[Oldies] L'incroyable univers du "Cheval"! (Part 1)

Alain Chevallier a écrit:

Là je n'ai plus trop le choix..... Boccardo faut que j'en parle!!

L'Ingénieur Louis Boccardo aurait la possibilité d'exploiter un brevet dit de Donke, mais qui ne s'écrit pas comme ça » qui concerne les cadres tubulaires de moto , avec un concept où tous les tubes ne travaillent qu'en traction-compression, en opposition avec le concept de l'époque où les tubes travaillaient en flexion.

Je pense qu'il s'agit de Pierre Doncque, prof de mécanique à l'IUT d'Amiens, qui a conçu le cadre des premières Godier Genoud (1975) en treillis avec système bielle basculeur à l'AR.

Je suis tombé récemment sur sa thèse qui parle de plusieurs brevets (châssis treillis, bielle basculeur, suspension avant à quadrilatère etc...



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J'ai également échangé quelques mots avec lui au Mans au moment ou l'Université voulait lancer un département spécialisé auto/moto.

Cela déborder le sujet passionnant d'Alain Chevallier, s'il y a un peu de répondant (par exemple si Pierre Doncque lit PL ou quelqu'un peut le contacter), on peut créer un nouveau topic...

Gilles Schaefer

J'ai un peu honte de me faire ma propre pub, mais puisqu'on parlait de Pierre Doncque… j'ai envoyé pas plus tard qu'en juin dernier un gros article sur lui à Moto Légende et on peut s'attendre à ce qu'il soit publié un jour en novembre ou décembre peut-être ! Au programme tous les détails sur ses suspensions et leur développement.
Quelques photos en avant première…
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Pique-nique à Annecy en juillet 1970 : Georges et Edith Godier entourent Pierre Doncque qui sert à boire.
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La 1000 Godier Genoud en pièces en 1975

J'avais préparé un dernier post sur BFG, finalement je le trouve naze, il ira à la poubelle!!
Je ne vous passe donc que la conclusion. Peut être qu'un jour, si j'ai à parler de Voxan, je parlerai des choix si différents, dans ma culture, pour composer un ensemble roulant...
Bien sûr, on a rigolé de cette bizarrerie, moi le premier, n'empêche qu'en ce qui me concerne, avec l'aventure Voxan, même si le trajet et les raisons paraissent différentes, je suis rentré dans le même club que BFG ou MF, et d'autres avant... Vous savez, le club des TGV : on a Tenté, on s'est Gouré, on s'est Vautré!
FIN
je vois avec admiration que l'encyclopédie Gilles de Paris a encore raison. C'était bien de Marcel Hubert qu'il s'agissait dans notre travail aéro et c'est bien, encore une fois, du Pierre Doncque, dont il parle que Boccardo m'a blablaté.
Je vois sur les photos de FMD la tête de P Doncque, et un cadre qui semble sympa, qui doit être son oeuvre. Je pense que ça m'aurait probablement plu d'avoir le même..... mais....à merde, non, c'est fini!

Toujours partant pour entendre du Cheval'.

Yves, ta photo tombe bien, j'avais prévu de parler de ce passage un peu difficile, mais possible pour tout "constructeur" passé ou futur.
Cette image concerne bien le cadre de la moto d'Olive au retour du GP de Belgique 1978.
Je ne reviens pas sur l'accouchement, un peu aux forceps, de cette petite merveille. Nous en sommes déjà à son 6° grand prix, elle nous a permis de faire 4 au Venezuela, 7 en Espagne, 8 au GP de France, 7 au Mugello et peut être un pâté en Hollande. Ce n'est certes, pas extraordinaire, mais globalement elle fonctionne plutôt bien, et ne semble pas poser de problème particulier.
Le circuit de Spa, à l'époque fait encore 14 km (il sera raccourci l'année suivante), c'est le circuit avec la moyenne au tour la plus rapide. Ballington, cette année là, fera la pole en 250cc à plus de 200kmh de moyenne. Le circuit est magnifique, mais c'est bien un circuit de poilus aux gros cœurs, avec des courbes comme Burnenville, interminable pratiquement à fond de 6, c'est mieux de ne pas chercher à la passer sur le dos.
Je pense qu'on est samedi. Vu que le tour se fait en plus de 4 minutes, dans les stands, on n'est pas affolé, mais tiens Olivier ne passe plus. Certains pilotes rentrent aux stands, jettent un œil en passant devant notre boxe. Il doit être en panne!. Baldé rentre aussi, s'arrête devant chez nous, lève sa visière, me fait signe, il n'a pas sa tête des meilleurs jours. Je m'approche quand même un peu inquiet. "Olivier est tombé aux carrières, c'est un endroit très vite, il a dû taper fort, sa moto est coupée en deux, je n'ai pas pu le voir, il y avait l'ambulance et trop de monde autour." Je file à la direction de course et je tombe sur un Belge, qui parait normal, mais qui rapidement semble un modèle heureusement disparu depuis, le modèle rare dont parlait Coluche! Il faut d'abord que j'attende de savoir où Olivier a été transporté. L'étranglé de la fritte ne peut pas me le dire parce qu'il y a plusieurs possibilités en fonction de la gravité. Puis, comme il faut tuer le temps, il me parle de la dangerosité de ce sport, et d'un seul coup, sans prévenir, il part en couille, me parle de l'impact, des accidents de course quand ils sont très graves, sur le nombre de spectateurs et me dit, sans émotion, que quitte à avoir un pépin, c'est mieux que se soit avant le dimanche! Un peu assommé, je suis en train de réfléchir à ma réaction que la nouvelle tombe, Olivier est à l'hôpital de Spa! J'y file, je roule comme un débile, un peu choqué, énervé, et surtout très inquiet, de ce que j'ai compris c'est l'hôpital pour les cas graves. Je rentre dans l'hôpital, je suis l'indication "urgences" j'ai à peine passé la porte du service que j'entends un rire, que tous ceux qui ont connu Olivier connaissent bien, qu'on ne peut pas confondre! Je n'en reviens pas, j'ai passé une heure de stress hors échelle et lui, il est en train de draguer l'infirmière, il n'a quasiment rien, juste un pet au coude! Et comme pour s'excuser, il me dit "Je suis une nouille, j'ai crevé, je m'en suis rendu compte, mais j'ai pensé que je pouvais finir ce tour".
Retour au paddock. Pendant que lui en fait le tour pour raconter ses exploits, moi je file aux boxes pour voir si la moto est revenue. Elle est bien là, en fait ils sont bien là... les deux demis! Ça me paraît impossible que la moto puisse se déchirer comme ça, même avec un choc à plus de 200. Je regarde la roue avant, elle est apparemment un peu tordue, mais pas crevée, l'arrière non plus. En regardant bien les fractures de tubes je vois qu'une partie est une rupture de fatigue et le reste lié au choc. Merde! Je regarde la deuxième moto, elle a aussi deux tubes nettement criqués de fatigue au même endroit. Habitués aux petites ruptures de cadres des TZ autour des attaches moteur on regarde théoriquement toujours soigneusement si rien n'est en train de lâcher, mais là, pas de bol les criques sont planquées derrière des tampons caoutchouc.
C'est vraiment une tuile, c'est la hantise de tous ceux qui tentent de construire quelque chose. Se tromper dans un concept, et que cette erreur entraîne un accident, ce n'est pas facile à assumer surtout si le risque est à la charge d'un autre. On en parle longuement avec Olive, moi je suis très tiède pour continuer dans cette voie, lui veut assumer sa part, il avait été prévenu que quelque chose n'allait pas. Il passera tout le voyage de retour à chercher à me convaincre. Ses arguments principaux seront: c'est pas toi qui as fait ce cadre. Si je serre à cet endroit, ça fait pareil. Si je pète une durite ou un levier de frein ça peut aussi finir mal. Et puis pour conclure, l'argument de choc : On progresse, moi je sais qu'il y a ce risque, je l'assume et j'aime autant que ce soit avec toi!
Lundi PEM est à la maison, il regarde les dégâts, on en discute, on comprend ce qui s'est passé, on trouve une solution. Pour des raisons de rapidité, sur la survivante la réparation et la modif sont faites à la Prazerie, mais je ne me souviens pas comment est réparée ou remplacée la plus malade. C'était un défaut de concept, que je n'avais pas vu, lié à la position de la tête du cantilever dont l'effort de poussée sur la colonne de direction s'ajoutait à l'effort de flexion venant de l'inclinaison de fourche …mon cher Watson…des fois on est un peu con! Heureusement des fois ça se soigne, d'où la leçon N°3 toujours respecter la procédure normale de conception, ne jamais sauter une de ses étapes, même si on est à la bourre. Et ne pas en profiter pour mettre ça sur le paletot d'un autre!!

désolé, j'ai oublié de lier cette photo du gars Kerlo

yves kerlo a écrit:

Un coup de main pour la photo du cadre cassé, on va laisser Alain commenter pour revenir au sujet initial

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Rendons à Pierre ce qui n'est pas à Yves...
Cette photo elle a été mise en ligne par Pierre d'Avignon, je l'ai juste aidé à ce qu'elle apparaisse sur les écrans.
Je ne peux pas l'avoir prise pour la simple raison je ne pratiquais pas encore la Chevallerie à cette époque!

Oui c'est ça aussi la course.
On cherche la performance, on défriche, on commet des erreurs, forcément : il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne commettent pas d'erreurs.

Parfois c'est limite, comme Colin Chapman qui disait paraît-il que la voiture de course idéale est celle qui tombe en pièces dès la ligne d'arrivée franchie, parce que ça prouve que lesdites pièces ont été dimensionnées à la perfection...

Merci Alain de partager aussi ce genre de désillusion, beaucoup se contenteraient de nous narrer les victoires et les records...

La photo etait du gars "Pierre"mais comme c'etait le second jour de ma presence sur pit-lane,c'est le gars "Yves" qui m'a aidé a remettre ma photo prise a la prazerie....Donc c'etait bien ca,mes souvenirs de la conversation avec Olivier au resto,mais avec moins de ces details hauts en couleurs....C'est sur que cela a du ressembler a "tempetes sous un crane" pendant quelques temps.....En tous cas grand 'merci Alain ...Ceux qui ont connu l'ancien Spa apprecieront avec humilité le "burnage" indispensable pour remettre le couvert aussi bien pour le pilote que pour toi,Alain..

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Merci Mr Chevallier.

Donc si l'on suit Colin Chapman, l’hôpital doit se remplir le dimanche en fin d'après midi, ce qui ne fait pas les affaires de ton ami belge ....
Belle attitude volontariste du pilote et belle attitude d'humilité du concepteur.
Chevaleresque !

Heu..., que dire de plus?


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J'avais eu l'occasion de voir de près celle de Rachel Nicotte. Conception et qualité de fabrication de cette 500 m'avaient bluffé.

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J'ai un peu honte, je ne me souviens plus de qui est cette photo, alors que c'est une de celles, concernant mon histoire, qui me plait le plus...elle est d'ailleurs accrochée dans mon bureau ( je la remplacerai peut-être un jour par celle du cadre pété...mais c'est pas sûr!!). Grand Prix d'Espagne 1983, séance d'essais, Didier de Radiguès contre Jean François Baldé. Je n'ai jamais pu savoir qui passe l'autre!! chacun soutenant être le dompteur. Elle est donc bien représentative des rivalités qu'on peut avoir à vivre avec deux pilotes à fort caractère et de niveau assez proche. Cette année-là, en plus, je m'occupe de trois pilotes, il y a aussi Thierry Espié. Heureusement Thierry n'est pas un sème-la-merde, c'est un besogneux, qui ne polémique jamais et préfère travailler, dans le calme, un peu à l'écart avec son frère.
Même si globalement je n'ai pas eu de crise difficile à vivre ou à gérer entre Didier et Jean François, leur rivalité sous- jacente inévitable n'a pas toujours été à l'avantage du team. Au hasard, voilà un petit exemple que cette photo me rappelle.
Pour le GP d'Autriche, je m'interroge sur le type de moteur le plus efficace dans la côte interminable derrière les stands. Sans certitude absolue, je préfére préparer deux versions: une première, avec le maximum de puissance que je sais mettre, et l'autre un peu moins puissante mais un peu plus souple. Jean-François et Didier disposent donc chacun des deux versions et vont devoir choisir. Chacun fait ses essais sans se préoccuper de l'autre et à la dernière séance, je demande un comparatif, tous les deux, dans la côte, chacun une version différente. Fin de l'essai, Jean-François choisira une version, Didier choisira l'autre. Pendant la course Jean François semble un peu largué, alors que Didier et Thierry se battent dans le paquet de tête. Jean François recule, recule, il me semble même qu'il finit par s'arrêter. Dégoûté, il hurle après Didier "c't'enfoiré, il m'a niqué, je suis sûr qu'il ne tirait pas à fond pendant le comparo!". Je ne pense pas que la différence entre les deux moteurs justifiait un tel écart, je crois plus volontiers que cette probable"tricherie" de Didier lui avait un peu cassé le moral. Pour tout arranger, c'est Herweh, le local de l'étape, qui gagne sur son Rotax avec Didier et Thierry (tous les deux sur l'autre version), collés derrière, qui complètent le podium.Quand je dirai à Didier "t'es un peu chié quand même de lui faire un tour de con pareil" il me répondra avec un petit sourire "t'es malade, pourquoi j'aurais fait ça?" Ben oui au fait... pourquoi? Bof!, même si ça semble écrit en gras...va savoir, et faut-il ou peut-on vraiment savoir, ce qui se passe réellement dans la tête d'un pilote "assoiffé"!!

Merci Alain C'est , comment dire, croustillant ce genre d'anecdote

Excellent, Alain!



On peut tirer l'histoire au clair puisque les deux sont encore dans le giron de la course, Didier avec son site GP Inside et Jean-François son essence...

Un autre combat de 250 Chevallier, Grabia devant Espié au Mans en Championnat de France (83 ou 84?).

Puis Espié devant Baldé
(Sources YK et MJ)

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A mon avis, vous aurez toujours 2 versions des faits . .

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Silverstone 84, De radigues

8 par ligne?
Mais que fait la Dorna?

comment qu'elle t'a fait le ménage façon sarko : les pauvres DEHORS !!!

mon bon bubu, tu raisonnes comme quelqu'un qui aime le sport moto, pas comme une direction d'entreprise qui rêve de devenir la copie conforme de la F1 version moto
Mais voilà, ils n'en n'ont ni l'envergure , ni les moyens , alors, tôt ou tard, ils mordrons la poussière, mais ce seront nous les cocus!!!

Giesse a écrit:

Sur cette photo du dossier de presse on voit Alain Cueuille (ortographe ?). Mécano au sacré parcours.
Après s’être occupé en dernier des cameras sur les moto GP quelqu'un a des nouvelles ????

Ben voilà!
Il y avait un U de trop...

c'est parce qu'il était mité ! on s'est débarrassé des trous du U (vaste programme)

JF Baldé devant H. Guilleux à Assen en 83. C'est lors de ce Gp que Baldé va sortir fort ( dans le droite rapide avant la chicane d'arrivée ) se blesser et arreter là une saison qui avait bien démarré.

Pour la concurrence entre pilotes dans le même team... Ca n'a pas du tellement changer car fondamentalement, même si l'environnement est différent, le temperament des pilotes reste le même. On peut certainement mettre Rossi-Lorenzo a la palce de 2Radi-Baldé... mais aussi Read-Ago...

Silverstone 84, Roche en pole, 2Radi 2d avec la Chevallier. C'est pas à ce GP que le HRC avait confié un moteur d'usine pour la 500 Chevallier?