32 CHAPITRE TURBO COUPE DE L’ARMISTICE
Ayant arrêté de courir une première fois en 1975, je suis toujours resté en contact avec la compétition moto.
Dans les années 1980 je prêtais, pour le rallye routier, une 35O RDLC 4LO à Christian LACOSTE (sur PIT LANE il signe LE BARON).
Nous étions en pleine préparation des coupes de l’armistice, un rallye comme nul autre et nulle part ailleurs.
A ce Rallye il faut faire environ 600km autour de Paris par les départementales et les chemins de terre.
Et quand on a fini cette boucle on repart pour un autre tour, mais dans le l’autre sens et sur le même parcours.
À l’époque les GPS n’existait pas et le parcours n’était pas fléché par les organisateurs.
Si La moto était souvent entre les mains de Christian pour qu’il l’apprivoise! Je l’avais récupéré pour y effectuer quelques modifications la veille de ce rallye.
Parti à Paris avec le RDLC pour lui faire faire du roulage et rentrant chez moi comme d’habitude à allure modérée!!
Je me fais prendre au radar.
Le comité d’accueil n’est pas loin, et je me fais serrer, mais quand je dis serrer !! Ce n’est pas un vain mot !!
Ces charmantes personnes de la marée chaussée m’interpellent d’une manière très musclée et m’intiment l’ordre de lever les mains et de m’appuyer sur un mur, non loin de là, et de ne pas bouger d’un poil !!!!
L’un d’entre eux avait même une sulfateuse (des grands malades bien énervés).
Rapidement je me fais haranguer par un de ces énervés qui me dit : « Vous avez volé cette moto, vous avez intérêt à na pas vous rebiffer sinon ça va mal se passer pour vous ».
Je lui réponds qu’il est complètement à côté de la plaque et que la moto est à moi, que j’ai les papiers dans la poche de mon BARBOUR !! Comme un abruti, je joins les gestes à la parole, baisse mes bras et porte mes mains à ma poche pour sortir mes papiers et tenter de clore ce débat d’abrutit parano !!
Que n’avais-je pas fait là !! Le névrosé à la mitraillette me met en joue et m’ordonne immédiatement de relever les bras,
Situation de merde, à moi d’être convaincant, mais comment ?
J’entame donc le dialogue, en expliquant que je comprends leurs craintes et que cette moto est à moi et que je la prête à leur collègue C LACOSTE.
Que le plus souvent c’est lui qui roule avec et que je suis au courant qu’il va au travail avec, ce qui crée la confusion actuelle.
Là, la situation se débloque un peu et je suis autorisé à montrer mes papiers. Pendant que je discute avec eux, l’un des verbalisateurs et collègue du BARON bien fourbe, en profite pour établir la prune pour l’excès de vitesse! Et me la remet en me disant : tenez voila votre PV et puisque vous connaissez LACOSTE vous verrez ce qu’il peut faire pour vous.
Le bâtard !! En fait tous ce petit monde se connait très bien, car Christian travaillait comme moniteur moto à la police parisienne ! École qui se situe à RUNGIS et dans les mêmes bâtiments où il y avait la brigade qui gère les radars, ainsi que les maitres-chiens.
Sitôt arrivé à la maison j’appelle Christian qui me dit : « fonce acheter une bouteille de RICARD et je passe demain matin chercher le PV ainsi que la bouteille !!! »
Une fois cette affaire close, la semaine passe et le jour de l’épreuve arrive.
Pour faire l’assistance (1200km) nous avions loué une R 18 TL, une voiture basique, mais qui a de la place pour charger confortablement 3 personnes et 70 litres d’essence, ainsi que la caisse à outils et les pièces de rechange.
Et oui ! le pilote fait 2 boucles, soit au total 1200km et en se débrouillant bien, son assistance peut pratiquement le retrouver à chaque CH (contrôle horaire), mais pour réussir elle doit faire pratiquement le même kilométrage, sauf qu’elle a l’obligation d’arriver au CH avant le concurrent qu’elle assiste et repartir du CH à chaque fois toujours après le départ du pilote .
On arrive généralement à couvrir 80% des contrôles mais il ne faut pas chaumer sur la route et rouler tout le temps à toc, de plus il ne faut pas oublier que cette course a toujours lieu au mois de novembre, où les conditions de route ne sont pas toujours simple, brouillard, verglas, feuilles, betteraves, etc…
Cette assistance se doit d’avoir un bon pilote et un bon « carteux » pour ne pas se perdre et être sûr de trouver chaque CH du premier coup.
Ce jour-là, le « carteux », c’est mon pote George Arandel un ancien passager de
side-car de GACHELIN et le pilote, c’est moi.
Nous voilà chez le loueur qui me fait signer le contrat et qui en me donnant les clefs m’indique le N° de place de parking où se trouve la voiture, « Je suis surpris car à ce N° trône une magnifique R 18 TURBO chaussée PIRELLI P6 » (le Kit complet qui faisait rêver à l’époque).
Je retourne au bureau et explique au préposé que je n’avais pas réservé un tel véhicule, car je n’en avais pas les moyens et là le gars me fait savoir, que n’ayant plus de 18 TL en stock, il se doit de me louer le véhicule le plus proche, donc cette 18 TURBO !!!
Hoaaaaaaaaaaaaaa le pied !!!!!!!!
On part direct à l’atelier charger le matos et nous voilà en direction de Créteil pour aller chercher Christian, dis le BARON.
Ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas tardé à vouloir tester ce que la R18 T avait dans le ventre.
Sur notre parcours il y avait le pont de Créteil qui passait par-dessus la N6 et ce pont était un pont provisoire en préfabriqué, qui avait des cassures franches en angles vifs, et qui en plus était en courbes vives à la hauteur de ces dites cassures, le truc ou si tu te loupes !! Tu ruines la caisse !
Arrivé à toc sur le pont, je passe taquet, fait sauter la voiture sur les deux bosses en courbe et dans la lancée je pousse la bête pour me retrouver à 100/110 sans avoir vu la boîte à COUCOU cachée derrière une station-service.
Là, re comité d’accueil, je baisse la vitre et là le flic me dit:
« HAAAA non ! Pas encore vous !!!! »
Il me met le PV et me dit de passer lundi à RUNGIS avec le médicament qui va avec et que normalement ça devrait s’arranger.
Y a-t-il une moralité ? Je ne le saurai jamais, mais nous on a bien rigolé.
Sur un autre rallye comptant pour le championnat, je me souviens que l’on avait le véhicule du BARON pour faire son assistance et que c’est Francky MOREL (un collègue à lui) qui conduisait.
On était arrivé limite à un CH et pour le suivant ça paraissait mal parti pour être à l’heure.
Francky désespéré me dit : « prends le volant sinon on ne va pas y arriver, mais surtout pas un mot au BARON ».
Ça a commencé fort !!! En arrivant dans un village bordé de maisons avec un petit trottoir, la rue faisait une manivelle gauche droite, j’attaque le gauche tout en travers et là, dans la portion de ligne droite qui sépare les deux virages, sur le trottoir il y avait un retraité assis sur une chaise !!!! Qui regardait passer les autos !!!!
Ayant entendu les pneus crisser, on l’a vu précipitamment se lever et rentrer dans sa maison, et le plus drôle c’est que l’on a vu une main ‘’rien que la main’’ récupérer la chaise qui a disparu dans la porte d’entrée !!!!
35 ans après, quand on en parle avec le Francky, on en rigole encore.
Sur le même WE ! Nous arrivons dans un village où il devait y avoir une fête votive ou un marché ?? Il y avait un de c’est bordel !!!! Une circulation pas possible et un carrefour blindé.
Ce carrefour était, en son centre, matériellement par un aménagement genre pelouse tulipes et diverses plantations !!!!!!
A droite boucher ! À gauche idem ‘’damned’’ ! Par contre en face ! Là où nous devions aller ! Libre !
DEVINEZ !!! siiiiiiiii il va le faire, ouiiiiiiii il peut le faire !!
On se regarde avec Francky, s’ensuit un petit sourire de complicité et là je passe la première pour franchir le carrefour par son centre, et couche joyeusement les plantations pour me rendre de l’autre côté.
On était à l’heure au CH et le BARON n’a rien dit. Tout du moins il n’a pas reçu de missives pour la pelouse (rire).
Christian, si Francky ne t’avait rien dit ? Maintenant tu sais ! Sauf que trop tard, 33 ans après, il y a prescription
.
Quel voyou cet ENNDEWELL