry Sheene, la légende du numéro 7, disponible chez Fnac etc

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on attend la suite avec impatience mais déjà bravo pour ce travail

je viens d'avoir un message de la venus de milo, qui est fan de ce site
son seul commentaire : les bras m'en tombent !

ouaip, tu démarres vraiment très fort ! je connaissais pas la photo de barry sur le derbi, probablement prise en espagne
je n'ai pas vu celle-là, que j'ai déjà montrée je crois : iris est entre ses deux enfants et le tonton arthur est derrière, c'est franco qui tenait l'appareil photo

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et puis comme toute peine mérite salaire, une que je crois totalement inédite pour t'encourager à continuer (mais on n'est jamais sûr de rien)
barry sur sa première petite bultaco de trial

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Bravo Michel !

Très bon début , merci .

petite précision : celui qui a le plus piloté les bultaco de frank sheene c'est martin carney - et comme martin n'était pas un imbécile, il est devenu un super spécialiste des deux-temps, ses kawa H1R étaient rapides et fiables et c'est pas un hasard s'il a passé de longues années comme technicien chez kawasaki-usa

rajout : carney à l'époque disait qu'il détestait les deux-temps, c'est comique
après les bultaco de franco, il a roulé sur les bultaco de reg thomas, mon vieux pote reg, qui à l'époque avait une moto école et qui plus tard avait organisé les voyages à daytona de t-mill tours  


franco, martin et un mécano amateur qui frime sur la bul


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Michel...!

Faut dire que faire marcher une Bultaco jusqu'à la ligne d'arrivée fallait pas être manche côté mécanique.

Merci Michel, ça démarre bien

PS pour bubu : cause double emploi, Shiva cède une paire bras. Si Vénus est intéressée, MP.

Merci, Dukasuz. On attend la suite avec impatience (tempérée, on n'est pas des enfants trépignants).

Jolie jeune fille, cette Margaret.
Où lit-on Chas Mortimer disputant les débuts en circuit de Barry ?
Je suis content d'entendre parler de Tony Woodman - d'où venaient ses liens avec la famille Sheene ?

Pour les affidés de Frank Sheene, ne pas oublier Howard German qui gagna quelques titres sur Sheene-Special (à moteur Itom d'abord).

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(Cette photo doit dater de 1959, à peu près.)

Quant à Ivy Bill, le voici toujours sur Sheene-Special en 1963 :
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(Dave Simmonds au premier plan)

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(À Oulton Park.)

SUPER

Le lecteur de Moto Revue (M-R 1529, 18/02) savait déjà, pour les liens entre l'Anglois et Bultaco, en 1961 :

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Je mesure l'ampleur de la tache , c'est beaucoup de boulot !!Mais il est vrai que ça démarre bien
Merci Michel

Quand tu écris l'ampleur de la "tache", tu penses à quelqu'un en particulier? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]