62 CHAPITRE PRESQUE LA FIN DU RÉCIT, BILAN ET MORALITÉ.
Faire tout avec rien n’a pas été facile !
Et d’un autre côté, les médias nous ayant rayé des programmes sportifs, on aurait même pas pu regarder des courses de
side à la télé !
Donc !!!!! Pas de regret d’en avoir chié, d’avoir remué ciel et terre pour trouver du matos à petit prix, voire gratuit.
Je sais, je radote mais encore merci à toutes et à tous de nous avoir aidé à vivre notre passion.
Rappelez-vous quand même ce jour sordide au Circuit CAROLE ou malheureusement Jacques DELPEROUX est mort dans mes bras !
Et bien ce WE là, malgré la peine qui nous était tombé dans le fond des bottes, il s’en est suivi ce que nous attendions depuis longtemps avec Philippe :
LA PLUIE LA PLUIE (c’est mon truc)
La pluie ne me dérange pas, être trempé pour 40 minutes ne me pose aucun problème ! Je suis plongeur et l’eau est mon élément.
J’entendais souvent les autres gromnoler d’avoir à mettre la combinaison de pluie et appréhender les éléments qui leur dégringolaient dessus.
J’ai toujours pensé qu’à ce moment-là, j’avais eu un ascendant sur eux ? Car quand moi je voyais la pluie, j’étais comme euphorique.
Marie-Neige DELPEROUX, était pour ceux qui ne le savaient pas ? Non seulement la femme de Jacques, mais aussi sa passagère.
Petite femme, mais avec des formes, elle était très efficace et par rapport à la stature de Jacques, elle avait le poids idéal pour qu’il fasse un équipage équilibré.
Après avoir tenté comme on a pu de consoler de Marie-Neige ! Notre nuit de sommeil s’en est fortement retrouvée réduite.
Ma femme toujours inquiète me posa la question ? Tu vas prendre le départ de la course ?
Ma femme qui me dit ça ! Comme si on était venu ici pour faire une raclette.
Il n’y a pas eu besoin d’avoir négociation et je lui ai dit :
Je suis 7ème sur la grille donc je te propose de faire de la manière suivante
Je reste 7 ème (si je peux) et fait deux tours pour voir comment cela se passe,
Là deux solutions :
- soit je suis à la ramasse, car trop fatigué et je rentre aux stands.
- soit GAZZZZZZZZZZZZZZZZ
Quelle connerie d’avoir dit ça ! Je m’en veux encore grrrrrrrrr !
En y réfléchissant comment j’ai pu dire une chose pareille ?
Tout le monde sait qu’un câble de gaz démarre dans la main droite du pilote et finit aux boisseaux et que ce câble ne passe pas par la case cerveau !
Faudrait-il encore qu’un pilote est un cerveau ?
Bon comme dit Francois Bernard on ne va pas refaire le match, mais en y réfléchissant DOMMAGE !!!!
Tout le début de la journée de dimanche il a fallu encore aider Marie-Neige pour résoudre les tracasseries de paperasse ETC.
L’heure du départ de la course approchant, c’est à ce moment que j’ai pris conscience que les copains qui étaient avec nous ce jour-là, étaient encore plus efficace que ce que je croyais.
Je pense que Philippe, toujours dans l’ombre, a dû pas mal participer car il connaissait bien notre
side-car.
Tous mes potes connaissaient ma détermination et ils m’ont préparé une machine super top.
Et préparer un
side-car pour la pluie n’est pas évident. Surtout un TZ !
Ils m’ont fait des caches partout ! Entre autres devant les bobines ! Ils ont bricolé la boîte à air des carbu ; car sur un TZ si l’eau s’amalgame au mélange deux temps, ca fait une belle mayonnaise et c’est un truc à rester les gaz grands ouverts, quand on arrive sur un freinage.
On se rend donc sur la grille et là dès le tour de chauffe et malgré ce que l’on venait de vivre,
Je souris.
Avec Philipe on avait une super patate ! Hééééé oui Il pleuvait ! ENFIN la PLUIE !
Tour de chauffe ! On se positionne sur la grille et le départ est donné.
Là dès l’entrée dans le virage ALPHA, je prends conscience que la promesse que j’ai faite à ma femme est une grosse connerie !!!!!
Dans chaque virage serré nous étions ralentis par les autres mais à un point que j’étais loin d’imaginer ? Car étant en première dans les virages lents, j’étais obligé de débrayer afin de ne pas caler.
Je pestais car les autres étaient au ralenti.
MAIS J’AVAIS PROMIS ! J’AVAIS PROMIS.
FERRANT très à l’aise sur la pluie, était déjà à bonne distance et il caracolait en tête,
Les autres étaient en troupeau et par rapport à notre rythme possible, ils étaient à la ramasse totale.
Alors que nous avions plus que facilement pu conserver notre septième place, arriva enfin, la fin de ce PUT…G de deuxième de tour.
Là, entre alpha et la parabolique, je double 3 attelages en faisant bien attention de ne pas les accrocher ! Car Carole n’est pas un circuit très large.
En même pas un demi tour de circuit, nous sommes déjà 4eme ! Nous voilà donc arrivé à l’entrée de la parabolique.
Devant nous, il restait encore deux
side à doubler pour avoir la voie libre vers celui qui était en tête.
Je sais, ce n’est pas gentil pour les autres, mais très honnêtement je n’aurais jamais pensé qu’il pouvait y avoir une telle différence de rythme et Philippe vous le confirmera.
Mais pas que lui ; car les écarts chronos confirmeront aussi notre aisance.
Et là, vous allez avoir du mal à me croire.
(Pour ceux qui sont vieux et perde la mémoire ! Je vous rappelle que je suis attelé à droite et que la parabolique est un virage à droite.)
Tous les autres pilotes pensent que c’est contre nature, car ils disent tous que tourner côté
side est plus délicat qu’en appui sur celui-ci.
Vraiment très ralentis par ces deux
side-cars, à l’entrée de la parabolique je décide de leur faire l’extérieur et je peux vous dire que l’on n’a pas mis longtemps à les passer.
La moitié de la longueur de la courbe m’a suffis.
A mi chemin de la parabolique nous étions donc 2 ème ;
Avec Philippe on a eu le même réflexe au même moment, on s’est regardé et on a bien rigolé.
Et oui !! Un vrai équipage c’est : quand il y en a un qui pète, c’est l’autre qui pue
On a d’autant rigolé que l’un des deux
side-cars que nous venions de doubler avait installé des rétroviseurs.
Et son propriétaire, un jour pour chambrer, m’avait dit avec beaucoup d’humour : Tu vois Joël, j’ai installé ça exprès pour toi ! Comme cela quand je te double, je peux vérifier dans mes rétros que je suis assez loin de toi, pour ne pas t’accrocher.
Ayant aussi de l’humour, je lui avais rétorqué : quand tu me verras dans tes retros cela sera trop tard pour toi
.
Et cette fois j’avais eu bon, car après la course il est venue me voir pour me dire qu’il avait été stupéfait de la manière dont on l’avait déposé
Nous voilâmes donc 2 ème avec en tête le maréchal FERRANT (FERRANT le pilote).
Je dois dire qu’il était déjà loin, mais j’ai quand même tenté un truc au cas où il ait des problèmes (tête à queue ou autre) voire même espérer lui mettre la pression.
Et c’est sous un rythme à donf que j’ai tenté de le rattraper.
Devant j’avais mon prédécesseur à vue, mais par contre derrière je ne savais pas si l’un d’entre eux allait suivre notre rythme ?
Il faut savoir qu’en course je ne me retourne jamais ; se retourner fait perdre la concentration est c’est minimum une demi-seconde de perdue.
En GP on le voit bien celui qui se retourne à 95% des fois, il se fait passer dans la foulée.
De plus se retourner, c’est reconnaître sa crainte vis-à-vis de celui qui est derrière, et moi la crainte !!!!
On est là pour s’amuser on n’est pas là pour s’entre tuer, donc en course la crainte, je la laisse au parc concurrent.
A ce moment-là ? Que me restait-il pour juger de la situation derrière nous ?
Ma femme au panneautage !
Et là je ne comprends plus rien, car au fur et à mesure des tours elle me passe un chiffre 3 et puis 6 et au tour suivent 9 mais sans commentaire ?
Dans ma tête je me dis ! Mais pourquoi elle me passe des 10 eme
car derrière moi il me semble qu’il n’y a personne ??
C’est après que j’ai su que c’était des secondes !
Car à un moment, sortant du virage nommé hôtel, je vois de l’autre côté mes poursuivants ! Et effectivement je constate qu’ils avaient ramassé une belle valise
De plus toujours sans me retourner, je rasais au mieux le mur des stands pour voir si je n’avais pas l’éco d’un poursuivant qui me revenait aux oreilles ? Et là effectivement rien.
Et oui ! Bon sans ! Mais c’est bien sur ! C’était des seconds pas des 10 ème
Malgré notre aisance j’avais du mal à croire que nous mettions 3 secondes au tour au 3 ème
Je pousse donc jusqu'à l’avant-dernier tour pour tenter de rattraper le premier et même si je remontais un peu sur lui, c’était trop tard !
Après tout ce qui nous était arrivé ce WE de daube, dans l’avant-dernier tour je décide de lâcher l’affaire et de me contenter de la deuxième place.
Encore que pour cela il fallait arriver au bout.
Et pour un WE de merde ce fut un WE de merde
A la sortie de GOLF, au fur et à mesure des tours, il s’était formé une flaque d’eau ; A tous les tours j’étais passé dedans pour avoir la trajectoire idéale. Et jusque-là ça l’avait fait.
Dans l’avant-dernier tour, alors que j’avais un peut relâcher l’histoire, j’aurais du modifier ma trajectoire et ne pas passer en plein dedans !!
Là je pars en aquaplaning le moteur monte dans les tours d’une manière irraisonnable, le vilebrequin par en vrille et le moteur se bloque !! DAMNED
Sur notre élan je me laisse glisser jusqu'à Hôtel et là avec Philippe on pousse jusqu’à la ligne d’arrivée pour finir 7eme.
De cette histoire je retiens qu’elle a effacé pour un instant toutes les peines que nous avons eu que Jacques se soit tiré comme un voleur.
Et ce jour-là je me suis dit ! Que la manière dont on avait pu dépasser nos concurrents avait effacé toutes les années d’acharnement que nous avions eu à faire rouler ce
side-car,
Là on avait la preuve que ce que nous avions réalisé était le bon choix et qu’il fallait trouver un bon moteur à ce châssis et surtout lui faire perdre du poids.
Et je confirme que ce moteur 0W31 était plus que conduisible sur le mouiller et que je me suis régalé à piloter un moteur pareil.
En solo je peux comprendre la réticence de certain surtout sur le mouiller, mais en
side un vrai bonheur.
Je pense que Philippe confirmera
Si on a, à regretter un truc, c’est de ne plus pouvoir partager notre vie avec Jacques
Salut l’AMI
A suivre