[Oldies] L'incroyable univers du "Cheval"! (Part 1)

Et on sait maintenant où sont les avantages des freins carbonne que les pilotes préfèrent. La question s'était posée me semble-t-il au sujet de la CRT de De Puniet qui était au début en freins acier comme en SBK.
Ce lien entre le ressenti du pilote et l'explication technique est tout simplement limpide.

Moi j'ai encore plein de questions


Est ce qu'il y a des motos de course ou serie qui on adopte de nos jours les solutions des motos chevalier je pense a ces exentriques du cadre et de la fourche avant ?

Comment on faisait a cette epoque pour calculer tout ce qui faut pour faire un chassis sans les super ordinateurs de maintenant ?

Et donc aussi apres pour satifaire ses pilotes en reglages et autres sans les capteurs sur la moto et l'acquisition ? A moins qu'il y en avait deja ?

Voila j'en ai pleins d'autres mais j'en garde sinon vous allez me mettre dehors.......

1er Avril 1984
Championnat de France OPEN à Magny-Cours.
La 500 Chevalier de Christian Le Liard

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Alain Chevallier a écrit:

Déjà en 87, quand je vais spécialement à Varèse avec deux ensembles à poser sur les Cagiva de Didier et Raymond, on me laisse faire, mais quand j'arrive au GP, ils ont tout démonté et Milani me dit "C'est des conneries, ça ne sert à rien, avec l'acier si on tire trop fort on passe déjà par-dessus."

Conservateurs, où protection d'intérêts ?

Quand je vois que 25 ans plus tard, en Moto2 et Moto3 on impose les freins aciers (alors qu'il existe aussi des freins carbone-céramiques) et des jantes en métal (alors qu'il existe des jantes carbones au même prix), c'est difficile à ne pas voie une chasse protégé à Brembo et Marchesini...

pour les freins, Brembo sait tres bien equiper les disques Carbone ... quand aux jantes carbone, depuis qu'une jante carbone pas forcement bien étudiée a explosé en 84 sur la moto de Spencer, il y a probablement une certaine méfiance. Alors que depuis, la technique a bien évolué ( et des jantes magnesium qui explosent , y'en a aussi...) Dans la même veine, on peut aussi citer les axes de roue Titane interdits à cause de la casse de certains axes qui n'avaient pas forcement été fabriqués avec le bon type de titane...

guidos a écrit:

Moi j'ai encore plein de questions
....

Et donc aussi apres pour satifaire ses pilotes en reglages et autres sans les capteurs sur la moto et l'acquisition ? A moins qu'il y en avait deja ?

pour regler une moto sans acqui, Alain, ainsi que les autres preparateurs et mécaniciens de l'époque utilisaient differents outils sophistiqués:
- Pour les moteurs, les arrets carbu, lecture des bougies et des culasses
- pour les chassis, le rilsan sur le tube de fourche pour mesurer l'enfoncement
- Pour les chassis et moteur, observation depuis le bord de la piste
- Et surtout, écoute du pilote qui livrait son ressenti à la fin de la séance d'essais... ou une heure apres... ou pendant le diner... parceque tout de suite apres les essais, le pilote a pas forcement le cerveau en ordre pour le debriefing... il y a des details qui vont revenir plus tard...
Exercice difficile que l'écoute dans lequel Alain excellait... Ecouter jusqu'au bout, savoir poser les bonnes questions sans influencer le pilote, ne pas avoir d'idées arrêtées, ne negliger aucune piste... faire le tri.. Savoir aussi sentir la temperature du pilote sans le braquer ( ie un pilote pas en forme aura un debriefing technique parfois orienté...)
Ensuite, savoir traduire en termes mécaniques le feedback... savoir trouver la solution... là, t'as interet à bien avoir cerné tout ce qui interagit sur un chassis...
essayer, valider au chrono le changement... revenir en arriere si ça va pas...
En sachant que si le pilote n'a pas confiance dans la modif, il va aller moins vite et là, c'est le debut de la spirale infernale...
D'où la necessité d'une grande confiance réciproque entre le pilote et le mecanicien.

tiens, un exemple caricatural: une fourche qui tape au freinage... avec l'acqui, tu regardes le capteur de fourche, tu vois qu'il est à fond, tu controles ta vitesse d'enfoncement et apres, tu sais qu'il faut rajouter de l'huile ( dans 80% des cas) ; sans acqui, le pilote te dit " la fourche elle tabasse au freinage, ça va pas" et tu te demerdes... je passe sur le pilote qui te dit " y'a un ours dans la fourche" et te plante là!!

Mais je ne suis pas certain qu'avec l'acqui ça soit vraiment different... ie si tu ne fais confiance qu'à l'acqui sans retour du pilote, tu dois vite aller dans le mur non ? et puis, c'est pas l'acqui qui te dira ce qu'il faut faire...
Pour en revenir à Alain et l'acqui, même s'il a été un precurseur dans son utilisation, j'ai quand même l'impression qu'il l'a d'abord utilisée pour faire sauter les boites noires, pour avoir des réponses à des questions que ne pouvaient pas lui donner les pilotes comme la pression dans la boite à air, l'effort sur la "barre" de frein arriere... y'avait pas de capteur de poignée de gaz pour savoir si le pilote etait coupé ou à fond, le pilote le disait...
Je me souviens d'un article ( MJ) où Alain expliquait d'ailleurs qu'il devait prendre certaines precautions vis à vis de ses pilotes avec l'utilisation de l'acqui car celle ci risquait d'être perçue comme un mouchard par les pilotes. Donc perte de confiance donc déterioration du dialogue donc mauvais retour donc mauvais reglages...
exemple (imaginaire) :
le preparateur en lisant les datas:" tiens, tu coupes les gaz 10m avant de freiner, ça se voit là"... bing, le pilote se braque vexé que sa faute de pilotage soit imprimée sur le rouleau de pq...
question suivante du preparateur: " et dans la courbe du fonds, c'était comment la fourche" et réponse du pilote énervé par le coup du freinage "t'as qu'à regarder sur ton rouleau de pq, il sait tout"...
pas vrai Alain ?

Excellent !!

La suite , vite !!

Le rouleau de PQ en question... et la "boîte noire"!
Et pour en savoir plus se rapporter au sujet

http://www.pit-lane.biz/t1651-oldies-essais-hivernaux?highlight=essais+hivernaux

Photos Lionel Fournier (Le Luc janvier 1982)
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ça y est, j'suis fan! Encore,encore!!!

Pas grand chose ni à ajouter ni à retrancher à ce que dit Gilles, c'est conforme à ce que j'ai vécu, à croire qu'il était planqué quelque part dans le team, ou qu'il a espionné, ou qu'il m'a fait parler après avoir trafiqué mes clopes.

Ou que tu avais dit une grande partie de tout ça dans une interview donnée à Moto Journal.
Notons que le rapport des pilotes à l'acquisition de données a bien changé depuis ces premiers pas.

Non, les clopes "trafiquées" ce serait plutôt du côté d'Eric... mais comme c'était au siècle dernier.
Joker!

sur la photo couleur, le beau gosse avec les cheveux blancs,derrière moi et Didier, c'est Jean Claude FAYARD, responsable au centre de recherche ELF sans qui les freins carbone.....et l'acqui, auraient eu plus de mal à naitre.
Le déplumé qui regarde avec moi les premiers enregistrements, c'est Desquibes, un acolyte de Fayard.
le barbu qui remarque quelque chose sur la bande de papier, c'est "Landru" le mécano de Didier.
quand il était pas gentil, on l'appelait "barbe à poux" heureusement pour nous, vu la taille, il était souvent gentil.
Cette photo, c'est probablement le premier ou le deuxième enregistrement d'acqui sur moto. C'est la nativité .....de mon guide, en keksorte !!!!

Le carbone fin des années 70, mon petit complément au topo du Grand Précurseur

J' ai visité à la fin des années 70 la Société Européenne de Propulsion à Saint-Médard en Jalles près Bordeaux.

Leur grand truc était la fabrication des tuyères (l'espèce de gros truc en forme de cône d'où sortent les flammes des missiles) Evidemment on n' entrait pas la dedans comme dans un moulin : petite enquète préalable, RV 15 jours avant, visite "accompagnée" par des mirlitaires galonnés et peu causants, pas de photos, et un discours très soigné.

L' ingé qui me servait de guide parlait non pas de fours mais d' autoclaves de plusieurs m3 de capacité. Et les durées de "cuisson" étaient de plusieurs semaines. Donc gaz + pression + chaleur.

La S.E.P. produisait des fibres longues qui, une fois tressées formaient les réservoirs sphériques ou saucissoïdes des susdits missiles. Quelques applications ludiques avec des tiges de 8 (pas celles qui se fument) impossibles à casser (?), des matrices 3D de tiges plus résistantes que le même volume en acier 200 fois plus pesant. Quelques rondins et pièces tournées.

L' impression que j' en avais retiré était qu' ils avaient un formidable matériau, extrèmement difficile et lent à produire mais que sorti de leur métier de base, la propulsion des engins, ils n' avaient pas d' autres utilisations bien tangibles. Mais c' est certainement ce qu'ils voulaient que je croie . . .

yves kerlo a écrit:

Eric qui fait la grimace quand la Marseillaise retentit...

Avec Helmut Fath de dos, pour qui Alain et "son orchestre" avait fabriqué 4 partie cycles, une partie de cette exportation, vient d'être retrouvée en Allemagne et rapatriée en France.

Intérressante cette anecdote , je me souviens d 'en avoir parlé aux Coupes 2011, je savais que Fath aurait utilisé une partie cycle Aprilia pour sa 250 HF 03 , sais tu a quelle type de motorisation était destinées ces parties cycles Yves ?

Je suppose que rapatriement en France signifie aussi restauration en vue ??

GP de San Marin 1984 :
D'un coté, il..............
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CR de Bruno Gillet MJ
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Ch Lacombe
Alors, contact ou pas avec Sheene ?

Apriliabarth a écrit:

yves kerlo a écrit:

Avec Helmut Fath de dos, pour qui Alain et "son orchestre" avait fabriqué 4 partie cycles, une partie de cette exportation, vient d'être retrouvée en Allemagne et rapatriée en France.

Intérressante cette anecdote , je me souviens d 'en avoir parlé aux Coupes 2011, je savais que Fath aurait utilisé une partie cycle Aprilia pour sa 250 HF 03 , sais tu a quelle type de motorisation était destinées ces parties cycles Yves ?

Il me semble que c'était avec des moteurs Yam et pour deux pilotes allemands dont l'un était journaliste et qui était parfois identifié come "Doktor"........mais trou de mémoire, je n'arrive plusà me souvenir du nom.... sans aucune certitude, Karl-Thomas Grassel ?

les motos pour Fath étaient prévues pour des 250 TZ, je n'aurais pas voulu autre chose qui ne soit pas validé, position du PSB par ex.
Ces motos ont ou devaient faire un championnat national, parce que je ne les ai pas vues en GP, j'ai retrouvé qq factures de pièces de rechange, mais je ne m'occupais pas de ça directement, donc moi, sur ce sujet, je suis sec.

Olivier était vraiment pote avec Barry, depuis le tout début de ses GP. Barry passait régulièrement sous notre auvent, ou dans le box. Après la disparition d'Olive, Barry a continué à s'intéresser à ce que nous faisions, il connaissait assez bien la technique, et on a discuté plusieurs fois sur des choix visibles sur mes motos. Il aimait aussi bricoler et savait bien faire de la mécanique (il laissait quand même son père oeuvrer pour lui). Un jour à Silverstone, il passe dans le box et voit qu'on a un problème, sur un réservoir, avec une fuite d'essence, notre poste à souder TIG ne marche pas. Il me propose de faire la soudure au chalumeau....OK, c'est sympa, il part avec le réservoir et revient 20mn plus tard visiblement emmerdé, la fuite est devenue un gros trou de 2cm de diamètre "Alain, je suis désolé, je ne sais pas ce que c'est que ton alu, mais je n'y arrive pas"... Heureusement dans la nuit on a réussi à réparer.
Fin 84 Elf me vire, j'en parlerai dans un prochain post, mais, hélas, Barry ne me propose pas de rouler sur une de mes motos et surtout d'apporter les pounds qu'il faut avec, sauf peut être en rigolant.
Je ferai donc la saison '85 avec des Pernod à châssis "prova La Prazerie" et Baldé Onda comme coursiers de luxe.

Et dire que j'ai peut-être croisé Alain Chevallier sans le savoir..........

On est à la rétrospective du GP de Nice organisée en 1985.
C'est Estrosi qui nous reçoit.
Je roule en 500 Terrot de 33 (Celle du champion de France Vincent Martin).
Et quand je roule pas.......je shoote ce qui passe devant moi.................

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Je refais le scan si nécessaire

Sur le sujet des Chevallier "allemandes" , j'ai trouvé cette photo prise par l'ami Graham Etheridge ( Picblanc sur le Motorcycle Nostalgia Forum ) de Karl Thomas Grässel à Silverstone en 84

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Alain peut-il nous dire si il s'agit bien d'une de ses créations ? Ca ne ressemble pas à une TZ standard, mais je n'oserais affirmer que c'est une Cheval...

On voit peut être mieux sur cette autre photo de 84, sur le site de Manfred Mothes
http://www.highsider.com/textlager/germany_textlager/Graessel_84_01.htm

et c'est l'autrichien Manfred Obinger qui roulait sur la deuxième machine du Team Römer
http://www.highsider.com/textlager/austria_textlager/Obinger_84_01.htm

Pour Grässel, aucun doute, c'est bien une Cheval, je n'avais jamais vu de photos de cette moto. Je ne sais pas à quoi sert la bouche sur l'avant...ça ne vient pas de La Prazerie. Prise d'air dynamique (il n'y a pas celles d'origine sur le coté) ou radiateur sup? en tous cas c'est bien fait et la moto est superbe.
Pour Obinger, aucun doute non plus, c'est pas une Cheval !! d'ailleurs je la trouve moche!! lol

Qu'est-ce que c'est bien...
qu'Alain Chevallier partage ses souvenirs et son expérience avec nous
et surtout merci !


Gilles Schaefer