[Oldies] L'incroyable univers du "Cheval"! (Part 1)

Le carbone fin des années 70, mon petit complément au topo du Grand Précurseur

J' ai visité à la fin des années 70 la Société Européenne de Propulsion à Saint-Médard en Jalles près Bordeaux.

Leur grand truc était la fabrication des tuyères (l'espèce de gros truc en forme de cône d'où sortent les flammes des missiles) Evidemment on n' entrait pas la dedans comme dans un moulin : petite enquète préalable, RV 15 jours avant, visite "accompagnée" par des mirlitaires galonnés et peu causants, pas de photos, et un discours très soigné.

L' ingé qui me servait de guide parlait non pas de fours mais d' autoclaves de plusieurs m3 de capacité. Et les durées de "cuisson" étaient de plusieurs semaines. Donc gaz + pression + chaleur.

La S.E.P. produisait des fibres longues qui, une fois tressées formaient les réservoirs sphériques ou saucissoïdes des susdits missiles. Quelques applications ludiques avec des tiges de 8 (pas celles qui se fument) impossibles à casser (?), des matrices 3D de tiges plus résistantes que le même volume en acier 200 fois plus pesant. Quelques rondins et pièces tournées.

L' impression que j' en avais retiré était qu' ils avaient un formidable matériau, extrèmement difficile et lent à produire mais que sorti de leur métier de base, la propulsion des engins, ils n' avaient pas d' autres utilisations bien tangibles. Mais c' est certainement ce qu'ils voulaient que je croie . . .

yves kerlo a écrit:

Eric qui fait la grimace quand la Marseillaise retentit...

Avec Helmut Fath de dos, pour qui Alain et "son orchestre" avait fabriqué 4 partie cycles, une partie de cette exportation, vient d'être retrouvée en Allemagne et rapatriée en France.

Intérressante cette anecdote , je me souviens d 'en avoir parlé aux Coupes 2011, je savais que Fath aurait utilisé une partie cycle Aprilia pour sa 250 HF 03 , sais tu a quelle type de motorisation était destinées ces parties cycles Yves ?

Je suppose que rapatriement en France signifie aussi restauration en vue ??

GP de San Marin 1984 :
D'un coté, il..............
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CR de Bruno Gillet MJ
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Ch Lacombe
Alors, contact ou pas avec Sheene ?

Apriliabarth a écrit:

yves kerlo a écrit:

Avec Helmut Fath de dos, pour qui Alain et "son orchestre" avait fabriqué 4 partie cycles, une partie de cette exportation, vient d'être retrouvée en Allemagne et rapatriée en France.

Intérressante cette anecdote , je me souviens d 'en avoir parlé aux Coupes 2011, je savais que Fath aurait utilisé une partie cycle Aprilia pour sa 250 HF 03 , sais tu a quelle type de motorisation était destinées ces parties cycles Yves ?

Il me semble que c'était avec des moteurs Yam et pour deux pilotes allemands dont l'un était journaliste et qui était parfois identifié come "Doktor"........mais trou de mémoire, je n'arrive plusà me souvenir du nom.... sans aucune certitude, Karl-Thomas Grassel ?

les motos pour Fath étaient prévues pour des 250 TZ, je n'aurais pas voulu autre chose qui ne soit pas validé, position du PSB par ex.
Ces motos ont ou devaient faire un championnat national, parce que je ne les ai pas vues en GP, j'ai retrouvé qq factures de pièces de rechange, mais je ne m'occupais pas de ça directement, donc moi, sur ce sujet, je suis sec.

Olivier était vraiment pote avec Barry, depuis le tout début de ses GP. Barry passait régulièrement sous notre auvent, ou dans le box. Après la disparition d'Olive, Barry a continué à s'intéresser à ce que nous faisions, il connaissait assez bien la technique, et on a discuté plusieurs fois sur des choix visibles sur mes motos. Il aimait aussi bricoler et savait bien faire de la mécanique (il laissait quand même son père oeuvrer pour lui). Un jour à Silverstone, il passe dans le box et voit qu'on a un problème, sur un réservoir, avec une fuite d'essence, notre poste à souder TIG ne marche pas. Il me propose de faire la soudure au chalumeau....OK, c'est sympa, il part avec le réservoir et revient 20mn plus tard visiblement emmerdé, la fuite est devenue un gros trou de 2cm de diamètre "Alain, je suis désolé, je ne sais pas ce que c'est que ton alu, mais je n'y arrive pas"... Heureusement dans la nuit on a réussi à réparer.
Fin 84 Elf me vire, j'en parlerai dans un prochain post, mais, hélas, Barry ne me propose pas de rouler sur une de mes motos et surtout d'apporter les pounds qu'il faut avec, sauf peut être en rigolant.
Je ferai donc la saison '85 avec des Pernod à châssis "prova La Prazerie" et Baldé Onda comme coursiers de luxe.

Et dire que j'ai peut-être croisé Alain Chevallier sans le savoir..........

On est à la rétrospective du GP de Nice organisée en 1985.
C'est Estrosi qui nous reçoit.
Je roule en 500 Terrot de 33 (Celle du champion de France Vincent Martin).
Et quand je roule pas.......je shoote ce qui passe devant moi.................

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Je refais le scan si nécessaire

Sur le sujet des Chevallier "allemandes" , j'ai trouvé cette photo prise par l'ami Graham Etheridge ( Picblanc sur le Motorcycle Nostalgia Forum ) de Karl Thomas Grässel à Silverstone en 84

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Alain peut-il nous dire si il s'agit bien d'une de ses créations ? Ca ne ressemble pas à une TZ standard, mais je n'oserais affirmer que c'est une Cheval...

On voit peut être mieux sur cette autre photo de 84, sur le site de Manfred Mothes
http://www.highsider.com/textlager/germany_textlager/Graessel_84_01.htm

et c'est l'autrichien Manfred Obinger qui roulait sur la deuxième machine du Team Römer
http://www.highsider.com/textlager/austria_textlager/Obinger_84_01.htm

Pour Grässel, aucun doute, c'est bien une Cheval, je n'avais jamais vu de photos de cette moto. Je ne sais pas à quoi sert la bouche sur l'avant...ça ne vient pas de La Prazerie. Prise d'air dynamique (il n'y a pas celles d'origine sur le coté) ou radiateur sup? en tous cas c'est bien fait et la moto est superbe.
Pour Obinger, aucun doute non plus, c'est pas une Cheval !! d'ailleurs je la trouve moche!! lol

Qu'est-ce que c'est bien...
qu'Alain Chevallier partage ses souvenirs et son expérience avec nous
et surtout merci !


Gilles Schaefer

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Une photo qu'on m'a donnée aux coupes ML, que j'adore et qui me parle beaucoup. En quelque sorte voilà ce qu'elle me dit.
Paddock d'Opatija 1976, dans moins d'une heure Olivier finira ce GP 250 quatrième en me disant « j'ai merdé, mais en 350 je suis sûr que je vais pouvoir en faire pleurer quelques-uns ».
Trois jours plus tôt, nous étions arrivés un peu à la bourre, les moteurs n'étaient pas refermés, les boîtes de vitesses que je j'avais prévues n'étaient pas prêtes.
Ce circuit routier emprunte une route basse qui longe la mer et une autre, haute, qui fait le retour par la colline. À chaque bout une épingle très serrée, la première pour tout arranger matérialise l'attaque de la montée, la deuxième à peu près aussi serrée est un peu moins exigeante parce qu'elle marque le début de la descente. La partie haute est assez rapide, donc le braquet est long, les boîtes de vitesse des TZ ont une première très longue, les moteurs sont très pointus. Il est impossible de sortir correctement de ces deux épingles sans faire patiner sévèrement l'embrayage, ce qui ne semble pas poser trop de problèmes aux pilotes, mais qui ne plait pas du tout à l'ensemble des disques qui partent facilement en morceaux. Le jeu consiste à les économiser en perdant le moins de temps possible. Celui qui a un peu exagéré sait, quand il prend des morceaux dans le coude, qu'il va devoir rentrer aux box à la fin du tour.
Pour finir le décor, c'est un vrai circuit routier, pour poilus des pattes, pas d'échappatoires, des maisons, des rochers, des arbres… Une descente vers l'arrivée un peu taillée dans le caillou, succession de virages plus ou moins serrés avec deux choix si tu tombes : dans le zig c'est le rocher, dans le zag c'est la flotte, à condition d'avoir la chance de passer par un trou de la balustrade à claire-voie
Les modifs essayées l'année précédente n'étaient pas très concluantes, j'avais donc choisi pour 76 de raccourcir les deux premiers rapports. Je pensais trouver des pignons dans la gamme des japonaises, mais la première est taillée sur l'arbre primaire, et l'arbre d'une TZ est très long pour l'embrayage à sec. En fouillant bien, j'ai quand même trouvé à peu près ce que je voulais, j'ai rallongé l'arbre en soudant un morceau d'un de TZ. Je me souviens de l'étagement qui n'était pas au top, avec un trou entre la deux et la trois, mais je me souviens surtout du mal que j'ai eu à ajuster des crabots qui, provenant de boîtes différentes, n'étaient ni en face ni du même nombre. Moralité, en arrivant sur le circuit, je n'étais pas prêt. (Ce qui n'était pas nouveau).
J'ai donc passé deux jours, enfermé dans le camion, à finir cette bricole. Le paddock de ce circuit de cinglés était dans un camping au bord de la page, tous allaient, après les essais, piquer une tête dans une eau limpide, bien que recouverte d'une petite couche de gaz oil, venant du grand port tout proche de Rijeka. L'endroit était magique, est ce pour ça que les pilotes ont supporté de rouler si longtemps sur un circuit aussi débile? . Toujours est-il
que j'entends encore Patrick Pons taper sur le camion « viens donc te baigner au lieu de faire le dentiste » et moi, en sueur, de répondre « tu vas moins te marrer dimanche, banane ».
Ça y est, la course des 350 est partie, après quelques tours, Ago sur la MV est en tête, déjà un peu détaché, si bien qu'on profite bien du son inoubliable de ce moteur. Olivier, rapidement se place bien dans le paquet qui suit. Patrick Fernandez abandonne rapidement sur panne et vient nous rejoindre dans les stands. Olive se détache un peu du groupe, j'ai l'impression que je vais me trouver mal, Patrick encourage et d'un coup "t'as entendu? Elle a des ratés la MV". Le tour suivant, c'est net, elle a vraiment des ratés, puis tellement de ratés, qu'elle ne remontera plus la côte, et là c'est l'enfer, je ne suis pas préparé à vivre cette angoisse. C'est pas possible, on va forcément prendre un truc dans la tronche! Patrick et Joseph me rassurent, j'ai les pattes comme de la laine. Olive royal, passe la ligne d'arrivée en tête et en roue libre depuis 200m....panne sèche! Qui a dit que Jésus n'existait pas?
Reste le podium, nos regards qui se croisent, la Marseillaise, l'émotion....Tu crois qu'à force de tripoter du 25 CD 4S t'hérites de sa solidité, hé bien que dalle!
La boîte a tenu, avec le trou entre la deux et la trois, je ne sais pas si c'était un réel avantage, en plus avec la première assez courte la moto se cabrait beaucoup. Par contre à l'arrivée l'embrayage était comme neuf, je pense que personne ne pouvait m'en montrer un aussi beau!!
J'en ai conclu, peut mieux faire!!, et c'est ce qui m'a poussé à réaliser un peu plus tard, je crois les premières boîtes de vitesses, avec des choix d'étagement pour les moteurs TZ.

on en veux encore

j'y etait presque a ce gp !

Alain, c'est un vrai bonheur de lire ces pages de souvenirs!
Et en plus, pour ne rien gâcher, c'est bien écrit!....
Merci d'avance pour la suite

Que d'aventures et que de bonheur de les lire aussi bien narrées. Encore ! Encore !

Merci Alain Chevallier de nous faire partager ses souvenirs

Oui, encore.
Toujours aussi sympa.

Génial de lire ces souvenirs de course !
Merci Alain de prendre le temps de nous les livrer, c'est vraiment un très beau cadeau que tu nous fais.

Pour ceux d'entre nous qui, comme moi, n'ont pu suivre cette époque que dans les canards, et une ou deux fois par an sur les circuits, découvrir enfin l'envers du décor, la petite histoire derrière les résultats bruts, c'est du caviar.

MERCI

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Opatija 76
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Merci Alain, merci beaucoup pour tout ce que tu nous offre, ce partage d'anecdotes qui à l'époque étaient dans la rubrique " brèves" qui faisait dix lignes et là tu nous donne DES articles , et comme dit Damien, bien écrit, bref que du bonheur , encore merci

Superbe!!! et quelle plume!

Mon cher Philwood, cette photo de Barry et d'Olivier, ce n'est pas Opatija 76 mais le Million 1973 à Magny-Cours. Où diable as-tu eue cette photo ?
Je ne me souviens pas te l'avoir envoyée !

Salut Henri-Michel, la photo d'Opatija est celle d'Olivier avec le numéro 45, et je sais bien que l'autre avec Barry c'est à Magny-Cours, elle fait suite à une autre parue récemment ou l'on voyait Terras Fernandez etc.... C'est de toi???
Amicalement
(hristian

Oui, la photo de Barry et d'Olivier est de moi. As tu le lien ?

J'ai eu l'occasion de faire un tour de l'ancien circuit à Opatija avec Fernand et c'est vrai que c'est un circuit de fada. Mais puisqu'on est en Yougo, voici une photo qui été prise en YOUGO en 86 pendant les essais libre du GP et qui m'a été offerte par Judith Tomaselli (je crois.) la moto qui occupe toute notre attention est bien la 500 Cheval de Didier de Radigues mais qu'est ce qui se passe-t-il?
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ça doit être grave, pour que se soit pif (Fior) qui fasse le toubib!!
on se croirait à la DDE...1 qui creuse et 4 qui regardent!!
Donc Fior aux manettes d'intervention, Bourjade qui guide du verbe, derrière Gilles Chaintron intrigué (Gilles, c'est celui qui m'a supporté le plus longtemps), le coiffé à l'iroquois en négatif c'est, merde j'ai oublié son nom, il faisait des amortos à eau. Enfin le sosie de Presley c'est Jean Marie, fan inconditionnel de Didier, il surveille pour voir si personne ne sabote la moto de son champion.
Bon, Thierry, il y a prescription, qu'est ce que t'avais merdé qui méritait tant de monde pour réparer.