37 CHAPITRE 93.2
Donc, après ma tournée des copains j’arrive à réunir plein de matos.
Roues, étriers de frein, rotules, maître-cylindre etc…
Et en parlant à d’autres personnes, j’arrive à retrouver trace du châssis de Gérard LEBŒUF de 1976. Enfin ce qu’il en restait !!
Le gars super-cool me dit : « écoute il ne me reste que les trains roulants et si tu les veux je te les donne, car ils pourrissent dehors dans ma cour, mais ne traine pas car ils ne vont pas tarder à partir au encombrant ».
Je fonce de suite chez le gars et effectivement il y avait le train avant complet, triangles, porte-moyeu et amortisseur, Yesssssss super, ça de moins à faire.
Je retrouve aussi le porte-moyeu arrière et celui du
side.
Déjà là, il y avait une bonne base.
QUATRE PHOTOS DES PIÈCES RETROUVÉE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Comme je l’ai dit il n’y a pas longtemps sur un autre chapitre, faire un châssis ce n’est pas compliquer, ce sont des tubes à assembler ! Certes ! Je le concède, il faut savoir comment, mais quand on fait le métier que je faisais et lorsque l’on a le matériel, ce n’est pas cher et c’est facile à faire.
Pour nous il n’était pas question de faire un châssis en tôle d’alu façon LCR. Je n’avais pas l’outillage pour ce type de fabrication, et ensuite parce que le châssis treillis que nous avons fait était, je le pense, plus léger qu’un LCR et surtout plus facile à réparer et à modifier si il y avait problème.
De plus il ne faut pas oublier que nous sommes partis pour faire un prototype et que des modifs, ils y allaient en avoir.
Et oui ! Quand on n’a pas les moyens, il faut péter à la hauteur de son cul.
Quand ai-je pris la décision de refaire un
side ? Je ne me rappelle plus.
Et puis cela a-t-il une grande importance? Grossièrement on va dire que la fabrication a duré environ de 1988 à 1993, année qui fut notre première course au Mans.
Il est vrai que, plus les années passaient, plus il devenait désuet, mais comme on dit : peu importe le pinard du moment que l’on a l’ivresse.
Donc je regroupe des morceaux par-ci par-là et commence à monter un châssis dans un local à peine plus large que le
side lui-même.
Mon patron de l’époque était Claude MILLARD (EX RN7 MOTO) bien connu des collectionneurs de SUZUKI.
Avec lui j’ai eu carte blanche pour m’exprimer, bien entendu pas pendant les heures de travail.
Claude a été même un fervent supporteur actif et l’a prouvé quand il a fallu motoriser le tout.
Lorsque l’on a commencé le châssis, au départ, on ne savait même pas quel moteur on allait mettre dedans.
Un WE je suis invité par Claude LAMBERT pour me rendre au CASTELLET à une manifestation du championnat suisse et là j’avais repéré qu’un pilote c’était fait un super moteur sur la base d’un 500 RG GAMMA, sur lequel il avait monté des cylindres de TZ.
Je me dis : « ça ! C’est une bonne idée », car pour commencer on peut trouver, à un faible prix, un 500 GT et ensuite on peut le booster si on trouve le budget.
Quand je dis trouver à faible prix ! Ce n’est pas à la méthode JUMEAUX !!
Il est vrai qu’il ne roulait pas beaucoup de ce type de moto, mais je ne désespérais pas d’en trouver une accidentée !
En rentrant du CASTELLET j’en parle à Claude MILLARD qui me dit : « je vais te trouver ça » !
Un jour il revient avec un moteur complet de 500 RG et me le pose dans l’atelier et me dit « c’est cadeau, vois ce que tu peux faire avec ».
En plus du moteur il y avait les pots, les carbus et le système d’allumage.
On maquette le tout pour le mettre en place, on fait les pattes moteurs, on monte un radiateur et on fignole les pots.
Une fois tout en place on démonte le bousin pour regarder l’état à l’intérieur !!!!!!!
SURPRISE ce n’est pas un 500cc mais un 400cc
.
Là, une question se pose ? Peut-on passer directement aux cylindres de TZ ? Ou commande-t-on des cylindres de 500 Gamma origine ?
Le prix prohibitif des TZ nous arrête net ! Sans compter que les adapter sur les carters du GT n’était pas si évident et en plus il aurait aussi fallu acheter les carburateurs et en plus refaire tous les pots.
Le budget et la somme de travail n’y étant pas, Claude, nous commande donc gracieusement 4 cyl et pistons neufs chez SUZUKI. MERCI CLAUDE.
Ensuite, ce n’est pas tout, il faut habiller la bête et là ! Le poly ce n’est pas mon truc du tout.
J’en parle autour de moi et Philippe me propose de faire le master et les moules afin de sortir les pièces.
Il faut savoir que Philipe est un fin maquettiste de bateau et qu’il sait parfaitement travailler en 3 dimensions ! Là ça allait être à l’échelle 1, mais ça ne l’a pas découragé.
J’en parle aussi à Philippe MOCH qui vient en renfort en nous fournissant la fibre de verre et nous rajoute pour le plancher passager quelque bout de plancher de BOEING.
Éric TOULEC le patron de FRC nous fournit la résine, ainsi que 4 embouts de silencieux carbone, tout cela grâce à Philippe qui n’habitait pas loin de son usine en Bretagne.
Ensuite il fallait régler le problème du passager, j’arrive à recontacter Sylvain DETOURNET, mon passager des années fin 73 /74/75 qui me dit « banco » et en plus ! Fait du hasard ! Il possédait une 500 RG GAMMA.
Il me propose même de me la prêter pour prendre des cotes d’encombrement moteur et aussi pour tester un boitier d’allumage que m’a fait mon pote TONY.
Et là je fais une petite erreur qui me coûte une fâcherie à vie avec Sylvain.
Un jour pas fait comme les autres, j’oublie de rentrer la moto dans le magasin pendant l’heure du repas et en ré ouvrant le bouclar !!! Damned je m’aperçois qu’elle avait disparu
J’alerte la bande de potes et le jour même du vol, le frère d’un employé qui travaillait avec moi la repère pas loin dans une cité HLM de Villejuif.
Je fonce en face chez RN7 MOTO et avec les mécanos de chez Claude on se rend sur place ! Un coup de bol, la moto est toujours là.
On aurait pu tendre un piège au voleur mais on a préféré récupérer la moto de suite, pour éviter toute bavure.
Bien sûr j’en avertis Sylvain et change à mes frais le barillet de contact fracturé par un neuf, ainsi que tous les systèmes qui fonctionnaient à clefs, à cela dire : NEMAN et bouchon de réservoir.
Là, la compagne de Sylvain se fait tout un film ! Qu’a-t-elle exactement imaginé ? Je ne le saurai jamais, en tout cas Sylvain s’est fâché avec moi et je ne l’ai revue que le jour de son enterrement !!!!!
Ensuite en ce qui concerne le passager, je ne me rappelle plus très bien, mais Philippe me dit que j’en avais parlé à un autre copain (JAQUES dit JAQUOT ou plutôt CAJOT) avec lequel on a fait un essai et finalement en reparlant avec Philippe c’est sans hésité qu’il me dit OUI je suis OK pour faire passager.
A suivre