Suite de l’histoire :
A l’issue de cette journée un peu écourtée, compte tenu du peu de tours réalisés, nous avons renégocié le tarif avec Marc PETEUIL qui a fait un geste commercial appréciable.
Avec mon pote et voisin, Guy, nous avons eu l’idée de tenter un deal:
Au vu de la pauvreté de ses compétences mécaniques nous lui avons proposé de remettre en état, à nos frais, les 2 karts endommagés, en contrepartie, il nous les prêterait pour faire les deux dernières courses de la saison.
Le deal a été conclu et nous voilà dépositaires des deux "épaves".
Guy se chargera des châssis et moi des moteurs.
Nous avons entamé une reconstruction complète et soigneuse des deux engins. Guy est le responsable de la Sté BARET à Vénissieux qui est un gros fournisseur de roulements et de fournitures industrielles de toutes sortes.
Donc, il n’a pas hésité à changer tous les composants.
Quelques semaines plus tard, un des karts était remonté, nickel, peint en blanc, prêt à rouler, dans le garage de GUY.
Marc PETEUIL s’informait de temps en temps de l’avancement de nos travaux et un beau jour il a débarqué chez Guy et est venu récupérer le châssis qui était prêt, prétextant un gros besoin d’argent qu’il avait résolu en vendant le kart ! Sympa le "dealer", un enc..é oui !
Guy a été un peu trop gentil, à mon goût, sur ce coup là, mais bon, il en restait encore un …
Le deuxième kart a été reconstruit dans la foulée et nous avons pu le déverminer en pratiquant des essais sauvages, en fin de journée, sur un morceau d’autoroute en construction, non loin.
Il restait trois courses pour finir la saison j’ai fait la première à ALBI, Guy la seconde, au MANS et j’ai terminé la saison à PAU.
Tout s’est bien passé, pas de problèmes ni avec le châssis, ni avec la mécanique et nous avons décidé de faire équipe avec Guy, moi comme pilote et lui comme mécano, pour la saison 1992.
Compte tenu de l’attitude de Marc, je l’ai informé que je garderai le kart et je lui ai payé une somme, que j’estimais raisonnable et non négociable.
Voilà comment je suis devenu propriétaire d’un châssis PVP équipé d’un ROTAX 256.
J’ai roulé quelques années sans résultats vraiment significatifs mais en engrangeant une bonne expérience puis j’ai repassé le manche à Damien qui s’est révélé très vite plus rapide que moi.
Entre-temps, FPE s’occupait de la maintenance du matériel et de l’assistance sur la piste pour plusieurs clients.
A partir de 1995, ROTAX a cessé de fournir le 256, puis les pièces se sont amenuisées, notamment les carters, qui étaient le maillon faible du moteur.
Devant cette pénurie de moteurs conventionnels, quelques pilotes ont tenté leur chance avec des moteurs de moto GP 250 notamment YAMAHA et HONDA mais ces moteurs en Vé étaient plus difficiles à implanter dans le châssis et nécessitaient des compétences mécaniques différentes.
La catégorie commençait de s’amenuiser, le Championnat d’Europe avait disparu depuis 1993, seules la France et l’Angleterre continuaient d’assurer un Championnat national.
C’est à ce moment, en 1999, que nous avons décidé de fabriquer des carters de substitution en FORTAL pour le ROTAX. Tout le monde y a trouvé son compte, la fiabilité des moteurs ainsi équipés s’est améliorée et les ROTAX/FPE ont commencé de glaner les victoires.
Le nombre de participants a progressivement réaugmenté en Europe et la Fédération internationale a décidé de reprendre l’organisation d’un Championnat d’Europe en 2002.
C’est là que ça a commencer de se compliquer pour nous, il a fallu, pour satisfaire à leur règlement, souscrire à un enregistrement du matériel que l’on fabriquait et payer les droits qui vont avec, bien sûr.
Enregistrement renouvelable tous les trois ans, sous peine de se voir exclus des Championnats.
Puis en 2002, nous sommes devenus constructeurs à part entière avec notre propre moteur. Et là il a fallu présenter à l’enregistrement 10 moteurs complets. Heureusement il y avait de la demande et ils ont été vendus rapidement. OUF !
A suivre ...