8 CHAPITRE NOS VEHICULES de transport année 1970
Bon nombre de vous ont compris que pendant les années 69/70, pour assumer notre passion, on n’avait pas le sou, comme on dit. Plus tardivement non plus d’ailleurs.
Déjà à cette époque, un dénommé Christian FOURMEAU fait partie de nos connaissances. Lui aussi était passionné et n’avait pas forcément non plus le nerf de la guerre, entre nous on s’aidait assez souvent.
Pour aller à NOGARO, on n’avait ni voiture ni remorque, mais C FOURMEAU, surnommé Doudoune, lui avait une Simca ARIANE, et la remorque qui allait avec.
Il nous dit pouvoir nous prêter l’ensemble pour descendre au circuit. Le jour de la récupération de l’attelage, gros problème.
Doudoune, qui était gros fumeur de BOYARD MAÏS, avait dû jeter sa clope par la fenêtre, mais celle-ci avait fait demi-tour dans le cockpit, et dans la nuit, un voisin lui fait savoir que sa voiture était légèrement pleine de fumée.
Il arrive à circonscrire l’incendie. Sauf que le siège arrière était entièrement cramé, mais le pire, c’était l’odeur de plastique et des garnitures de caoutchouc brûlé.
On n’a pas fait les difficiles, on avait une voiture pour aller courir, et c’est cela qui comptait le plus.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ensuite, il nous a fallu devenir autonome, Michel (toujours mon pass) connaissait un pote qui avait une voiture en bon état avec une boule de remorque, et quand il me dit le prix (pas cher) je lui réponds : j’espère que tu l’as acheté.
Sauf qu’il avait oublié de me dire ce que c’était comme type de voiture.
Quelques jours après, il arrive avec la voiture, et là, les bras m’en tombent ! C’est quoi, ce truc (qui aujourd’hui vaudrait quelques $$$$$$) t’es malade, tu sais combien ça bouffe aux 100 ce machin, la station service complète, ça bouffe. Et Michel certainement avec son humour de l’époque de me dire : oui, mais c’est confortable, et pour dormir dedans, les sièges sont super bien.
Bref, avec un train arrière de bagnole, on bricole une remorque, et l’attelage est prêt à partir à Bourg en Bresse.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]je me rappel encore, le bouchon de réservoir était sous le feu arrière droit.
On s’installe au parc, et Michel, pas peu fier de sa voiture, avait, grâce à celle-ci, levé une gisquette; il me demande si cela ne m’ennuie pas qu’il aille en ville manger au resto avec elle.
Mène ta vie, mon garçon, mais je te préviens, je garde ici la caisse à outils (rire).
Quelques heures après, je vois Michel revenir, et derrière lui, une fourgonnette de mecs en bleu (gendarmerie nationale, comme ils disent, des fois qu’on n’ait pas bien compris).
Bonjour Monsieur, me dit le gradé, on me dit que vous êtes Joël ENNDEWELL, pouvez me le prouver ? oui Monsieur, voilà mes papiers, connaissez vous ce jeune homme, et son nom ? Ben oui, Monsieur, il s’appelle Michel GOBBE, et il me sert accessoirement de passager.
Alors, Monsieur, afin de ne pas gâcher votre beau sport, on vous le confie, et vous en êtes responsable jusqu’à la fin du WE.
Et les gendarmes quittent les lieux.
Autre vie autres mœurs, à l’époque la confiance dans l’être humain fonctionnait encore.
Je me retourne vers Michel et lui dis : putting, mais tu leur as fait quoi ? Ils n’avaient pas l’air content après toi !
Ben, heuuuuuuuuu, je roulais dans Bourg, et à un carrefour, en passant devant un resto où il y avait des gens qui mangeaient en terrasse, en voyant la voiture, ces mecs m'ont insulté, en me traitant de bourge plein de fric, ils m’ont même balancé un yogourt dans la bagnole, merde, les sièges cuir, ça va pas la tête !!!! Suite à ça, je leur ai fait un beau bras d’honneur, qu’ils n'ont pas apprécié.
Quelques minutes après, je vois dans le rétro une FIAT 800, avec 4 mecs dedans, remontés comme des coucous, qui me menaçaient de me casser la gueule, moi et ma nana. Voulant couper court à la situation, j’ai mis un gros coup de patin, et ils sont venus s’encastrer dans l’arrière de la Cadillac.
Bon ça va, la solidité du pare choc US, plus la boule de remorque, a bien fait le travail ! Car la FIAT 800, elle est morte, et il y a un mec à l’hôpital, et en plus, ils ont porté plainte ! C’est quand même pas de ma faute si FIAT ce n’est pas solide ! Rassure-toi, la CAD n’a rien,
et Michel de rajouter (sourire aux lèvres) que c'est en voulant éviter une voiture qui lui avait refusé la priorité, qu’il a été obligé de mettre l’enclume sur le frein, et qu’il n’est pas responsable, et le bougre d’en remettre une couche : les gens derrière toi doivent maintenir leurs distances de sécurité, et maîtriser leurs véhicules
.
Bon Michel OK, ça c’est la version que tu donneras aux flics, lundi matin, mais me la fais pas à moi !!! Et là, on est parti dans un fou-rire, comme on en avait souvent avec Michel, tellement la complicité était forte.
Toujours aussi riches, on s’était fait prêter par William GOUGY, un voltigeur Citroën.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] A l’époque, je préparais bénévolement la 750 H2 de William, et ça lui avait fait plaisir en retour de nous dépanner, c’était super-cool.
Avec deux portes en bois de récup on bricole une couchette, on avait un vrai camion d’usine
Sans cracher dans la soupe, malgré tout, ce camion n’était pas un dernier salon, et avait un défaut, il ne roulait droit que quand il y avait du vent latéral !
Il y avait un tel jeu dans la direction que si on n’avait pas de vent pour s’appuyer dessus on tirait des bords de folie.
Il n’y avait que moi qui arrivait à aller à peu près droit avec; pas mal de fois, on s’est fait arrêter par les flics qui pensaient que l’on était bourré.
Ensuite, on a fait les riches, William avait un SAVIEM SG 2 Diesel à vendre, et qui rentrait dans notre budget.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Avec celui-là, on en a fait des bornes, on l’avait aménagé avec couchette et coin cuisine. Un jour, sur l’autoroute, il y avait un accident, et ça roulait au pas, il y avait des flics qui faisaient la circulation, et en passant devant l’un d’eux, je fayote, et dis bonjour, et lui demande si ça va ? Il me répond qu’il doit avoir drôlement faim, car même sur le bord de la chaussée, il y a une odeur de steak qui lui arrive aux narines et là, Sylvain qui était juste derrière moi à préparer à manger en roulant, enlève la poêle du gaz, et la passe par la fenêtre, et la montre au Gendarme, et oui Sylvain faisait cuire des steaks ! Il n’avait pas rêvé, le gars.
On a fini par tuer le SG 2 qui avait déjà bien des kilomètres, et on a acheté un SB 2 rallongé, rehaussé : là, ça faisait riche.
Pour minimiser les frais, on partait souvent avec Luc PATRIN, les deux attelages étaient répartis, un dans le camion, et l’autre sur la remorque.
À l’intérieur du camion, il y avait pas mal de monde, on était déjà, les deux pilotes plus les deux passagers, mais en plus, les potes qui venaient donner la main, donc entre 7 et 8 personnes en tout.
Ça se calait là où ça pouvait, 3 devant et les autres derrière, entre le
side et les caisses à outils.
Aujourd’hui il serait impossible de faire ça.
Luc PATRIN avait le même camion, on utilisait par alternance nos véhicules. Un jour, on a pris celui de Luc, il me prévient qu’il avait eu un problème avec la direction, qu’il avait bricolé un truc pour partir, et que cette dernière était légèrement dure, car il avait mal calé l’ensemble.
Haaaaaaa oui: DURE !! C’est le moins que l’on pouvait dire !!! Mais ce n’est pas tout. On n’avait pas fait 50 kms en direction de Nogaro (à l’époque il n’y avait pas d’autoroute, donc en bonne partie par la nationale 20) que l’alternateur décide de partir en vacances.
Arrêt pipi pour les uns, bricolage pour Luc et moi-même, et c’est avec notre petit groupe électrogène sanglé sur la remorque et un bout de fil électrique reliant la batterie, que nous avons fait le voyage.
On se relayait avec Luc assez souvent, car la direction était vraiment très dure.
J’ai revu Luc cet été on en parle encore.
Ensuite dans les années 1993, on avait acheté un Renault master pas cher, moteur cassé que, bien entendu, on a entièrement refait.
Pas longtemps après, c’est la boite de vitesse qui nous a lâché, je trouve un échange standard en Angleterre, à un prix nettement plus bas que chez nous, transport compris.
La boite arrive en France, et est remontée illico.
Je pars faire un essai et LA !!! Horreur, je n’avais pas passé la deuxième que la boite fait un bruit, comme une vieille 403 qui a le pont à vis de naze. On retombe la boite, on l’ouvre, et là, on trouve que les gars avaient remonté celle-ci avec un train fixe d’estafette (pas du tout le même que le MASTER).
Je téléphone, comme je parle anglais, l’affaire est vite réglée : prise choux d’abord, et ensuite je dis au gars : demain matin, je suis à LONDRES, devant chez vous, et là vous allez moins rigoler !
Sachant que j’habite à PARIS, le mec rigole. Mal connaître ENNDEWELL !!!! Le lendemain matin après avoir roulé toute la nuit, avec ma femme, à 7h30, on est sur place à Londres.
Bon alors, Mec, dis-je à mon interlocuteur de la veille (très surpris que le Frenchie soit devant sa porte), on reprend la discussion d’hier ! No, Mister, it’s ok ; on repassera le soir pour récupérer la boite, après avoir visité Londres que Catherine* ne connaissait pas.
*Catherine : c’est se qui me sert de femme (je sors)
à suivre