[Oldies] L'incroyable univers du "Cheval"! (Part 1)

La réflexion de Bubu sur les 351cc, me rappelle mon aller à Charade en 74. A ce moment là, je ne travaille pas encore vraiment avec Olive, je viens de finir un long stage de maçon pour finir la maison et l'atelier de la Prazerie. Je vais à Clermont, à la demande d'Olive, avec un cylindre supplémentaire pour sa TZ. Il veut rouler en 500 avec sa 350 qui ne fait en réalité que 349 et qui, pour être conforme, doit faire plus de 350. Il a pensé qu'on pouvait peut-être ajouter un petit moteur d'avion radio commandé de 3cc. Sincèrement, je crois que c'est lui qui a eu cette idée de gogol.
J'ai donc préparé un montage, avec une petite poulie en bout d'allumage du TZ, une autre à la place de l'hélice, une patte moteur et une courroie pour relier le petit moteur au gros. Pour que ça fasse plus réaliste une petite durite entre la mise à l'air libre du Mikuni et l'alim du ptit pétaro. Quelque part, en plissant les yeux très fort, et si en plus on a bu un peu d'essence, ça peut ressembler vaguement à un trois cylindres de 352cc.
J'arrive donc avec mes pièces à Charade. Il me semble qu'a ce moment-là le mécano d'Olive c'est Philippe de Saint Vandrille, qui n'a pas vraiment envie d'entendre parler de cette blague d'allumés.
Je fais donc le montage moi-même, tout en cherchant à dissuader Olive, avançant que la courroie n'est pas assez solide et que le petit moteur ne peut pas fonctionner à l'essence. « Et alors... mon trois cylindres ne tourne que sur deux pattes... ben je ne comprends pas, hier il marchait très bien!! » me rétorque-t'il.
Je n'ai pas envie de passer la moto au contrôle, je ne connais personne dans ce milieu, et je n'ai pas envie d'avoir à défendre un truc pareil! C'est donc Olive qui y va, et qui revient tout sourire, « il y en a deux ou trois qui se sont marrés, en fait je crois que tout le monde s'en fout, on verra après la course » Je ne me souviens plus, ni des essais, ni de la course. Il me semble que j'avais mal « calculé » le support qui a bien résisté au couple, mais pas aux vibrations. Le petit moteur serait bien parti traîner quelque part dans l'herbe...
A cette époque la classe 500 était assez hétéroclite, il y avait pas mal de motos qui n'étaient pas très compétitives. La 350 TZ, homogène, pouvait permettre d'obtenir une prime de départ et de marquer des points. Il n'y avait pas, non plus, toujours 250 et 350, s'il manquait une des deux classes, la prime de départ devenait vraiment très maigre.
On a, plus tard, fait encore quelques courses en 500 avec une base 350. Une fois j'ai chemisé en fonte un bloc TZ pour mettre des pistons (Ossa?)qui portaient la cylindrée à un peu plus de 400. J'avais refait des pots spécifiques, tout ça aurait probablement pu marcher pas trop mal, si ça avait bien voulu arrêter de serrer de temps en temps!
En fait, on était obligé de bidouiller des conneries à cause des anglais qui, emmenés par Chas Mortimer, posaient réclamation contre les 349. Eux, avaient des manetons de bielles en manivelle, décalés à chaque extrémité, de 0,1 mm. Une fois montés dans le bon sens, ils augmentent la course de 0,2 et portent la cylindrée un poil au-dessus de 350. On leur en avait acheté une paire et donc eu la paix par la suite.
Quand je dis la paix, ce n'est pas tout à fait vrai. Dans ces années là, pour Spa sur l'ancien circuit, toujours avec Olivier, on avait estimé que le réservoir de 350 était un peu court pour la course en 500. Plutôt que d'agrandir le réservoir d'origine, j'avais trouvé plus simple de faire un petit réservoir supplémentaire de 3 litres dans le dosseret de selle. Arrivés là-bas, on fait les essais normalement, on vérifie la conso... Sans trop de surprise, ça passe peut-être, mais c'est si juste qu'avec des conditions de courses un peu plus exigeantes on court à la cata. Quelques années plus tôt Ravel a payé cher une probable panne d'essence. A ce moment là, je suis super content, pour une fois mon boulot va servir. Dernière séance d'essais avec le réservoir supplémentaire, crotte de crotte!!, ça,ce n'était pas vraiment prévu... Tant qu'il y a de l'essence dans le réservoir arrière la moto gigote comme une dingue, elle est tellement imprécise, que dans les grandes courbes de Spa, Olive est obligé de couper si fort que je me demande si ce n'est pas la pile du chrono qui nous fait une farce.
Fin des essais, on fait le compte. Si tout se passe bien, on fait le nombre de tours prévus, en finissant avec les premiers pas loin derrière. Dans ce cas de figure, on est trop juste en essence. Il faut donc mettre le réservoir supplémentaire, mais avec lui on va perdre entre 15 et 20 secondes avec le premier tour et demi à l'arrêt, donc se faire certainement doubler. Dans ce cas là, on fera un tour de moins et on n'a pas besoin du réservoir supplémentaire... aïe! aïe! aïe! on fait quoi?? On le met ou on ne le met pas??
On n'a pas vraiment le choix, il partira avec, il se fera mettre un tour, et on mettra le reste d'essence dans le Fiat!!

Merci Alain

ce montage d'un "moteur auxiliaire" a été repris par d'autres ensuite, jusque dans les années 90 en championnat de france de courses de cote. Si bien que la fédé a ajouté au reglement que tous les cylindres devaient avoir l'embiellage dans le même carter moteur!

Ce qui est bien avec Alain, c'est qu'on en découvre toujours de nouvelles...

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"on ne peut battre les japonais que sur des tecniques differentes"... Il me semble que c'est aussi ainsi que Livio Suppo expliquait certains choix techniques de Ducati, en particulier le passage aux Bridgestone.

Il parait difficile que ce sujet n'ait pas quelques images d'une des partie cycle qui sont sorties des "Ateliers Métallurgiques de La Prazerie"...
Celle-ci vient d'être reconstruite par Eric Saul et Alain, elle vient de permettre à Eric de monter sur la plus haute marche ICGP du podium au Mans.

Le châssis est commun aux 250 et 350, et qui sera ensuite décliné en 500.
Mais là c'est une autre histoire qu'Alain va se faire un plaisir de raconter un jour.
(La première 500 appelée dans le Cher profond: la "grand mère").
Donc, tout y est sur cette moto, les treillis de renfort, l'arrière de cadre, le basculeur et le bras oscillant en titane, les boîtes à air, l'amortisseur Koni...


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Avant ces modèles fabriqués intégralement dans ses ateliers à partir de 1980, Alain avait dessiné et fait fabriquer par Edouard Morena quelques premiers châssis utilisés en 79, puis début 80.
On en voit un ici avec Olivier au guidon au GP du Vénézuela 79.
Bernard Fau a récupéré une de ces motos Cheval/Pem et roule avec en ICGP.
Photo Christian Lacombe

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Du bel ouvrage!
Merci Yves!

Quelle magnifique machine !
En regardant les photos, il me venait à l'esprit un mot anglais intraduisible : purposeful.
(Si on dit de cette moto qu'elle est "pleine d'intention", vous serez d'accord ça ne veut rien dire)

On sent que rien sur cette moto n'est là par hasard, ni n'a cette forme, ce matériau, cette position, par hasard.
Tout semble pensé, réalisé, assemblé avec un but précis, améliorer la performance. Pas de fioritures, pas de gadgets.

Ca me rappelle une petite phrase lâchée dans un autre topic par l'excellent Frits Overmars : "Quand tu as terminé un design, prend le temps de le regarder avec soin, et élimine tout ce qui n'est pas indispensable. Toute partie éliminée ne coûte rien, ne pèse rien et ne tombera pas en panne".

Merci Yves pour ces photos

Jarno a écrit:

Ca me rappelle une petite phrase lâchée dans un autre topic par l'excellent Frits Overmars : "Quand tu as terminé un design, prend le temps de le regarder avec soin, et élimine tout ce qui n'est pas indispensable. Toute partie éliminée ne coûte rien, ne pèse rien et ne tombera pas en panne".

Dans le même genre, Saint-Exupéry disait :
Un système n'est parfait non pas quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à enlever.

Et comme c'est compliqué de faire simple !
Mais c'est la voie royale !

Cordial salut à tous et un grand merci pour ces grands moments de lecture.

Applaudissement général pour les révélations des photos postées par Yves, les commentaires de Jarno qui atteint là des sommets et la pointe d'assaisonnement de Samson avec la sublime phrase de Saint Ex qui trônait autrefois sur ma planche à dessin et qui résume tout. Bel osmose avec l'esprit Cheval : 100% fonctionnel, 100% jus de cervelle !
Chapeau Messieurs

alain me contredira si j'écris une connerie :l'idée de dissocier la boucle arrière du cadre qui supporte la selle lui est venu en regardant des motos de cross sur lesquelles ça se faisait déjà pour une raison simple : quand un pilote se bourre, la boucle arrière tape souvent et si elle est soudée au cadre ça peut tout déformer - avec la boucle arrière amovible on évite de ruiner un cadre et surtout on la change bien plus facilement lorsqu'il est tordu - cela dit,la photo dans les stands au venezuela est de lacombe, pas de micou ...

Bubu ne laisse rien passer!

Et il a raison, c'est corrigé!
Sorry.

J'adore ces histoires et ces photos de Chevalerie moderne.
Le Comte de Chartres et le Marquis de Vendôme sont des preux !

La Cheval-Pem de Bernard fau
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Pour répondre à Yves le Chartrain, il y a eu deux générations de Pem: une première version avec cantilever, je pense en '78, avec beaucoup de travail sur la finesse et le poids. Je n'ai plus la valeur exacte, mais je me souviens que la moto avec sa caisse, pour partir au Vénézuéla, pesait le même poids que la TZ standard seule…ça prouve qu'on avait aussi beaucoup bossé sur le poids de la caisse!! (J'ai encore la caisse, il faudrait que je la pèse).
En '79, c'est une nouvelle version, avec la suspension à culbuteur et flexibilité variable, et encore un peu plus légère.
J'ai sur la genèse et la vie de ces deux bestioles quelques anecdotes sympas…
Pour Bubu, t'as en partie raison, c'est vrai que l'aspect invoqué est réel et important, il a joué son rôle dans le choix, mais ce n'est pas le seul. Le support de selle ne rentre pas dans la fonction première du châssis, la partie qui doit être rigide ne concerne que ce qu'il y a entre la colonne de direction et l'axe de bras. Dans la recherche de poids, le support de selle peut ( doit si le châssis est en acier?) être fait dans un autre matériau qui ne va donc pas pouvoir faire partie de l'ensemble soudé. Voilà pourquoi, sur ce coup là, tu n'aura que 17 / 20 ! (Ce qui pour un spécialiste de la langue pendue, n'est déjà pas si mal!).
Concernant la photo de Gilles du 27, et la moto de Bernard, je ne suis pas certain que cette moto soit une ancienne de chez nous, bien que la fourche ressemble à une de nos versions allégées: le réservoir n'est pas conforme, et je sais que Pem a fait quelques autres châssis, dont un ou deux pour Patrick de Saint-Tropez.
Enfin, sur la photo du Venezuela, je remarque qu'Eric fait bien semblant de participer à leur inquiétude, mais en fait reluque déjà la moto d'Olive et essaie, en douce, de pomper une idée ou deux! Je ne sais pas pourquoi ils font tous une tronche pareille? A cette époque il n'y a pas d'écran dans le box!! Ils ne sont donc pas en train de réaliser qu'ils ont raté leur séance.
C'est une très belle photo... Avec Olivier, bien sûr, mais aussi Joseph qui a beaucoup compté dans mon après-Olive.
Yves avec tout ce que tu as comme images, t'as du faire la fortune du marchand de pellicules de Chartres!!

Alain Chevallier a écrit:

Enfin, sur la photo du Venezuela, je remarque qu'Eric fait bien semblant de participer à leur inquiétude, mais en fait reluque déjà la moto d'Olive et essaie, en douce, de pomper une idée ou deux! Je ne sais pas pourquoi ils font tous une tronche pareille? A cette époque il n'y a pas d'écran dans le box!! Ils ne sont donc pas en train de réaliser qu'ils ont raté leur séance.
C'est une très belle photo... Avec Olivier, bien sûr, mais aussi Joseph qui a beaucoup compté dans mon après-Olive.

Devant la roue avant, par terre, on dirait un billet de banque !
Est-ce pour pouvoir dire Rouler sur l'or ?
A moins que cela soit la cause de "pourquoi ils font tous une tronche pareille" ?

Je profite très égoïstement que vous soyez "chauds" sur le sujet PEM-MORENA pour soumettre à votre sagacité l'histoire de cette 125 à moteur TA kit dont je ne connais rien (cf présentattion jsb) si ce n'est que je l'ai achetée dans le Var il y a une dizaine d'années..
Qui sait combien il en a été fait ? pour qui ? grand merci pour votre aide

Bonjour Alain,
Avant de plonger dans mes archives (non classées par fabricant/créateur...), quelques photos montrant à nouveau l'éclectisme de "nos" pilotes dans les années 70.
Je me souviens avoir eu une conversation écrite (par Macintosh interposé mais uniquement en minuscules...) avec Paul Salvaire. Je lui avait posé la question suivante :
pourquoi les motos n'ont pas de pneus de largeur identiques av/ar (à l'époque l'écart était encore faible), ce qui éviterait cette sensation de dérobade quand on "enquille" un pif/paf. L'écart obligeant le cadre/la fourche à plier, ou le pneu à glisser. Et Paul m'avait répondu qu'il t'avait posé la question et... puis plus rien, la vie professionnelle nous poussant aux fesses chacun de notre côté.
Alors ? la réponse ?
Même si elle n'a plus lieu d'être d'ailleurs. En 73 je montais des 4.10 x 18 AV/AR sur ma 350 Motobécane pour passer plus vite.
Les images annoncées :
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Merci, magnifiques images.
Si je peux me permettre, c'est dommage de ne pas ajouter de légendes (moto, pilote, circuit, date ????) nous ne sommes pas tous aussi affutés que vous

C' est trés bien la xxxx du cirage xxx et des chaussures xxx , ça allait bien ensemble .

M... Dernier avertissement avant suppression des posts comportant des caractères gras sans raison et trop fréquents! Ne sont acceptés en caractères gras que les noms de pilotes et leurs titres... Pensez à ceux qui lisent des traductions ou ne comprennent pas le Français!

fpayart a écrit:

Merci, magnifiques images.
Si je peux me permettre, c'est dommage de ne pas ajouter de légendes (moto, pilote, circuit, date ????) nous ne sommes pas tous aussi affutés que vous

Ok, donc pour le pilote, c'est facile...
Pour la photo où ils sont deux, facile aussi le nom est sur la combinaison.
Les circuits, dans l'ordre d'apparition à l'écran :
Nogaro 78, Paul Ricard 77, Le Mans (endurance 72/77, puis vitesse 76), Nogaro 78, Charade 74, Le Mans 72/77, Paul Ricard 77, Montlhéry avant 74, et Nogaro 78.
Les années approximatives sont conséquentes à mon classement de l'époque, par pilote !
Comme je développais mes négatifs et diapositives (sauf les Kodachrome...) il n'y avait pas de date inscrite sur le cache. Par recoupement, si je panachais mes films, j'arrive à retrouver.

fpayart a écrit:

Merci, magnifiques images.
Si je peux me permettre, c'est dommage de ne pas ajouter de légendes (moto, pilote, circuit, date ????) nous ne sommes pas tous aussi affutés que vous

Parfaitement d'accord, une photo publiée devrait toujours être accompagnée des précisions suivantes : "c'est qui?, c'est quand?, c'est où?"... en plus bien entendu du copyright !

Merci pour ces photos Pierre

Quel choc, et quelle émotion de retrouver Olive sur une si longue période!
Merci Pierre pour ce bel hommage, j'en suis encore tout retourné.
Merci aussi pour les dates....j'étais même pas certain pour certaines.
la photo sur l'Harley de Michel avec le N°1 est certainement de 73.
à noter que la dernière photo avec la 350 esso andré est une PEM...super belle..ça ne va pas durer, il va faire la pôle avec, puis se vautrer et la ruiner pendant le tour de chauffe!

Mais dites moi mon bon Lahoud, n'y aurait-il pas eu des roues Moch à un moment sur vos motos?

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